"Combat de fauves au crépuscule" d'Henri-Frédéric Blanc
L'histoire: "Comment lui, si prudent, si futé, si prompt à déjouer les manœuvres sournoises des autres, lui dont l'intelligence et l'imagination créatrice étaient réputées dans tout le milieu publicitaire parisien, lui qui possédait le don de flairer les bons coups avant ses concurrents et d'agir plus vite qu'eux, comment avait-il pu se faire piéger aussi bêtement?"
En cherchant un appartement, Charles Cuvelier, jeune loup de la pub, se retrouve bloqué dans un ascenseur, à la merci des occupants de l'immeuble. Cette fois le stratège surdoué va devoir lutter pour sa vie.
La critique de Mr K: Voilà une très belle surprise que m'a réservé un séjour de plus chez l'abbé. J'aime beaucoup la collection Acte Sud (elle édite notamment Laurent Gaudé), la couverture m'a attiré l'œil de suite avec ce chat malicieux et la quatrième de couverture n'a fait qu'attiser ma curiosité. Vu le prix modique, il me semblait dommage de ne pas tenter l'aventure... Bien m'en a pris!
Il y a des jours où il n'est pas bon sortir de chez soi, Charles Cuvelier va l'apprendre à ses dépens. Publiciste renommé et redoutable, il se rend dans un immeuble afin de visiter un appartement à louer. Erreur fatale, il prend l'ascenseur et le coup de la panne prend une autre dimension. Coincé dans cet espace clos, le jeune loup va devoir s'accrocher à la vie. Loin de lui venir en aide, la proprio du dernier étage et quelques autres hurluberlus vivant là semblent se complaire dans la situation inconfortable dans laquelle se retrouve Charles. Ce dernier essaie nombre d'approches différentes, diverses tentatives de séduction mais il rencontre un mur. Peu à peu, son mental se fissure et le huis-clos vire au cauchemar.
Très court (106 pages), "Combat de fauves au crépuscule" se dévore d'une traite. On est constamment balancé entre répugnance pour le personnage principal (pur produit de la société consumériste que nous subissons) et l'inhumanité du traitement qu'il subit. Plus les pages se tournent, plus nous le voyons plonger. Il passe du simple souci à l'inquiétude grandissante quand il se rend compte que ses tours ne fonctionnent pas sur ses "kidnappeurs". Mais rien n'y fait, son charme et son éloquence ne fonctionnent pas et le récit s'envenime très vite pour mener à des sommets insoupçonnés. La froideur des lieux et des gens qui y vivent l'atteignent le plein de fouet, on sent bien que Charles peu à peu se rapproche du gouffre, de la folie. Ses contradicteurs mettent en relief la chute du héros par leur froideur et leur normalité. On nage en pleine folie ambiante dans un quotidien implacable et désespérant. La révélation finale est de toute beauté et vient couronner d'une aura plus forte cette petite histoire à visée universelle.
Ce livre se lit avec une facilité déconcertante. La langue est accessible, sans chichi (sans grand relief diront les plus durs) et on est immergé complètement dans le récit. On accompagne avec douleur et un soupçon de perversité le puissant d'hier devenu simple mortel. C'est l'occasion en filigrane de se poser des questions sur la réussite mais surtout sur la solitude de nos civilisations modernes. L'esprit humain est ici mis à nu avec une simplicité déconcertante et rafraichissante. On n'en ressort pas forcément indemne tant l'auteur fait appel à notre ressenti et notre libre-arbitre. Les limites ne sont plus très claires et c'est ce qui rend cette histoire aussi haletante que novatrice.
Ce fut donc une très bonne lecture à la fois récréative et réflective. Un petit bonheur de littérature et de condensé de l'âme humaine, un petit bijou quoi!
"Le Magasin des suicides" de Jean Teulé
L'histoire: Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...
La critique de Mr K: Un Jean Teulé a toujours une saveur particulière surtout si le titre est attendu au tournant. Que ne m'a-t-on pas dit concernant Le magasin des suicides? Génial, drôle à souhait, piquant, dérangeant, ignoble... j'en passe! Avant ma lecture, je dois bien avouer que je pars avec un sentiment de confiance tant j'ai adoré nombre de lectures de cet auteur (liste des chroniques disponible en fin de post) et que je n'ai jamais été déçu.
L'auteur nous présente une famille très particulière. Espèce de famille Adams à la française, ils tiennent un magasin qui fournit tout ce qu'il faut pour se suicider: cela va de la corde classique, au revolver, aux poisons les plus raffinés aux effets divers et variés. Inutile de vous dire que ce n'est pas la joie de vivre qui les étouffe! Le fils aîné est mono-maniaque et crée des inventions plus macabres les unes que les autres et sa sœur ne s'aime pas et se révèle dépressive. Tout ceci fait le bonheur des deux parents qui prospèrent économiquement et ne voient aucune raison de changer. Mais voilà, en voulant tester un préservatif percé (nouvel acquisition du magasin pour se refiler des MST) les voilà parents pour une troisième fois... le petit Alan naît et au grand malheur de ses parents, il s'avère animé d'une joie de vie indéfectible!
Il faut bien avouer que le postulat de base est vraiment appétissant. Tout tourne autour du renversement des valeurs établies. On nage ici en plein univers ubuesque où les relations entre être humains et idées sont déviantes disons-le clairement! Mort, souffrance, suicide autant de notions souvent éludées ou évitées dans nos sociétés occidentales. Ainsi par exemple, les séquences narratives mettant en scène les commerçants et les clients sont toutes plus délirantes les unes que les autres, les amateurs d'humour noir (dont je fais partie) sont logés à la bonne enseigne. Les personnages sont croustillants à souhait, les parents qui ne comprennent pas leur petit dernier, le grand frère qui fait penser au Vincent du premier court métrage de Tim Burton, Alan le délirant et joyeux petit dernier... mais ma préférence va sans conteste à la sœur qui m'a touchée dans son évolution et qui me paraît être la grand réussite du livre avec la toute dernière phrase que j'ai trouvé lapidaire à souhait! On retrouve toute la verve et l'inventivité de Teulé pour nous marquer au détour d'une bonne phrase et d'une belle formulation. La langue fait une fois de plus merveille et c'est avec délectation que les pages s'enchaînent sans difficultés.
Pour autant, ce titre est loin d'être mon préféré de l'auteur. Je n'ai pas apprécié le tournant pris par la famille au contact du petit dernier, j'ai trouvé l'ensemble convenu et quelque peu cucul voir lénifiant, un comble pour un Teulé! Attention, ce livre est tout de même une belle expérience mais elle est loin d'être aussi marquante qu'un Darling, Le Montespan ou un Je, François Villon. Je trouve que Teulé ne va pas au bout de son concept et se complet dans un récit qui devient finalement assez prévisible hormis l'ultime pirouette finale qui rattrape tout de même ce qui précède.
C'est donc une semi-réussite ou une semi-déception pour moi, la première concernant un livre de cet auteur. Peut-être en attendais-je trop? Toujours est-il qu'à mes yeux, on est loin pour moi du côté "définitif" qui caractérisait ses œuvres jusqu'ici...
Déjà lus et appréciés du même auteur au Capharnaüm Éclairé:
- Darling
- Je, François Villon
- Charly 9
- Mangez-le si vous voulez
- Le Montespan
- Fleur de tonnerre
"Magie des neiges" de Graham Masterton
L'histoire: De mémoire de météorologue, on n'avait jamais vu ça: une piscine qui se transforme en patinoire, de l'eau qui gèle à peine sortie du robinet, une rampe d'escalier si froide que ceux qui la touchent s'y retrouvent collés... tout ça en plein été, et en Californie!
Jim Rooks, qui a dans sa classe un élève dont le père revient justement du Pôle Nord, se demande s'il n'y aurait pas un lien entre tous ces événements et cette légende inuit qui raconte que les explorateurs perdus dans les étendues désolées de l'Arctique voient venir à eux un vieil homme qui leur propose de les sauver en échange ce ce qu'ils ont de plus précieux. Afin de comprendre pourquoi cette entité a entrepris un si long voyage, Jim devra se rendre en Alaska, dans une drôle de maison que seuls ceux qui ont frôlé la mort peuvent voir...
La critique de Mr K: Masterton fait partie de mes petites faiblesses littéraires, des coups de cœur que je ne m'explique pas mais qui me comble de joie après chaque lecture. J'ai lu nombre de ses ouvrages dont Le portrait du mal chroniqué ici. Auteur de thriller-épouvante à la renommée certaine (et pour moi méritée), il se distingue par son talent de conteur d'histoires délicieusement horribles qui tiennent ses lecteurs en haleine jusqu'à la dernière page et je n'ai jamais été déçu par lui jusqu'ici. Le présent volume me tendait ses petits bras dans un bac de l'abbé, inutile de vous dire que le débat intérieur entre raison et pulsion a tourné court...
Le personnage principal, Jim Cook, est un jeune professeur dynamique et passionné s'occupant de jeunes en grande difficulté. Enseignant l'anglais, il refuse de cantonner ses élèves à des textes puériles et enfantins, il se fait l'apôtre de la nécessité de leur apporter les éléments de la culture classique en leur proposant des textes à priori inabordables pour eux. Cela donne lieu à des scènes ubuesques et assez réussies dans la description de ce que peuvent être les rapports profs-élèves en milieu difficile. Rien qu'avec cela, j'étais emballé. Surtout que l'histoire débute avec un Jim à la gueule de bois carabinée qui arrive en retard à son cours et demande à ses ouailles de le décrire de manière poétique (il y a matière!). Très vite, on vire tout de même dans le fantastique pur avec d'étranges manifestations surnaturelles qui se produisent au sein de l'établissement, des phénomènes physiques inexplicables et inexpliqués qui mettent très vite en danger l'intégrité physique des adolescents que le jeune professeur a sous sa garde. Adepte des sciences occultes et médium à ses heures perdues, il s'attèle à enquêter pour faire cesser tout cela avec la complicité d'une chatte énigmatique et d'un aventurier des temps modernes sur le retour.
La première partie du livre est vraiment réussie. On s'attache vite aux personnages, particulièrement en ce jeune professeur idéaliste qui lutte contre un système injuste et inégalitaire qui a tendance à laisser sur la touche les plus fragiles. La dimension sociale est vraiment intéressante et permet de livrer des personnages riches et des questionnements plus généraux. La distillation du fantastique par petites touches et la montée d'adrénaline qui l'accompagne sont remarquablement maîtrisées et les pages s'enchainent avec bonheur. L'écriture est toujours aussi accessible et évocatrice. Bref, on accroche et on veut en savoir bien plus sur cette mystérieuse présence qui pourrit la vie de ce lycée moyen d'Amérique, une espèce d'esprit vengeur capable de geler instantanément tout matériaux et qui sème mutilations et morts sur son passage (ben oui, c'est du Masterton tout de même!).
Mais voilà, pour la première fois avec une œuvre de Masterton le bât finit par blesser! La finesse laisse place à la caricature avec des forces adverses puérilement décrites notamment le docteur Friendly qui est trop désagréable pour être crédible et un Jim Rook qui part en roue libre totale, laissant le réalisme derrière lui et nous livrant un défenseur de la veuve et l'orphelin grossier et repoussoir (il ne lui manque plus que les collants et la cape...). On n'y croit plus, du moins beaucoup moins qu'en la force maléfique venue du fin fond de l'Alaska pour récupérer son lot d'âmes. Un comble tout de même! Vraiment dommage car l'aspect mythologie du Nord est très bien géré, novateur aussi car on a peu l'habitude de lire à propos des légendes inuits. La fin est elle classique avec une victoire finale qui arrive comme un cheveu sur la soupe comme si Masterton avait torché son récit en trente pages, laissant un amer goût de déception sur le palais du fan que je suis. Sans compter une ultime volte-face du héros qui ne tient décidément pas la route et qui rentre en complète contradiction avec tous les idéaux prônés jusqu'ici. Bâclage, avez-vous dit bâclage?
Belle déception donc malgré une lecture record en terme de temps, les regrets sont d'autant plus grands. Masterton se laisse aller à la facilité et au gore gratuit dans une œuvre qui démarrait plutôt bien mais qui sombre dans le médiocre sans jamais retrouver les forces qui m'ont fait aimer cet auteur. Vraiment dommage!
"Demain j'arrête!" de Gilles Legardinier
L'histoire: Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides.
Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier... Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret.
Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons- nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?
La critique Nelfesque: Voici un roman que j'avais offert à mon amie Cha à son dernier anniversaire et que je me suis empressée de lui piquer lorsqu'elle l'a terminé. Oui, je suis comme ça. Mes présents ne sont jamais totalement désintéressés... J'ai mis un peu de temps à le commencer mais une fois dedans je l'ai littéralement avalé.
"Demain j'arrête!" est un roman très girly que l'on pourrait qualifier de chick lit si il n'était pas écrit par un homme. La cible est clairement féminine. C'est d'ailleurs franchement affiché sur la couverture: du rose flashy, un chat (so cute et qui ressemble drôlement à notre Tesfa (l'air aimable, c'est bien le sien)!) et une pointe de ridicule avec ce bonnet péruvien assorti au tapis (off course)! Ah théorie du genre quand tu nous tiens... Et ça se sent aussi dans l'écriture. Gilles Legardinier a une plume simple, désinvolte, très second degré et les situations dans lesquelles il met son personnage principal, Julie, est des plus rocambolesque.
Très "Bridget Jones" dans le ton, cela ne m'étonne pas que "Demain j'arrête!" ait eu et ait encore autant de succès auprès de mes copines lectrices. On est ici en présence d'un roman frais, drôle, pas prise de tête pour un sou. Un roman avec lequel on passe un bon moment de rigolade (je n'ai pas pu m'empêcher de rire à la lecture de certaines situations, notamment le mariage et la copine chasseuse de vampire (grand moment!)). C'est n'importe quoi et c'est très drôle.
Je ne suis pas une grande habituée de ce genre littéraire mais de temps en temps ça fait du bien. Pour moi, c'est typiquement le roman de vacances que l'on amène sur la plage. Et puis, plus qu'un roman drôle pour nanas c'est aussi une vraie déclaration d'amour de Gilles Legardinier à la gente féminine. Bon certes à la gente féminine un peu farfelue, fofolle et trentenaire en premier lieu mais pas seulement puisque l'on croise des femmes dans la cinquantaine et même octogénaires dans ces pages et l'auteur les met en scène avec autant de justesse, de respect et d'amour. J'ai beaucoup aimé la relation de Julie avec sa petite "mémée voisine" Alice. J'ai même versé ma larme (faut que je fasse attention, ça m'arrive de plus en plus souvent en ce moment!).
A travers l'histoire de Julie et de son obsession pour son voisin Ric, c'est toute la vie d'un quartier que l'auteur dépeint. Tout le monde se connait depuis des années, les enfants ont grandi ici et sont maintenant des adultes bienveillants, all you need is love et love is everywhere. Oui, par moment j'ai trouvé cela très cucul et déconnecté de la réalité où clairement les choses ne se passent pas comme cela. Dans la vraie vie, c'est métro boulot dodo. Quand on rentre chez soi, on se détend, on ne s'amuse pas à aller jouer les Amélie Poulain chez la mamie du 3ème... C'est bien dommage mais si à l'origine on était dans cet état d'esprit, la vie et les autres font que bien souvent les choses changent quelque peu avec le temps. Chienne de vie tiens!
Reste avec "Demain j'arrête!" un très chouette roman anti grise mine. Quelques 400 pages de "huhu" et de tendresse pour cette petite nana de 29 ans qui se la joue midinette. Et midinette, on l'a toute été au moins une fois. Je ne sais pas vous mais au final, moi, j'aurai bien aimé être copine avec Julie!
"L'enfant noir" de Camara Laye
L'histoire: "Je ne pensais qu'à moi-même et puis, à mesure que j'écrivais, je me suis aperçu que je traçais un portrait de ma Haute-Guinée natale". Au delà du récit autobiographique d'un jeune écrivain de 25 ans, ce livre nous restitue, dans toute sa vérité, la vie quotidienne, les traditions et les coutumes de tout un peuple.
La critique de Mr K: J'ai dégoté cet ouvrage dans la réserve secrète du CDI du lycée où je bosse. Dans ce saint des saints, reposent poussiéreuses et inusitées de vieilles séries de livres anciennement étudiés en classe. Pèle-mêle, coincé entre un Balzac et un Hugo (y' a pire comme voisinage!), L'enfant Noir me tendait sa couverture où un jeune garçon nous regarde du coin de l'œil. Après un bref briefing de pré-lecture livré par ma documentaliste, je ramenais le précieux sésame pour l'évasion jusqu'à notre casba pour une lecture qui allait s'avérer à la fois rapide et passionnante.
Cette autobiographie très courte (220 pages environ) est une plongée au plus près de la jeunesse africaine de l'auteur. On le suit depuis son entrée à l'école jusqu'à son départ pour la France, terre d'espoir pour tous les jeunes bacheliers africains qui souhaitent échapper à leur situation. Mais la rupture est souvent rude car cette aspiration légitime est en contradiction avec certaines coutumes et moeurs. A travers le regard innocent et curieux que jette le jeune héros sur le monde qui l'entoure, nous vivons avec lui ses espoirs (débuts à l'école, la naissance d'une idylle platonique...), ses doutes (comment quitter sa mère? La peur face au rite traditionnel dont un moment fabuleux sur la circoncision) et ses moments de communions avec ses proches (très beau portrait de l'amour parent-enfant et des différentes psychologies qui se croisent et parfois s'affrontent).
L'écriture est d'une simplicité et d'une fluidité qui font les grands témoignages. Du début à la fin, l'auteur nous emmène là où il le veut, quand il veut. Impossible de relâcher le livre tant le lecteur se plait à rentrer indiscrètement dans la vie de cette famille lambda. L'immersion est totale, les surprises nombreuses et l'on ressort enrichi de cette découverte à la fois narrative et culturelle. C'est aussi la chronique d'un monde ancien qui tend à disparaître, les rites de passage immuables sont de plus en plus menacés au profit des avancées de la science et de la technologie (l'ouvrage se déroule dans les années 30 et 40 du siècle dernier). Ce jeune fils prodigue est attiré vers cet ailleurs tentant et séduisant mais ses racines le réclament de toutes leurs forces. Loin d'être un combat, il va en ressortir un parcours atypique et une vie riche en événements.
Un très joli livre, frais, crû et dense en émotions que je vous invite fortement à découvrir.
"Conjuration Casanova" de Giacometti et Ravenne
L'histoire: En Sicile, de nos jours. Cinq couples, réunis afin de pratiquer des rituels mêlant spiritualité et érotisme, sont immolés sur les ordres d'un maître de cérémonie, Dionysos. Seule Anaïs en réchappe miraculeusement.
À Paris, le ministre de la Culture, franc-maçon, est retrouvé près du corps sans vie de sa maîtresse. Le commissaire Marcas, frère d'obédience, est chargé d'enquêter sur les circonstances étranges de cette mort.
De rites érotiques en courses-poursuites sanglantes, de Paris à Venise, Marcas et Anaïs vont remonter la piste meurtrière d'un mystérieux manuscrit signé de la main du sulfureux Casanova...
La critique de Mr K: Lu en quatrième de couverture: "Aussi haletant que le Da Vinci code" 20 minutes. Je vous rassure c'est tout d'abord son prix modique (0,5 euros chez l'abbé) qui m'a attiré et m'a obligé à commettre l'irréparable: l'acheter! Je vous rassure encore (ou alors je fais tout pour garder notre lectorat...), je ne pense vraiment pas que 20 minutes soit un journal très indiqué pour apprécier la littérature et conseiller d'éventuels lecteurs... Et oui, je l'avoue avec ce volume, j'ai touché le fond de l'indigence littéraire et franchement on ne m'y reprendra plus: Giacometti et Ravenne pour moi, c'est du passé! Pour info, j'avais apprécié l'oeuvre de Dan Brown sans crier au génie pour autant...
Pourtant, il y avait matière à pondre un polar bien sordide et saignant avec la quatrième de couverture: sexe, meurtre et complot politique... tout était réuni pour emmener le lecteur dans une enquête prenante. Mais voilà, Giacometti et Ravenne écrivent avant tout pour faire du fric et comme il ne faut pas trop choquer les foules, on appâte le chaland avec des formules toutes faites et au lieu de déranger, cette oeuvre ennuie profondément. En effet, finalement, il ne se passe quasiment rien dans ce livre, tout est extrêmement prévisible et même si les pages se tournent facilement, on a impression de perdre son temps. C'est plat, convenu et la fin est vraiment ratée à mon avis.
Les personnages sont plus des caricatures qu'autre chose. Certes Marcas reste attachant mais que dire d'Anaïs qui franchement est d'une bêtise et connerie sans non (désolé pour la vulgarité) mais franchement les gars - Ravenne et Giacometti - il faut essayer de prendre des cours de psychologie de base, parce que là, on frise à plusieurs reprises le grand n'importe quoi. Dionysos est loin d'être un dieu du crime et franchement, les scènes de meurtre et de sexe sont davantage du voyeurisme qu'autre chose. Mal écrites, leur intérêt est mineur sauf pour le compte en banque des auteurs et éditeurs. Dommage car l'érotisme quand il est maîtrisé et sert l'histoire peut donner des oeuvres inoubliables (L'Amant de Lady Chatterley pour n'en citer qu'un ouvrage). Ici nous avons clairement affaire à du bankable et uniquement cela.
Bien fait pour moi! Il est bon parfois de réfréner ses instincts. Je n'ai perdu finalement que 5h de ma vie en lisant cette bouse. Désolé pour les amateurs mais moi, ça ne passe pas. J'ai vraiment l'impression d'avoir été pris pour un imbécile à qui l'on a fait croire que ce roman était très bon alors qu'il a fait pshiiiit très vite lors de ma lecture. Je ne peux donc que le déconseiller...
Autres livres chroniqués ici même des mêmes auteurs:
- Le rituel de l'ombre
- Le septième templier
"Au-délà du mal" de Shane Stevens
L'histoire : A 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s'en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l'homme s'organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral.
Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d'Adam Kenton, journaliste dangereusement proche du tueur, dévoilent un inquiétant jeu de miroir, jusqu'à un dénouement captivant.
La critique Nelfesque : Cela fait un petit moment que j'avais ce roman dans ma PAL et malgré mon engouement pour les éditions Sonatine (oui parce que "Au-delà du mal", en broché, fait partie du catalogue Sonatine), j'avais du mal à me lancer dans ce pavé de presque 900 pages. Une lecture commune avec fée-tish et Cherrybomb: rien de mieux pour le déterrer et me lancer !
Et bien, et bien, et bien... Moui, moui, moui... Bon, je dois le dire... Je n'ai pas aimé "Au-delà du mal". Ca me fait mal de dire ça car Sonatine ne m'a déçue qu'une seule fois avec "Avant d'aller dormir" que j'avais trouvé ennuyeux au possible. Je peux donc compter maintenant un second flop avec ce roman de Shane Stevens.
La quatrième de couverture est alléchante. Un thriller : je prends ! Un serial killer : je prends ! Un enfant dérangé : je prends ! Un asile psychiatrique : je prends ! Tout était réuni pour qu'à priori ce bouquin me fasse passer des nuits blanches passionnées (oui parce que je suis comme ça moi, les thrillers c'est mon dada). A la place de celles-ci, ce sont des soirées lecture raccourcies que j'ai connu. C'est bien simple, au bout de 10 pages, je piquais du nez. L'ennui m'a envahi... Mr K, me voyant buter sur ce roman depuis de longues semaines m'a dit un jour: "Ecoute Nelfe, il te reste 200 pages, aujourd'hui tu le termines !" Challenge lancé, challenge relevé et challenge réussi ! Je suis venue à bout des 887 pages et je peux vous dire que je les ai comptées !
Mais pourquoi, alors que tout était là pour me plaire, ai-je subi un tel calvaire ? Peut-être parce que je ne m'attendais pas exactement à celà, peut-être parce que la 4ème de couverture est trop alléchante pour être vraie et surtout parce que l'accent est surtout porté sur une enquête parallèle menée par des journalistes et qui ne m'a pas du tout passionnée. Le milieu du journalisme, je l'aime dans "Millénium" mais, en règle générale, entrer dans les détails de la mise en place d'un papier dans un journal (ici un dossier complet en Une) n'est pas vraiment le genre de choses qui me fait me lever la nuit...
Il y a l'enquête policière qui aurait pu être intéressante si le lecteur n'avait pas sans cesse une longueur d'avance sur la police puisqu'en alternance de chapitres, c'est directement avec le tueur qu'il est en tête à tête. Du coup, les flics sortent les rames, Thomas Bishop s'éclate (là pour le coup il est tordu et j'avoue que j'ai trouvé un peu de plaisir à lire les chapitres consacrés à sa vie ("heureusement" qu'il était là (je passe pour une psychopathe en disant ça non!?))) et moi j'ai envie de mettre un gros de pied aux fesses des enquêteurs, à pousser la gueulante de sa vie à Adam Kenton qui a les preuves sous les yeux mais semble être complètement miraud !!! Raaaa que ça m'a énervée !
L'écriture est plate et quant à la fin... Bon ben OK, on vient de se taper 887 pages (oui j'insiste !) "réjouissantes", pour en arriver à un dénouement qui n'en est pas vraiment un !? Non mais WTF, is it a joke !? Donnez moi immédiatement le numéro de Shane Stevens que je puisse passer mes nerfs ! J'ai perdu mon temps, je pleure, je maudis mes copines de LC qui m'ont entraînée dans ce traquenard mais ça y est j'ai lu "Au-delà du mal" ! Youpi !!!
Je crois que vous l'aurez compris, je ne vous conseille pas vraiment ce roman...
L'avis de mes compagnes de LC : fée-tish et Cherrybomb (sans rancune les filles) ;)
"Les chemins de Katmandou" de Barjavel
L'histoire: C'est l'histoire de quelques garçons et quelques filles, et parmi eux, d'un couple, Olivier et Jane, en marche vers l'impossible.
De tous les coins de la terre, garçons et filles, déjà plus ou moins drogués, se mettent en marche vers Katmandou, la ville qui dresse ses deux mille temples au pied de l'Himalaya, à la frontière du Tibet. Que vont-ils y chercher? L'illusion d'un Dieu plus proche? Ou la liberté de vivre comme ils veulent, et de fumer "l'herbe" sans crainte de la police? Pour la plupart d'entre eux c'est un voyage vers leur propre destruction...
Jane et Olivier, les héros de cette histoire, ont pris chacun un des "chemins" de Katmandou, peut-être parce qu'ils avaient été profondément blessés dans leurs rapports avec leurs parents. Mais ceux-ci n'étaient-ils pas aussi des victimes? Les chemins de Katmandou commencent parmi nous. Prêtez-y attention: sans que vous vous en doutiez, l'un d'eux peut commencer chez vous...
La critique de Mr K: Suite de mon opération "vidage de PAL" avec un livre que nombre de nos lecteurs m'avait conseillé lors de ma chronique de l'inénarrable et indépassable Flash de Michel Duchaussois. Je ne suis pas adepte de Barjavel mais le sujet m'intéresse au plus au point et beaucoup de personnes m'ont dit que cet ouvrage détonnait par rapport au reste de la bibliographie de l'auteur. Je me suis donc lancé et le moins que l'on puisse dire c'est que je n'ai pas été déçu du voyage...
Par le biais de chapitre très courts (j'adore!), on passe d'un destin à un autre. Des jeunes gens essentiellement qui, pour diverses raisons, dirigent leurs pas vers la mythique Katmandou, synonyme d'ivresse, de découverte de soi et de renouveau spirituel. Pour d'autres comme pour Olivier, c'est la promesse de retrouver un père absent et lui faire cracher la monnaie! Ce personnage de jeune rebelle ayant participé activement aux événements de mai 1968 et en ressortant déçu m'a beaucoup plu. Véritable boule de colère, sur la route il va rencontrer Jane et en tomber amoureux, chose nouvelle pour lui. Le hasard va les séparer puis les remettre en contact mais la drogue et la déchéance qui l'accompagne va bousculer leurs vies respectives jusqu'au point de non retour.
Ce livre est un remarquable témoignage de l'ambiance qui pouvait régner en France et en extrême orient à la fin des années 1960. Paris bloquée et révoltée est plus vraie que nature et l'on cerne un peu mieux cet instant de protestation à nul autre pareil depuis. C'est aussi l'occasion à travers les personnages de toucher du doigt les rêves déchus et le désespoir de toute une génération. Car finalement, ces voyageurs sont avant tout des fugueurs qui détournent les yeux de la réalité occidentale et se nourrissent de rêves artificiels et de chansons. Le tableau que nous en brosse Barjavel est sévère et dur... Peut-être trop je pense. En ce sens, j'ai vraiment préféré en la matière Flash qui certes ne masquait pas la réalité mais parlait aussi des "bons moments", des trips et des découvertes de soi en profondeur.
Reste que l'ouvrage de Barjavel est aussi une superbe fenêtre ouverte sur l'Inde, Katmandou et le monde des routards de l'époque avec des descriptions ahurissantes, grisantes et parfois à la limite du soutenable. On y croise pèle-mêle les temples et les vaches sacrées, des paysages à couper le souffle, des femmes belles comme des déesses et des demi-dieux barbus adeptes de l'amour libre et universel, les palais privés, les hotels bondés de hippies-clochards, la pauvreté la plus extrême, des routiers violeurs et tueurs et tout un tas d'autres hurluberlus et concepts qui nous sont étrangers. Impossible dans ces conditions de redescendre sur terre et j'ai lu ce livre très rapidement, totalement "happé" par l'histoire. Un beau mais rude voyage en quelque sorte, que je vous encourage à entreprendre si ce n'est déjà fait.
"In tenebris" de Maxime Chattam
L'histoire: Chaque année, des dizaines de personnes disparaissent à New York dans des circonstances étranges. La plupart d'entre elles ne sont jamais retrouvées. Julia, elle, est découverte vivante, scalpée, et prétend s'être enfuie de l'Enfer. On pourrait croire à un acte isolé s'il n'y avait ces photos, toutes ces photos...
Annabel O'Donnel, jeune détective à Brooklyn, prend l'enquête en main, aidée par Joshua Brolin, jeune spécialiste des tueurs en série. Quel monstre se cache dans les rues enneigées de la ville? Et si Julia avait raison, si c'était le diable lui-même? Ce mystère, ce rituel... Dans une atmosphère apocalyptique, Joshua et Annabel vont bientôt découvrir une porte, un passage... dans les ténèbres.
La critique Nelfesque: J'ai dans ma PAL la Trilogie du mal en version intégrale dans une très jolie édition de chez Michel Lafon. J'avance peu à peu dans cette trilogie, le premier tome, "L'Ame du mal", m'ayant moyennement embalée...
Retour donc dans l'univers de Maxime Chattam où l'on retrouve Joshua Brolin, personnage du précédent opus, reconverti en détective privé. On retrouve rapidement ses marques, l'histoire de "L'Ame du mal" nous revient à l'esprit et on découvre de nouveaux personnages tels que celui d'Annabel.
La trame de "In tenebris" est plus sombre. Le lecteur est tout de suite immergé dans l'enquête et Chattam ne se perd pas ici en définitions de sigles policiers et autres présentations détaillées, et inutiles pour tout adepte de thriller, de procédures d'enquête. Ouf! Ce "défaut" m'avait vraiment lassée dans le premier tome et la lecture de celui ci m'a paru plus aisée. Mieux que cela, j'ai été captivé de la première à la dernière page et je n'ai rien deviné avant la fin du roman (miracle!).
Malsain et glauque, le final de ce roman est atypique et le chemin nous y menant fait monter peu à peu la pression. La fin de la première partie (environ à la moitié du livre) est un excellent teaser. Annabel et Joshua, chacun de leur côté, font une découverte capitale et se retrouve seuls face à l'horreur. Comment résister et ne pas continuer tout de suite la lecture! Même si nous sommes déjà à une heure avancée de la nuit! Là dessus, l'auteur a été très fort.
On suit alors l'enquête avec engouement jusqu'au point final, passant des lieux les plus sordides à des évènements pouvant mettre en péril la carrière de nos deux héros. On tremble pour eux, on tremble devant l'horreur des faits et de ce qui peut exister dans le cerveau de certains détraqués... Ames sensibles s'abstenir! Les scènes décrivant les conditions de détention des victimes sont assez éprouvantes, le choix des victimes est aussi perturbant. Voilà, vous êtes prévenus!
Léger bémol au final, j'aurai aimé que la dernière phrase arrive moins vite. Une fois le coupable identifié, les derniers points d'ombre sont expédiés et la fin est brutale, presque bâclée. Dommage car l'issue de l'investigation est vraiment chouette... J'aurai aimé quelques pages de plus histoire de faire d'"In tenebris" un bouquin dont on se dit, en le refermant, que c'est un putain de thriller du début à la fin.
"Quand la porte s'ouvre" de Béatrice Saubin
L'histoire: Dans L'épreuve, Béatrice Saubin racontait son odyssée dramatique en malaisie: son arrestation, son séjour dans le quartier des condamnés à mort, ses années de détention et sa libération en octobre 1990.
Les jours et les mois qui ont suivi furent une autre forme d'épreuve. Après dix ans d'enfermement, la liberté est devenue une notion abstraite. Elle ne sait plus ce que c'est.
Cette liberté, il lui faut l'apprivoiser, la conquérir. La jeune femme brisée doit se reconstruire, admettre à nouveau qu'elle existe, qu'elle n'est plus un matricule, qu'elle peut redevenir un être autonome, éprouver des sentiments, aimer, se laisser aimer, enfin, renaître à la vie.
La critique de Mr K: J'avais grandement apprécié la lecture de L'épreuve que ma mère m'avait prêté il y a déjà un certain temps. J'avais été aspiré par ce témoignage à la fois brut et détaché d'une femme victime d'une injustice flagrante, condamnée tout d'abord à la pendaison puis à la prison à perpétuité. C'est une fois de plus par hasard que je suis tombé chez l'abbé sur cet exemplaire que je ne connaissais pas: la suite du récit précédent, l'histoire de la rédemption et du retour à la réalité.
On suit donc Béatrice Saubin depuis l'annonce de sa libération prochaine à trois ans après son retour en France. Sans réelle pudeur mais aussi sans voyeurisme, on assiste à ses états d'âme et sa lente transfiguration face au retour. Difficile en effet de se libérer intérieurement après dix ans de calvaire, difficile d'enlever les vêtements et l'esprit de la prisonnière pour se muer en femme libre et indépendante. Heureusement, elle peut compter sur les amis qu'elle a pu se faire durant son incarcération et qui continuent à la suivre et la soutenir après sa sortie.
C'est aussi l'histoire de l'emballement médiatique qui a suivi sa libération avec son lot de sollicitations, de paillettes et de gènes provoquées chez la rescapée. Loin de se décrire comme une victime, elle expose cependant les différentes phases de son mental: l'hésitation et l'appréhension au départ, son passage chez PPDA, le reportage photo chez l'amie qui l'héberge, la demande d'une grande maison d'édition pour rédiger son témoignage, la rédaction de ce dernier, la promo qui s'ensuit... Dure reconstruction personnelle, dur contact aussi avec sa famille (élevée depuis son plus jeune âge par sa grand mère, sa génitrice l'ayant laissée à charge à sa naissance). On ne peut pas dire que la vie l'ait particulièrement gâté...
Elle retourne même en Asie pour les besoins de repérage pour un film qui devait adapter son histoire. C'est l'occasion pour elle de se confronter avec son vécu, ses meilleurs souvenirs (des odeurs, des goûts, des gens) mais aussi ses traumatismes (des passages sont d'ailleurs assez rudes). C'est aussi vers la fin du témoignage la rencontre avec un homme qui va lui redonner le goût de l'amour et va finalement signer la fin de la reconstruction personnelle de l'auteur. Le passage est assez gnan-gnan mais j'imagine que suite aux épreuves endurées, ce fameux chevalier blanc est apparu au bon moment...
D'une lecture aisée et agréable, Quand la porte s'ouvre bien que ne dépassant pas en intensité L'épreuve reste un livre passionnant et un miroir hyper-réaliste du cheminement curatif d'un être humain avili par le désespoir et le confinement carcéral. N'y cherchez donc pas de la joie ou des sourires mais davantage des réponses à certaines questions et une forme d'espoir. Un beau témoignage que je vous invite à parcourir à votre tour.