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Le Capharnaüm Éclairé
27 octobre 2024

"Black Sands" de Oger et Contis

 

L’histoire : Pacifique, 1943. La guerre fait rage entre le Japon et les États-Unis. Les quelques rescapés d’un affrontement en mer échouent sur une petite île. Leur situation, déjà pas brillante, bascule dans l’horreur quand ils sont attaqués par des créatures, plus zombies que japonais… Bientôt le caporal Joseph Gregovitz reste seul survivant. Mais le pire est encore devant lui : l’île abrite un laboratoire militaire japonais où les cobayes ne sont d’autres que… des humains. La course pour la vie commence.

 

La critique de Mr K : Nouveau prêt de BD par l’ami Franck et nouvelle belle expérience que cette plongée en pleine guerre du Pacifique sur une île perdue au milieu de nulle part où se passent des choses pour le moins étranges voire épouvantables. Oger et Contis livrent une œuvre addictive, bien troussée et plus profonde qu’elle n’en a l’air de prime abord.

 

Des naufragés d’un navire américain se retrouvent sur une plage. Ils sont seuls, loin de tout et en plein Pacifique alors que la guerre fait rage entre leur pays et le Japon. Sans réels moyens de communication, il faut aller explorer l’île surtout qu’ils découvrent sur la grève les restes d’un débarquement alliés, un commando que personne ne connaît et à priori en mission secrète sur ces lieux. Mais très vite tout se précipite quand ils se retrouvent confrontés à des êtres qui semblent immortels, revenus d’entre les morts et dont seule une blessure à la tête peut venir à bout.

 

 

On est face à un bon début de récit à la sauce zombie. La peur et l’incompréhension règnent dans les rangs de ces soldats aguerris confrontés à un danger inconnu. Et puis les japonais ne sont pas loin, d’ailleurs très vite certains se font faire prisonnier et se retrouvent dans un camp retranché où les maîtres des lieux semblent mener des expériences terrifiantes sur des cobayes humains non consentants. Sous les ordres de l’unité 731 (qui a vraiment existé et était implantée en Mandchourie), ils ne reculent devant rien pour trouver la recette du guerrier invincible.

 

 

Au bout de vingt pages, malgré un intérêt certain, je trouvais la BD plutôt convenue et les personnages caricaturaux notamment les GI sans peurs et sans reproches, défenseurs de belles valeurs avec leur caractère bien trempé... Ça se lisait bien mais sans réellement briller malgré de beaux dessins et un dynamisme fou sur toutes les planches. Quand on commence à croiser les japonais, même chose. Méchants, sans finesses et auteurs de crimes atroces, on accumulait les poncifs. Heureusement, la bascule finit par se faire et rehausse le niveau menant la BD vers des horizons plus originaux.

 

 

On apprend des choses sur le fameux commando qui laissent apparaître que les autorités américaines ne sont pas aussi blanches que cela, la raison d’État pouvant justifier l’injustifiable. Un perso apparaît, partagé entre deux mondes, il rééquilibre les choses, donne à voir une humanité plus nuancée et son rapprochement avec le personnage principal donne une belle leçon d’amitié et d’entente entre les peuples. L’aspect fantastique prend lui de l’ampleur et la révélation finale m’a bien surpris. Il est rare d’aborder la zombification de cette manière, j’ai trouvé le parti pris osé et bien vu.

 

 

La BD prend donc une belle ampleur à partir de la moitié du volume, les dessins restent excellents tout comme la retranscription historique et les références distillées ici et là. L’aspect horreur est bien rendu malgré un côté soft (dur de passer après The Walking Dead, référence de la BD de morts-vivants) mais on est bien plus effrayé par les humains, leurs agissements et leur propension à mettre leur morale dans un mouchoir.

 

Une bonne expérience de lecture donc qui plaira sans nul doute à tous les amateurs.

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