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Le Capharnaüm Éclairé
1 octobre 2024

"Les Pyromanes" de Vincent Delareux

 

L’histoire : Dans un village reculé de Normandie, Thérèse Sommer attise les passions et dicte sa loi : à son mari qu'elle trompe, à sa mère qu'elle méprise, à ses amants qu'elle consume.

 

Libre et indépendante, maîtresse de son petit monde, on ne lui connaît pas de rivale. Jusqu'à la naissance de sa fille.

 

Enfant non désirée, Françoise grandit entre haine et maltraitance. Nuit et jour, elle implore le Ciel et les saints de la libérer de la tyrannie de sa mère. L'une d'elles est de trop.

 

Françoise doit faire un choix : cultiver la flamme d'un cierge pour son salut ou allumer le brasier de la colère ?

 

La vertu peut-elle naître du vice ?
Peut-on haïr sans se brûler ?
Aimer sans s'embraser ?

 

La critique de Mr K : Gros coup de cœur pour cet ouvrage qui m’a été conseillé par la professeure documentaliste de mon établissement et que j’avais apporté avec moi en vacances (le livre hein… pas la collègue !). Les Pyromanes de Vincent Delareux est une chronique familiale bien sombre où le poids du destin semble indépassable, la vie ne fait parfois pas de cadeau mais les Sommer semblent accumuler les tares et les coups du sort. Chronique d’une lecture éprouvante et passionnante à la fois.

 

Dans un petit village de Normandie vit Thérèse Summer. C'est une superbe femme, libre, qui fait ce qui lui chante.  À fort caractère et gironde, elle trompe constamment son pêcheur de mari amateur de cuites et alcoolo fini. Et ça jase, ça jase, surtout chez les femmes du crû dont la plupart savent que leur conjoint a visité la couche de la Summer. Thérèse est une passionnée autocentrée et rien ni personne ne lui résiste.

 

Tout va changer pour elle à la naissance de Françoise, une fille, donc une rivale. Cette enfant non désirée lui fait de l’ombre. Vous l’avez compris Thérèse est folle ! La vie débute sous les pires auspices pour Françoise qui ne peut que compter sur sa grand-mère Jeanne pour lui apporter un brin de soleil dans une existence morne où elle est cloîtrée dans sa chambre, mal-nourrie, non éduquée et violentée par sa mère et bientôt par son père déviant. Je peux vous dire qu’on en prend plein la tête au départ et l’on se demande bien comment cela va finir. Un événement va faire tomber Thérèse de son piédestal et rebattre les cartes. Françoise va aller s’affirmant, les secrets vont s’éventer et l’amour pourrait bien sonner à sa porte. Mais même sur celui-ci plane une ombre funeste…

 

Je n’en dirais pas plus pour ne pas en dévoiler trop mais ce roman est un véritable page turner. Chaque chapitre apporte sa contribution à un édifice riche, dense et virevoltant. C’est souvent dur car la réalité décrite est épouvantable, il y a un côté Zola se baignant dans la boue sans pour autant en faire trop et tomber dans la caricature. Il y a des familles où l’on ne devrait pas naître et le parcours de Françoise en est l’exemple parfait. La violence du foyer est évoquée sans trembler avec son lot de détails nauséabonds et une héroïne forte mais peut-être pas autant que ça… La génétique, la transmission des caractères et pulsions font qu’arrivée adulte elle aussi va dévisser. Le rapport mère-fille, le rôle essentiel de la grand-mère, l’amour chatoyant et les haines familiales destructrices, les commérages et légendes urbaines, la foi et la fange sont explorées au scalpel par un auteur d’une finesse extrême dans ses caractérisations, une maestria dans la mise en situation et des dialogues au cordeau.

 

C’est puissant, féroce, ça emporte tout sur son passage et le mot fin ne nous laisse pas indemne avec un panorama flamboyant et flippant sur la nature humaine. Les pyromanes fut une claque incroyable, une lecture mémorable et unique. À lire absolument mais ayez le cœur bien accroché !​

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