jeudi 23 décembre 2021

"La Trilogie des périls" de David Eddings

Trilogie des périlsL’histoire : Je le savais, j'étais rentré à Cimmura avec le sentiment du devoir accompli, heureux d'avoir sauvé la vie d'Ehlana et tout remis en place : le Bhelliom au fond de la plus profonde fosse de l'Océan, Dolmant à la tête de l'Eglise d'Elénie. Azash, Annais et même Otha, le roi-limace, étaient morts. Mais, foi d'Emouchet, j'avais un mauvais pressentiment. Les nouvelles que m'apportaient Ulath, Tynian et Bévier n'étaient pas bonnes. Il n'était question que de disettes, d'épidémies, de troubles. Mes pires craintes se confirment : dans tous les Etats du continent, des héros de l'antiquité soulèvent le peuple. De prétendus justiciers incitent les nobles à se révolter contre l'Empire de Tamoulie. Et il y a pire : les Trolls ont quitté leur foyer natal et envahi le nord de la Dalésie. Des guerriers reviennent d'entre les morts. Un nécromancien - homme ou Dieu - ramène des armées du plus lointain passé, fouille dans le folklore et donne vie à des monstres redoutables : des vampires, des goules, des hommes de l'aube et même ceux-qui-brillent. Je savais qu'il nous faudrait subir un interminable hiver jusqu'au retour des Dieux. Je n'avais pas prévu que nous devrions affronter un nouvel ennemi auprès de qui les Dieux des Trolls étaient de joyeux drilles.

La critique de Mr K : Très bon voyage en fantasy avec cette lecture fleuve qui m’a transporté bien loin des réalités terrestres lors des dernières vacances de la Toussaint. J’adore David Eddings. Même s’il se situe un cran en dessous à mes yeux que des auteurs classiques du genre comme Tolkien, Martin ou encore Howard et Moorcock, il apporte une fraîcheur et un vent de folie dans un genre parfois un peu ampoulé. Après la très réussie Trilogie des joyaux, c’est avec une joie non feinte que je retrouvais Emouchet et ses joyeux compagnons pour cette Trilogie des périls qui promettait beaucoup après avoir lu la quatrième de couverture du premier volume. Plus de 1500 pages en prévision et même pas peur ! Au final, ce fut un grand bonheur de lecture, une addiction de tous les moments et un voyage vraiment mouvementé !

Émouchet pensait avoir fait le plus dur en se débarrassant du Bhelliom et en sauvant la vie d’Ehlanna, on pouvait d’ailleurs décemment penser qu’ils pourraient tranquillement couler des jours heureux et profiter pleinement de leur vie maritale. Six ans ont passé depuis les derniers événements, une petite fille est née de leur union. Mais voila, une certaine agitation secoue l’Éosie et le continent voisin, des héros et personnalités du passé semblent ressurgir d’on ne sait où et fomenter une révolte contre l’ordre central. Rajoutez à cela de mystérieuses troupes semant le chaos qui semblent venir d’époques elles aussi révolues et la menace devient clairement inquiétante. La trilogie débute avec la nécessaire enquête de notre héros et de sa cohorte d’amis hauts en couleur sur ses mystérieux agissements qui mettent à mal l’unité des royaumes.

Comme souvent dans les sagas de David Eddings, le récit fait la part belle au voyage. Il s’amuse gaiement à fait traverser les cartes présentes dans les livres par ses héros du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est. Dépaysement garanti avec de longues traversées de déserts, de montagnes, de forêts impénétrables, de flots impétueux et autres lieux propices à l’aventure. De palais en tavernes, en passant par des souterrains ténébreux, on en voit des vertes et des pas mûres. On retrouve aussi le goût de l’auteur pour l’intrigue politique avec des complots ourdis de longues dates, des actes lourds de sens et des lignes de forces qui s’étiolent et se renforcent au gré des alliances et des révélations. Question scénario on en a pour son argent, c’est dense et l’on ne s’ennuie pas une seconde.

Les personnages sont toujours aussi savoureux avec cet humour omniprésent caractéristique de l’auteur de La Belgariade et de La Mallorée. Les dialogues sont parfois à se pisser dessus, on lorgne clairement vers Kaamelott avec des personnages de hautes extractions qui n’hésitent pas à se dire leurs quatre vérités et qui possèdent un sens de la répartie parfois cinglant. C’est frais, c’est fun et ça dépoussière la fantasy tout en gardant parfois un ton épique de bon aloi. Car ici les dieux agissent, parlent et suivent leur propres intérêts. Ils n’ont pas la langue dans leur poche eux non plus, ce qui donne un ton léger avec tout de même son lot de scènes dantesques et de la magie en veux-tu en voila.

On peut reprocher à l’ensemble de manquer d’originalité dans le développement de l’intrigue principale (je n’ai jamais vraiment été surpris) et certains passages sont redondants car tel personnage répète ce qu’il a appris au chapitre précédent à un autre personnage. Rien de bien méchant pour autant avec ces trois ouvrages qui se lisent d’une traite et avec grand plaisir quand on veut s’échapper et plonger dans un monde de fantasy. Avis aux amateurs !

Lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm Éclairé :
- La Belgariade
- La Mallorée
- La Trilogie des joyaux

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dimanche 11 août 2019

"La Trilogie des joyaux" de David Eddings

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L’histoire : Emouchet, le chevalier pandion, est de retour d'exil, prêt à reprendre sa place de Champion de la reine. Mais sa maîtresse est frappée d'un mal mystérieux et Séphrenia, la vieille sorcière, n'a pu que retarder l'échéance : assise sur son trône, enchâssée dans un bloc de cristal, la jeune reine est mourante ; il faut vite trouver un remède.

Cette histoire se passe dans une terre de royaumes combattants, d'intrigues de cour, de magie noire et de haute aventure. La maladie de la reine est une aubaine pour les ambitieux. Alors, Emouchet part chercher les remèdes en compagnie de Séphrenia et de la petite Flûte aux étranges pouvoirs. Après bien des franches galopades et des téméraires traversées, il ne saurait manquer d'atteindre enfin cet objectif qui se dérobe sans cesse...

Mais les Zemochs, pour la première fois depuis cinq cents ans, sont aux portes de l'Elénie. On murmure qu'Azash, leur dieu aîné, convoite le Bhelliom, la pierre sacrée perdue, qui ferait de lui le maître du monde. Contre une telle menace, que peuvent les coups d'épée ? Allons, les ténèbres rôdent, la reine agonisante est peut-être - à l'insu de tous - l'ultime espoir de la lumière. Et le valeureux Emouchet n'est pas au bout de ses peines.

La critique de Mr K : J’aime tout particulièrement profiter des congés de l’été pour me lire un bon cycle de fantasy. J’ai plus de temps à consacrer à la lecture et quand on dépasse les 1000 pages à suivre, il est bon d’être moins interrompu par les aléas de la vie. La Trilogie des joyaux de David Eddings m’a été envoyé par la copinaute Walpurgis suite à mes avis enjoués sur La Belgariade et La Mallorée, deux cycles qui m’ont hautement séduit lors de ma découverte de cet auteur par la maîtrise des trames proposées, l’écriture accessible et un certain décalage dans un genre trop souvent sclérosé dans un trop plein de sérieux. C’est pour toutes ces raisons qu’il me tardait d’entamer cette lecture qui au final s’est révélée très réjouissante et fortement addictive une fois de plus.

Trois romans composent ce cycle qui ne laisse pas un instant de répit à son lecteur : Le Trône de diamant, Le Chevalier de rubis et La Rose de saphir. Trois beaux volumes qui font la part belle à l’aventure, la magie, les complots, créatures et dieux païens et surtout, des passages récurrents à l’auberge du coin tout au long d’un périple des plus périlleux ! Malgré un nombre de pages impressionnant (quoique inférieur à mes lectures précédentes de cet auteur), l’intérêt ne baisse jamais et franchement, on ne voit pas le temps passer en compagnie Émouchet et de ses compagnons !

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À la manière d’un conte de fée, on trouve au départ de l’histoire une princesse en grand danger. Ehlana, héritière du royaume d’Érenie se retrouve emprisonnée dans une chrysalide de cristal à la suite d’un empoisonnement dont elle a été victime et qui pourrait bien lui être fatal. En fait, ce sortilège la protège momentanément d’une mort certaine mais le temps est compté et c’est à son gardien, Émouchet, de trouver une solution pour sauver la jeune femme. Heureusement, il peut compter sur l’aide de ses proches et amis, de l’ordre des chevaliers Pandion et le soutien plus étrange d’une petite fille aux pouvoirs mystérieux. Il faut dire que les forces contraires qui se dressent devant lui sont importantes : des usurpateurs au trône, un ancien coéquipier devenu renégat, une menace insidieuse venue de l’est et l’arrivée prochaine d’Azash, Dieu ancien très rancunier et colérique pour qui le moindre vice est une vertu. Sacré programme pour nos héros qui vont connaître nombre de mésaventures et obstacles pour le plus grand plaisir du lecteur évidemment !

Au cœur du récit, on trouve la figure tutélaire d’Émouchet qui n’est pas sans rappeler Conan par son caractère bien trempé même s’il fait quand même davantage preuve de finesse (dans une certaine mesure). Champion de la reine, il m’a irrésistiblement fait penser au personnage d’Hawkmoon de Michael Moorcock qui m’avait tant plu lors de ma lecture de l’intégrale qui lui a été consacrée aux éditions Omnibus. Assez froid et investi totalement par sa mission, il m’a fallu du temps pour domestiquer la bête et surtout apprécier ce personnage qui s’avère bien plus nuancé que ce qu’il laisse paraître au départ. Quasiment parfait, des faiblesses sont tout de même bien présentes entre sa colère qu’il maîtrise mal, ses soucis de raisonnements aussi parfois... Cela laisse donc de la place à toute la petite troupe qui l’accompagne dans laquelle on retrouve une magicienne sans âge qui n’a pas sa langue dans sa poche, le meilleur ami bien bourrin mais sympa, l’écuyer fidèle qui a formé aux armes le jeune Émouchet, une série de chevaliers pas piqués des vers et bien d’autres personnages secondaires qui se comptent par dizaines et qu’on aime croiser et recroiser au fil des pérégrinations du groupe principal. En soi, il n’y a rien de vraiment original dans leurs caractérisations, les habitués découvriront bien assez tôt certaines relations cachées ou vérités secrètes. Mais que voulez-vous quand les recettes sont bonnes, il serait dommage de ne pas les refaire surtout que le background est d’une grande richesse.

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Ne se déroulant pas dans le même monde que les cycles de La Belgariade et de La Mallorée, le Cycle des joyaux nous invite à découvrir le continent d’Eosie où plusieurs royaumes se partagent des territoires aussi vastes que variés. Moi qui adore les cartes en début de roman, j’ai été gâté et comme toujours avec Eddings, vous pouvez être sûr que nos héros vont parcourir toutes les terres connues en long, en large et en travers ! On voyage donc beaucoup entre forêts, déserts, montagnes, marais, citadelles hantées (j’adore ce passage !) et autres décors faramineux qui nourrissent l’imagination. C’est bien simple, j’ai lu d’une traite les trois volumes tant j’étais happé par cet univers entier, complexe et cohérent. Comme souvent avec cet auteur, la part réservée aux croyances est importante et plus précisément ici l’opposition entre une Église traditionnelle et des croyances pluri-séculaires qui réactualisent à la mode SF le combat entre religions monothéistes et rites païens des origines. Rien n’échappe au lecteur concernant Eosie car à travers les multiples aventures vécues, nous explorons aussi les sociétés en présence, la sociologie des habitants et leur manières de vivre totalement antagonistes parfois. Vraie réussite à ce niveau là, ce triptyque propose vraiment une immersion totale.

Le rythme du récit est haletant, la tension ne se relâche jamais vraiment sur les personnages principaux et donc sur le lecteur. On a notre part de morceaux de bravoure, de passages à la taverne (yes !) mais aussi de moments plus intimistes très touchants. À plusieurs reprises, on se retrouve tout de même scotché par certains déroulés qui mettent à mal nos certitudes. Et puis, il y a la patte Eddings qui n’hésite pas à saupoudrer l’ensemble d’un humour léger qui décrispe le genre. Comique de situation, dialogues bien barrés et bêtise humaine sont au centre de passages drolatiques qui allègent l’ensemble et lui donnent un supplément d’âme. Loin d‘être des personnages hiératiques qui vivent à la mode péplum des années 60, ceux ci vivent vraiment, ont peur, ont faim, souffrent de la chaleur ou encore des efforts qu’ils fournissent... Cela rajoute une couche de réalisme qui n’est pas pour me déplaire même si ici on croise le fer et la magie et l’on peut rencontrer des trolls et autres monstruosités peu commodes. Pas le temps de s’ennuyer en tout cas !

Très facile à lire sans pour autant tomber dans l’indigence, le style Eddings fait toujours son effet avec des pages qui se tournent toutes seules tant l’addiction est quasi immédiate. Les amateurs de fantasy se doivent de se pencher sur cet auteur atypique dans le genre (bien aidé par sa femme dans la conception de certains personnages notamment) et il mérite vraiment qu’on lui donne sa chance. Pour ma part, je n’en ai pas fini avec lui, Émouchet revient dans une nouvelle trilogie, il va falloir que je me la dégote pour l’été prochain!

Lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm Éclairé :
- La Belgariade
- La Mallorée

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lundi 17 juillet 2017

"La Mallorée - Intégrale" de David Eddings

La Mallorée 1

L’histoire : Voici venus les temps où les peuples respirent. Torak est mort, le Dieu-Dragon, l’Enfant des Ténèbres, et la menace cosmique paraît conjurée. Tout est calme en tous lieux dans les royaumes du Ponant. Pourtant la Prophétie des Ténèbres est bien gravée dans les mémoires : une parole, ça ne peut pas mourir. Et le vieux Gorim, dans sa grotte, entend gémir et gronder la terre : une pierre maléfique s’est réveillée à l’autre bout du monde. Le culte de l’Ours aurait-il encore, contre toute attente, des adeptes secrets ? Çà et là, on complote, on assassine, on repère des enfants marqués par le destin. Déjà, la guerre s’allume dans les états du Sud. Puis, une nuit, la Voix parle à Garion. Qu’est ce que le Sardion, la pierre tombée du ciel dont le nom fait frémir les Ulgos ? Où est "l’endroit qui n’est plus" ? Faut-il combattre encore les Ténèbres vaincues ? Bien, les Gardiens du Ponant vont reprendre du service...

La critique de Mr K : Il y a deux ans, je vous parlais de ma chouette découverte fantasy du moment : la très belle et fun pentalogie de La Belgariade de David Eddings, lue durant notre voyage de noces à l’autre bout du monde. Lors du même chinage en janvier 2015, j’avais récupéré la deuxième partie de la saga nommée La Mallorée. Je n’avais donc que trop attendu pour retourner dans ces terres d’aventures et d’humour. Je me lançai il y a un mois dans cette deuxième partie de la saga en entrecoupant mes lectures pour prolonger au maximum le plaisir.

La Mallorée compte cinq romans :
- Les Gardiens du Ponant
- Le Roi des Murgos
- Le Démon majeur de Karanda
- La Sorcière de Darshiva
- La Sibylle de Kell

C’est avec une impatience non feinte que je replongeai dans le cycle de David Eddings dont l’action reprend quelques mois après la défaite de Torak dans La Belgariade. La paix semble être revenue sur tous les territoires qui ont échappé de peu à la catastrophe et le retour de l’âge des ténèbres. C’est le temps de l’espoir, de l’insouciance entre rencontres amicales entre grands, naissances et globalement des tensions moindres entre royaumes et empires. Cependant, une nouvelle menace va faire son apparition, une influence séditieuse tout d’abord qui se conclura ensuite par un rapt d’enfant qui pourrait bien changer la face du monde. Le Mal a été vaincu par le passé mais peut-on combattre le Chaos lui-même ? Commence alors pour nos anciens amis de la Belgariade une nouvelle quête haute en danger et sensations à travers deux continents dans un road movie ponctué de moments de bravoures, de découvertes mystiques, d’alliances improbables et d’engueulades drolatiques.

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Qui dit heroïc-fantasy dit aventure et voyage. Une fois de plus le contrat est largement rempli avec un ouvrage faisant la part belle à la route, ses rencontres et péripéties. Durant les deux premiers volumes, on replonge avec délectation dans les royaumes du Ponant et les territoires Angaraks entre les royaumes du nord humain, le territoire des hommes serpents perdus dans des jungles impénétrables (ou presque), les lointains territoires Murgos... La joyeuse troupe en parcourt des kilomètres et va même par la suite découvrir un deuxième continent, pendant du premier et qui leur réserve bien des surprises. Cette lecture est donc l’occasion de se confronter à nombre de civilisations et sociétés diverses avec leurs différences de culture, de religion et de manière de vivre. On en profite aussi pour parcourir des paysages grandioses avec cette science si particulière qu’à Edding de nous immerger dans des espaces hallucinants sans pour autant nous perdre en route avec une multitude de détails qui au final ne compterait pas beaucoup dans la compréhension globale. Rajoutez là dessus, une exploration de royaumes livrés au mal absolu avec un chaos menaçant et implacable et cela vous donne un cycle de fantasy totalement bluffant et gigantesque en terme de background.

Loin d‘être seulement un gigantesque tableau, le cycle de La Mallorée complète à merveille le précédent en réutilisant des éléments et personnages présents dans les cinq premiers tomes, et en y rajoutant un certain nombre de créatures nouvelles au premier rang desquelles des dragons et surtout des démons tout droit sortis des enfers (l’aspect Dark Fantasy est ici plus poussé pour ma plus grande satisfaction). La magie est toujours aussi présente et l’aspect mystique encore davantage expérimenté avec en toile de fond une lutte pour la suprématie pour le monde entre anciennes et nouvelles divinités. L’aventure est donc dantesque entre rencontres impromptues, morceaux de bravoure, complots et stratégies tramés à l’ombre des cours, passages plus intimistes et la vie du groupe.

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C’est la grande force d’Edding, la caractérisation des personnages est toujours aussi fun. Loin de rester coincé dans le style parfois ampoulé du genre fantasy, les personnages bien que plutôt classiques livrent des duels verbaux de haute volée et l’on rit énormément notamment dans les discussions et piques que se lancent Belgarion, sa tante et son grand-père autour desquels gravitent une pléthore de personnages tous plus truculents les uns que les autres. Malgré une trame de fond sombre, les personnages vivent leur vie pleinement entre querelles de générations, histoires d’amour naissantes, confrontations des ego et tracas divers et variés de la vie d’aventurier. On passe donc régulièrement du rire à des émotions plus noires et à des passages assez impressionnants en terme d’aventure pure et de révélations. Quelle imagination et quelle maestria dans l’art d’agencer l’ensemble ! L’équilibre entre les deux est toujours bien dosé, sans rajouts inutiles et toujours pour le grand bonheur du lecteur.

L’accroche est immédiate et l’on retrouve le style si efficace d’Edding avec une langue accessible mais néanmoins nuancée qui provoque un plaisir de lire durable. Les pages se tournent toutes seules amenant le lecteur bien souvent à se coucher à des heures indues. Je me suis vraiment plu à lire cette suite entre retrouvailles et nouvelles découvertes, c’est le cœur un peu gros que j’ai terminé cette nouvelle pentalogie très réussie et qui me semble essentielle à découvrir pour tout amateur de fantasy. Je vais désormais me rabattre sur d’autre titres du même écrivain qui paraît-il réserve encore de beaux ouvrages. Miam miam !

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mardi 21 avril 2015

"La Belgariade" de David Eddings

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L'histoire: Et les dieux créèrent l'homme, et chaque dieu choisit son peuple. Ah! Que le monde était jeune, que les mystères étaient limpides! Mais Torak, le dieu jaloux, vola l'orbe d'Aldur, le joyau vivant façonné par l'aîné des dieux, et ce fut la guerre. Le félon fut châtié; à Cthol Mishrak, la Cité de la Nuit, il dort toujours d'un long sommeil hanté par la souffrance. Le fleuve des siècles a passé sur les royaumes du Ponant. Les livres des présages ne parlent plus qu'aux initiés, mais ils sont formels: Torak va s'éveiller. Et justement l'Orbe disparaît pour la seconde fois. Que le maudit la trouve à son réveil et il établira son empire sur toute choses. Belgarath le sorcier parviendra-t-il à conjurer le sort? Dans cette partie d'échecs cosmique, il a réussi à préserver une pièce maîtresse: le dernier descendant des gardiens de l'Orbe, désigné par les présages, mais qui n'est encore qu'un petit garçon jeté sur les routes par une venteuse nuit d'automne. Un simple pion, et si vulnérable…

La critique de Mr K: Chronique un peu particulière aujourd'hui avec un cycle entier lu durant nos dernières vacances en Thaïlande lors des escales prolongées en aéroports moyen-orientaux ou encore sur le sable de plages paradisiaques du sud-est asiatique. J'avais dégoté à un prix défiant toute concurrence La Belgariade ainsi que sa suite La Mallorée lors d'une énième escapade chineuse. Belle intuition que fut la mienne en achetant cette décalogie tant cette première partie s'est révélée à la fois dense en terme de rebondissements et dotée de qualités scripturales indéniables procurant un bon plaisir de lecture.

La Belgariade compte cinq romans:

- Le Pion blanc des présages
- La Reine des sortilèges
- Le Gambit du magicien
- La Tour des maléfices
- La Fin de partie de l'enchanteur

À la base de cette épopée fabuleuse, une prophétie annonçant le retour d'un dieu fou et mégalomane. Pour l'arrêter, un être innocent issu d'une dynastie disparue depuis fort longtemps. Je vous l'accorde rien de particulièrement innovateur dans le pitch de départ mais n'oublions pas que nous sommes dans le genre fantasy qui n’est pas réputé pour son originalité de manière générale. Le jeune Garion se retrouve très vite plongé dans une aventure à nulle autre pareille pour l'assistant de cuisine qu'il était jusque là. Commence alors le long chemin vers l'âge adulte avec son lot de désillusions et de révélations. Il devra accepter ce qu'il est, dompter les pouvoirs enfouis qui dorment en lui et accomplir sa destinée qui est peu commune.

Pour mener à bien cette quête, il va s'entourer de personnages hauts en couleurs qui vont chacun à leur manière l'aider: sa tante Pol qui cache bien des secrets, le conteur Belgarath qui s'avère être un sorcier pluri-millénaire, un marchand-voyageur à la gouaille inextinguible, une princesse incendiaire au charme fou, un forgeron à l'âme pure comme le cristal, un fanatique passe-muraille, une voix intérieure à la fois impérieuse et bienveillante et bien d'autres encore… dont un homme parlant aux chevaux, une montagne de muscle au cœur d'or, un archer juvénile et niais, ou encore un chevalier sans peur et sans reproche assailli par le doute. Sacré équipe qui aura fort à faire aux forces du Mal.

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Mais que de circonvolutions scénaristiques avant d'arriver à l'acte final! Une carte est fournie avec chaque volume ce qui n'est pas plus mal, vu le chemin parcouru par les protagonistes. Un peu à, la manière du Seigneur des anneaux ou encore la saga du Trône de fer, le lecteur se plaît à suivre le parcours des héros à travers monts et vallées, marécages spongieux, plaines arides, côtes sauvages et inhospitalières, souterrains secrets, villes tentaculaires… On partage notre temps entre évocation de souvenirs, récit de voyage pur (on en visite des auberges, lieu obligé dans le genre!) et moultes périls affrontés. On croise beaucoup d'êtres humains vivants selon des croyances et des coutumes bien différentes selon le dieu qu'ils servent (Arendais, Marags, Sendariens et consorts). Cela donne lieu à des frictions mais aussi parfois à des rapprochements surprenants symbolisés par la communauté entourant Garion (ça flirte bon avec une certaine communauté de l'Anneau tout cela!). En face d'eux, ils affronteront nombre de périls comme une reine-serpent des plus retorse, des brigands, les Murgos ensorceleurs de Torak, les fanatiques du dieu ne reculant devant rien pour mener à bien la prophétie noire de leur dieu (des passages sont assez rock and roll!) et bien d 'autres choses que je vous laisse découvrir par vous-même.

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La tâche pourrait paraître ardue quand on voit la somme de pages que représente ce premier cycle mais il n'en fut rien. D'un accès aisé et limpide, la lecture coule d'elle-même et la mise en place est immédiate. L'auteur obtient un très bon équilibre entre descriptions et action, le tout donnant une œuvre virevoltante mais aussi parfois introspective pour certains personnages qui bien que basés sur des archétypes se nourrissent les uns les autres, tissant par là même une toile de relations réalistes et qui tiennent la route jusqu'à la fin. D'ailleurs certains passages qui pourraient sembler relever du détail prennent toute leur importance bien après. Il se dégage aussi de ces êtres une profonde humanité pour la simple et bonne raison que l'humour est ici omniprésent. Non pas à la manière d'un Terry Pratchett pratiquant avec talent l'art du pastiche, ici point de cela mais plutôt des discussions et des liens que l'on peut avoir vu et entendu autour de soi. Des remontrances de vos parents aux chicaneries entre amis, rien ne nous est épargné dans cette aventure où les actes de bravoures côtoient un quotidien relaté avec fidélité et tendresse. Drôle de mélange qui rend cette œuvre pourtant classique dans son déroulé et ses aspirations (pas de réelles surprises pour le lecteur, seul gros défaut de cette saga) très attachante et impossible à abandonner tant on est accroché par cette lecture.

Très belle incursion chez Eddings pour ma part qui se continuera cet été avec La Mallorée. Gageons que la deuxième partie soit aussi enchanteresse que la première. Avis à tous les amateurs, cette série est à lire!

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mardi 6 janvier 2015

Premier craquage de 2015

Sous couvert d'accompagner Nelfe dans la découverte d'un magasin de tissu (le papa Noël lui a offert une machine à coudre dont elle vous parlera dans un futur post), j'avais en fait ourdi un plan lourd de conséquence pour ma PAL. Pourquoi ne pas profiter de la nouvelle année pour aller chiner quelque peu dans des brocantes de la région? Ce qui devait arriver arriva! J'ai une fois de plus cédé à la tentation, Nelfe dans une bien moindre mesure...

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- Étoiles, Garde à vous de Robert A. Heinlein. J'ai adoré le film de Verhoeren Starship Trooper qui est tiré de ce roman, je m'attends à une belle dénonciation de l'autoritarisme militaire. Je suis en plein dedans et je ne suis pas du tout déçu. Chronique à suivre dans le mois (j'en ai dix autres déjà prêtes à poster!).

- Le Survivant de James Herbert. Le pitch est vraiment intrigant avec cet ultime rescapé d'un crash aérien cherchant à savoir pourquoi lui s'en est sorti et pas les autres... J'avais aimé La Trilogie des Rats du même auteur, gageons que celui-ci soit aussi réussi en terme de suspens.

- L'armure de vengeance de Serge Brussolo. Mon amour pour Brussolo n'est plus à prouver, il retourne ici au Moyen-âge avec une étrange armure mue par une volonté propre! Polar, fantastique, le tout mâtiné d'un background médiéval, la recette semble bonne!

- Cette nuit-là de Linwood Barclay. Recommandé par Michaël Connelly lui-même, à priori il s'agit d'un thriller page-turner efficace où il est question de la disparition de la famille d'une jeune fille partie fait le mur pour une soirée. À voir!

- Le Rocher de Tanios d'Amin Maalouf, prix Goncourt 1993 de mémoire. À priori un excellent livre entre aventure et intimisme. J'ai hâte de le lire!

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- La Pentalogie de la Belgariade de David Eddings. À 50 centimes la pièce, difficile de résister surtout qu'il est précédé d'éloges très flatteurs chez tous les amateurs du genre fantasy peu représenté dans ma PAL (bon, on cherche les excuses qu'on peut!). Je pense les amener tous les cinq en Asie du sud-est d'ici peu, on aura une longue escale de 14h à Abu Dhabi sur le retour et des moments de farniente en prévision. À raison de 1kg au total, ça ne pèse pas trop lourd dans les bagages!

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- La Pentalogie de la Mallorée de David Eddings. Vous l'avez compris, il y a un ou une grande fan d'Eddings qui a lâché son stock dans la région. Ce deuxième cycle fait suite à celui précédemment évoqué, vu le prix je décidai de doubler la mise. On est des oufs et on n'a peur de rien!

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- Le DVD de Enter the Voïd de Gaspard Noë. Mon grand regret de 2010 en matière de cinéma: ne pas avoir pu aller le voir! Il parait qu'il est cultissime, j'aime le bonhomme, sa filmographie, sa technique et son esprit frondeur. Visionnage prévu ce vendredi avec Nelfe et mon plus vieil ami. Ca va dépoter!

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- Mémé de Philippe Torreton. Vous vous rappelez? Nelfe m'accompagnait et elle aussi a craqué... Ce livre lui a fait de l'oeil dès sa sortie en librairie, le hasard lui a permis de l'acquérir à prix modique! Elle s'attend à beaucoup pleurer, rassurez-vous je serai là pour la consoler!

Bonne pioche donc que cette expédition de début d'année qui s'est avérée fructueuse en terme d'acquisitions et riche en promesses d'évasion. Y'a plus qu'à!