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Le Capharnaüm Éclairé
11 novembre 2024

"Le square" de Marguerite Duras

 

L’histoire : C'étaient des bonnes à tout faire, les milliers de Bretonnes qui débarquaient dans les gares de Paris. C'étaient aussi les colporteurs des petits marchés de campagne, les vendeurs de fils et d'aiguilles, et tous les autres. Ceux - des millions - qui n'avaient rien qu'une identité de mort.
Le seul souci de ces gens c'était leur survie : ne pas mourir de faim, essayer chaque soir de dormir sous un toit.


C'était aussi de temps en temps, au hasard d'une rencontre, Parler. Parler du malheur qui leur était commun et de leurs difficultés personnelles. Cela se trouvait arriver dans les squares, l'été, dans les trains, dans ces cafés des places de marché pleins de monde où il y a toujours de la musique. Sans quoi, disaient ces gens, ils n'auraient pas pu survivre à leur solitude.

 

La critique de Mr K : Retour sur ma lecture d’un Marguerite Duras, une auteure que j’apprécie beaucoup et qui avec cet ouvrage rentre dans la liste des œuvres que l’on peut étudier en BAC pro de français avec la nouvelle thématique retenue pour la Terminale : le temps.

 

Clairement, je ne choisirai pas Le Square, trop abscons et complexe pour mon public. Je dois avouer que même si j’aime la plume de Duras, elle m’a un peu perdu avec cet ouvrage et je n’ai à aucun moment accroché aux deux protagonistes principaux. Restent de bons passages et des leçons / réflexions sur la vie qui touchent juste parfois.

 

"... au fond les gens supportent mal le bonheur. Ils le désirent bien sûr, mais dès qu'ils l'ont, ils s'y rongent à rêver d'autre chose..."

 

Une femme et un homme se rencontrent dans un square. Ils ne se connaissent pas et débutent une conversation. Elle est une bonne à tout faire montée de sa province et elle aspire à une vie meilleure. C’est un voyageur de commerce qui a roulé sa bosse et qui aspire à se poser, à se recentrer sur l’essentiel. Deux personnes simples, abordables, anonymes qui vont échanger, se croiser, s’ignorer aussi un peu.

 

Beaucoup de thématiques se croisent dans cet ouvrage à commencer par celui qui domine : le sens de la vie. Vaste débat qui occupe les réflexions de l’homme depuis ses origines, on se concentre ici sur la notion de changement et de bonheur. Les deux personnages se complètent idéalement, les paroles simples, épurées donnent parfois le vertige tant les sous entendus et la portée des paroles prononcées interrogent et se révèlent source de réflexion.

 

Mais on reste constamment dans le vague, dans l’aspect universaliste. Les personnages même si leurs réflexions sont profondes manquent de caractère, de substance. Je n’ai jamais vraiment réussi à m’attacher à eux. Ils s’apparentent davantage à des concepts abstraits qu’à de véritables êtres de chair et de sang. Du coup, s’insinue le sentiment de lire plus un essai philosophique qu’une réelle rencontre. C’est voulu, cela ne pas m’a pas totalement convaincu.

 

Reste une expérience que je ne regrette pas, c’est bon aussi de se frotter à l’occasion à ce genre de lecture dérangeante au parti pris aussi tranché. Duras a encore frappé.

 

Ouvrages lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm Éclairé :
- Un barrage contre le Pacifique
- L'Amant

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