"Le Voyage de Shuna" d’Hayao Miyazaki
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L’histoire : Shuna, le prince d'une contrée pauvre, regarde impuissant ses sujets souffrir en permanence de la faim et se tuer à la tâche pour tenter de faire pousser des céréales que leur terre, stérile, leur refuse.
Un beau jour, un voyageur lui parle d'une graine dorée miraculeuse qui fait onduler les plaines en vagues fertiles. Elle provient d'un pays, loin à l'Ouest, peuplé d'esprits et hostile à l'homme, dont nul n'est jamais revenu. En dépit des soupirs des anciens et des larmes de ses parents, Shuna empacte ses affaires et se lance, sur son fidèle yakuru, vers cet Eldorado dans l'espoir d'y trouver de quoi sauver son peuple.
Sur le chemin, il libère une jeune esclave, Théa, et sa petite soeur, retenues prisonnières par des trafiquants d'hommes. Poursuivis par leurs ennemis, Shuna confie les deux filles à son yakuru qui les emmène vite vers le Nord, tandis qu'il continue, à pied, vers l'Ouest. Quand il atteint enfin la terre des êtres divins, ce qu'il y voit le changera à tout jamais. Théa reverra-t-elle un jour Shuna ? Ramènera-t-il chez lui la précieuse céréale ?
La critique de Mr K : Nouvel ouvrage prêté par l’ami Franck au programme de ma chronique du jour. Ce manga a fait grand bruit lors de sa sortie française et je dois avouer que j’en ignorais l’existence, ne connaissant Hayao Miyazaki que par son œuvre cinématographique avec un sacré nombre de chefs d’œuvre à son actif. Le Voyage de Shuna est une petite merveille de beauté et d’intelligence, on passe vraiment un excellent moment.
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Héritier royal d’une petite nation nécessiteuse, Shuna constate amer les difficultés de chacun pour se nourrir, rien ou presque ne pousse et le royaume est dépendant des marchands qui vendent semences et céréales à prix d’or. Il décide donc de partir à la quête de graines dorées, synonyme d’abondance, mythique plante propriété des êtres divins vivant de l’autre côté de la mer et territoires dont personne n’est jamais revenu. Le voyage sera long, éprouvant mais aussi source d’amitiés naissantes et de révélations intérieures.
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Shuna, nous l’avons déjà croisé dans le génial Princesse Mononoké et c’est un vrai plaisir de le suivre au plus près avec son compagnon Yakuru (monture cerf peaceful). Jeune garçon intrépide et ingénieux, il va se confronter à des êtres vils et sans scrupules qui font commerce d’êtres humains. Mais pour qui et pour quoi ? Toutes les interrogations naissantes trouveront leur résolution en toute fin de volume. Il finira par atteindre la terre des êtres divins mais la surprise sera de taille et va renverser bien des croyances établies.
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C’est assez classique en terme de narration et de structure dramatique. On navigue en terrain connu, c’est du schéma narratif basique mais pour autant l’auteur tire son épingle du jeu grâce à une narration distanciée et de multiples ellipses qui donnent une épaisseur et une force indéniable à l'ensemble, un peu comme dans les anciens récits mythologiques voire même la Bible. Chaque péripétie ou rencontre donne lieu à une sorte de leçon de sagesse, une réflexion à explorer par le lecteur qui à travers ce manga suit un véritable parcours initiatique.
Et puis, c’est superbe. On retrouve bien évidemment la "patte" Miyazaki dans les traits et le traitement à l'aquarelle en couleur est de toute beauté. Une profonde douceur se dégage du recueil qui se lit d’une traite et avec un bonheur sans bornes. Une belle claque que je vous invite à prendre à votre tour.