mardi 26 mars 2013

"Lumière morte" de Michael Connelly

9782020685405

L'histoire: Harry Bosch a pris sa retraite. Mais une chose est sûre: il élucidera le meurtre d'Angella Benton, jeune assistante de production tuée quelques jours avant le braquage sanglant d'un studio d'Hollywood. Même si, dès le départ, "on" lui ordonne de renoncer...

La critique de Mr K: Cela faisait un petit bout de temps que je n'avais pas replongé dans le Los Angeles de Connelly et que je n'avais pas suivi les pas d'Harry Bosch, un de mes inspecteurs préférés. Dans la chronologie générale des romans le mettant en scène, Lumière Morte est un des derniers. Le vieux briscard (enfin pas si vieux que ça) est désormais un jeune retraité mais il n'arrive pas à se détacher d'un certain nombre d'enquêtes non résolues. Parmi celles-ci, le mystérieux meurtre d'une jeune femme travaillant pour les studios de cinéma.

Assez vite, Harry va remarquer que cette affaire n'est qu'un arbre masquant la forêt. Les procédures ont été déviées ou déguisées, derrière ce meurtre à priori anodin se cache quelque chose de bien plus gros. À partir de là, l'inspecteur se rapproche de la vérité mais il va se heurter à la raison d'État et va faire un séjour fort peu réjouissant dans les geôles des services anti-terroristes US. Je n'en dis pas plus mais je ne peux qu'abonder dans le sens de la critique reproduite en quatrième de couverture exprimant l'idée que ce roman est sans doute le plus noir de l'auteur. Deux chapitres sont particulièrement éprouvants et l'on ne peut que ressortir choqué du traitement que l'on réserve en démocratie aux pseudos terroristes.

On retrouve ici tout le talent de Connelly dans le développement de ses personnages et c'est avec un plaisir sans borne que j'ai retrouvé la défroque d'Harry Bosch, éternel mélancolique amateur de jazz. Très vite on prend peur face au déroulé de l'intrigue, il est quand même bien mal parti ce cher Harry et c'est vraiment in extremis qu'il s'en sort cette fois ci. Los Angeles est toujours aussi bien évoquée et on fréquente tour à tour les studios, quelques bars miteux et surtout la route, élément omniprésent dans l'ensemble de l'oeuvre de Connelly qui se plait à décrire avec son style inimitable les déplacements de ses héros à travers la cité des anges.

Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour en terminer avec ce récit bien sombre. Immédiatement pris par l'histoire, ravi de mes retrouvailles avec Harry et la langue virevoltante de Connelly, j'ai passé un grand et beau moment de lecture. Il doit m'en rester quelques uns encore à lire, je vais persévérer dans la quête des volumes manquants chez l'abbé et autres brocantes...

Autres romans de Connelly chroniqués sur le blog:
Les Egouts de Los Angeles
La Glace noire
La Blonde en béton
Le Dernier coyote
L'Oiseau des ténèbres
Wonderland avenue
Echo park
A genoux
Créance de sang
Le Poète
L'Envol des anges
Los Angeles river

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mardi 20 décembre 2011

"Los Angeles river" de Michael Connelly

losangelesrivermcL'histoire: Sur la demande de la veuve de Terry McCaleb, l'ex-inspecteur du LAPD Harry Bosch accepte de remettre de l'ordre dans les papiers du défunt. Rendu méfiant par les révélations d'un associé de McCaleb, il enquête et comprend qu'il y a eu meurtre. Encore faut-il le prouver et retrouver un assassin qui a laissé des traces si évidentes qu'on a l'impression qu'il a envie de se faire prendre...

Pendant ce temps-là, l'agent du FBI Rachel Walling reçoit, elle, l'appel qu'elle redoutait depuis des années: le tueur le plus cruel et retors qu'il lui ait jamais été donné de traquer, à savoir... le Poète, est de retour.

La critique de Mr K: Encore un grand moment de lecture en compagnie d'Harry Bosch et de Connelly. Décidément, je les collectionne! Rajoutez à cela trois personnages fétiches de l'œuvre du maître: le Poète alias Bacchus ex du FBI devenu tueur sanguinaire, Terry McCaleb un des transplantés cardiaques des plus célèbres de la planète littéraire et Rachel Walling enquêtrice du FBI ici en disgrâce et vous obtenez un casting d'anthologie mêlé à une intrigue maline à souhait comme sait si bien les concocter Connelly.

Tout débute par deux enquêtes croisées. Harry Bosch est appelé par la veuve de McCaleb (un bon ami à lui déjà vu notamment dans Créance de sang) mort à priori d'une banale crise cardiaque. Dans le même laps de temps, le FBI est sur les dents car il semblerait que le Poète ait refait surface. Très vite, on se rend compte que ces deux investigations vont se rejoindre pour n'en former qu'une! Cependant la suite n'est pas de tout repos et l'écrivain ne nous épargne pas tant les fausses pistes et les rebondissements sont nombreux.

On retrouve dans cet opus toutes les qualités de Connelly et même un petit peu plus! Le style fluide et accessible est bel et bien toujours là et il fait toujours merveille dans les phases descriptives de lieux ou des phases d'actions très réalistes, ne cédant jamais aux sirènes de la surenchère. Ce qui est nouveau, c'est que pour la première fois, Connelly adopte la focalisation interne quand il suit Harry. C'est véritablement révolutionnaire pour tout fan de cet inspecteur hautement attachant. Nous sommes littéralement immergés dans sa psyché et son système de déduction. On ne peut que s'émouvoir lors de ses entrevues avec sa petite fille et ses avancées dans l'enquête gagnent en force et en impact auprès du lecteur.

Autre nouveauté et ici des plus délectables: les mises en abimes présentes dans le récit pendant tout cet ouvrage. Los Angeles river peut être considéré comme la suite de deux ouvrages précédents de Connelly Créance de sang et Le Poète. Or, le premier a été adapté au cinéma avec Clint Eastwood, il y a déjà quelques temps (l'adaptation ne m'a pas plu car fort éloignée de la matrice originelle). C'est ainsi que dans le présent ouvrage, on apprend avec un sourire au coin des lèvres que le grand Clint a assisté à l'enterrement de McCaleb en hommage au personnage qui a interprété au cinéma, une pure jouissance intellectuelle pour l'authentique fan que je suis. A un autre moment, Harry discute avec l'ex associé et ami de McCaleb, Buddy, qui lui fait part de sa colère lorsqu'il a vu son personnage sur grand écran qu'il a trouvé caricatural et avilissant. Autant de mélanges entre réalité et fiction qui font gagner en cohérence et en lien l'univers de Connelly.

Une fois de plus, j'ai été bluffé par ma vitesse de lecture, Connelly est vraiment un as. Le récit coule naturellement, accroche à chaque fin de chapitre et le dénouement ne déçoit pas. Sans doute un des meilleurs de la série.

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samedi 9 juillet 2011

"L'envol des anges" de Michael Connelly

envol

L'histoire: Le vieux funiculaire de Bunker Hill est très fréquenté par les touristes. Mais ce soir-là, c'est un cadavre qu'y croise l'inspecteur Bosch. Et pas n'importe lequel: celui d'Howard Elias, le célèbre avocat défenseur de la communauté noire. Menaçait-il de traîner une fois encore la police de Los Angeles devant la justice? Une enquête explosive pour Harry Bosch: s'il commet la moindre erreur, c'est tout le quartier de South Central qui s'embrase...

La critique de Mr K: Retour aujourd'hui sur une lecture d'un de mes auteurs préférés: Michaël Connelly. On retrouve dans cet ouvrage le charismatique inspecteur Harry Bosch dans une enquête bien tortueuse qui distribue à merveille son lot de pression et de suspens sous fond de corruption, de tensions raciales et de lutte inter-services (la police, les boeufs carottes, le FBI, les décisionnaires et les exécutants...).

On constate encore une fois tout le talent de Connelly pour conduire une histoire et nous amener là où il le veut, quand il veut. C'est avec délice que je me suis replongé dans L.A avec pour la première fois un climax bien tendu entre les différentes souches de la population: un grand avocat noir a été tué et les minorités veulent un coupable et très vite. S'il pouvait être flic ce serait encore mieux vu les heurts quotidiens qui existent entre blacks et forces de l'ordre. Mais voilà! Chez Connelly rien n'est jamais simple et sous les dehors d'un crime crapuleux se cache en fait quelque chose de bien plus important, impliquant des pontes politiques et industriels. Quels secrets se cachent derrière ce crime? Comment Harry va-t-il pouvoir résoudre l'énigme alors qu'on lui met des bâtons dans les roues?

Harry justement est en plein trouble dans ce volume. Sa femme est de plus en plus distante et malgré le désarroi qui le gagne, il doit mener l'enquête et lutter face aux obstacles dressés devant lui par des gens censés l'aider. C'est trépidant et le commun des mortels ne pourrait supporter tout ce que ce pauvre Harry endure. On souffre avec lui et il est difficile de ne pas s'émouvoir de la tristesse qui se dégage de lui durant tout le livre. Tour à tour, il passe pour un emmerdeur, un raciste, un sale flic qui couvre ses collègues plutôt que de chercher la vérité, le sauveur de ces dames... bref, on passe par toutes les étapes et il faut s'accrocher. La fin est bien sombre, des illusions disparaissent et le personnage principal semble se trouver à la croisée des chemins... ce qui me donne encore plus envie de lire la suite de l'œuvre de ce maître du policier qu'est Connelly!

Comme d'habitude, Los Angeles est le cadre des enquêtes de Bosch. On continue donc ici la visite de cette métropole aussi bruyante et pleine de vie que mystérieuse et envoutante. Dans L'envol des anges, on se promène dans les rues en ébullition de South Central, on boit un coup dans de vieux rades paumés pour flics, on rencontre des gens de la haute dans le quartier -hype-, on médite avec Harry dans sa maison sur pilotis... Plus que jamais, L.A est un personnage à part entière distillant indices et diffusant une ambiance crépusculaire.

L'écriture de Connelly reste toujours aussi limpide, exigeante et efficace. Ça fond dans la bouche et on ne peut pas décrocher avant la dernière page. Une excellente aventure d'Harry Bosch placée sous le signe de la mélancolie et de la désillusion. À lire absolument pour les amateurs du genre!

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vendredi 25 février 2011

"À genoux" de Michael Connelly

agenouL'histoire: Le corps du Dr Stanley Kent vient d'être retrouvé au belvédère naturel proche de Mulholland Drive: deux balles dans la nuque, style exécution. Nouvellement affecté à la section Homicide Special, l'inspecteur Harry Bosch découvre vite que le Dr Kent avait accès à des matières radioactives utilisées dans le traitement de certains cancers féminins... et que ces matières ont disparu. Aux yeux de l'agent spécial du FBI Rachel Walling, que Bosch aime encore malgré leur rupture après le fiasco d'Echo Park, ce meurtre et cette disparition risquent fort de marquer le début d'un attentat terroriste à la bombe sale. Donc conflit ouvert et cette fois, Bosch n'est pas sûr d'avoir le dessus: il y a certes de la parano dans les services de la sécurité du territoire, mais la menace islamiste est bien réelle...

La critique de Mr K: Une fois de plus, l'abbé m'a permis d'ajouter une pièce dans ma collection de Connelly et cette fois ci en grand format! À genoux se situe juste après Echo park que j'avais bien apprécié. À tout bien réfléchir, Connelly ne m'a jamais vraiment déçu.

On retrouve ici une Harry Bosch fraîchement muté dans la section spéciale spécialisée dans l'élucidation de meurtres particulièrement retors. Notre inspecteur préféré va être confronté dans cette enquête à un crime de sang froid sonnant comme une exécution. Livre construit comme un compte à rebours (Harry trop fort, résout l'affaire en 8 heures!), des pistes apparaissent rapidement. Véritable course aux indices, on se laisse embarquer immédiatement par les personnages déjà rencontrés dans de précédents ouvrages de Connelly, mention spéciale à l'agent Rachel Welling dont le charme tout naturel ne laisse par Bosch indifférent. Retrouvailles forcées, coups de gueule et petits jeux de séduction ponctuent une enquête trépidante enchaînant révélations et coups de théâtre... du Connelly pur jus et du meilleur crû.

Intrigue bien ficelée, parano ambiante bien rendue (Connelly égratigne au passage l'Amérique et sa psychose de l'arabe terroriste), rythme effréné, la ville de Los Angeles remarquablement rendue une fois de plus, des personnages creusés et complexes... Non ne cherchez plus, le maître a encore frappé!

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mardi 6 juillet 2010

Ballade avec Harry à Echo park

michael_connelly_echo_park_L_1L'histoire:

C'est devenu une obsession: tous les six mois, Bosch ressort le dossier Gesto. En treize ans d'enquête, il n'a rien pu trouver: ni indice, ni suspect, pas même le corps de la jeune victime. Un jour enfin le coupable passe aux aveux, mais Bosch se méfie: pour lui, l'homme n'est rien d'autre qu'un imposteur talentueux doublé d'un bouc émissaire idéal. Une dernière fois, Bosch reprend l'enquête...

La critique de Mr K:

C'est toujours avec le même plaisir que j'ai retrouvé Harry dans une enquête à haut suspens, placée ici sous le signe de la manipulation (policière, politique). Je ne reviendrais pas sur les grandes qualités scripturale inhérentes à l'oeuvre de Connelly tant une fois de plus l'auteur montre sa capacité à littéralement "embarquer" son lecteur.

Ce livre traite d'une obsession, Harry veut retrouver le responsable d'une disparition jamais résolue. Cela permet à Connelly d'explorer encore plus profondément la psyché de son personnage emblématique. Quel être complexe que ce Bosch! Inspecteur hors pair, papa depuis quelques temps mais séparé de sa femme, on retrouve son goût pour le jazz et les histoires d'amour complexes. À cette occasion, le lecteur recroise le chemin de l'agent du FBI Rachel Welling déjà croisée dans "Le poète" et évoquée dans d'autres opus de la série.

Deux passages m'ont particulièrement marqué. Celui de l'interrogatoire du tueur en série qui serait incriminé dans la disparition. Je me suis retrouvé dans la situation de Clarisse face à Hannibal Lecter dans "Le silence des agneaux". Vérité? Mensonge? On nage en eau trouble en compagnie d'Harry, un brin de doute et l'enquête prend une toute autre orientation et toutes les certitudes du héros (et donc du lecteur!) se brisent. Une pure merveille que cet entretien haut en couleur. Il y a aussi le passage où le tueur encadré par moulte flicaille va dans Echo park pour montrer l'endroit où il aurait enterré le cadavre. Un des meilleurs passages à suspens de Connelly. On sait qu'il va se passer quelque chose et on passe vraiment par tous les états au fil des pages, jusqu'à l'acte final.

Un très bon pollar une fois de plus à l'actif de Connelly. Bien noir avec quelques lueurs d'espoir par moment et un Harry au sommet de sa forme. Bonne lecture!

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mercredi 23 juin 2010

"Wonderland avenue" de Michael Connely

9782020590778L'histoire:

L'inspecteur Harry Bosch surveille l'enlèvement des deux premiers cadavres de l'année lorsqu'on l'informe qu'un humérus d'enfant vient d'être retrouvé sur les hauteurs de Hollywood. Qui plus est, l'ossement porte des traces laissant entendre qu'il y aurait eu mauvais traitements répétés. Horrifié par la nouvelle - il n'y a rien de plus éprouvant que d'enquêter sur la mort d'un enfant -, Harry Bosch se rend sur les lieux et s'aperçoit que l'enfant semble avoir été tout à la fois victime d'un assassinat prémédité et, contradiction majeure, enterré à la va-vite. Et pour corser la difficulté, l'affaire remonterait à une vingtaine d'années.

La tâche qui l'attend pourrait devenir désespérante au possible, si Harry Bosch ne faisait pas alors la rencontre d'une jeune recrue éperdue d'admiration pour lui...

La critique de Mr K:

Et un Connelly de plus! Retour de Harry qui cette fois ci enquête sur un sordide crime: celui d'un enfant. Une fois de plus, nous voila replongés dans les sombres ruelles et artères de la cité des anges. On retrouve une fois de plus tout le talent de Connelly pour décrire cette ville décidément hors du commun, bouillonnante d'activité et cachant les plus terribles secrets.

On accompagne ce cher Harry, inspecteur de la police judiciaire qui de nouveau est confronté au mensonge, aux fausses pistes et à la hiérarchie tatillonne et "entravante" pour le bon déroulement de l'enquête. Il y a aussi un Harry plus solaire rencontrant une jeune femme bien attirante et attirée par lui... Cela donne de bons chapitres entre romantisme rétro et échanges vifs et charmeurs. Beau personnage que cette "bleue" qui tente de faire son trou dans la profession.

Durant toute cette lecture (qui fut rapide vous vous en doutez!), on navigue constamment à vue, sans certitude aucune sur la suite des événements. On va de surprise en surprise avec une certaine fascination face aux drames et contours d'enquête qui s'enchassent les uns aux autres. Il faut une fois de plus attendre les dix dernières pages pour comprendre l'ensemble des tenants et des aboutissants. Un grand Connelly? Un Connelly tout court! Rendons grâce une fois encore au génie et au talent de cet écrivain qui livre après livre continue de créer et de surprendre! Encore!

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lundi 26 avril 2010

Harry Bosch à la recherche de son passé...

coyotteL'histoire:

L'inspecteur Harry Bosch a été suspendu de ses fonctions. Pour réintégrer le LAPD, il doit consulter une psychologue... Il révèle au Dr Hinojos le secret qui le hante: sa mère, une prostituée, a été assassinée lorsqu'il était enfant. L'enquête n'a jamais abouti. Malgré l'interdiction qui le frappe, il décide de retrouver son meurtrier et rouvre le dossier...

La critique de Mr K:

Sacré Harry! Il a le don pour s'attirer les ennuis! Là, pour le coup, il a fait fort! Il a carrément fait passer son supérieur à travers la vitre de son bureau ce qui provoque son éviction temporaire des affaires criminelles. Entre les séances chez le psy et la recherche du meurtrier de sa mère, ce roman est mené tambour battant par un Connelly au sommet de sa forme!

À mes yeux, il s'agit pour le moment du meilleur Connelly que j'ai pu lire. Dans ce volume, Harry Bosch, personnage ombrageux, se révèle beaucoup plus. À force de subir en premier lieu les séances menées par la psy (un bilan positif est obligatoire pour qu'il puisse réintégrer la LAPD -Los Angeles Police Department-), il commence à baisser sa garde et l'on cerne mieux le personnage. On connaissait son enfance dans des foyers pour orphelins, son passage par le Vietnam mais quid de sa mère biologique? Le voile est légèrement levé et permet de comprendre les blessures de l'enfance qui continuent à l'habiter et conditionnent sa manière de percevoir les choses et d'agir. Ces révélations successives contribuent à rendre encore plus attachant ce policier hors norme.

Dans ce roman, on croise d'autres personnages intéressants dont certains déjà présents dans les romans précédents dont le chef Irving qui dirige la police de L.A, qui avec le temps s'adoucit avec Harry. Il y a aussi la psy passionnée par son boulot mise à rude épreuve par un Bosch tout d'abord réfractaire à toute forme d'analyse de soi, Jazz une femme au passé douloureux qui séduira Harry et toute une série de personnages hauts en couleur que le policier croisera au cours de ses investigations (un mac machiavélique à souhait, un procureur retors, un amoureux transi depuis plus de 30 ans...). On retrouve encore ici tout le talent de l'auteur pour mettre en chair ses personnages qu'il façonne avec amour et précision. En résulte une enquête haletante dont il est difficile de sortir! Quitte à passer pour un autiste auprès des êtres aimés!

Je me répète mais il faut lire Connely quand on aime le polar! Fort de son expérience dans le journalisme, ses romans sont toujours le reflet fidèle de la réalité policière et criminelle de la cité des anges, le tout allié avec un scénario jamais pris en défaut et des rebondissements à chaque fin de chapitre. Un must que ce «Dernier coyote»!

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samedi 5 décembre 2009

Harry sous pression!

L'hmichael_connelly_blonde_beton_L_1istoire:

Une jeune femme blonde vient d'être découverte, coulée dans le béton. Quatre ans après l'enquête sur les meurtres du "Doll-maker", l'inspecteur Harry Bosch est traduit en justice. Une avocate arriviste et teigneuse l'accuse d'avoir tué un innocent, et non le serial killer qu'il croyait pourtant avoir identifié. Bosch commence à douter: inquiet et déterminé, il reprend l'enquête depuis le début.

La critique de Mr K:

Il s'agit de la troisième enquête d'Harry dans l'ordre chronologique de l'oeuvre de Connelly. Le moins que l'on puisse dire c'est que cette aventure est placée sous le signe de la pression, du doute et du suspens. Notre enquêteur préféré est ici confronté à deux adversaires coriaces et charismatiques: une avocate déterminée et maligne et un tueur en série insaisissable.

On retrouve dans ce livre tout le talent de Connelly dans la gestion de ses personnages toujours aussi précise et juste (acteurs sculptés au scalpel) et une description des vices et de la vie de la cité des anges. Au delà du roman, par petits éclats successifs, sont abordés les thèmes de la violence régnant dans les banlieues-ghettos américaines (mort par balle perdue, la spirale pauvreté / violence), le système juridique américain (vers lequel notre gouvernement actuel tend, clientélisme et primauté de l'argent sur le droit) mais aussi les notions de trahison, de vengeance et de remise en question d'un acte passé.

Harry se dévoile un peu plus, le rendant au fur et à mesure des volumes de plus en plus commun, un homme parmi tant d'autre dans un monde qui définitivement ne tourne pas rond. Ame esseulée et solitaire malgré l'amour sincère que lui voue sa compagne du moment (une institutrice confrontée à la mort d'une de ses élèves et au mutisme de son compagnon), on en apprend un peu plus sur son passé et sur le comment du pourquoi de son modus vivendi de loup solitaire.

À ce jour, La blonde en béton est pour moi le meilleur Connelly que j'ai pu lire, passionnant et addictif au possible. Je n'ai d'ailleurs pas pu en sortir avant d'avoir terminé la dernière page, profitant du moindre moment pour m'y plonger avec délice. Un grand pollar dans la pure tradition de James Ellroy: sombre et implacable.

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samedi 12 septembre 2009

"La glace noire" Michael Connelly

glace_noire2L'histoire:

Le sergent Cal Moore est retrouvé mort dans un motel de Los Angelès. Officiellement il s'agit d'un suicide. Mais l'inspecteur Bosch comprend vite que Moore était lié à un trafic de Black ice, une drogue nouvelle qui fait des ravages en Californie. Plus troublant encore, il découvre dans la voiture de Moore un mot à son attention: ce dialogue d'outre-tombe suffira-t-il à enrayer l'hécatombe?

La critique de Mr K:

Bonne lecture malgré une légère déception. Connelly se lit toujours aussi aisément et ses talents de narrateur ne sont plus à prouver. On retrouve les fameux passages où il décrit si parfaitement l'aspect et l'ambiance qui règne dans la cité des anges. L'inspecteur Bosch, dont c'est ici chronologiquement la deuxième enquête, reste toujours aussi charismatique et nébuleux (quelques détails sur son mystérieux passé sont ici encore dévoilés sans pour autant lever toutes les interrogations qui assaillent le lecteur). Au cours des circonvolutions du scénario, nous retrouvons quelques figures clefs de l'univers du maître: ainsi Pound le supérieur hiérarchique d'Harry à la posture ambigüe vis-à-vis de son inspecteur détesté préféré et le chef Irvin responsable des affaires internes qui une fois de plus essaie de faire tomber notre héros préféré. Les rapports entre ces trois là ressemblent à s'y méprendre à une gigantesque partie d'échecs dont l'issue est incertaine jusqu'aux dernières pages du livre.

Ma légère déception vient du fait que le thème ne m'a pas transporté, à savoir le trafic de drogue existant entre le Mexique et les USA (je préfère les enquêtes sur les crimes crapuleux et autres perfidies d'esprits malades). Alors certes, il y a une once de trahison et de confiance trompée, mais cela reste une histoire policière basique et finalement plutôt plan-plan. A ce propos, le twist final m'est apparu assez tôt ce qui est toujours gênant dans ce type de littérature. Mais bon... je ne vais pas cracher dans la soupe, c'est tout de même un thriller de haute volée qui ne ménage pas le lecteur et s'avère bien croustillant en milieu d'aventure notamment lors du voyage de Bosch vers le Mexique (descriptions ultras-réalistes du pays et notamment du fonctionnement de la police locale). On se retrouve un peu dans l'ambiance du "Trafic" de Soderberg dans les passages mettant Benicio del Toro en scène.

Bon livre donc mais pas le meilleur de Connelly. Mieux vaut commencer par le premier "Les égouts de Los Angelès" afin de savoir si vous voulez suivre les traces d'Harry Bosch...

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samedi 1 août 2009

"Les égouts de Los Angeles" Michael Connelly

connellyL'histoire:

Né d'un père inconnu et d'une prostituée qui a fini assassinée, l'inspecteur Harry (Hieronymus) Bosch est obsédé par le souvenir des " rats de tunnels " avec lesquels il " nettoyait " jadis les galeries creusées par le Vietcong.

Vingt ans après encore, seul le travail lui permet d'échapper à ses cauchemars. C'est dire si la découverte du corps d'un de ses anciens compagnons d'armes risque de le mettre à mal : Billy Meadows, c'est clair, a été liquidé, et ce meurtre est lié au pillage d'une banque organisé à partir des égouts de Los Angeles.

L'affaire devient plus traumatisante lorsque, avec l'aide de la belle Eleanor Wish, Agent Spécial du FBI, il comprend qu'à tenter d'en percer le mystère, il devra sûrement redescendre dans des souterrains où, la justice ressemblant beaucoup à la vengeance, la mort peut frapper à tout instant.

La critique de Mr K:

La magie a encore opéré. J'avais particulièrement apprécié mes deux premières incursions dans l'univers de Connelly (merveille de noirceur et d'authenticité et génie scénaristique). Je me suis donc décidé à continuer mon exploration mais en suivant l'ordre de parution afin de mieux cerner l'évolution de son personnage fétiche, celui qui est le plus présent dans son oeuvre: l'inspecteur Harry Bosch. "Les égouts de Los Angelès" est l'ouvrage où il fait sa première apparition.

Un cadavre est retrouvé dans une canalisation d'égout et Bosch arrive sur place et se retrouve confronté à son passé d'ancien GI du Viet-Nam. Il s'avère que la victime est un ancien membre d'une section de chasseurs de tunnel à laquelle il a aussi appartenu. L'enquête peut démarrer... Dans ce volume, on fait connaissance avec Bosch et on en apprend de belles! Son enfance dans les différentes institutions de l'État, son passage dans l'armée puis sa progression fulgurante au sein de la police. Nous nous retrouvons face à un héros torturé, perclus de contradictions et séquelles psychologiques qui ne s'épanouit que dans son travail. On soulignera au passage le gros travail de recherche de l'auteur sur cette fameuse section (qui a réellement existé) qui rend son récit réaliste et touchant.

On croise aussi une certaine Eleanor Wish qui ne laisse pas insensible ce cher Harry. J'ai cru lire ici ou là qu'on la retrouverait dans les volumes suivants, je me suis gardé de lire des avis / notifications là-dessus afin de garder la surprise... déjà qu'en lisant "L'oiseau de nuit" quelques révélations m'ont sauté à la figure avant l'heure! Personnage fort bien conçu et attachant, la fin du roman laisse cet ancien agent du FBI dans une situation difficile, que va-t-il advenir d'elle? On retrouve comme dans tout Connelly des seconds rôles bien fouillés, je pense ici à l'acolyte de Bosch mais aussi à l'agent Rourke, collègue de Wish lors de cette enquête (du moins au début...).

Addictif que je suis, j'ai lu ce livre en deux jours, on retrouve tout le talent de Connelly à ficeler une histoire et mener son lecteur par le bout du nez, même si c'est vrai que cette fois-ci j'ai capté une partie de la fin une cinquantaine de pages avant de refermer le livre. Reste un bouquin essentiel et fondateur diront certains dans la mythologie Bosch. On en redemande! Prochaine étape: "La glace noire"...

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