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Le Capharnaüm Éclairé
5 mars 2024

"Les Yeux de Mona" de Thomas Schlesser

 

L’histoire : Cinquante-deux semaines : c'est le temps qu'il reste à Mona pour découvrir toute la beauté du monde.
C'est le temps que s'est donné son grand-père, un homme érudit et fantasque, pour l'initier, chaque mercredi après l'école, à une œuvre d'art, avant qu'elle ne perde, peut-être pour toujours, l'usage de ses yeux.
Ensemble, ils vont sillonner le Louvre, Orsay et Beaubourg.
Ensemble, ils vont s'émerveiller, s'émouvoir, s'interroger, happés par le spectacle d'un tableau ou d'une sculpture. Empruntant les regards de Botticelli, Vermeer, Goya, Courbet, Claudel, Kahlo ou Basquiat, Mona découvre le pouvoir de l'art et apprend le don, le doute, la mélancolie ou la révolte, un précieux trésor que son grand-père souhaite inscrire en elle à jamais.

 

La critique de Mr K : Chronique d’une lecture un peu différente  aujourd’hui avec un roman prétexte, comprendre une fiction qui a surtout pour but de nous faire nous balader dans l’Histoire des Arts à travers les siècles et 52 œuvres uniques qu’un grand-père va faire découvrir à sa petite fille. Les Yeux de Mona de Thomas Schlesser est une lecture ambivalente. Autant la partie érudite est foisonnante et fascinante, autant la partie fiction pure n’apporte aucune surprise. Les personnages m’ont semblé fade, sans réelle consistance, plus proches d’archétypes qu’autre chose.

 

Mona est une gamine d’une dizaine d’années dont la vie risque d’être irrémédiablement changée. Elle pourrait devenir aveugle d’ici un an suite à une cécité totale ayant duré 63 minutes lors d’une banale session de devoirs du soir à la maison. Après une batterie d’examens, les parents et Mona ne sont pas plus avancés, l’angoisse reste. Pour affronter au mieux cette échéance probable, Henry le grand-père est chargé d’accompagner sa petite fille tous les mercredis chez un pédopsychiatre. Mais l'aïeul a un tout autre projet pour elle : lui faire découvrir la beauté du monde et des trésors de sagesse en arpentant les couloirs du Louvre, du musée d’Orsay et du centre Beaubourg. 52 œuvres, 52 semaines pour changer une existence à jamais.

 

Je passerai vite sur le fil conducteur de l’histoire que j’ai trouvé finalement assez simpliste et convenu. Je ne veux pas faire le lecteur insensible et apathique mais je me suis peu attaché aux personnages fictifs du roman. L’ensemble est cousu de fil blanc. Alors certes, ça se lit tout seul, on aime suivre les petites évolutions de la vie familiale de Mona (mention spéciale au papa de Mona qui est souvent bien borderline) mais on est dans le déjà lu et cela reste comme dit précédemment plus un prétexte. La narration est assez lourdingue, répétitive.

 

Mais dès qu’on est dans le domaine de l’Histoire des Arts, on est littéralement transporté. Suivant une trame chronologique s’étalant sur plus de cinq siècles depuis la Renaissance, l’auteur avec une rare pédagogie, de l’humour et une érudition impressionnante nous offre des visions et des réflexions philosophiques de haute volée. Sans jamais tomber dans le pathos, l’étalage sans âme de connaissances, on redécouvre nombres d’œuvres, d’artistes avec un luxe de détails et d’anecdotes qui servent toujours le propos et la petite leçon que le grand-père veut offrir à sa petite fille. Il y a de la passion, de la joie, dans cette transmission de grand-père à petite fille, d’auteur à lecteur. Entre contemplation, observation, interprétation et projection, on revit nombre de moments de nos vies à travers ces œuvres qui renvoient à notre universalité, notre identité d’être humain. C’est assez bluffant et foutrement jubilatoire.

 

Il y a du beau monde au programme : Botticelli, De Vinci, Monet, Manet, Poussin, Claudel et tant d‘autres que l’on redécouvre avec un plaisir non feint dans ce roman initiatique plutôt réussi dans son apport artistique (moins dans la partie fiction). Une expérience à part en tout cas que vous pouvez tenter à votre tour si le cœur vous en dit.

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Commentaires
E
Merci pour cette critique constructive et sincère. C'est vrai qu'on parle beaucoup de ce roman en ce moment en vantant la partie qui fait référence aux arts. Merci de faire apparaitre ce bémol quand à la narration de la fiction. C'est tout de même un livre que j'aimerai découvrir.
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M
Merci pour ces compliments, un livre à découvrir assurément, on passe de bons moments malgré effectivement du convenu dans la partie fiction pure. J'espère que l'expérience vous plaira tout de même.
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