Accueil des nouveaux venus !
Avec la pandémie, forcément on bouge moins et surtout on ne fréquente plus trop certains hauts lieux de craquages comme notre cher Emmaüs. Cependant, à l'occasion d'une promenade ou de courses, il nous arrive de tomber sur une boîte à livre ou sur un magasin de revente d'objets de seconde main. On revient souvent "brocouille" (comme on dit dans le bouchonnois) mais parfois, il arrive qu'on tombe sur une ou plusieurs pépites... Voici aujourd'hui la présentation des nouveaux venus dans nos PAL respectives, trouvailles effectuées lors des trois derniers mois de 2021.
Pas mal de titres prometteurs, non ? On retrouve comme d'habitude des auteurs qu'on apprécie et dont on a hâte de retrouver la plume. Mais il y a aussi des quatrièmes de couverture qui ont pu attirer notre regard et attiser notre curiosité. Suivez le guide avec la présentation qui suit, il y a en plus un petit bonus en fin de post.
(Premier lot pour ma PAL)
- Du domaine des murmures de Carole Martinez. C'est deux jours après que ma documentaliste en ait parlé de manière fort élogieuse que je tombai inopinément sur cet ouvrage d'une auteure qui m'avait drôlement séduit avec Le Coeur cousu lu en 2016. Carole Martinez nous plonge en plein Moyen-âge pour suivre le destin tragique d'Esclarmonde, une femme insoumise qui décide de se consacrer à Dieu en se faisant emmurée vivante ! Ça ne sent pas la joie de vivre mais j'en ai tellement entendu du bien que je pense que je vais passer un bon moment.
- Mon ami Frédéric de Hans Peter Richter. Ma Madeleine de Proust de ces acquisitions avec cet ouvrage lu en 6ème (de mémoire) et qui m'avait marqué. Deux enfants inséparables dont un de confession juive en Allemagne sous le régime nazi puis la Seconde Guerre mondiale, ces quelques mots suffisent pour donner la tonalité et les enjeux de cet ouvrage que je prendrai grand plaisir à relire avec mes yeux d'adulte. Je vais préparer mes mouchoirs, dans mes souvenirs c'était rude.
- Mémoires d'un jeune homme dérangé de Frédéric Beigbeder. Il s'agit du premier roman de l'auteur, personnage bien barré à lui tout seul et qui livre ici une fenêtre sur sa vie débridée de l'époque. Typiquement le genre de lecture que j'aime, qui détend et fait délirer à la fois. On peut faire confiance à Beigbeder pour user de sa verve sarcastique et nous emporter loin de la réalité !
- Le Déclin de l'empire Whiting de Richard Russo. C'est LE pavé de ces nouvelles acquisitions et c'est un coup de poker... J'espère que je ne me suis pas planté en l'adoptant ! Bon il s'agit tout de même du prix Pulitzer 2002, une fresque romanesque dans l'Amérique d'aujourd'hui entre petites misères et grande décadence, secrets de famille et lutte pour l'affirmation de soi. Ça sent quand-même très bon cette affaire !
(Et un deuxième lot pour ma pomme !)
- Seven dials d'Anne Perry. J'aime beaucoup cette auteure et quand l'occasion se présente j'aime ramener un de ses livres à la maison. On retrouve dans celui-ci l'enquêteur Thomas Pitt plongé en plein secret d'État avec un crime qui pourrait mettre à mal la couronne. Du policier classique comme je les aime en plein XIXème siècle, le combo qui tue !
- Riches, cruels et fardés d'Hervé Claude. Là encore une quatrième de couverture plus que convaincante et un auteur que je vais découvrir avec cette histoire se déroulant dans un hôtel quatre étoiles en Australie, coupé de tout et où les morts vont s'accumuler. Le postulat est classique mais c'est le genre de jeu de massacre littéraire que j'aime beaucoup (surtout quand ça dessoude chez les nantis). Wait and read !
- Le Langage de Pao de Jack Vance. Je ne dis jamais non à Jack Vance, un auteur prolifique, polymorphe et à la plume enivrante. Cet ouvrage a l'air bien étrange, le résumé à l'arrière est ésotérique. Il est question de modeler le comportement des humains en leur enseignant une langue nouvelle qui change de sens selon la catégorie de l'utilisateur. Bizarre, vous avez dit bizarre ? Je trouve aussi...
(Le lot de miss Nelfe ! Toujours plus raisonnable que moi, vous remarquerez...)
- La Couronne verte de Laura Kasischke. Nelfe et Laura Kasischke, c'est une belle histoire d'amour littéraire. Elle était donc aux anges quand nous avons mis la main sur ce titre qu'elle n'avait pas encore lu. Deux jeunes femmes américaines parties fêter la fin du lycée au Mexique vont visiter avec un inconnu le fameux Chichen Itza. A priori ce n'était pas une bonne idée... Plume magique et un don certain pour explorer la psychologie de chacun, ses failles et ses égarements, je pense que ma douce va passer un beau et grand moment de lecture.
- La Cage dorée de Camilla Läckberg. Encore une auteure que Nelfe adore, décidément elle en a de la chance dans nos errements de boîtes à livres à boîtes à livres. Il s'agit ici d'un one-shot (il n'appartient donc pas à la série de romans avec Erica Falck comme héroïne). Camilla Läckberg verse ici dans le noir avec un mélange de trahison, rédemption et vengeance d'une femme qui a tout sacrifié pour un mari qui va la tromper. Il faut se méfier d'une femme en colère et l'héroïne du roman va rendre coup pour coup. Clairement un ouvrage pour ma douce...
(Et un dvd bonus !)
Ben oui, c'est suffisamment rare dans une boîte à livres pour être soulignée : un DVD ! On ne court pas après mais il nous manquait le troisième élément de la trilogie de Christopher Nolan consacré à Batman (chronique lors de sa sortie ciné ici). Un ton en dessous du précédent (aaaah ! ce joker anarchiste complètement jeté !), il reste une belle pièce d'action stylisée et profonde. M'est avis que je vais le revoir très vite !
Voila voila, un beau bilan je trouve, riche en promesses d'heures de plaisir. Chroniques à venir au fil de nos lectures respectives. Vive la seconde main !
"La Sirène" de Camilla Läckberg
L'histoire : Un homme a mystérieusement disparu à Fjällbacka. Toutes les recherches lancées au commissariat de Tanumshede par Patrik Hedström et ses collègues s'avèrent vaines. Impossible de dire s'il est mort, s'il a été enlevé ou s'il s'est volontairement volatilisé.
Trois mois plus tard, son corps est retrouvé figé dans la glace. L'affaire se complique lorsque la police découvre que l'une des proches connaissances de la victime, l'écrivain Christian Thydell, reçoit des lettres de menace depuis plus d'un an. Lui ne les a jamais prises au sérieux, mais son amie Erica, qui l'a aidé à faire ses premiers pas en littérature, soupçonne un danger bien réel. Sans rien dire à Patrik, et bien qu'elle soit enceinte de jumeux, elle décide de mener l'enquête de son côté. A la veille du lancement de La Sirène, le roman qui doit le consacrer, Christian reçoit une nouvelle missive. Qulqu'un le déteste profondément et semble déterminé à mettre ses menaces à exécution.
La critique Nelfesque : Me voici de nouveau plongée dans les aventures d'Erica Falck et Patrik Hedström avec "La Sirène", 6ème volet de la saga. Tous les amateurs des récits de Camilla Läckberg s'accordent sur un point : il est aussi plaisant de suivre la vie privée de ses personnages principaux que les enquêtes en elles-même. On ne déroge pas à la règle avec ce tome-ci qui voit Erika, enceinte jusqu'aux yeux, et de jumeaux qui plus est, aller encore une fois au bout d'elle-même et se révéler être une wonder-woman du quotidien.
Parce qu'elle est comme ça Erika. Une nana qui ne tient pas en place, qui a du mal à se dire qu'elle doit lever le pied parfois et qui, sous la plume de Camilla Läckberg, est toujours confrontée à des histoires trépidantes. Il est intéressant ici de voir les processus d'écriture et la vie d'auteur entre sortie d'un nouveau titre, soirées inaugurales et promotion autour de son ami Christian, déjà rencontré dans les précédents tomes, et qui sort ici son premier roman.
Ce fameux Christian reçoit des lettres anonymes menaçantes et intrigantes. Il dit ne pas y accorder d'importance mais tout porte à croire qu'un secret se cache là dessous et Erika est bien déterminée à le dénicher. D'autant plus que cela survient en parallèle d'une enquête dont son mari, Patrik, a la charge. Un homme a été retrouvé sur le port de Fjällbacka, figé dans la glace.
Une fois de plus, Camilla Läckberg nous offre ici un tome bien construit et dans lequel on a toujours autant de plaisir à suivre la petite équipe et leurs déboires personnels. Certaines choses peuvent être devinées en amont (et oui c'est ça quand on est coutumier de ce genre de littérature, il y a des ficelles que l'on détecte à des kilomètres) mais de petites surprises sont aussi disséminées tout au long de l'ouvrage. Le bilan, si bilan il doit y avoir, et donc relativement positif. Disons-le clairement, ce n'est pas le meilleur tome de la saga pour l'enquête qui y est exposée et les résolutions de celle-ci mais on a forcément hâte de lire la suite à la vue du dernier chapitre... Sans vouloir spoiler (rassurez-vous, ce n'est pas le genre de la maison), j'ai tout de même envie de dire : NON MAIS CAMILLA CA VA PAS BIEN DE NOUS LAISSER AVEC CES DERNIERS PHRASES !?
Si vous n'avez jamais lu du Läckberg, ne commencez pas par celui-ci. Cela n'aurait aucun intérêt et vous perdriez toute la dynamique de la saga dans son ensemble tant ici l'auteure nous fait faire un bond dans l'histoire. C'est la première fois, de mémoire, qu'elle relie autant deux tomes entre eux. C'est bien simple, si vous n'avez pas le 7ème tome, "Le Gardien de phare", à portée de main, vous allez devenir fou ! C'est une bonne chose car il va y avoir, je sens et je l'espère, une accélération dans la narration. Cette saga est finalement très pépère et au bout d'un moment ce rythme peut commencer à lasser d'autant plus que les ficelles sont plus ou moins recyclées d'un tome à l'autre. L'auteure ici nous laisse présager une suite tourmentée et c'est tant mieux ! Un nouveau vent se lève sur Fjällbacka !
Egalement lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé :
- "La Princesse des glaces"
- "Le Prédicateur"
- "Le Tailleur de pierre"
- "L'Oiseau de mauvais augure"
- "L'Enfant allemand"
Puces de Doëlan 2017 (29)
Nous avons découvert les puces de Doëlan l'an dernier et depuis, nous nous sommes promis que si nous étions dans le coin fin juin, nous irions chaque année. Doëlan est un de mes lieux préférés près de chez nous mais nous ne connaissions pas du tout ses puces et chiner dans un tel cadre est absolument magique !
Pour ceux qui ne connaissent pas Doëlan, notez bien le nom de ce petit village pour une prochaine escale en Bretagne. C'est incontournable. Ici, point d'animations pour touristes ou de bals populaires tout l'été mais un petit port typique, de jolies maisons, une criée et la vie bretonne à l'état pur ! Eté comme hiver, je prends toujours beaucoup de plaisir à me promener le long de la Laita et du sentier côtier, sauvage et battu par les vents. A la limite Finistère Sud / Morbihan, sur la commune de Clohars-Carnoët, c'est ici qu'ont donc lieu chaque fin juin les puces du même nom.
Ici, les habitants ouvrent leur garage, sortent les tables de jardin, les parasols, et vendent ce qui ne les intéressent plus. Vous connaissez le principe des puces...
On trouve aussi quelques stands de professionnels mais de façon très marginale. Ici, c'est encore du vide-grenier pur jus, avec les bonnes affaires et la bonne ambiance qui va avec ! Il fait beau, vendeurs comme acheteurs ont le sourire !
Et puis, comme je le disais, on profite du cadre. On chemine le long de la Laita, on admire les bateaux. C'est l'été, les parterres sont fleuris, l'eau est bleue, la vie est belle !
Ici, il y a de tout et de rien sur les étals des brocanteurs d'un jour. De vieilles nappes, des objets que l'on retrouve également chez nos grands-parents, de jolies "vintageries" et du kitsch. Tout le monde y trouve son compte.
Place maintenant à nos petites trouvailles. Bon... Vous nous connaissez... On a un détecteur à bacs de bouquins au bout du nez alors forcément on a pas mal fureté de ce côté là. Mais pas que ! Voyez plutôt :
Côté bouquins :
- "L'Enjomineur 1792" de Pierre Bordage que Mr K est plus que ravi d'avoir trouvé dans son édition de chez L'Atalante. Bordage est un ses auteurs favoris et cette trilogie qui débute avec ce tome ci n'était pas encore dans sa PAL. C'est maintenant chose faite !
- "Le Gardien de phare" de Camilla Läckberg que je suis ravie d'avoir trouvé dans son édition Actes Sud / Noirs pour compléter ma collection ! J'ai commencé cette série littéraire il y a quelques années et tout cela est fort classieux dans une bibliothèque (huhu).
- "Impératrice" de Shan Sa. Mr K avait lu "La Joueuse de go" et l'avait adoré. Et hop, dans le panier !
- "Haka" de Caryl Férey parce que j'adore cet auteur tout simplement !
- "Les Justes" d'Albert Camus pour le plaisir de tomber sur cet ouvrage après en avoir justement parlé avec ses collègues la veille...
Côté thé :
Et oui parce que chez nous, nous sommes aussi de gros consommateurs de thé, nous sommes tombés en amour devant ce petit service en porcelaine anglaise. Petites subtilités de la chose, il sera détourné de sa fonction première. J'adore utiliser les théière en pot de fleurs sur ma terrasse (et oui !). Du coup, après une légère custumisation, la théière ira rejoindre ses copines dehors, le pot de lait et la tasse rejoindront quant à eux la cuisine. Je vous montrerai sans doute tout ça sur IG !
Tout ça pour 7€, franchement, on n'allait pas se priver... Autosatisfaction à son comble !
"L'Enfant allemand" de Camilla Läckberg
L'histoire : La jeune Erica Falck a déjà une longue expérience du crime. Quant à Patrik Hedström, l'inspecteur qu'elle vient d'épouser, il a échappé de peu à la mort, et tous deux savent que le mal peut surgir n'importe où, qu'il se tapit peut-être en chacun de nous, et que la duplicité humaine, loin de représenter l'exception, constitue sans doute la règle. Tandis qu'elle entreprend des recherches sur cette mère qu'elle regrette de ne pas avoir mieux connue et dont elle n'a jamais vraiment compris la froideur, Erica découvre, en fouillant son grenier, les carnets d'un journal intime et, enveloppée dans une petite brassière maculée de sang, une ancienne médaille ornée d'une croix gammée. Pourquoi sa mère, qui avait laissé si peu de choses, avait-elle conservé un tel objet ? Voulant en savoir plus, elle entre en contact avec un vieux professeur d'histoire à la retraite. L'homme a un comportement bizarre et se montre élusif. Deux jours plus tard, il est sauvagement assassiné...
La critique Nelfesque : Me voici arrivée au 5ème volet de la saga Erica Falck et Patrik Hedström. Pour ceux qui ne connaissent pas cette série de Camilla Läckberg, je vous encourage à commencer votre lecture par le premier volet "La Princesse des glaces". Chaque ouvrage contient une enquête avec sa résolution mais l'intérêt de lire l'intégralité réside dans la sphère privée des personnages principaux et secondaires. Ainsi de tome en tome, le lecteur s'attache à eux et retrouve presque des amis à chaque nouvelle lecture.
Mais attardons-nous un peu plus ici sur "L'Enfant allemand". Pour tout vous dire, c'est pour celui-ci que j'ai commencé à lire Camilla Läckberg. Je l'avais remarqué lors de sa sortie (et oui, la seconde guerre mondiale me fait découvrir bon nombre d'auteurs...) mais suivant le même conseil que je vous ai donné plus haut, il m'a fallu de la patience avant d'arriver au tome tant convoité. J'ai tellement aimé le chemin parcouru que tout ceci s'est fait sans traumatisme et le jour de la découverte de "L'Enfant allemand" était enfin là !
Ici, Erica va se pencher sur le passé de sa mère. Cette dernière ayant récemment disparue, notre célèbre journaliste va trouver dans ses affaires une mystérieuse layette couverte de sang et une médaille militaire allemande. Que font ses objets dans ses affaires ? Que représentent-ils ? Sa mère n'ayant jamais parlé de ses jeunes années, c'est dans une enquête concernant ses racines qu'Erica va se plonger corps et âme.
Étrangement, la personne à qui Erica a confié sa médaille pour expertise est retrouvée assassinée à son domicile, quelques mois après le meurtre, par deux adolescents, fascinés par les objets qu'il possédait et entrés par effraction dans sa maison. C'est ainsi qu'enquête policière et enquête personnelle vont se télescoper et les avancées des uns feront le bonheur des autres.
Nous alternons ici entre enquête actuelle sur le meurtre du professeur à la retraite et flash-back dans la vie d'Elsy. Par le biais de journaux intimes qu'Erica compulse, le lecteur plonge dans l'adolescence de sa mère à l'époque de la seconde guerre mondiale. Cette partie m'a, vous vous en doutez, passionnée. S'imprégner de l'ambiance en Suède et en Norvège à ce moment là était vraiment très intéressant et aborder l'Histoire sous cette forme m'a donné envie de creuser plus en profondeur ce volet ci de ce conflit mondial pour ma culture personnelle. Je ne savais que très peu de choses sur la façon dont les pays nordiques avaient vécu ce moment de l'Histoire et bien que nous retrouvions ici les mêmes résistants et collaborateurs qu'ailleurs, les choix politiques de ces deux pays sont intéressants à étudier.
Deux époques différentes donc, trois générations, mais toujours les mêmes problématiques. C'est ainsi que Camilla Läckberg évoque entre autres des thématiques fortes telles que le racisme, la tolérance ou l'homosexualité. En 1945 et en 2011, les mentalités ont globalement évoluées mais certains groupuscules extrémistes restent sur leurs idées de protectionnisme d'un autre âge et sur leurs convictions xénophobes nauséabondes. "L'Enfant allemand" est donc doublement captivant et émouvant car les deux histoires se déroulant en parallèle sont chacune à leur manière passionnante et cruelle. Le lecteur souhaitant autant savoir le fin mot de l'histoire pour Elsy que pour Erica et Patrik, l'auteure a su remarquablement équilibrer son récit et offrir autant de suspense et de tension à ces deux volets d'une histoire commune.
Le lecteur est une fois de plus pris au piège par la plume de Camilla Läckberg qui, en plus de nous servir un roman saisissant, nous charme toujours en douceur avec ses personnages que l'on continue de découvrir et d'aimer. A eux se rajoutent ici de nouvelles têtes qui viennent faire évoluer le destin de certains protagonistes et donnent à voir de futures évolutions possibles amusantes et douces. Le rythme est lent encore une fois, on s'attache aux personnages tout doucement, comme dans la vie. Camilla Läckberg n'est pas adepte du suspens effréné et du page turner. Ici, les choses prennent tout leur temps pour se mettre en place. On aime ou on déteste mais il faut tester pour en avoir le coeur net. Vous l'aurez compris, je vous encourage à le faire et, de mon côté, je poursuis tranquillement ma route sur les 9 tomes que comptent pour l'instant cette fresque sur l'île de Fjällbacka...
Egalement lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé :
- "La Princesse des glaces"
- "Le Prédicateur"
- "Le Tailleur de pierre"
- "L'Oiseau de mauvais augure"
"L'Oiseau de mauvais augure" de Camilla Läckberg
L'histoire : L'inspecteur Patrik Hedström est sur les dents. Il voudrait participer davantage aux préparatifs de son mariage avec Erica Falck, mais il n'a pas une minute à lui. La ville de Tanumshede s'apprête en effet à accueillir une émission de téléréalité et ses participants avides de célébrité, aussi tout le commissariat est mobilisé pour éviter les débordements de ces jeunes incontrôlables. Hanna Kruse, la nouvelle recrue, ne sera pas de trop. D'autant qu'une femme vient d'être retrouvée morte au volant de sa voiture, avec une alcoolémie hors du commun. La scène du carnage rappelle à Patrik un accident similaire intervenu des années auparavant. Tragique redite d'un fait divers banal ou macabre mise en scène ? Un sombre pressentiment s'empare d' l'inspecteur. Très vite, alors que tout le pays a les yeux braqués sur la petite ville, la situation s'emballe. L'émission de téléréalité dérape. Les cadavres se multiplient. Un sinistre schéma émerge...
La critique Nelfesque : Voilà bien longtemps que j'avais laissé de côté les romans de Camilla Läckberg. Non pas parce qu'ils ne m'intéressaient plus mais par manque de temps. Et oui, c'est ça de vouloir tout lire ! En route donc pour le 4ème tome de la saga "Erica Falck et Patrik Hedström" avec "L'Oiseau de mauvais augure".
Chaque roman peut se lire de manière indépendante. A chaque fois, de nouvelles enquêtes sont menées et il n'est pas forcément nécessaire de connaître les ouvrages précédents pour apprécier sa lecture. Toutefois, j'avais décidé de commencer à les lire dans l'ordre, il y a 4 ans afin de suivre l'histoire personnelle des personnages principaux en filigrane dans l'ensemble de la saga.
C'est avant tout cela qui me plaît dans les romans de Camilla Läckberg. L'impression de retrouver des amis, là où on les avait laissés il y a quelques temps. Dans leur petite commune suédoise située sur la côte ouest du pays, tout le monde se connaît. Le commissariat est à taille humaine et chaque collègue est un membre de cette petite famille. Ambiance bienveillante, petits cafés le matin avec les gâteaux fait maison...
Dans "L'Oiseau de mauvais augure", cette apparente tranquillité va être troublée par l'arrivée d'une chaîne de télévision et de sa célèbre émission de télé-réalité. Sorte de "Les Anges de la Télé-réalité" en France, cette émission est un zoo d'humains, comme on en voit beaucoup aujourd'hui via les chaînes de la TNT. Les participants sont stéréotypés (la bimbo, le rebelle, le décérébré, la suicidaire, le rebeu...) et tout ce beau monde va devoir vivre ensemble alors qu'ils n'ont rien en commun (si ce n'est avoir déjà participé à une émission de ce type) et travailler sur la commune. Le maire est aux anges, on va enfin parler de sa ville, les habitants sont méfiants, les jeunes sont surexcités. Tout va pour le mieux dans le petit monde magique de la poudre aux yeux. Jusqu'à ce qu'une participante soit retrouvée morte dans une benne à ordures...
Parallèlement à cette affaire, la vie continue et Patrik Hedström doit également faire fasse à une autre enquête, moins médiatisée mais tout aussi étrange. Une femme est retrouvée morte au volant de sa voiture, suite à un accident de la route. L'alcool semble en être la cause mais un détail trouble l'enquêteur et va nous mener dans divers endroits en Suède.
"L'Oiseau de mauvais augure" nous livre encore une enquête bien sympathique ici. C'est le roman qui m'a fait débuter la saga en 2011 (oui je sais, j'ai mis du temps) et on y retrouve tous les ingrédients d'un roman policier. Camilla Läckberg ne fait pas dans le page turner, l'histoire prend son temps, les personnages sont lambda... mais ce climat familier est très appréciable. Le lecteur s'installe tout doucement dans l'intrigue et navigue entre enquête et vie familiale de Patrik et Erica.
Car voilà tout l'intérêt des romans de Läckberg quand on les lit dans l'ordre. Le lecteur assiste à la naissance d'une histoire d'amour entre les 2 grands personnages de la saga. Petit à petit, on va les voir se rapprocher, agrandir la famille, se poser des questions existentielles et dans ce tome ci préparer leur mariage. C'est aussi le moyen de rester en contact avec Erica Falck qui depuis quelques temps est femme au foyer et n'intervient plus dans les affaires en cours (mais cela va changer dans "L'Enfant allemand" si on en croit l'amorce à la fin du roman). La préparation du mariage m'a beaucoup amusée, étant moi-même passée par là l'an dernier. Les histoires avec la famille et la belle-famille (savoureuses et tellement vraies !), les préparatifs et la logistique, le choix des menus, de la robe... Tout cela m'a rappelé des souvenirs et donne une petite bouffée de légèreté à l'ensemble. Une vie qui continue, de façon tout à fait banale même si il s'agit d'un grand évènement personnel, dans le tourbillon des caméras que connaît la commune et la pression médiatique qui s'abat sur Patrik.
"L'Oiseau de mauvais augure" est un bon roman policier. Si vous êtes habitués au genre, il y a des chances pour que vous deviniez le coupable assez tôt (ce fut mon cas) mais comme finalement ce n'est pas le plus important ici et que le plaisir de lecture n'est pas gâché pour autant, je vous conseillerai tout de même celle ci. Prendre le temps de temps en temps (comme dirait Herbert Léonard (hum...)), ça fait toujours plaisir !
Egalement lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé :
- "La Princesse des glaces"
- "Le Prédicateur"
- "Le Tailleur de pierre"
J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge "Destockage de PAL en duo" avec ma copinaute faurelix.
"Le Tailleur de pierre" de Camilla Läckberg
L'histoire: "La dernière nasse était particulièrement lourde et il cala son pied sur le plat-bord pour la dégager sans se déséquilibrer. Lentement il la sentit céder et il espérait ne pas l'avoir esquintée. Il jeta un coup d'oeil par-dessus bord mais ce qu'il vit n'était pas le casier. C'était une main blanche qui fendit la surface agitée de l'eau et sembla montrer le ciel l'espace d'un instant.
Son premier réflexe fut de lâcher la corde et de laisser cette chose disparaître dans les profondeurs..."
Un pêcheur de Fjällbacka trouve une petite fille noyée. Bientôt, on constate que Sara, sept ans, a de l'eau douce savonneuse dans les poumons. Quelqu'un l'a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une petite fille?
Alors qu'Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu'il est bouleversé d'être papa, Patrik Hedström mène l'enquête sur cette horrible affaire. Car sous les apparences tranquilles, Fjällbacka dissimule de sordides relations humaines - querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles - dont les origines peuvent remonter jusqu'aux années 1920. Quant aux coupables, ils pourraient même avoir quitté la ville depuis longtemps. Mais lui vouer une haine éternelle.
La critique Nelfesque: Me voici plongée dans la lecture d'une nouvelle aventure d'Erica Falck et Patrik Hedström, avec ce troisième tome de Camilla Läckberg qui m'a été offert pour mon anniversaire par mes beaux-parents (ne me souhaitez pas "bon anniversaire", je suis affreusement en retard pour la mise en ligne de ce billet!).
J'aime cet auteur, j'aime la littérature qui vient du froid, j'aime l'ambiance qui se dégage de ces romans et l'attachement que l'on peut éprouver pour les personnages de cette saga. C'est donc presque conquise d'avance que j'ai entamé la lecture de ce "Tailleur de pierre".
Dans ce présent volume, Erica Falck vient d'accoucher. De grands bouleversements dans sa vie, un baby blues pointant le bout de son nez, elle est beaucoup plus en retrait dans l'enquête. Pour les fans de ce personnage, la déception peut poindre mais elle ne sera pas en reste pour autant et tiendra un rôle important dans la trame de l'histoire. Elle est encore bien présente, n'ayez pas d'inquiétude! C'est par là même, l'occasion de découvrir plus en profondeur le personnage de Patrik Hedström. Dans "Le Tailleur de pierre", c'est lui qui mène la barque.
Le roman démarre sur les chapeaux de roue avec la découverte d'un corps qui n'est autre que celui de la fille d'une amie proche d'Erica. Qui peut bien vouloir la mort d'un enfant? Quels secrets pèsent sur cette famille? Que vient faire l'histoire de ce tailleur de pierre surgissant du passé et qui vient égrainer le récit? Autant de questions qui hantent le lecteur avec comme trame de fond la condition féminine, les ambitions et la maternité. L'histoire se déroulant dans les années 20 est vraiment digne des plus grandes saga familiales et montre comment l'éducation façonne toute une vie. Les personnages sont forts, orgueilleux et rancuniers.
D'autres thèmes sont présents dans ce roman. Celui de la jalousie et des querelles de voisinage principalement, laissant entrevoir quelques pistes pour la fin du roman mais baladant plus le lecteur qu'autre chose... Le syndrôme d'Asperger, sorte d'autisme, est également mis en avant. Pour beaucoup de lecteurs ce sera l'occasion d'une découverte de cette maladie peu connue du grand public. Avec son personnage atteint de ce syndrôme, Camilla Läckberg évoque le poids du regard sur les gens "différents" et les à priori liés à cette maladie.
Vous l'aurez compris, ce Läckberg ratisse large! Pour moi, c'est pour l'instant le meilleur de la saga. Le lecteur connait maintenant bien les personnages, prend plaisir à les retrouver et à faire la connaissance de nouveaux qui ne sont pas en reste question drames familiaux et destins torturés... Pour couronner le tout, l'enquête est vraiment prenante. Une lecture que je conseille bien évidemment!
A lire également:
- "La Princesse des glaces"
- "Le Prédicateur"
"Le Prédicateur" de Camilla Läckberg
L'histoire: Dans les rochers proches de Fjällbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans "La Princesse des glaces", on découvre le cadavre d’une femme. L’affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes...
L’inspecteur Patrik Hedström est chargé de l’enquête en cette période estivale où l’incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d’Erica Falck, sa compagne.
Lentement, le tableau se précise : les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent.
Alors que Patrick assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s’allonge...
La critique Nelfesque: Je me suis lancée dans la lecture de la bibliographie de Camilla Läckberg il y a peu. Comme elle a mis les mêmes personnages, Erica Falck et Patrick Hedström, au coeur de tous ses romans, j'ai commencé par le début avec "La Princesse des glaces" qui m'avait plu mais sans être transcendant pour autant... Je suis tétue et je me mets à son second "tome" "Le Prédicateur".
Bonne surprise! Au niveau de l'intrigue, j'ai trouvé ce roman ci bien plus intéressant que le précédent. On retrouve les personnages dont on a fait connaissance dans "La Princesse des glaces" mais cette fois ci, Patrick est bien plus présent. Erica, en pleine grossesse,se repose gentiment à la maison (ou du moins essaie, vu tous les squatteurs tentés par un été à la mer...) tandis que Patrick doit déméler les fils d'une histoire sordide où histoires de famille et croyance sont étroitement liées.
L'enquête est bien menée. On retrouve ici la lenteur propre à l'écriture nordique qui progressivement crée un climat singulier entre sensations du quotidien et ambiance cotonneuse dans laquelle le lecteur s'enfonce peu à peu. C'est très particulier et tout le monde n'adhère pas (Mr K est encore sous le choc du Mankell et son "Guerrier solitaire" ^^) mais moi j'aime beaucoup! L'histoire ici est vraiment prenante, l'enquête policière passionnante et les personnages savoureux: deux branches d'une même famille que tout oppose, les cas sociaux face aux bourgeois avec une histoire à la "Roméo et Juliette" contemporaine à la clé. Patrick est quant à lui au centre de cet opus et ça n'est pas pour me déplaire! Certains de ses collègues prennent de l'épaisseur et tout cela ne donne qu'une envie: lire la suite.
Un tome bien meilleur que le premier à mon sens. Ce dernier étant un bon "pilote" mais ne présentant pas une histoire palpitante. Les histoires personnelles d'Erica et Patrick, ainsi que de leurs familles, sont toujours présentes et pour ceux qui n'ont pas aimé cet aspect dans le premier, ça n'ira pas en s'arrangeant avec l'arrivée du bébé... Pour tout ceux qui comme moi apprécient l'ensemble, espérons que cette tendance au crescendo se vérifiera dans les tomes suivants.
"La Princesse des glaces" de Camilla Läckberg
L'histoire: Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d'une amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d'eau gelée. Impliquée malgré elle dans l'enquête (à moins qu'une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l'œuvre), Erica se convainc très vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Sur ce point - et sur beaucoup d'autres -, l'inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint.
A la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge dans les strates d'une petite société provinciale qu'elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d'autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d'un peintre clochard - autre mise en scène de suicide.
La critique Nelfesque: Depuis sa sortie, j'ai très envie de lire "L'Oiseau de mauvaise augure"de Camilla Läckberg. Oui mais voilà, il fait parti de la saga "Erica Falck et Patrik Hedstrôm" et bien que chaque roman possède une histoire propre, je risquai de passer à côté de nombreux détails composant le fil conducteur de l'ensemble de la saga.
Cette auteur fait beaucoup parler d'elle. Moi qui n'aime pas les modes, je me suis tout de même lancée dans cette lecture parce que j'adore les thrillers, parce que j'aime beaucoup les polars venus du froid (à l'instar de Millénium 1, 2 et 3) et parce que j'adore la collection "Actes noirs" au look sobre et aux tranches noires qui donnent un côté classe à ma bibliothèque.
Bon, mais esthétisme mis à part, que dire de "La Princesse des glaces"? Camilla Läkberg a une écriture très fluide et une fois commencé, il m'a été difficile de lâcher ce roman avant une centaine de pages et l'arrivée de la petite voix dans ma tête me disant d'éteindre la lumière et de dormir. Ce thriller ne révolutionne pas le genre mais reste très agréable à lire. L'histoire est assez classique mais les liens qui unissent les différents personnages accrochent le lecteur. C'est là que se situe pour moi le point fort de ce roman (je ne parle pas de la saga dans son ensemble, je ne veux pas m'avancer avant de les avoir lus). Certains n'ont pas aimé ce roman justement parce que l'auteur s'attache beaucoup à la psychologie de ses personnages, à ce qu'ils pensent, à leurs vies privées... A mon sens, il faut voir cet opus comme une oeuvre pilote. Ici, l'auteur plante le décor (un village suédois), accroche le lecteur sur une trame de fond (l'enquête et la vie privée d'un écrivain et d'un flic local) et personnellement, la perspective de lire la suite des aventures d'Erica Falck et Patrik Hedstrôm me ravit. Il y a pour l'instant 5 tomes traduits en français, donc amplement de quoi faire! J'ai déjà acheté le second tome, "Le Prédicateur".
Ici, nous faisons connaissance avec Erika Falck, auteur de biographies, elle est de retour dans sa ville natale suite au décès de ses parents afin de mettre en ordre leurs "affaires" et la succession qui va avec. Tout en continuant d'écrire la biographie sur laquelle elle travaille, elle s'attelle à une nouveau projet. Cela fait plusieurs années qu'elle songe à écrire un roman et l'heure est venue. Une des premières arrivées sur le lieux de ce qui semble être un crime, elle découvre son amie d'enfance, Alexandra Wijkner, les poignets tailladés dans sa baignoire. Elle va alors se rapprocher de la famille de la défunte qui va lui demander d'écrire la nécrologie de son amie. L'auteur commence alors une "enquête" pour se familiariser avec l'Alexandra d'avant sa mort, elle qui n'a connu cette femme qu'enfant.
Elle va croiser la route de Patrik Hedstrôm, officier de police, qui mène l'enquête officielle. Avec leurs retrouvailles après des années, remontent alors les souvenirs d'enfance et d'adolescence.
"La princesse des glaces" fut une belle découverte pour moi. J'attends de lire la suite pour voir si l'essai est transformé mais, moi qui adore les romans qui s'attachent ainsi à la psychologie et à la vie des personnages, je n'ai pas été déçue.