"Peur blanche" de Ken Follett
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L’histoire : Vent de panique sur la Grande-Bretagne : un échantillon du virus Madfoba-2 a disparu du laboratoire Oxenford Medical. Le Madoba-2, contre lequel Oxenford cherchait à créer un vaccin, susceptible de contaminer une ville entière en quelques heures.
Alors qu'Antonia, l'ancienne flic devenue responsable de la sécurité, tente de contrôler la situation et de contenir les médias, un groupe de preneurs d'otages séquestre le PDG, Stanley Oxenford, et sa famille... Que veulent-ils ? Qui leur a donné les informations confidentielles ayant permis cette offensive ?
La critique de Mr K : Cet ouvrage est le premier thriller que je lis de Ken Follett, auteur que j’ai adoré avec ces livres cultes Les Piliers de la terre et Un monde sans fin. C’est pourtant dans ce genre qu’il a débuté et fait ses premières armes littéraires. Peur blanche m’attendait dans ma PAL depuis trop longtemps. À la faveur des grands froids de janvier, je me suis dit que c’était le genre de lecture qui pouvait convenir. Bien m’en a pris car même si ce ne fut pas une lecture mémorable, dans son genre elle s’est révélée efficace. Et c’est déjà pas mal !
Avant-veille de Noël, un laboratoire médical ultra-sécurisé en Grande-Bretagne, une source bactériologique disparaît. Le climat est tendu dès le début et le temps est compté avant que l’information suinte dans les médias et n'éclabousse Stanley Oxenford, le PDG biologiste, initiateur d’un projet de molécule qui pourrait changer la face du monde. Il peut cependant compter sur la loyauté et la fidélité d’Antonia, une ancienne policière qui est devenue sa chef de la sécurité. L’enquête débute tambour battant, se déroulant sur 48h et mettant à mal les certitudes de chacun et ébranlant les collègues, amis et familles.
On est clairement face à un page turner efficace composé de chapitres courts aux titres déroulant les heures qui défilent avec une menace insidieuse de plus en plus lourde. Il y a le virus évidemment qui a des effets foudroyants, dérivé d’Ebola qui pourrait faire un maximum de victimes en très peu de temps. J’ai eu le malheur d’aller faire un tour sur Wikipedia pendant ma lecture pour me renseigner dessus et c’est ultra flippant. La lecture prend vraiment une toute autre ampleur surtout qu’au bout d’un quart de bouquin, on se dit que c’est réglé… Et bien non, changement de paradigme avec l’arrivée de nouveaux personnages aux desseins sombres au possible.
Ne vous fiez pas d’ailleurs au résumé officiel présenté en quatrième de couverture, il ne fait pas vraiment honneur au contenu du livre, la dite prise d’otage intervient bien après les 2/3 ce qui du coup gâche un peu le plaisir même si quand vous saurez de qui il s’agit, vous serez surpris ou du moins décontenancés. Il est donc ici question de recherches médicales secrètes, de fonds d’investissements étrangers qui mettent une pression de dingue sur les chercheurs (business is business même sur des sujets aussi sensibles), de mesures de sécurité drastiques pour éviter l’irréparable (ici ça ne marche pas des masses), des luttes internes au sein des forces de l’ordre ou encore la connerie abyssale de certains journalistes prêts à tout pour faire le buzz. C’est bien rendu, on sent que l’auteur s’est documenté et l’ensemble dégage une certaine crédibilité.
Les personnages sont nombreux et assez variés. On s’attache assez vite à un certain nombre d’entre eux. Certes, on est dans l’archétype et certains ressorts de l’intrigue sautent aux yeux assez vite mais on se prend au jeu. J’ai particulièrement apprécié les pages mettant en scène les interactions au sein de la famille Oxenford avec de belles oppositions entre frères et sœur, un père bienveillant mais profondément déçu par un fils ingrat cherchant à exister aux yeux de son père… Il y a du corps et de l’esprit dans cet ouvrage et finalement l’évolution des personnages prend parfois le pas sur la trame. Pour autant, on ne peut que nourrir quelques regrets sur le traitement de certains protagonistes et notamment la bluette lénifiante qui s’installe entre Antonia et son employeur ou encore sa relation complexe avec un ex resté flic. On tombe dans le facile et le ringard, cela alourdit l’ensemble et l’empêche de s’envoler au firmament des thrillers qui marquent.
Reste l’écriture toujours aussi souple et accessible de l’auteur, une construction d’ensemble machiavélique et des pages qui se tournent toutes seules, sans efforts malgré quelques scories ici ou là. Une bonne lecture sans génie en quelques sorte mais qui fait le job.