"Yellow cab" de Chabouté
L’histoire : Après avoir réalisé des films et des séries pendant 20 ans, Benoît Cohen sent qu’il a besoin de prendre un nouveau départ. En 2014, il déménage pour New-York et décide de devenir chauffeur de taxi pour les besoins de l’écriture d’un scénario. En plongeant au cœur de la ville, en se nourrissant de la richesse de la métropole, il espère retrouver l’inspiration. Au volant de l’emblématique yellow cab, il arpente les rues de Big Apple, observe les visages de milliers de passagers et emmagasine les histoires.
La critique de Mr K : C’est encore une belle lecture que je vais vous présenter aujourd’hui avec Yellow cab, l’adaptation en bande dessinée d’un ouvrage de Benoît Cohen par Chabouté. Je ne connaissais pas du tout l’œuvre originelle avant de démarrer cette lecture. Par contre, je suis un grand fan de Chabouté dont le style ne m’a jamais déçu et m’a toujours hautement séduit. J'avais notamment adoré Construire un feu et Terre Neuvas, deux ouvrages qui m’avaient littéralement transportés.
L’histoire ici est tirée d’une expérience réelle vécue par Benoît Cohen. Dans le cadre de son activité de scénariste, se trouvant un peu à court d’inspiration et venant de s’installer à New York, il décide de devenir chauffeur de taxi (les fameux yellow cab connus dans le monde entier) pour vivre leur vie, se plonger dans l’ambiance de New York et peut-être nourrir un futur scénario qui ne demande qu’à émerger.
Une bonne moitié de l’ouvrage est consacrée à toutes les démarches à faire pour devenir chauffeur et franchement, c’est un vrai parcours du combattant ! On parle souvent des méandres tortueux de l’administration à la française mais les américains n’ont rien à nous envier. Il faut vraiment prendre son mal en patience, savoir se lever tôt pour attendre parfois toute une journée pour peut-être accéder à tel ou tel sésame permettant d’avancer dans le processus d’homologation. C’est d’autant plus difficile pour le héros qu’il est étranger. Les démarches sont plus longues et les subtilités dévoilées au fil des erreurs commises. Il y a de quoi vraiment perdre patience et abandonner.
Et finalement, après un long chemin de croix, il devient enfin conducteur de yellow cab. C’est l’heure des premiers clients avec son cortège de personnalités très différentes et des rencontres parfois marquantes. C’est aussi les flics qui n’aiment pas beaucoup les taximan avec un premier jour de travail où finalement il perdra plus d’argent qu’il n’en gagnera. Au fil des jours, semaines et mois, l’expérience nourrit l’imagination de Benoît Cohen qui construit petit à petit une histoire qu’il compte bien adapter plus tard.
La BD est très bien faite en terme d’immersion. On est vraiment mis à la place d’un français expatrié qui tente de mener à bien un projet plus casse gueule qu’il n’y paraît de prime abord. L’évolution psychologique du perso sonne juste entre moments d’euphorie, moments plus durs et une certaine autodérision de bon aloi. Le tout est magnifié par les dessins de Chabouté qui retranscrivent à merveille la ville qui ne dort jamais. Les buildings, la foule, les transports en commun bondés, l’esprit de New York est bel et bien là. J’ai vraiment retrouvé l’ambiance et le décor de cette ville unique que j’avais visité en 2004 et où je souhaiterais absolument retourner en compagnie de ma chère et tendre.
"Yellow cab" est un beau voyage que je recommande aux amateurs de Big Apple et de récits de vie bien troussés. On passe ici vraiment un très bon moment.
Ouverture de la chasse aux livres 2018
Voici le premier post acquisitions pour l'année 2018 au Capharnaüm éclairé. Je vais vous parler aujourd'hui de trouvailles très sympathiques faites au détour de balades en terres bretonnes entre boîtes à livres, librairies d'occasion et brocantes. Comme vous allez pouvoir le constater, janvier s'est révélé riche en adoptions livresques prometteuses. Jugez plutôt !
Sept petites pépites qui vont venir enrichir ma PAL bien fournie ! Nelfe ne s'est pas laissée tenter cette fois-ci, mais bon... 2018, ne fait que commencer. Débutons sans attendre le tour d'horizon de mes nouvelles acquisitions !
- La Machine à explorer l'espace de Christopher Priest. On ne peut pas dire non à Christopher Priest. Encore plus quand il revisite HG Wells à travers un mix délirant de ses oeuvres les plus célèbres. Écrit de jeunesse, j'ai hâte de visiter Mars et d'assister à la guerre des mondes en compagnie de voyageurs déboussolés. Un livre qui ne restera pas longtemps dans ma PAL à coup sûr !
- Enfants des étoiles de HG Wells. Justement, à côté de l'ouvrage précédent, j'ai trouvé un ouvrage de Wells que je ne connaissais pas. De la SF à nouveau donc avec de mystérieux rayons cosmiques qui bombardent en permanence la surface de la Terre et dont on ne connaît pas l'origine. L'auteur se propose d'éclairer notre lanterne à sa manière... Je dois avouer que je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, n'ayant jamais été déçu par l'auteur, je suis très optimiste !
- Soleil de minuit de Ramsey Campbell. Un roman de la collection Terreur chez Pocket qui promet beaucoup. L'auteur m'a déjà séduit par le passé, cette balade morbide au pays des contes glacés du Nord que nous propose Ramsey Campbell attise mes attentes de lecteur. Au programme, un passé enfoui qui ressurgit et convoque des fantômes fait s'éloigner de la réalité un héros incrédule. On peut compter sur l'auteur pour lâcher les chevaux et malmener au maximum son personnage principal.
- Envoûtement de Ramsey Campbell. Même auteur pour une toute autre histoire dans le genre terreur qu'il affectionne. Une tante hargneuse et possessive revient d'entre les morts en prenant possession de sa petite nièce, bien trop jeune pour comprendre ce qui lui arrive. M'est avis que ce roman va bousculer les lignes et fournir une expérience sur le fil du rasoir. J'ai bien hâte d'aller voir cela de plus près !
- La Tempête du siècle de Stephen King. Un King que je n'ai jamais eu l'occasion de lire et qui s'est présenté à moi au gré d'un hasard heureux. Une mystérieuse tempête qui approche et s'annonce apocalyptique, un individu menaçant aux objectifs obscurs, une ambiance de fin du monde qui plane sur une communauté isolée... Pas de doute, on est en terrain connu et l'on peut compter sur le roi de l'épouvante pour nous mener par le bout du nez !
- L'Équipage de Joseph Kessel. Un livre que j'ai adopté de suite sans même connaître son contenu, là encore on ne peut pas dire non à un monstre sacré de la littérature. De retour à la maison, après prise de renseignements sur le web, les étoiles se sont alignées : le récit se déroule durant la Première Guerre mondiale et décrit la vie des membres d'une escadrille française d'observation. Un grand roman que j'ai hâte de découvrir !
- Belle du Seigneur d'Albert Cohen. Enfin, un classique qui m'a toujours échappé et qui de surcroît peut servir d'arme d'auto-défense tant le volume s'apparente à une brique ! Une histoire d'amour étirée sur plus de 1000 pages, ça ne se refuse pas, ça se goûte et se découvre ! Wait and read.
Voila voila, pour cette première série d'acquisitions qui va rejoindre ma PAL. Sachez d'ors et déjà qu'hier avec Nelfe nous sommes allés à notre Emmaüs préféré pour la première fois cette année et que le craquage a été énorme ! Inutile de vous dire que vous serez bientôt informés de nos nouvelles trouvailles. En attendant, je vous laisse, j'ai quelques lectures qui m'attendent...
Hey, that's no way to say goodbye...
C'est avec stupéfaction et une grande tristesse que nous avons appris ce matin la mort de Léonard Cohen, un artiste qui a beaucoup compté dans nos vies au Capharnaüm Éclairé. Décidément 2016 est une très mauvaise année pour la musique avec les disparitions déjà traumatisantes de David Bowie et Prince.
C'est vrai qu'on pouvait s'en douter, le génie avait 82 ans mais purée que ça fait de la peine... Quel poète ! En voila un qui méritait autant (voir plus) que Dylan d'obtenir le nobel de littérature. C'est d'ailleurs ce que je m'étais dit lors de l'annonce faite du lauréat de cette année. Ses textes avait le don de transporter l'auditeur, de le perdre parfois, pour mieux le retrouver par la suite. Je me souviendrai jusqu'à ma propre mort de la claque "Suzanne", de l'aérien et hypnotique "So long Marianne" ou encore de l'envoutant "Hallelujah".
Ses textes et sa musique reflétaient à merveille la mélancolie de l'âme humaine avec une pureté et une simplicité qui me touchaient droit au coeur et à l'âme. Et sa voix grave entre toute magnifiait mélodies et mots de ses ballades souvent noires mais tellement poignantes. Difficile de se remettre d'un tel choc. Heureusement, il nous reste son oeuvre qui elle, restera immortelle. Non, vraiment, il n'est pas temps de se dire au revoir.