"Un peu plus loin sur la droite" de Fred Vargas
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L’histoire : Embusqué sur le banc 102, celui de la Contrescarpe, alors qu'il surveille la fenêtre d'un fils de député bien peu sympathique, Kehlweiler, "l'Allemand", avise une drôle de "bricole" blanchâtre égarée sur une grille d'arbre… Ce petit bout d'os humain — car il s'agit de cela — l'obsède jusqu'à ce qu'il abandonne ses filatures parisiennes pour rallier Port- Nicolas , un village perdu au bout de la Bretagne. Et l'attente reprend au Café de la Halle. Depuis la salle enfumée du vieux bar, il écoute et surveille, de bière en bière, de visage en visage, et fait courir sans trêve, par les routes humides et les grèves désertes, son jeune assistant, Marc Vandoosler, le médiéviste de Debout les morts. Qui tue ?
La critique de Mr K : Un petit Fred Vargas, ça ne se refuse jamais surtout quand on traverse une période difficile et que le temps est morose. Un peu plus loin sur la droite traînait déjà depuis quelques mois dans les étagères de ma PAL, il fait partie de la trilogie des Évangélistes. Pas de commissaire Adamsberg donc mais un livre très agréable à lire avec la langue de Vargas qui fait merveille et des personnages pas piqués des vers. Reste un sentiment d’inachevé et une légère déception dont je vous ferai part plus bas.
Tout débute par la découverte impromptue d’un ossement humain digéré par un chien. Kehlweiler en est sûr, il s’agit d’un meurtre… Le gars est bien possédé et on se demande bien d’où il tient cette certitude mais bon… on le suit dans ses hypothèses et théories mais il n’y a pas de cadavre. Difficile de débusquer un assassin dans ces conditions. Il commence cependant à entrapercevoir un semblant de piste et se rend au fin fond de la Bretagne.
Comme toujours avec cette trilogie, l’enquête est bien emmêlée, à la limite du plausible. Fan de vraisemblance à tout crin passez votre chemin. On enchaîne les deus ex machina. Par contre, on retrouve toujours les personnages bien déjantés chers à l’auteur et des dialogues plus que savoureux. On se laisse porter par le rythme languissant, l’humour omniprésent et un personnage principal bien dark qui ne se fait plus vraiment d’illusion sur le monde. À ses côtés, Marthe prostituée amatrice de mots croisés qui n’arrive jamais à se souvenir de la définition de Ob, Louis l’amateur de houblon ou encore un historien et un préhistorien dont l’apport sera non négligeable pour dénouer l’affaire.
Je suis un peu déçu de ma lecture cependant. Certes, on rigole, ça se lit vite mais la machine tourne un peu en rond cette fois-ci, on tombe dans le déjà lu et finalement, on ressort de sa lecture sans réel flash ou intérêt. Je suis persuadé que j’aurai oublié l’essentiel de l'intrigue d’ici quinze jours. Reste un bon moment de lecture et quelques passages bien fun.
Déjà lus, appréciés et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé :