Accueil des nouveaux venus !
Avec la pandémie, forcément on bouge moins et surtout on ne fréquente plus trop certains hauts lieux de craquages comme notre cher Emmaüs. Cependant, à l'occasion d'une promenade ou de courses, il nous arrive de tomber sur une boîte à livre ou sur un magasin de revente d'objets de seconde main. On revient souvent "brocouille" (comme on dit dans le bouchonnois) mais parfois, il arrive qu'on tombe sur une ou plusieurs pépites... Voici aujourd'hui la présentation des nouveaux venus dans nos PAL respectives, trouvailles effectuées lors des trois derniers mois de 2021.
Pas mal de titres prometteurs, non ? On retrouve comme d'habitude des auteurs qu'on apprécie et dont on a hâte de retrouver la plume. Mais il y a aussi des quatrièmes de couverture qui ont pu attirer notre regard et attiser notre curiosité. Suivez le guide avec la présentation qui suit, il y a en plus un petit bonus en fin de post.
(Premier lot pour ma PAL)
- Du domaine des murmures de Carole Martinez. C'est deux jours après que ma documentaliste en ait parlé de manière fort élogieuse que je tombai inopinément sur cet ouvrage d'une auteure qui m'avait drôlement séduit avec Le Coeur cousu lu en 2016. Carole Martinez nous plonge en plein Moyen-âge pour suivre le destin tragique d'Esclarmonde, une femme insoumise qui décide de se consacrer à Dieu en se faisant emmurée vivante ! Ça ne sent pas la joie de vivre mais j'en ai tellement entendu du bien que je pense que je vais passer un bon moment.
- Mon ami Frédéric de Hans Peter Richter. Ma Madeleine de Proust de ces acquisitions avec cet ouvrage lu en 6ème (de mémoire) et qui m'avait marqué. Deux enfants inséparables dont un de confession juive en Allemagne sous le régime nazi puis la Seconde Guerre mondiale, ces quelques mots suffisent pour donner la tonalité et les enjeux de cet ouvrage que je prendrai grand plaisir à relire avec mes yeux d'adulte. Je vais préparer mes mouchoirs, dans mes souvenirs c'était rude.
- Mémoires d'un jeune homme dérangé de Frédéric Beigbeder. Il s'agit du premier roman de l'auteur, personnage bien barré à lui tout seul et qui livre ici une fenêtre sur sa vie débridée de l'époque. Typiquement le genre de lecture que j'aime, qui détend et fait délirer à la fois. On peut faire confiance à Beigbeder pour user de sa verve sarcastique et nous emporter loin de la réalité !
- Le Déclin de l'empire Whiting de Richard Russo. C'est LE pavé de ces nouvelles acquisitions et c'est un coup de poker... J'espère que je ne me suis pas planté en l'adoptant ! Bon il s'agit tout de même du prix Pulitzer 2002, une fresque romanesque dans l'Amérique d'aujourd'hui entre petites misères et grande décadence, secrets de famille et lutte pour l'affirmation de soi. Ça sent quand-même très bon cette affaire !
(Et un deuxième lot pour ma pomme !)
- Seven dials d'Anne Perry. J'aime beaucoup cette auteure et quand l'occasion se présente j'aime ramener un de ses livres à la maison. On retrouve dans celui-ci l'enquêteur Thomas Pitt plongé en plein secret d'État avec un crime qui pourrait mettre à mal la couronne. Du policier classique comme je les aime en plein XIXème siècle, le combo qui tue !
- Riches, cruels et fardés d'Hervé Claude. Là encore une quatrième de couverture plus que convaincante et un auteur que je vais découvrir avec cette histoire se déroulant dans un hôtel quatre étoiles en Australie, coupé de tout et où les morts vont s'accumuler. Le postulat est classique mais c'est le genre de jeu de massacre littéraire que j'aime beaucoup (surtout quand ça dessoude chez les nantis). Wait and read !
- Le Langage de Pao de Jack Vance. Je ne dis jamais non à Jack Vance, un auteur prolifique, polymorphe et à la plume enivrante. Cet ouvrage a l'air bien étrange, le résumé à l'arrière est ésotérique. Il est question de modeler le comportement des humains en leur enseignant une langue nouvelle qui change de sens selon la catégorie de l'utilisateur. Bizarre, vous avez dit bizarre ? Je trouve aussi...
(Le lot de miss Nelfe ! Toujours plus raisonnable que moi, vous remarquerez...)
- La Couronne verte de Laura Kasischke. Nelfe et Laura Kasischke, c'est une belle histoire d'amour littéraire. Elle était donc aux anges quand nous avons mis la main sur ce titre qu'elle n'avait pas encore lu. Deux jeunes femmes américaines parties fêter la fin du lycée au Mexique vont visiter avec un inconnu le fameux Chichen Itza. A priori ce n'était pas une bonne idée... Plume magique et un don certain pour explorer la psychologie de chacun, ses failles et ses égarements, je pense que ma douce va passer un beau et grand moment de lecture.
- La Cage dorée de Camilla Läckberg. Encore une auteure que Nelfe adore, décidément elle en a de la chance dans nos errements de boîtes à livres à boîtes à livres. Il s'agit ici d'un one-shot (il n'appartient donc pas à la série de romans avec Erica Falck comme héroïne). Camilla Läckberg verse ici dans le noir avec un mélange de trahison, rédemption et vengeance d'une femme qui a tout sacrifié pour un mari qui va la tromper. Il faut se méfier d'une femme en colère et l'héroïne du roman va rendre coup pour coup. Clairement un ouvrage pour ma douce...
(Et un dvd bonus !)
Ben oui, c'est suffisamment rare dans une boîte à livres pour être soulignée : un DVD ! On ne court pas après mais il nous manquait le troisième élément de la trilogie de Christopher Nolan consacré à Batman (chronique lors de sa sortie ciné ici). Un ton en dessous du précédent (aaaah ! ce joker anarchiste complètement jeté !), il reste une belle pièce d'action stylisée et profonde. M'est avis que je vais le revoir très vite !
Voila voila, un beau bilan je trouve, riche en promesses d'heures de plaisir. Chroniques à venir au fil de nos lectures respectives. Vive la seconde main !
"La Triste fin du petit Enfant Huître et autres histoires" de Tim Burton
L’histoire : Fidèle à son univers d'une inventivité si particulière, mêlant cruauté et tendresse, macabre et poésie, Tim Burton donne le jour à une étonnante famille d'enfants solitaires, étranges et différents, exclus de tous et proches de nous, qui ne tarderont pas à nous horrifier et à nous attendrir, à nous émouvoir et à nous faire rire. Un livre pour les adultes et pour l'enfant qui est en nous.
La critique de Mr K : Lecture spéciale Noël avec cet ouvrage qui n’a que trop tardé à être sorti de ma PAL. Je suis fan de Tim Burton depuis toujours et j’ai été ravi d’accueillir La Triste fin du petit Enfant Huître et autres histoires au sein de ma bibliothèque. Ce fut une très belle expérience de lecture qui mêle mélancolie, poésie et belles illustrations, on passe un moment inoubliable et totalement magique.
23 histoires composent ce recueil à la saveur très particulière. 100% burtoniens, ces récits parfois très courts et en vers, nous emmènent loin, très loin dans l’imagination débordante d’un auteur vraiment atypique. On retrouve sa fascination pour l’enfance et les malheurs qui parfois l’entourent, la noirceur de la destinée humaine et son goût pour une esthétique sombre que ce soit au niveau des illustrations et des textes que Burton a entièrement réalisés lui-même. L’objet est très beau en lui-même, l’édition est bilingue ce qui permet de passer allègrement de la VO à la VF pour un plaisir renouvelé.
Comme il fallait s’y attendre d’une œuvre de Tim Burton, les histoires sont ici bien souvent cruelles mais toujours poétiques et à fleur de mot. On croise nombre de personnages interlopes, vous savez les fameux marginaux de la vie qu’affectionne tout particulièrement l’auteur. Le petit enfant huître, le garçon à tête de melon, la fille vaudou, l’enfant tâche ne sont que quelques uns des personnages farfelus mais néanmoins touchants qui errent dans ces pages. On retrouve l’inversion des valeurs si chère à son cœur car l’étrange devient normal et le normal devient étrange, provoquant une foule d’émotions contradictoires dans le cœur du lecteur littéralement conquis par un ouvrage qui emporte tout sur son passage.
Petit bijou macabre à l’humour noir dévastateur, on redécouvre Tim Burton sous un autre support et on plonge dans son univers avec plaisir. On y retrouve sa patte qui nous rappelle aussi bien Les Noces funèbres, Frankenweenie que son superbe court métrage Vincent. La langue délicate, les illustrations aussi glauques que touchantes sont autant de petits diamants bruts qui nous transportent et nous ravissent. Un grand et beau moment de lecture.
"Un Curé d'enfer" de Jorn Riel
L’histoire : Retour au Groenland ! Après La Vierge froide et autres racontars, Un safari arctique et La Passion secrète de Fjordur, Jorn Riel nous propose, cul sec, quelques nouveaux racontars burlesques qui nous ramènent chez nos amis trappeurs et chasseurs du Grand Nord.
La critique de Mr K : Voyage livresque bien dépaysant aujourd’hui avec ma lecture très enthousiaste de Un Curé d’enfer de Jorn Riel. C’est ma première incursion chez cet auteur et je peux déjà vous dire que j’y retournerai très vite tant j’ai adoré son style incisif, ce mélange peu commun de rudesse et d’humour et une évocation d’une rare acuité du quotidien de ces hommes du Nord perdus au milieu de nulle part mais qui réussissent à s’adapter à leur conditions de vie plus que difficiles.
Cet ouvrage s’inscrit dans une série de 10 recueils mais peut se lire indépendamment des autres. Certes quelques références pourront vous échapper mais rien d’irrémédiable rassurez-vous ! Un Curé d’enfer se compose de sept courtes nouvelles où l’on croise des personnages hauts en couleur que l’on peut à l’occasion retrouver d’une nouvelle à l’autre selon les desiderata d’un auteur qui s’amuse à nous narrer des racontars, petites anecdotes et histoires se déroulant dans le nord-est du Groenland. Car ils sont peu d’hommes décidés à rester sur cette terre inhospitalière où la vie se conjugue à la survie avec une organisation bien réglée où le moindre accroc peut mener au drame. Trappeurs, chef de station ou encore le capitaine du navire de ravitaillement nous racontent donc des événements étranges ou qui sortent de l’ordinaire sous forme de petites histoires où la rigueur se dispute au cynisme et à l’humour. De quoi égayer leurs soirées bien arrosées à côté d’une cheminée bien allumée !
Comme beaucoup de recueils de nouvelles le contenu est ici très varié. J’ai trouvé que tous les textes proposés se valaient, d’ailleurs au final, on se rend compte que les huit textes forment un ensemble cohérent et assez bluffant dans sa construction. On se plaît à croiser les histoires, à faire du lien et surtout retrouver des personnages auxquels on s’attachent immédiatement. Tour à tour, on va apprendre à emballer un cadavre afin de le conserver suffisamment longtemps en bon état pour qu’il soit présentable quand la famille le récupérera (il faut attendre des mois avant qu’un bateau se pointe pour pouvoir retourner au Danemark), une très belle nouvelle évoque la relation très particulière qu’a noué un homme avec un chien de traîneau et l’accident dramatique auquel ils vont survivre. Dans une autre nouvelle, un trappeur accueille un nouvel arrivant accompagné d’un drôle d’animal de compagnie venu des tropiques, la suite n’est pas triste je peux vous l’assurer ! Autre texte drolatique, celui où l’on suit le parcours d’une puce qui va voyager de site en site en pompant le sang de ses habitants au passage . On suit la panne d’inspiration d’un aspirant écrivain qui trouvera une solution peu commune à l’aide d’une boite de sardine à l’huile. Enfin, l’ultime récit voit l’arrivée sur ce continent de glace d’un curé particulièrement intransigeant qui n’a qu’un but : bannir l’alcool des foyers ! Autant vous dire qu’il aura fort à faire ! Chaque nouvelle est précédée d’une petite citation qui prend tout son sens quand on termine sa lecture, souvent l’ironie est de mise et l’on sourit à la répartie bien sentie que l’auteur nous assène.
Très vifs, les récits alternent avec un talent certain, historiettes tantôt cocasses, tantôt plus graves avec de beaux moments de description de la vie rude de ces hommes du bout du monde. Loin de la civilisation, il faut s’adapter et dans ce domaine, on en apprend beaucoup durant cette lecture. La pêche et la chasse, la transformation des prises est au cœur des préoccupations ainsi que le chauffage, l’entretien des cabanes et l’élevage des chiens de traîneau. Il y a aussi l’alcool qui est omniprésent dans ces récits, on est dans un monde d’homme où l’on trompe la solitude et l’isolement par les paradis artificiels éthyliques. C’est aussi l’occasion dans certains passages de voyager, de s’évader dans le grand paradis blanc avec sa neige à perte de vue, ses animaux sauvages et la rudesse de son climat qui endurcit les corps mais pas les cœurs. Il faut de la solidarité et de la solidité pour tenir et ces racontars en sont la preuve éclatante.
Il est donc beaucoup question de l’humain dans ces textes aussi percutants qu’évocateurs. Amitié, effort, travail mais aussi croyance, foi et bonnes bitures sont au programme d’un ouvrage qui se lit d’une traite avec un plaisir renouvelé. C’est un recueil très réussi et qui incite fortement le lecteur à partir en quête des autres racontars que cet auteur talentueux a pu écrire. Suite de la découverte dans un prochain post...
Six mois de craquages !
Post particulier aujourd'hui avec la présentation de toutes nos acquisitions effectuées en matière de livres d'occasion au cours des six derniers mois. Emmaüs, boîtes à livre, magasins discount et autres brocantes nous ont fait succomber plus d'une fois et par petites touches bien senties. Addict un jour, addict toujours ! Revenons donc sur l'étendue des dégâts...
(Belle photo de famille, non ?)
Le butin s'avère très varié avec des livres que je recherchais depuis un certain temps, des auteurs chouchous dont il me manquait un titre ou encore des ouvrages prometteurs où le charme agit de suite par la couverture ou la quatrième de couverture sans que l'on puisse résister. Ce qui vous surprendra moins, c'est le fait qu'une fois de plus Nelfe a été beaucoup plus sage que moi. Une section spéciale lui sera tout de même consacrée en toute fin d'article !
(Voyage en terres asiatiques...)
Quelques trouvailles bien sympathiques venues d'Orient aux éditions Picquier qui ne sont plus à présenter.
- "Les Chroniques de Zhalie" de Yan Lianke. Direction la Chine avec la chronique d'un village pauvre qu'une femme hors du commun veut transformer en cité flamboyante. Entre folie, ambition et parabole de la Chine moderne tournée en dérision, voila un ouvrage qui promet beaucoup.
- "L'Hiver dernier, je me suis séparé de toi" de Nakamura Fuminori. Roman noir japonais, l'ouvrage s'attache à suivre l'enquête d'un journaliste sur un photographe accusé de tuer ses modèles pour prendre un cliché de leur mort en direct... Attirance pour la perdition, on nous annonce des apparences trompeuses et une frontière de plus en plus mince entre raison et pulsions meutrières. Typiquement le genre d'ouvrage qui peut me plaire !
- "Le Jardin arc-en-ciel" d'Ogawa Ito. Une rencontre miraculeuse, un amour qui emporte tout sur son passage et le destin d'une famille pas comme les autres sont au programme de ce roman très apprécié sur la toile qui s'apparente à une ode à la tolérance et à l'acceptation des différences. Je suis intrigué par cet ouvrage qui ne tardera pas à quitter ma PAL tant il se dégage un charme inexpliquable de la quatrième de couverture.
- "Peur blanche" de Ken Follett. Ce sera mon premier Ken Follett en dehors de ses romans historiques. Miam miam ! Thriller scientifique, ce livre a un postulat de départ des plus inquiétants : une terrifiante arme bactériologique a été dérobée et un vent de panique souffle sur la Grande Bretagne. J'ai hâte de découvrir cet auteur sous un jour nouveau, comme en plus il a bonne presse, je ne pense pas m'être trompé en adoptant ce volume !
- "Delirium Tremens" de Ken Bruen. Un roman policier venu d'Irlande qui a l'air particulièrement sombre avec un antihéros alcoolique et complètement borderline. Face au classement par la police d'affaires touchant à des jeunes filles retrouvées mortes noyées, il va reprendre du poil de la bête pour que justice soit faite. Ça a l'air bien hardboiled !
- "Magie maya" et "Le Sphinx" de Graham Masterton. Deux ouvrage d'un de mes auteurs favoris en littérature d'épouvante. Graham Masterton nous propose ici deux danses avec des démons et divinités démoniaques qui vont bouleverser pour notre plus grand plaisir les vies apparemment sans histoire de héros improbables. Cet écrivain est mon pêché mignon et j'ai vraiment hâte de le relire. M'est avis que je vais prendre un des deux volumes avec moi pour nos vacances.
(Classique quand tu nous tiens !)
- "Un Capitaine de quinze ans" de Jules Verne. Trop content d'avoir dégoté chez Emmaüs ce titre de Jules Verne qui m'avait échappé jusque là. Cette histoire d'adolescent se retrouvant à la barre d'un grand navire à voile à tout juste quinze ans a tout pour m'emballer. Il ira rejoindre après sa lecture ma collection d'ouvrages parus chez Hachette (superbe collection) de cet auteur qui a bercé mon enfance avec des romans immortels.
- "Le Fantôme des Canterville" d'Oscar Wilde. J'avais lu il y a quelques temps Le Portrait de Dorian Gray qui m'avait, je l'avoue, refroidi. Le style a vieilli à mes yeux et je m'étais ennuyé. N'étant pas rancunier, je vais retenter l'aventure Oscar Wilde avec ce recueil de nouvelles trouvé à prix d'or. Gageons qu'il me rabiboche avec cet auteur culte !
- "Les Âmes mortes" de Gogol. J'adore cet auteur que je n'ai plus pratiqué depuis de nombreuses années (avant le blog, c'est dire !). Ce roman appartient aux grands classiques de la littérature russe et nous conte l'odyssée d'un escroc pour acheter des âmes mortes (des serfs disparus) pour s'enrichir ensuite illégalement. On peut compter sur Gogol pour livrer un ouvrage remarquablement écrit et au passage un tableau satirique de la société russe de l'époque.
(Mix de contemporains bien alléchants !)
- "Trilogie maritime" de William Golding. Sous la forme d'un journal intime, l'auteur culte de Sa Majesté des mouches nous invite à suivre le voyage vers les antipodes d'un jeune aristocrate anglais qui durant la traversée va perdre ses illusions et découvrir le monde, le vrai ! Cet ouvrage me fait vraiment de l'oeil, il me tarde de le découvrir et de replonger dans l'écriture à la fois subtile et puissante d'un des auteurs les plus doués de sa génération.
- "Katiba" de Jean-Christophe Rufin. Quel plaisir de tomber sur cet ouvrage de Rufin, un de mes auteurs chouchou ! Dans la lignée de son très bon Le Parfum d'Adam, il nous propose à nouveau un thriller avec le terrorisme en toile de fond, ici dans la mouvance islamiste. J'ai hâte de retrouver l'écriture à la fois simple et gouleyante d'un auteur qui ne m'a jamais déçu !
- La Conversation amoureuse d'Alice Ferney. Je vous avoue que je ne savais pas de quoi parle ce roman lorsque je l'ai croisé dans un bac de livres d'occasion. J'ai vu le nom d'Alice Ferney et je l'ai adopté directement étant un grand fan de cette auteure pas comme les autres qui propose avec chacun de ses ouvrages un voyage livresque puissant et marquant dans la durée. Après recherche sur internet, il est question d'un amour adultère nourrit par une passion féroce ! Hâte d'y être !
(Voyages en terres étranges en vue !)
- "Brocéliande" de Jean-Louis Fetjaine. Voici un ouvrage que je recherchais depuis plusieurs années en occasion, il s'agit de la suite du Pas de Merlin de Jean-Louis Fetjaine, un autre auteur que j'apprécie grandement. Ce livre reprend l'épopée de Merlin là où on l'avait laissé et si je me souviens bien, il était en bien fâcheuse posture !
- "Le Dernier loup-garou" de Glen Duncan. Moi, Lucifer du même auteur m'avait totalement conquis lors de sa lecture, je vais remettre le couvert avec ce premier volume d'une trilogie prometteuse. Un vieux loup-garou suicidaire et blasé va faire une rencontre qui va changer totalement son existence, les avis de certains amis blogueurs sont parfois dithyrambiques concernant ce tome 1. Il ne me reste plus qu'à franchir le Rubicon !
- "Les Chroniques de Durdaine" de Jack Vance. Encore un hasard heureux avec cette intégrale de Jack Vance qui promet de l'aventure en pagaille, un univers SF bien barré et des révélations fracassantes sur un monde où les habitants sont contrôlés par la terreur (une variation autour du collier explosif à la Battle Royale - oeuvre cinématographique culte à mes yeux -). Considéré comme une oeuvre culte du space-opéra, m'est avis que cet ouvrage ne restera pas longtemps dans ma PAL !
- "Sargasso" de Edwin Corley. Un vaisseau spatial US se pose en plein triangle des Bermudes, un drame se noue alors mettant en prise directe mystères de l'espace, secrets sous-marins enfouis, manoeuvres politiques et phénomènes naturels stupéfiants. Le contenu m'attire fortement (toutes les thématiques me sont chères) et la couverture est sublime de surcroît. Y'a plus qu'à !
(Futures lectures nelfesques !)
Comme promis, voici la section dédiées aux acquisitions de ma chère et tendre, sélection qui bien que moins dense promet de merveilleuses heures de lecture :
- "Fumiers et Cie" de Tom Sharpe. Auteur se situant entre les Monthy Python, les Marx brothers et le no-sense à l'anglaise, il est très apprécié de ma douce qui l'avait dégusté avec Wilt 1. On retrouve de nouveau son goût pour la satire au vitriol avec cette histoire totalement farfelue suivant des personnages déjantés. Je pense que Nelfe va bien s'amuser !
- "La Théorie des six" de Jacques Expert. Fan de thriller, Nelfe n'a pas hésité longtemps à acquérir cet ouvrage de Jacques Expert, un auteur que nous pratiquons assez régulièrement. Un tueur en série bien retors annonce qu'il va faire six victimes et lance un défi aux forces de l'ordre : pourront-ils l'arrêter avant la fin de son cycle ? On peut compter sur cet auteur pour maintenir le suspens jusqu'au bout. Nelfe vous dira ce qu'elle en a pensé lors de son retour de lecture.
- "Une pluie sans fin" de Michael Farris Smith. Là encore, Nelfe succombe à la tentation de replonger dans l'oeuvre d'un auteur qu'elle aime tout particulièrement avec son génial Nulle part sur la Terre et Le Pays des oubliés (qu'elle n'a toujours pas chroniqué la feignasse !). Ici, il verse dans l'anticipation à la mode La Route de McCarthy avec des USA coupés en deux suite à des aléas climatiques exceptionnels. C'est l'occasion pour Michael Farris Smith d'explorer les psychés humaines et de livrer en filigrane un portrait sans concession de son pays. Je le piquerais bien à Nelfe après sa lecture...
Il ne reste maintenant plus qu'à opérer des choix de lecture, lire encore et toujours pour voyager, se transcender, explorer notre humanité, rire, pleurer, s'indigner et encore et toujours prendre du plaisir. Nos PAL bien descendues depuis quelques mois reprennent du poil de la bête... Belle variation autour du mythe de Sisyphe, non ? Comptez sur nous en tout cas pour vous faire partager ces futurs moments qui je n'en doute pas seront intenses et susceptibles de vous intéresser.
"Comment j'ai raté mes vacances" de Geoff Nicholson
L'histoire: " Ne vous inquiétez pas, messieurs les policiers, je peux tout expliquer... " Votre vie peut basculer très vite, même en vacances ! Motivé par une crise existentielle, Eric a décidé de goûter aux délices du camping-caravaning en famille. Malgré une tenace bonne volonté et un goût modéré pour l'imprévu, les événements déroutants et effrayants s'enchaînent. Sa femme est prise de pulsions sexuelles irrépressibles, sa fille traverse une crise de mysticisme et son fils retourne à l'état de nature. Viennent s'ajouter à cette tribu déjantée des vacanciers loufoques, un policier cinglé et des corps sans tête.
La critique de Mr K : Chronique d'une lecture bien branque aujourd'hui avec Comment j'ai raté mes vacances de Geoff Nicholson. Présenté comme le petit cousin des Marx Brothers et de Tom Sharpe (rien de moins !), l'auteur nous livre un récit décalé et ubuesque qui met aux prises un homme du commun à de multiples épreuves lors d'un séjour en camping qui est loin de se dérouler comme il l'avait rêvé. Accrochez-vous ça dépote et l'atterrissage est particulièrement rude !
Éric est comptable dans une grande boite. C'est quelqu'un de pondéré, arrangeant, adepte du consensus à tout va. À 45 ans, il est toujours aussi amoureux de sa femme, la belle Kathleen, et a deux enfants Max et Sally qu'il chérit de tout son cœur. Suite à une baisse de régime et pour réfléchir au calme à sa vie, il décide de partir en vacances avec toute sa smala dans un camping-caravaning qu'il a fréquenté étant jeune. Malheureusement pour lui, le sort va s'acharner. Entre ses proches qui pètent chacun les plombs à leur manière, des imprévus et des tracas divers s'invitant dans le quotidien, très vite les drames s'accumulent. Notre héros aura donc fort à faire pour garder son calme et son flegme naturel, il est anglais après tout ! Mais il arrive toujours un moment où à force de tirer sur la corde, elle finit par casser... Et je peux vous garantir que le dénouement tient toutes ses promesses !
Je voulais une lecture divertissante, j'ai été servi. Plus on avance dans la lecture plus le second degré, le cynisme et l'humour noir s'accumulent. Le pauvre Éric a le don pour avoir le sort contre lui entre la voiture qui lâche, les voisins dérangés qu'il doit se coltiner, les agressions multiples et diverses dont il est la victime, sa cinglée de famille qui lui en fait voir des vertes et des pas mûres... C'est bien simple rien ne lui est épargné et plus on progresse dans l'histoire, plus il semble isolé et seul face à ses problèmes. C'est l'aspect un peu sombre qui apparaît sous le vernis de la farce et de l'exagération. Croquignolesques, parfois dantesques, les situations s'enchainent mettant le lecteur mal à l'aise et provoquant en même temps l'hilarité. On se demande bien jusqu'où l'imagination fertile (et tordue) de l'auteur va nous mener... Ayez le cœur bien accroché, ça va loin ! On détourne les tabous, on trucide, on tronche... Bref, ça part dans tous les sens !
On s'amuse beaucoup et on s'accroche finalement à ce personnage principal un peu mou, sans réelle opinion arrêtée sur le monde et les êtres qui l'entourent. Il a en fait le profil idéal de la victime qui va se faire avoir. Ce qui peut énerver de prime abord devient jouissif à la fin quand le héros finit par se réveiller et libérer toutes les tensions accumulées. Les personnages secondaires sont aussi savoureux, avec sa femme nymphomane véritable cordon bleu à la langue bien pendue, le fils revenu à l'état sauvage oscillant entre trip survivaliste et pulsions freudiennes, une fille illuminée poussée vers Dieu par des forces qui dépassent l'entendement. Sans compter un commissaire fascisant amateur de belle musique, un vieux réactionnaire adepte de la manière forte, des pêcheurs passionnés menacés par leurs prises, un couple de mexicains adepte de musique et de découpe, des cadavres sans têtes qui commencent à se multiplier et pléthore d'âmes errantes, perturbées et qui font basculer le récit bien souvent vers le surréalisme.
Pas le temps de s'ennuyer dans ces conditions. Découpé en autant de journées que compte le séjour de la famille, le narrateur-héros égrène son quotidien avec une distanciation ironique bienvenue et rafraîchissante. La litanie du réveil, les problèmes de la journée, le coucher, à la manière d'un serpent qui se mord la queue, rien ne semble débuter et finir, le héros n'arrive pas à se dépatouiller d'un fatum implacable qui le poursuit et le harcèle. Très bien écrit entre langue gouleyante et parfois bien crue, on se gondole beaucoup entre rire jaune et éléments plus classiques des ressorts comiques. Personnages inoubliables, situations plus improbables nous mènent à une fin sans concession et finalement porteuse d'espoir malgré la situation finale du héros. Une belle expérience littéraire, différente de ce que l'on peut lire et qui plaira aux amateurs d'humour vache et de tragi-comédie.
Premiers craquages de 2019 !
Et oui ! 2019 a débuté depuis peu et nous avons déjà craqué en matière d'ouvrages d'occasion. Bon en fait, surtout moi, mais cela ne vous surprendra pas, Nelfe a toujours su être plus raisonnable que moi en la matière. Mais bon, on ne se refait pas et comme je ne crois pas aux résolutions de début d'année, je n'avais rien promis... Vous retrouverez dans ce post des articles dégotés à prix vraiment très bas dans notre recyclerie locale et dans notre très achalandé Emmaüs, deux hauts lieux de chinage qui décidément nous déçoivent rarement ! Regardez-moi ça !
De belles prises, non ? Pour éviter de définitivement plomber ma PAL qui dépasse allégrement les 200 ouvrages dormants, j'essaie désormais d'aller vers des auteurs et des ouvrages que je souhaite absolument lire. Ça réduit un peu le degré de tentation même si ça ne permet pas d'éviter tous les écueils. Le butin est en tout cas bien alléchant et je m'en vais vous le présenter en détail !
(Ouvrages contemporains en pagaille)
- Les Vivants et les morts et La Brigade du rire de Gérard Mordillat. Un auteur que j'adore et sur lequel je fais coup double ! Je suis justement en train de lire son dernier (Ces femmes-là) qui dépote. J'aime la langue simple et truculente de l'auteur, son engagement à gauche et sa façon d'aborder les problèmes sans fioriture. Typiquement le genre de littérature qui me parle, fait réfléchir et donne du baume au coeur dans un monde devenu fou à mes yeux. Ils ne resteront pas longtemps dans ma PAL même si je vais essayer d'espacer mes lectures pour éviter l'overdose.
- Dans l'or du temps de Claudie Gallay. Une autre auteure que j'affectionne tout particulièrement. Depuis ma lecture enthousiaste des Déferlantes, dès que je vois un Claudie Gallay trainer dans un bac, je ne peux pas résister ! Elle nous raconte ici la rencontre improbable entre un homme père de famille et une vieille dame singulière qui va finir par se confier sur sa vie passée haute en couleur. On peut compter sur l'auteure pour nous dévoiler des personnages attachants et profonds, raconter les fêlures intimes voir l'indicible au détour d'un récit enlevé. Hâte d'y être !
- Hors d'atteinte d'Emmanuel Carrère. Encore un auteur que je pratique régulièrement et qui ne m'a jusque là jamais déçu. Il nous propose dans ce roman de suivre Frédérique, une prof de collège qui va tomber dans l'addiction au jeu et remettre sa vie au main du hasard par pur défi. On peut compter sur Emmanuel Carrère pour nous proposer un récit vertigineux à partir d'un point de départ basique. Je pense que ce sera encore une lecture plaisante.
- Comment j'ai raté mes vacances de Geoff Nicholson. Voici ma prochaine lecture, j'ai enfin réussi à trouver un ouvrage fun et décalé. J'enchaine les lectures sombres et pessimistes, il est bon aussi de bien rigoler parfois un livre à la main ! Croisement entre Tom Sharpe et les Marx Brother, l'auteur nous invite à passer des vacances en compagnie d'Éric et sa famille. À priori, rien ne se passe comme prévu et l'on croise un nombre impressionnant de personnages plus branques les uns que les autres. M'est avis que ça devrait me plaire ! Je vous en reparle très bientôt sur IG!
(Pour quelques livres de genre en plus...)
- L'Oeuf du dragon de George R. R. Martin. En attendant que le maître incontesté de la lenteur d'écriture nous offre ENFIN la conclusion de sa saga, je suis tombé sur ce petit volume se déroulant avant Le Trône de fer. Ça me fera patienter et je suis impatient de passer quelques temps en compagnie du chevalier sans terre et surtout de son écuyer, un certain Aegon Targaryen ! Conspiration, baston et voyages en terres lointaines sont au programme. Ce volume ne restera certainement pas bien longtemps dans ma PAL, Westeros me manque trop !
- Druide d'Oliver Peru. Voici un volume qui m'avait fait de l'oeil plusieurs fois lors de nos séjours successifs aux Utopiales. Le hasard fait donc bien les choses, j'ai hâte là aussi de me plonger dans la lecture de cet ouvrage de fantasy mettant en lumières le culte druidique, protecteur du monde. Un crime va remettre tout en cause provoquant le chaos et le désordre. Précédé d'une excellente réputation, cet ouvrage promet beaucoup. Qui lira, verra!
- L'Univers en folie de Fredric Brown. Petit détour par la science fiction avec un auteur qui n'est plus à présenter et qu'il fait bon fréquenter régulièrement quand on est fan du genre. Suite à un accident lors d'un lancement de fusée, un journaliste renait dans un monde parallèle où il va devoir se confronter puis conjuguer avec son double. L'expérience promet d'être fascinante et complètement décalée.
- Le Djinn de Graham Masterton. Un petit ouvrage de terreur enfin avec un Graham Masterton auquel je ne peux pas résister non plus ! Un objet ancien venu de l'autre bout du monde, un esprit malveillant qui ne demande qu'à être libéré, une obsession dangereuse, un auteur aimant la démesure et à l'écriture addictive... Ce sont les ingrédients idéaux pour fournir un bon récit fantastique et gore. Le genre de lecture-récréation qui ne se refuse pas !
(LA trouvaille de Nelfe !)
- Les Morsures de l'ombre de Karine Giébel. Une auteure que ma douce a découvert sur le tard mais qu'elle a beaucoup apprécié sur sa première lecturede Toutes blessent la dernière tue (chronique à venir quand elle le voudra bien...). Nelfe est une grande amatrice de thriller devant l'éternel, nul doute que cette histoire d'homme mis en cage suite à un RDV amoureux va lui plaire. On nous parle en quatrième de couverture de frontières floues entre bourreaux et victimes, de hasard inexistant et de psychologie torturée... Purée ça promet !
Au final, on n'est pas peu fiers de nos achats. Malgré une grille de sélection plus resserrée, on a vraiment de très bons dealers de livres de seconde main dans notre secteur et cela promet encore de très bonnes heures de lecture. La PAL ne s'en porte pas mieux mais que voulez-vous, quand on aime, on ne compte plus! Suite au prochain numéro, lors des chroniques à venir dans les jours, semaines, mois et années à venir !
Petit craquage hivernal...
Aujourd'hui, chronique d'un petit craquage effectué la semaine dernière lors d'un passage impromptu dans notre Emmaüs préféré pas loin de chez nous. En théorie, vu l'ampleur de ma PAL, je ne suis pas sensé y mettre les pieds ! Mais bon... je n'allais pas laisser Nelfe y aller toute seule, elle avait absolument besoin de moi pour la conseiller en matière de pelotes de laine (je suis un expert sur cette question, c'est bien connu, on vient de loin pour me consulter...) car Madame aime aussi les loisirs créatifs et s'est prise d'une passion soudaine pour le crochet. Bref, impossible d'aller là-bas sans faire un petit tour au rayon livres qui est toujours fort bien achalandé... Voici le résultat en image !
Je trouve que j'ai été plutôt raisonnable et croyez moi ce fut dur ! J'ai du laisser derrrière moi une bonne dizaine de titres qui m'intéressaient fortement... Mais il parait que la vie est une question de priorité, je rajouterai pour ma part que c'est une question de temps et de place à la maison! Nelfe sachant se montrer convaincante - et légèrement autoritaire aussi -, je mes suis concentré sur l'essentiel avec neuf titres très pormetteurs, Madame se contentant d'un seul livre (elle a toujours été plus light que moi niveau craquage, ça ne surprendra personne parmi nos habitués !). Et c'est parti pour les traditionnels commentaires des nouvelles acquisitions !
(Petite sélection classique pour commencer !)
- Les Trois mousquetaires d'Alexandre Dumas. Cela va en surprendre certains mais je ne l'avais pas à la maison alors que ce fut une de mes premières lectures de jeunot. Je le recherchais depuis des années en occasion ! En fait pour la petite histoire, j'ai choppé Vingt ans après d'Alexandre Dumas depuis déjà quelques années et que je n'ai jamais lu. Avant de le lire, je voulais absolument relire le classique de base pour pouvoir profiter au maximum de sa suite. C'est désormais chose possible et je me réjouis d'avance de ce re-reading et de ce qui va suivre.
- Le Voleur d'enfants de Jules Supervielle. Ma récente redécouverte de cet auteur via ma lecture de L'Enfant de la Haute mer m'a enthousiasmé (chronique à venir très prochainement) et ce roman venait à point pour continuer l'exploration de la bibliographie de Supervielle, cet auteur franco-uruguayen à la langue si poétique et si marquante. Pas de nouvelles donc au programme avec cet ouvrage mais un récit long sous forme de conte d'une enfance perdue et mélancolique.
- Les Fourmis de Boris Vian. J'ai du mal à résister à Boris Vian je l'avoue. Malgré une oeuvre inégale, il reste pour moi l'auteur du plus beau roman qui soit : L'Écume des jours (ne venez pas me parler de l'adaptation de Gondry que je trouve bof !). Il s'agit ici d'un recueil de nouvelles qui s'inscrivent, selon la quatrième de couverture, justement dans la veine de mon livre préféré. Je n'ai pas hésité deux secondes et j'adoptais immédiatement ce petit orphelin où l'on est sensé retrouver toute l'émotion, la verve, la fantaisie et l'insolence de Vian. Hâte d'y être !
- Madame Chrysanthème de Pierre Loti. Comme de nombreuses personnes avant moi, je suis tombé sous le charme de Pierre Loti avec son Pêcheur d'Islande qui malgré le temps qui passe reste un livre culte au charme indéniable. Basé sur ses voyages et expériences en Orient (il a été officier de Marine), cet ouvrage fait la part belle à la culture japonaise, la découverte de l'Empire du Soleil levant et à la rencontre avec une femme fantasmée qui devient bien réelle. Ce livre a tout pour me plaire !
(Quelques ouvrage contemporains pour continuer...)
- Notre part des ténèbres de Gérard Mordillat. J'ai découvert Gérard Mordillat en tant qu'écrivain de roman l'année dernière avec son très bon La Tour abolie. On retrouve à priori la même verve et le même engagement bien à gauche avec cette histoire d'employés qui vont séquestrer en pleine mer les actionnaires de leur société. À priori, la peur change de camp ! Ce n'est pas pour me déplaire...
- Nouvelles chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin. Voila un volume que je recherchais aussi tout particulièrement depuis quelques années, c'était le tout dernier tome qu'il me manquait pour pouvoir me proposer un défi lecture de taille : relire toutes les chroniques à la suite l'été prochain ! J'ai adoré cette saga lors de sa découverte au début de mes études, il me tarde d'y retourner y faire un tour et de vous la chroniquer. Trop content d'avoir enfin la collection complète !!!
(Un petit passage dans la dimension SF...)
- Janua vera de Jean-Philippe Jaworski. J'ai beaucoup entendu parler de ce livre en 2008 lorsqu'il a reçu le prix du Cafard Cosmique. Ouvrage de fantasy réputé par sa densité et sa puissance évocatrice, il me tarde de suivre les aventures de héros dépassés par leurs tourments intérieurs, d'odieux complots et des destins contrariés. M'est avis qu'il ne fera pas long feu dans ma PAL celui-là !
- La Mort vivante de Stephan Wul. Typiquement, l'auteur auquel je ne peux résister, chacune de mes lectures précédentes de lui se sont révélées riches et sources de plaisir de lecture. Dans ce roman, Stephan Wul met en jeu l'opposition classique entre science et croyance religieuse. Joachim le héros est un biologiste talentueux qui fuit sa planète d'origine qui est frappée par un interdit religieux. Cet apprenti sorcier, qui cherche à créer la vie, veut se substituer à Dieu, mais cela se fera-t-il sans risque ? C'est tout l'enjeu de ce petit roman de 150 pages qui est diablement tentant !
(La seule et unique acquisition de Nelfe)
- Les Larmes noires sur la terre de Sandrine Collette. Typiquement le genre de livre qui plait à ma douce : une héroïne au bout du rouleau abandonnée de tous, l'arrivée dans une communauté de réprouvés et l'entraide qui finit par s'installer mais ne garantit pas d'atteindre sans risque la stabilité et pourquoi pas le bonheur... Vu le sourire que Nelfe arborait en trouvant ce livre, je pense que ça va être une très chouette lecture pour elle.
C'en est fini de cet état des lieux qui fait la part belle aux livres espérés, aux valeurs sûres mais aussi aux découvertes intéressantes qui restent à confirmer. Les petits nouveaux vont donc aller rejoindre leurs compagnons de PAL dès maintenant et attendront sagement (et plus ou moins longtemps...) qu'on vienne les chercher pour les dévorer. Ce qui est sûr, c'est qu'ils finiront tous par être chroniqués !
"Am Stram Gram" de M. J. Arlidge
L'histoire : Une jeune femme émerge de la forêt, à peine vivante. Son histoire est au-delà du raisonnable. Mais elle est vraie. Chaque détail sordide l'est. Quelques jours plus tard, un autre survivant est retrouvé ; et une série semble se former. Des paires de victimes sont enlevées, emprisonnées et confrontées à un choix terrible : tuer ou être tué.
Préféreriez-vous perdre votre vie plutôt que votre esprit ? L'inspecteur Helen Grace connaît la part d'ombre de la nature humaine, y compris la sienne. En dirigeant l'enquête, elle comprend que les survivants détiennent la clé de l'énigme. Et rien ne sera plus terrifiant que la vérité.
La critique Nelfesque : Inscrit dans ma wish-list depuis sa sortie et chiné chez Emmaüs en fin d'année dernière, il ne m'a fallu que quelques heures pour le lire. Nos lecteurs m'avait prévenue sur IG et ils ne s'étaient pas trompés. Moi qui suis adepte de thriller, "Am Stram Gram" ne m'a pas déçue. Il s'est avéré très efficace !
Tout le monde connaît le principe du "plouf plouf", le hasard déterminant un choix qu'il est impossible de faire. Tout le monde à l'école a joué à "Am Stram Gram". "Am stram gram, Pic et pic et colégram, Bour et bour et ratatam, Am stram gram" dit la chanson des cours de récré et paf le choix est fait. C'est le principe de ce roman : un impossible choix. Sauf qu'ici il n'y a rien d'enfantin. Tuer ou être tué sont les seules issues possibles.
M. J. Arlidge rentre directement dans le vif du sujet avec un premier chapitre glaçant. Sam et Amy sont dans le grand bain d'une piscine désaffectée face au choix crucial. L'angoisse est palpable et il n'y a pas besoin de beaucoup d'immagination pour se mettre à la place des protagonistes. Notre sang se glace instantanément. Véritable page-turner, on ne peut pas reposer le bouquin avant la fin. Voyeurisme macabre, "Am Stram Gram" joue sur nos peurs primales.
La tension ne se départit pas au fil des pages, les chapitres sont courts et efficaces. L'auteur ne nous laisse pas souffler une seconde et sitôt une personne sauvée, un nouveau duo se retrouve soumis au choix. Ce roman m'a fait penser à d'autres oeuvres telles que la série des films "Saw" et "Un sur deux" de Steve Mosby, la même ambivalence entre sentiment d'injustice pour les victimes et rétablissement du cours normal des choses dans un cerveau malade. Car bien que libérés, les rescapés ne sortent pas indemnes de cette expérience et bien plus que choqués par ce qu'ils viennent de vivre, ils se posent également la question du pourquoi. La culpabilité ne les lâchera plus jamais après ça.
"Am Stram Gram" est un très chouette thriller qui tient bien en haleine. Même si j'ai deviné certaines choses en amont, ce n'était que quelques pages avant, et ça fait du bien d'être surprise ! On a lu plus original dans l'approche ou l'écriture, plus fin, mais il fait très bien son office. Reste que quelques semaines plus tard, il n'en reste plus grand chose dans ma tête. Le genre de roman qui se lit super bien, qui sur le moment fait passer un excellent moment mais qui ne laisse pas de traces profondes, qui ne change pas notre vie de lecteur. "Am Stram Gram" est un très bon roman de plage (ou de gare), sans rien de péjoratif, débutant la saga Helen Grace, du nom de l'inspecteur de l'enquête, femme aux multiples facettes, que j'ai hâte de poursuivre.
Puces de Doëlan 2018 (29)
Comme chaque année, fin juin, se tenaient les Puces de Doëlan. Petit port typique sur la commune de Clohars-Carnoët dans le Finistère Sud que j'aime particulièrement, j'adore m'y promener à n'importe quel moment de l'année. Printemps, été, automne, hiver, à chaque saison son charme. La côte est magnifique et je ne m'en lasse pas. C'est donc tout naturellement que ce rendez-vous est inscrit dans notre agenda longtemps à l'avance.
Toute la journée, on flâne à travers les étals dans ce cadre enchanteur. Allier notre amour de la chine, des découvertes livresques avec celui de la Bretagne, nous sommes aux anges. Et quand le soleil est aussi de la partie (comme à chaque édition), touristes et locaux sont contents et en prennent plein les yeux.
Avec 120 exposants, il y a de quoi faire. Très peu d'étals pro, c'est vraiment le vide-grenier authentique qui permet de faire de bonnes affaires et l'ambiance familiale où on discute très facilement et échange sur nos passions (notamment littéraire, vous commencez à nous connaître) est très agréable.
Plutôt qu'un long discours, je vous laisse profiter du cadre et de l'ambiance encore un peu avant de vous présenter les petits nouveaux qui ont rejoint notre bibliothèque. Si vous n'en avez pas assez, vous retrouverez des informations supplémentaires sur le coin et d'autres photos sur les billets des années précédentes là et là.
Alors, alors ! Qu'est-ce qui a attiré notre attention cette année dans les bacs ? Des bouquins bien sûr ! Oh, quelle surprise ! Mais aussi une petite gourmandise découverte en fin de parcours (victime de son succès, j'ai été obligée d'être raisonnable).
Comme d'habitude, j'ai été plus sélective que Mr K (il faut dire aussi qu'il a un rythme de lecture de malade). Voici mes acquisitions du jour :
- "Watership down" de Richard Adams. Trop contente de le trouver en état neuf, la précédente lectrice n'ayant pas accroché (il y a encore son marque-page dans l'ouvrage), de mon côté j'en avais beaucoup entendu parler lors de sa traduction et sortie en France en 2016. Je ne m'y attendais pas du tout. Hop, je l'embarque !
- "Surtensions" d'Olivier Norek. Norek est un auteur que bon nombre d'amateurs de thriller aime beaucoup. Pour ma part, ne l'ayant encore jamais lu, c'est l'occasion de le découvrir.
- Et la lichouserie, comme on dit en Bretagne du côté de Quimper : de la confiture maison de cassis. Miam !
Et côté Mr K ? Une sélection éclectique :
- "La Clé de l'abîme" de José Carlos Somoza. Un Actes Sud, il passe rarement à côté. Avec déjà un ouvrage de l'auteur, "La Caverne des idées", dans sa PAL, c'est ici la passe de 2.
- "L'Ecole des chats" de Kim Jin-Kyeon. On avait déjà acquis la suite il y a quelques temps, sans savoir qu'il s'agissait d'une saga. Surprise de tomber sur cette première intégrale. C'est bon, maintenant on a tout !
- "Une Balle dans la tête" de Dan Simmons. Inconditionnel de l'auteur, forcément, un ouvrage non lu se retrouve directement dans le sac !
- "Sacré Bleu" de Christopher Moore. Même remarque que pour le roman précédent. Moore est un auteur que Mr K aime beaucoup. Hop, dans le sac !
- "La Triste fin du petit Enfant Huître" de Tim Burton. Madeleine de Proust pur jus !
- "La Quête du Graal" et "Guerre des Gaules" de César. Typiquement le genre de bouquins à côté desquels je passe totalement mais l'historien du couple saute dessus. Enjoy !
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Encore une belle édition dans tous les sens du terme ! De belles choses à se mettre sous les yeux et de bonnes heures de lecture sous la dent ! J'espère que cette petite promenade littéraire et touristique vous aura plus. N'hésitez pas à nous laisser un petit mot pour nous donner vos impressions, vos conseils sur tel ou tel livre à lire en premier. Ça prolonge le plaisir !
"Toutes les familles sont psychotiques" de Douglas Coupland
L’histoire : Quel point commun peut bien relier le sexe, les drogues, un hold-up, la NASA, le virus VIH, une vieille femme qui carbure aux pilules et croupit dans un terne motel, l'attrait décalé de la pêche au marlin, une astronaute manchotte, la sévère remise en cause du commerce mondial et des produits OMG, et un paquet d'individus dépressifs au possible ? Toutes les familles sont psychotiques ou le portrait tout en caricatures superposées de la famille Drummond, dont l'un des membres, Sarah, génie scientifique devenue astronaute, doit s'envoler dans quelques jours de cap Canaveral. Dans un roman qui cultive les paradoxes jusqu'à l'ivresse, la rigueur et la scientificité des préparatifs de la navette américaine jurent avec le laisser-aller foutraque et l'incurie permanente de Ted et Janet Drummond, parents divorcés de ces redoutables grands enfants que sont Wade, Bryan et Sarah, dont le lecteur découvre au fur et à mesure l'abyssale liste des problèmes qui les frappent.
La critique de Mr K : Cette lecture était l’occasion pour moi de découvrir pour la première fois Douglas Coupland, un auteur culte révéré par nombre de ses lecteurs. Il propose dans Toutes les familles sont psychotiques de dynamiter le roman familial tout en assénant quelques coups bien placés au modèle dominant américain. Programme alléchant s’il en est, le pari est relevé haut la main avec une lecture décalée totalement en roue libre pour un livre dont je me souviendrai longtemps !
Sarah va partir pour la première fois dans l’espace et pour ce moment exceptionnel, toute la famille Drummond se réunit en Floride. Un frère tout juste sorti de prison, un frère immature faisant face à sa future (ou non) paternité, une maman fière mais perdue, un papa remarié totalement inconséquent et toute une série d’autres personnages bien barrés vont se croiser dans ce récit à tiroirs où la surprise le dispute souvent avec des situations pour le moins rocambolesques. Chacun poursuit son propre objectif, converge ou diverge des trajectoires et aspirations des autres. Cela donne un récit rythmé et d’une grande densité.
Le point fort de ce roman réside dans ses protagonistes. Aucun ne phagocyte les autres tant Douglas Coupland les pétrit avec amour et attention. Individus lambdas, aux psychés complexes, bien souvent derrière le ton drolatique se cachent bien des fêlures, des blessures ou des non-dits. Chez les Drummond, on s’aime fort malgré le temps qui passe et les nombreuses bisbilles familiales. Très différents les uns des autres mais attachés, on se plaît à pénétrer dans le cercle familial, à faire des allers retours entre le passé et le présent. Ce livre déborde d’humanité et ceci dans toute sa variété, sa richesse et ses carences aussi parfois. Difficile de dégager une figure particulière tant chaque personnage du roman se révèle attachant à sa manière et complète idéalement un ensemble cohérent et farfelu à la fois.
En la matière, le lecteur n’est pas épargné avec un braquage saisissant, un retour à la liberté difficile et contrarié, une visite de Disney World unique en son genre, une plongée dans le marché noir et ses pratiques peu recommandables, le clonage expérimental, les splendeurs et décadences de l’adultère, la vie quotidienne compliquée quand on a le sida et bien plus encore. À travers ces sujets / thèmes graves, Coupland dresse un portrait à rebrousse-poil de l’Amérique. La critique est acerbe, toute en finesse en ne ménageant aucunement le rêve américain. Tour à tour, sont descendues en flèche les icônes de l’Amérique soit-disant triomphantes : le consumérisme à tout crin, le port d’arme, le règne de l’apparence, la morale niaiseuse environnante et la fracture forte dont sont victimes les plus démunis.
Pour enrober le package, le style de l’auteur fait merveille. Accessible entre tous, ironique mais aussi franc et direct (les dialogues sont souvent de toute beauté), on se laisse entraîner sans effort dans le sillage des Drummond. Fin, efficace, drôle et irrévérencieux, voici un petit bijou de lecture que je vous encourage à découvrir au plus vite.