"Ces mensonges qui nous lient" de Linwood Barclay

L’histoire : Ton papa n’est pas quelqu’un de bien. Ton papa a tué des gens, mon grand.

Tels sont les derniers mots prononcés par le père de Jack avant d’abandonner femme et enfant pour plonger dans l’anonymat du programme de protection des témoins.

Des années plus tard, Jack, devenu écrivain au succès mitigé, est recruté par les U.S. Marshals. Sa mission : rédiger des biographies pour ceux qui, comme son père, se retrouvent contraints de rejeter leur passé et de vivre sous une identité toute neuve, insoupçonnable.

Un signe du destin ! Car Jack cherche depuis toujours à reprendre contact avec son paternel. Mais comment faire quand tout a été mis en place pour le rendre introuvable ? Sans compter que Jack ne sait rien des méfaits de son père, ni de ses ennemis…

La critique de Mr K : Mon premier thriller de l’année provient du Canada avec un Linwood Barclay au sommet de sa forme une fois de plus. Ces mensonges qui nous lient est le page-turner parfait : personnages charismatiques, intrigue tortueuse, rebondissements nombreux et écriture incisive. Tous les ingrédients sont là pour passer un excellent moment !

Jack est écrivain. Il a sorti deux livres au succès plutôt relatif et le troisième pour le moment ne trouve pas d’acquéreur pour être édité. Il sort avec Lana, une journaliste star de la région et vit tranquillement sa vie malgré un passé compliqué. Lorsqu'il avait huit ans, son père a du quitter le domicile conjugal et sa famille pour être mis sous protection judiciaire en temps que témoin clef dans un procès retentissant. C’était la condition sine qua non pour qu’il échappe à la prison car lui-même n’est pas des plus clean. Jack ne s’en est jamais vraiment remis et voudrait renouer le contact avec le paternel disparu.

Des disparitions puis des morts étranges commencent à se multiplier et semblent liées entre elles, Lana se retrouve sur le coup pour couvrir l’événement. Bien qu’elle l’ignore encore, elles sont en lien avec le passé de Jack. Ce dernier est quant à lui approché par des membres du programme de protection des témoins pour "écrire" de fausses biographies pour que les témoins protégés qui refont leur vie soient crédibles. Cela lui plaît et surtout pourrait lui permettre de retrouver son père… Si seulement cela pouvait être aussi simple, on peut compter sur Linwood Barclay pour brouiller les pistes et nous asséner des révélations bien fracassantes !

Lire un roman de cet auteur c’est l’assurance d’être pris dans le jeu tout de suite. Ça se vérifie une fois de plus avec un ouvrage diablement addictif dès les premiers chapitres. On retrouve toute la science de la caractérisation des personnages et des situations par un Barclay inspiré qui évolue cette fois-ci dans le milieu mafieux. Chapitres courts donc incisifs, personnages bousculés dans leurs habitudes, multiplication des pistes et des voies de garage, on aime se faire balader pendant une bonne moitié du livre. On se doute bien qu’on est loin d’imaginer les vérités qui se cachent derrière ces éléments disparates qui vont bien évidemment finir par se recouper.

Beaucoup de surprises donc et des personnages iconiques à mort. Jack est de suite attachant, les flashback qui le concernent touchent juste. Tous les autres protagonistes sont du même acabit avec notamment des personnages très inquiétants mus par des pulsions et un sentiment de vengeance prégnant. Ça rigole pas et la résolution est une merveille d’intelligence. Ne vous attendez pas à du happy end, on ressort bien rincé d’une seconde partie d’ouvrage haletante menée de main de maître.

L’écriture est une merveille de concision et d’efficacité. On va à l’essentiel mais on ne tourne pas à vide, l’ensemble est dense psychologiquement parlant et très digeste. Les pages se tournent toutes seules, on en oublie l’heure et parfois même ses obligations -sic-. Un pur bonheur de lecture que je vous invite à entreprendre au plus vite.

Ouvrages déjà lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé :
- Cette nuit-là
- Crains le pire
- Les Voisins d'à côté
- Du bruit dans la nuit
- Le Vertige de la peur
- Disparue à cette adresse