Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Capharnaüm Éclairé
3 mars 2025

"Ad vitam aeternam" de Thierry Jonquet

 

L’histoire : Anabel a vingt-cinq ans. Elle travaille dans une boutique où l'on pratique le piercing, mais aussi d'autres techniques d'implants culturels, bien plus hard. Elle se lie d'amitié avec Monsieur Jacob, un étrange tenancier de magasin de Pompes funèbres. Au même moment, un vieillard nommé Rideri va être libéré de prison après quarante années de détention, à la suite de crimes abominables. La fillette qu'il a mutilée est devenue une femme, qui ne rêve que d vengeance... Elle fait appel à un tueur professionnel, Oleg, pour le pister dès sa libération. Oleg va découvrir le lien étrange qui unit Ruderi et Monsieur Jacob...

 

La critique de Mr K : Un Thierry Jonquet de plus à mon tableau chasse avec Ad vitam aeternam qui traînait dans ma PAL depuis un certain temps, pour ne pas dire longtemps… Les vacances de Noël étant propice en temps libre, je décidai de l’exhumer. La lecture fut rapide et plutôt plaisante même si je dois avouer que la fin m’a laissé sur ma faim… Pas le meilleur de l’auteur vous l’avez compris.

 

Tout démarrait plutôt bien quand on fait connaissance avec Anabel, une jeune femme qui travaille dans une boutique de piercing où l’on pratique la discipline avec talent et un art consommé pour le sulfureux, le rare, l’interlope. Elle n’est pas forcément fan de la chose mais faut bien manger et c’est tout ce qu’elle a pu trouver en sortant de taule. En effet, la miss cache un secret vite levé et surtout porte le deuil de son ex petit ami descendu par les flics lors de leur cavale commune. Elle ne s’en remet pas (elle le connaissait depuis le lycée) et vivote comme elle peut depuis.

 

Lors d’une de ses pauses déjeuner au parc, elle rencontre de manière fortuite Monsieur Jacob, un gérant de pompes funèbres entre deux âges qui bientôt l’invite à dîner dans un restaurant du coin. Ils discutent beaucoup ces deux-là, ils s’apprécient. Pas de tentation charnelle mais une certaine osmose, une rencontre qui semble évidente. Peu à peu, l’influence de Monsieur Jacob se fait de plus en plus forte, Anabel va peu à peu se libérer de son ancienne vie, quitter son taf et emménager chez son nouvel ami pour l’aider dans ses affaires.

 

En parallèle, on suit Oleg un assassin efficace et froid engagé par une femme infirme et défigurée résidant à Venise qui veut se venger d’un certain Ruderi qui devrait bientôt sortir de prison après 40 ans sous les verrous. Il prépare bien son affaire, faut dire qu’il est extrêmement bien payé, recrute une équipe et une fois le quidam sorti de la pénitentiaire, il commence à préparer son enlèvement pour ensuite le livrer.

 

Rien de commun entre les deux trames à priori mais vous imaginez bien qu’il y a une convergence à un moment donné. Elle met d’ailleurs un certain temps à se mettre en place et dans ce cas là, vous avez intérêt à ce que ce soit béton de chez béton. C’est là que le bât blesse, la révélation fait virer le roman dans une dimension fantastique insoupçonnée et pour le coup sortie de nulle part. De menus indices posés ici ou là auraient pu me mettre la puce à l’oreille mais clairement je n’ai pas adhéré à ce parti pris narratif surtout que le dénouement semble avoir été balancé par la fenêtre avec une fin abrupte et frustrante.

 

Bah oui, on s’était pris d’affection pour tous les personnages. Chacun a sa part d‘ombre mais leur caractérisation (comme toujours chez Jonquet) est parfaite, leurs évolutions respectives sont bien menées, le suspens joue à point, nourrissant de grandes attentes et un plaisir de lecture constant (ou presque). L’écriture incisive de l’auteur fait merveille mais tout retombe plus ou moins comme un soufflé et c’est finalement un sentiment de déception qui domine quand on referme l’ouvrage. 

 

C’est donc loin d’être un indispensable malgré de belles pages et considérations sur la mort, une critique acerbe de notre société. À réserver uniquement aux amateurs du maître pour prolonger le plaisir si tous les autres titres ont été lus.

 

Egalement lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé :
- La Folle aventure des bleus
- Le Bal des débris
- Les Orpailleurs
- Le Pauvre nouveau est arrivé !

Moloch
Mémoire en cage
La bête et la belle
La vie de ma mère !
Mygale

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Suivez-moi
Archives
Publicité