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Le Capharnaüm Éclairé
27 janvier 2025

"Les Maîtres du temps" de Stéphanie Janicot

 

L’histoire : Quel lien secret peut bien réunir Isaac Newton, une étudiante en philosophie, un brillant physicien, une romancière obsessionnelle et un vieux Chinois ?

C’est l’enjeu de ce roman envoûtant qui, du laboratoire de Cambridge au triangle des Bermudes, du synchrotron de Paris-Saclay au monde du XXIIIe siècle, nous entraîne dans une course folle à travers le temps – dimension mystérieuse que chacun tente de maîtriser dans l’espoir d’y trouver son bonheur.

 

La critique de Mr K : Dans le cadre de la Rentrée Littéraire d’hiver, Stéphanie Janicot (auteur du très bon L’île du docteur Faust) sortait son nouveau roman à la croisée de plusieurs genres. Tantôt historique, SF, contemporain voire lorgnant vers l’essai, Les Maître du temps est un drôle d’objet littéraire. Il se lit d’une traite avec un plaisir qui ne se dément pas (c’est un authentique page-turner) mais quand on referme l’ouvrage, on a l’impression qu’à vouloir jouer sur de multiples tableaux, l’auteure nous offre un récit finalement prévisible et qui manque de densité.

 

On suit donc plusieurs personnages que tout sépare à commencer par l’époque. Sam vit de nos jours et prépare une thèse sur le temps basé sur les ouvrages d’une écrivaine qui réécrit continuellement l’histoire de la disparition de son père, chaque volume nuançant et complétant le précédent. Le compagnon de la jeune femme, Ben, est chercheur physicien, le temps va devenir rapidement son sujet d’étude favori aussi. Nicola quant à elle vit à l’époque d’Isaac Newton dont elle est une des assistantes malgré ses origines très modestes. Elle montre en effet de sérieuses habiletés et possède une intelligence naturelle peu commune.

 

Le récit début donc doucement, on apprend à faire connaissance avec les différents protagonistes qui chacun vivent avec des blessures liées à la vie : un abandon, une disparition, une mort tragique… un élément en tout cas qui influence grandement leur existence et les ramène toujours à la question centrale du temps, son déroulé, sa perception, sa manipulation. Un événement incroyable va redistribuer les cartes, le roman rentre dans une nouvelle dimension, celle du voyage dans le temps, de la SF. La trame va alors se précipiter, remettre en perspective ce que l’on pensait établi et mener à une fin échevelée mais prévisible pour ma part.

 

On rentre dans cette lecture aussi facilement que dans une bonne paire de charentaises. La lecture est confortable, les personnages plutôt charismatiques et l’on perd pas trop de temps dans le délayage (l’ouvrage ne fait que 300 pages). Le rythme s’accélère, les révélations arrivent et l’on bascule dans un récit multiforme qui alterne intimisme et universalité, passé, présent, futur. A l’occasion, l’auteure nous gratifie de quelques considérations d’ordre général sur le temps (pas de grosses révélations pour autant) mais aussi sur la physique pure et notamment le domaine de la théorie des cordes (j’ai fortement pensé à un certain Sheldon Cooper de la série Big Bang Theory). On n’est jamais perdu et l’intérêt ne se dément pas même si…

 

Même si... finalement les personnages sont assez archétypaux, leur évolution ne surprend jamais et le sentier est très très balisé pour une personne qui lit beaucoup. Par exemple, j’ai trouvé le personnage de Ben peu crédible, exagéré dans sa manière de gérer sa relation avec Sam. Bien qu’originale, la trame est finalement assez lisse, convenue. C’est excitant sur le papier mais au final, on ne va pas assez loin dans le développement des questions posées, comme si après un démarrage en trombe, on laissait retomber le soufflé. Alors attention, ça reste très plaisant et on a toutes les réponses mais on reste en surface à mes yeux.

 

Les Maîtres du temps doit donc être pris pour ce qu’il est : un bon divertissement, bien écrit, bien troussé mais qui manque de profondeur. On passe un bon moment (je n’ai aucun regret à ce sujet là) mais on passe aussi vite à autre chose ensuite.

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