dimanche 22 mai 2022

Acquisitions printanières SF et fantasy

Au fil du printemps, Nelfe et moi avons récoltés quelques nouveaux livres prometteurs lors de passages à Emmaüs ou dans des boîtes à livres de la région. Tellement de titres nous ont tenté pendant cette période que je vais être obligé de rédiger deux postes différents les concernant. J'ai décidé de vous présenter aujourd'hui les ouvrages orientés SF et fantasy, des romans prometteurs et qui vont rejoindre ma PAL. Voyez plutôt.

Acquisitions mai 2022

Ils ne sont pas beaux ? Certains répondent à des attentes que je nourrissais depuis déjà pas mal d'années, d'autres sont de pures découvertes. Je suis assez compulsif comme lecteur, je lis de tout mais je dois avouer que ces genres de l'imaginaire me procurent un plaisir bien particulier et certains titres vont frapper fort je pense. La revue en détail commence maintenant !

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- Les Artefacts du pouvoir de Maggie Furey. Cette tétralogie de fantasy sera une de mes lectures de l'été, période idéale pour se plonger dans un cycle de ce type. Je ne connaissais pas du tout l'auteure avant de tomber inopinément sur ce lot complet et les premiers avis que j'ai pu compulser sur le net m'ont convaincu de m'en porter acquéreur. Une jeune orpheline de père va voir sa vie bouleversée à l'annonce de pouvoirs qu'elle ne maîtrise pas encore. Elle va intégrer une académie de magie et devenir une puissante magicienne qui partira à la quête de quatre artefacts légendaires. Le pitch plutôt classique cache à priori un récit dense et enlevé. Tout ce que j'aime !

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- Le Nez de Cléopâtre de Robert Silverberg. Un auteur qu'on ne présente plus et auquel je ne peux jamais résister quand je croise un ouvrage de lui que je n'ai pas lu. Six nouvelles ici font la part belle au détournement de l'Histoire, des uchronies compilées dans ce volume avec des idées de base bien tripantes : l'Empire romain qui se maintient et s'élargit face aux invasions barbares, Socrate rencontrant Pizarre dans un monde parallèle, la Peste noire de 1348 qui emporte les 3/4 de l'Europe occidentale... Avec Robert Silverberg, je suis sûr de n'être jamais déçu, hâte de lire cet ouvrage !

- La Brigade de l’œil de Guillaume Guéraud. 2037, la Loi Bradbury interdit toutes les images depuis 20 ans sur le territoire américain car elles sont considérées comme nocives et peuvent rendre fou selon la propagande qui matraque la population. Une brigade spécialisée (donnant son nom au livre) traque les terroristes opposés à cette dictature. Un résumé qui fait froid dans le dos pour un roman plébiscité par beaucoup et que je vais pouvoir enfin lire après en avoir beaucoup entendu parlé, notamment lors de diverses conférences aux Utopiales.

- Chiens de guerre d'Adrian Tchaikovsky. Rex est un bon chien. C'est un biomorphe, un animal génétiquement modifié, lourdement armé et doté d'une voix synthétique créée pour distiller la peur. Rex obéit aux ordres du maître qui lui désigne les ennemis. Mais qui sont-ils réellement ? Se pourrait-il que le maître outrepasse ses droits ? Et si le maître n'était plus là ? Ça fleure bon le récit hardboiled révélateur des dérives du pouvoir et de la disparition de toute éthique dans les recherches en biotechnologie. Typiquement le genre d'ouvrage qui propose un récit prennant et source de réflexion. Miam miam !

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- L’holocauste de James Gunn. Dans une société imaginaire, les savants sont condamnés à mort car trop longtemps les peuples ont été soumis au pouvoir de la science. Ils exigent désormais leur liberté même au prix de la barbarie. Le héros était jadis un scientifique admiré, il est désormais un fugitif. Un road movie qui s'annonce sous les meilleurs hospices pour un auteur que je vais découvrir avec cet ouvrage lourd de promesses. Wait and read.

- Voici l'homme de Michael Moorcock. Là encore au auteur que j'adule et un ouvrage qui m'avait jusque là échappé. Un homme du XXème siècle remonte le temps jusqu'en l'an 28 pour chercher le Christ et assister à sa crucifixion. Il finit par rencontrer Jean-Baptiste qui semble entendre le nom de Jésus-Christ pour la première fois ! Le postulat est terrible et je pense qu'on peut compter sur Moorcock pour nous livrer un récit hors norme.

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- Tous les pièges de la terre de Clifford Simak. Encore un auteur que j'affectionne pour un recueil de nouvelles alternant SF, suspens policier et contes fantastiques que je vais découvrir. Des nounous qui élèvent leurs jeunes pousses en s'appropriant leur jeunesse comme salaire, l'alcool des extraterrestres qui révèle le malheur des autres et conduit à l'ivresse, un robot piégé par la sensibilité humaine, la publicité comme tranquillisant parfait d'une guerre inter-planétaire... autant de présentations qui m'ont fait craquer pour un livre qui lui aussi promet beaucoup. Simak va encore frapper je crois.

- Thin Air de Richard Morgan. Un one-shot de l'auteur de la trilogie littéraire Altered Carbon (dont j'ai lu le premier tome qui s'est révélé enthousiasmant). Véritable machine à tuer bourrée d'implants en tout genre, Hakan Veil est un agent de sécurité haut de gamme qui se voit confier une mission, à priori anodine, de protection. Tout va basculer avec des révélations mettant à jour un nid d'intrigues et de meurtres. Action, thriller et cyberpunk sont au menu d'un roman prometteur comme jamais, vu la patte de cet écrivain, je vais passer un bon moment.

De bien belles acquisitions qui vont alourdir encore un peu plus les rayonnages de ma PAL et qui vont faire mon bonheur dans les semaines et mois à venir. RDV ici même pour les futures chroniques qui les concerneront. Haut les cœurs lecteurs !


dimanche 24 novembre 2019

Trois mois de craquages !

Revenons aujourd'hui sur les différentes acquisitions que nous avons pu faire Nelfe et moi ces derniers mois, entre échanges dans des boîtes à livres locales, passages dans des dépôts-ventes et autres trocs et puces du secteur. Heureusement que je suis resté sage et que je n'ai pas remis les pieds à notre Emmaüs, le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd ! Pour autant, notre récolte n'est pas ridicule, jugez plutôt !

Acquisitions nov 19 ensemble

Une fois de plus, je dépasse allégremment Nelfe en terme de nouveaux titres. Au Capharnaüm Éclairé, on se partage les rôles : elle est la Raison, je suis la Tentation qu'on ne peut repousser. Le butin en tout cas vaut le détour, varié et ambitieux. Il y en a pour tout le monde et tous les genres, certains ne resteront d'ailleurs pas très longtemps dans nos PAL respectives. Allez, c'est parti pour une présentation des petits nouveaux !

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- Le Voyage de l'éléphant de José Saramago. De lui, j'ai lu et adoré Caïn qui m'avait laissé KO à l'époque par la force de son écriture et son érudition ludique. C'est donc avec un plaisir non feint que je tombais inopinément sur ce titre qui promet beaucoup avec les déambulations de Salomon, un éléphant d'Asie qui va traverser l'Europe au gré des caprices de son royal possesseur. Avec José Saramago, on peut s'attendre à beaucoup d'émotions et de sagesse. Hâte de le découvrir !

- Le Mystère de la crypte ensorcelée d'Eduardo Mendoza. Cet ouvrage sera le premier que je lis d'Edouardo Mendoza dont on m'a vanté à plusieurs reprises son don de conteur hors pair. Il est ici question d'une enquête se déroulant dans un collège religieux où des rites sanglants pourraient bien être la cause de la disparition de deux jeunes filles bien sous tous rapports (du moins en apparence...). Un policier véreux, une nonne délirante et un délinquant fou sont les protagonistes principaux d'un ouvrage présenté comme un roman policier parodique au ton impitoyable. Impossible de résister !

- Les Roses d'Atacama de Luis Sepulveda. Le genre d'auteur dont j'accueille de nouveaux titres dans ma PAL sans même regarder la quatrième de couverture. Sepulveda est un vrai ravissement pour l'amoureux des mots que je suis, sa poésie et son engagement sont un modèle pour moi et le plaisir de lire est toujours aussi puissant à chaque nouvelle lecture. Ici, il s'agit d'un recueil de nouvelles humanistes où l'auteur nous propose de découvrir des hommes de l'ombre qui à leur manière sont des héros du quotidien. Prometteur !

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- L'Enfant de l'étranger d'Alan Hollinghurst. Quelle joie de tomber sur cet ouvrage ! J'avais adoré La Piscine-bibliothèque d'Alan Hollinghurst lors de sa lecture en 2015, un livre qui combinait une écriture merveilleuse, une histoire puissante et des personnages charismatiques. Dans ce livre, l'auteur peint une fresque se déroulant sur tout le XXème siècle avec au centre de l'histoire un pacte signé entre trois jeunes gens. Ce gros pavé de 765 pages a de plus reçu le Prix du meilleur livre étranger en 2013, de quoi nourrir de riches promesses de lecture, non ?

- Le Pendule de Foucault d'Umberto Eco. On ne présente plus ce maître de la littérature italienne dont j'avais dévoré notamment Le Nom de la rose ou encore L'Ile du jour d'avant (lus avant la création du blog). Avec cet ouvrage, l'auteur nous invite à nouveau dans un thriller historique, romanesque et érudit dont il a le secret avec ici ses passionnés d'ésotérisme, ses théories du complot et une menace sourde surgie des âges. Purée, ça donne vraiment envie, ce pourrait être une de mes lectures de Noël !

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- Histoires ou Contes du temps passé de Charles Perrault. Impossible de passer à côté de cet ouvrage sans l'adopter ! Depuis ma prime enfance, je suis un grand amateur de contes, j'aimais beaucoup que l'on me raconte des histoires et Perrault fait partie des auteurs qui ont accompagné mes premiers émerveillements d'auditeur (Big up à ma Mémé de la neige trop tôt disparue). Rien de tel que de replonger dans ces histoires dans leur version originale pour réveiller les souvenirs et humer l'odeur si séduisante d'une Madeleine de Proust trop longtemps délaissée.

- Belle mère de Claude Pujade-Renaud. Prix Goncourt des lycéens en 1994, cet ouvrage m'a séduit par sa quatrième de couverture intrigante présentant deux personnes qui vont cohabiter en banlieue à la suite de leurs veuvages respectifs : une belle-mère et son beau-fils. Je m'attends à une histoire très touchante, réaliste et rude... comme la vie quoi !

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- Ad Vitam Aeternam de Thierry Jonquet. Je vais me répéter j'en ai peur, mais il faut lire Jonquet ! Je commence à avoir lu pas mal de ses ouvrage et à chaque fois c'est la claque ! J'ai donc adopté celui-ci sans réfléchir ni vraiment lire son résumé. Dans ce roman qui promet d'être très noir, il est question de vengeance et de vieux secrets enfouis qui n'attendent que d'être révélés. On peut compter sur l'auteur pour nous procurer un suspens intense et une fin tétanisante. Il ne fera pas de vieux os dans ma PAL !

- Pars vite et reviens tard de Fred Vargas. Voila une aventure du commissaire Adamsberg que je n'avais toujours pas lu. Vous parlez d'une aubaine que de tomber sur cet ouvrage de Fred Vargas dans un bac d'occasion ! Je n'ai pas hésité une seconde surtout qu'il est en version brochée et dans un état impeccable. J'ai vraiment hâte de retrouver ce héros lunaire et toute sa bande de collègues plus charismatiques les uns que les autres à la poursuite de l'auteur de mystérieux signes peints sur les portes d'un immeuble du 18ème arrondissement. Un polar qui ira sans doute au delà du genre comme à chaque fois qu'on lit cette auteure.

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- Les Anges meurent de nos blessures de Yasmina Khadra. On ne dit pas non à un Yasmina Khadra. Il est à la fois un remarquable conteur d'histoire et un formidable observateur de son temps. Dans ce roman, il met en scène le parcours d'un jeune prodige de la boxe adulé par la foule, grand amoureux devant l'Éternel et fidèle à ses principes, dépassé par son destin dans l'Algérie de l'entre deux guerre. M'est avis que cet ouvrage ne restera lui non plus pas très longtemps dans ma PAL...

- Les Fontaines du paradis d'Arthur C. Clarke. L'auteur de 2001, l'Odyssée de l'espace aime conjuguer SF, science authentique et dilemme moraux. Dans ce roman, un homme a conçu une machine révolutionnaire qui permettrait de transporter hommes et marchandises hors de l'atmosphère terrestre. Problème, sur Terre un seul endroit conviendrait pour son édification et c'est une terre sacrée protégée par des moines... Je m'attends à quelque chose de bien sombre et de poignant, il va me falloir avoir le coeur bien accroché pour cette lecture je pense.

- Matilda de Roald Dahl. Retour en enfance avec cette acquisition d'un auteur que j'ai lu et relu maintes fois étant bien plus jeune. J'ai vu le film qui a été tiré de cet ouvrage lors de sa sortie (1996), il est temps maintenant de me frotter à la matière littéraire originelle avec la lutte de cette petite fille lectrice précoce contre un environnement de beaufitude absolue. Ce sera l'occasion de replonger dans une écriture qui a bercé mon enfance. Nostalgie quand tu nous tiens !

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Enfin pour terminer, les trois acquisitions de Nelfe !

- Vertige de Franck Thilliez. Nelfe était bien contente de tomber sur cet ouvrage d'un auteur qu'elle affectionne beaucoup. L'histoire fait penser au principe de la série de films Saw avec trois hommes enfermés sans raison apparente dans un lieu inconnu, enchaînés et menacés par une mort imminente et effroyable. Nul doute que Thilliez apportera à ma douce sa dose de frissons avec ce thriller très bien côté chez ses fidèles !

- Le Jardin de bronze de Gustavo Malajovich. Ma chère et tendre ne peut résister aux appels de cette collection qui à chaque lecture lui apporte moult bienfaits. C'est la quatrième de couverture qui l'a convaincue d'adopter celui-ci avec cette histoire d'un homme perclu de douleurs et de peine après la disparition de sa petite fille. Véritable tragédie intime avec au fil des ans la perte de son mariage et de son ancienne vie, il sombre peu à peu mais finira par se confronter à une vérité bien douloureuse. Un auteur argentin qui va lui plaire j'en suis sûr !

- Erik le viking de Terry Jones (avec illustrations de Boulet). Un ouvrage qur lequel Nelfe a craqué en grande partie à cause de la présence de Boulet aux illustrations, un dessinateur qu'elle suit depuis plus de quinze ans sur son blog BD. L'histoire n'est pas mal non plus avec ce voyage exploratoire teinté de fantastique, bourré d'humour (on n'en attend pas moins d'un ex membre des Monty Python) et de références aux sagas islandaises et aux contes norvégiens. Je pense que je le lui piquerai quand elle l'aura lu (ou même avant d'ailleurs...).

De très belles pioches donc que ces ouvrages rencontrés aux hasards et que le destin a mis sur nos pas. On a abandonné depuis longtemps l'idée de domestiquer nos PAL car même en se limitant, on trouve toujours de belles affaires. Le pire est à venir avec laLlittle K à venir à qui nous allons inoculer le virus de la lecture... Ce sera une troisième PAL à gérer... mais ce sera une autre histoire. En attendant ce défi hors du commun - sic -, comptez sur nous pour vous faire (re)découvrir les titres présentés aujourd'hui à travers nos futurs articles.

vendredi 7 avril 2017

"Zombie Island" de David Wellington

Zombie IslandL'histoire : A la suite d'une catastrophe mondiale les pays les plus développés sont envahis par des hordes de zombies cannibales. Seules quelques enclaves subsistent, en Somalie notamment. A la recherche d'un remède au virus, un groupe d'adolescentes surarmées, menées par un vétéran, se rend à New York. Tous se croient préparés au pire. Mais dans l'île de Manhattan en ruine, ils vont bientôt découvrir que la non-mort est loin d'être le destin le plus terrifiant...

La critique Nelfesque : Je me suis lancée dans "Zombie Island" comme dans une lecture divertissement. Je n'attendais rien de phénoménal ni dans le style ni dans l'histoire (et il n'y a rien de phénoménal), je ne cherchais pas non plus un roman qui révolutionne le genre (ce qui n'est pas non plus le cas) mais j'avais une furieuse envie de zombie et de déconner un peu (oui parce que moi, quand j'ai envie de me marrer, je regarde un bon film d'horreur ou je lis une histoire d'épouvante (cherchez pas, c'est inexplicable)).

"Zombie Island" est le premier volume d'une trilogie de David Wellington, "Zombie Story". Le monsieur a aussi à son actif une pentalogie sur les vampires, "Vampire Story" (côté titres, l'auteur fait dans l'originalité), mais je dois avouer que les vampires c'est nettement moins mon truc (ou alors les classiques).

Les zombies envahissent le monde et les survivants sont à la recherche non seulement d'un endroit safe pour tenter de survivre relativement tranquillement mais aussi de médicaments et plus précisément ici d'un traitement contre le sida. La trithérapie en période de paix, c'est déjà pas évident mais quand en plus on ne peut pas mettre le nez dehors sans être acculés d'êtres dévoreurs de chair humaine, c'est encore plus compliqué.

On suit ici donc plus précisément un groupe de personnes venant de Somalie à bord d'un bateau et souhaitant accoster à New-York. Composée de Dekalb et d'un groupe d'adolescentes armées jusqu'au dent et entraînées au combat, cette bande  n'a qu'une idée en tête : ramener son traitement à la big boss restée au pays. Quitte à perdre quelques éléments en chemin, quitte à mourir elles-même. Dekalb est un petit plus pragmatique et préférerait éviter de se faire croquer en route...

Parallèlement, nous faisons la connaissance de Gary, un personnage qui clairement sauve le roman. Si il n'était pas là, l'histoire serait assez banale. En voyant ses semblables humains se faire dévorer les uns après les autres, Gary ne se résigne pas. Si il doit devenir zombie, chose qui parait inéluctable, il le deviendra par ses propres moyens et non pas en servant de casse-croûte à un être au QI d'huitre. Médecin dans la vie, il va trouver un moyen de devenir zombie sans entacher ses qualités mentales. Comprenez qu'il veut bien pourrir sur pied mais pas perdre sa tête ! Cette action va faire de lui une sorte de zombie évolué qui va avoir un pouvoir unique sur ses nouveaux amis peu adeptes du déo.

Tous ces personnages vont bien sûr se rencontrer et une nouvelle intrigue à base de Maître du Monde et de Super Zombie Surpuissant va prendre le pas. Bon, disons le clairement, c'est un peu beaucoup WTF mais c'est fun, l'écriture est fluide et on passe un bon moment (si tant est que l'on ne soit pas rebuté à l'évocation du sang ou de scènes d'antropophagie (ben oui, ils sont pas très vegan ces zombies)). L'histoire est prenante, le personnage de Gary bien que complètement cramé de la tête est attachant et nous ferait presque oublier l'écriture parfois très limite de David Wellington. Ce n'est pas de la grande littérature encore une fois et mieux vaut ne pas être très regardant de ce côté là.

Vous l'aurez compris, "Zombie Island" n'est pas LE roman zombiesque à lire absolument mais pour une chouette récré, il fait bien le taf. Reste à voir si le second volume "Zombie Nation" continue dans cette veine...

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mercredi 17 août 2016

"Les Sang des Elfes" et "Le Temps du mépris" d'Andrzej Sapkowski

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L'histoire : Le royaume de Cintra a été entièrement détruit. Seule la petite princesse Ciri a survécu. Alors qu'elle tente de fuir la capitale, elle croise le chemin de Geralt de Riv. Pressentant chez l'enfant des dons exceptionnels, il la conduit à Kaer Morhen, l'antre des sorceleurs. Initiée aux arts magiques, Ciri y révèle bien vite sa véritable nature et l'ampleur de ses pouvoirs. Mais la princesse est en danger. Un mystérieux sorcier est à sa recherche. Il est prêt à tout pour s'emparer d'elle et n'hésitera pas à menacer les amis du sorceleur pour arriver à ses fins...

La critique de Mr K : Lecture aujourd'hui d'un beau cadeau d'anniversaire de Miss C qui ne me voyant pas poursuivre la lecture du cycle de Sapkowski entamé avec deux préquelles, a accéléré le mouvement en m'offrant ces deux volumes qui constituent l'enclenchement de l'histoire principale (il m'en reste encore trois à lire et croyez-moi, je vais presser le pas). J'ai profité de notre séjour en terre pétrocorienne pour m'envoyer les deux volumes de suite. Rien à dire, Sapkowski est toujours aussi efficace !

Comme je vous l'avais écrit lors de ma précédente chronique de la saga, la jeune Ciri a été recueillie par le sorceleur Geralt de Riv suite à la destruction du royaume de ses parents par la puissante armée nilfgaardienne. Traumatisée par les événements, elle trouve auprès de son tuteur réconfort et encouragement. Car Ciri n'est pas comme toutes les gamines de son âge, elle a un don qu'elle va devoir apprendre à maîtriser auprès des magiciens. Mais en attendant, elle s'entraîne comme une future sorceleuse, chose qui ne s'est jamais vu auparavant, cette caste étant exclusivement masculine. Mais les ennuis la rattrape vite, Geralt et ses amis vont tout faire pour empêcher leurs ennemis de s'emparer de la jeune fille.

J'avais insisté sur le caractère howardien de l'écriture de Sapkowski. Je nuancerai mes propos aujourd'hui car loin de se cantonner à l'action pure, le polonais instaure un climax prenant et nous convie à un voyage immersif au possible, proposant un monde de fantasy solide et complet à défaut d'être original. En même temps, le genre est tellement codifié que c'est difficile de s'en affranchir sans que l'on crie à la trahison ! Du coup, on en apprend beaucoup plus sur l'organisation des royaumes en présence, sur les mœurs des uns et des autres (super scène introductive avec un barde toujours autant en verve) et les rapports sociaux qui en découlent. Le monde est sous tension et cela se ressent dès le départ, l'opposition est forte entre humains et non-humains, et Nilfgaard semble entretenir lasorceleur4 flamme du conflit. Cela donne lieu à de purs moments de vie quotidienne bien croqués comme une belle engueulade en plein marché du matin, les atermoiements de brigands en fuite, les manigances et tractations des puissants, les soirées à l'auberge (un classique en fantasy !) et tout plein de moments qui cumulés densifient la structure de l'histoire et donne vie à un monde nouveau.

Et quel monde ! Enfin Sapkowski se fend de longues pages descriptives qui apportent un regard complexe sur un monde haut en couleurs. On voyage beaucoup et l'on côtoie puissants et pendards. Je me souviendrais longtemps d'une traversée du désert éprouvante pour une jeune initiée, de l'aura mystérieuse qui entoure l'antre des sorceleurs, de la majesté de l'île des magiciens, des forêts impénétrables où vivent dryades et elfes renégats. On s'enfonce avec un plaisir renouvelé dans les lieux les plus incertains et les plus magiques sur les pas des héros qui ont fort à faire et ne sont pas au bout de leurs peines. On en apprend aussi beaucoup plus sur les croyances, les rituels et us des peuples en présence, cela donne une consistance nouvelle aux personnages déjà croisés et élargit les perspectives déjà impressionnantes. On se dit que tout peut encore arriver.

Comme dit précédemment, on retrouve la plume pleine de verve de Sapkowski qui excelle encore et toujours dans la gestion des dialogues et les phases d'action. On ne s'ennuie pas une seconde tant le rythme est soutenu, les péripéties nombreuses et les personnages charismatiques. L'histoire virevolte littéralement entre bastons bien senties, duels magiques incroyables et complots sous-jacents. On en redemande tant on est plongé dans l'histoire, l'envie nous prenant de rejoindre Geralt pour aider Ciri qui décidément possède un charme juvénile certain et un caractère fougueux des plus séduisants.

Cette saga continue sous de bons auspices et j'ai déjà hâte de lire la suite. À lire absolument si vous aimez le genre, on est face à un incontournable.

Egalement lus et chroniqués de la saga au Capharnaüm éclairé:
- Le Dernier voeu
- L'Épée de providence

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mercredi 4 mai 2016

"La Cinquième sorcière" de Graham Masterton

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L'histoire : Los Angeles est plongé dans une vague de terreur. Une alliance de criminels s'est emparée de la ville. Tous ceux qui s'y opposent connaissent un destin épouvantable dont les causes ne sont pas humaines : accidents étranges, maladies soudaines, morts inexplicables et horribles... Dans ces conditions, nul ne tient tête aux barons du crime, qu'accompagnent quatre femmes mystérieuses, des figures fantomatiques aux pouvoirs démentiels. Seul à s'opposer au cartel maudit, le détective Dan Fisher a rendez-vous, au cœur du cauchemar, avec la cinquième sorcière!

La critique de Mr K : Retour vers un auteur que j'affectionne beaucoup dans le genre récit horrifique: Graham Masterton. Je vous l'accorde c'est rarement de la grande littérature, ça flirte souvent avec le grand guignol mais ça a l'avantage de se lire vite, de procurer un plaisir coupable immédiat et durable et finalement ça remplit pleinement son office en matière de frisson et d'évasion. Cette Cinquième sorcière n'échappe pas à la règle, je l'ai lu en deux jours sans réellement avoir eu envie de relâcher l'ouvrage avant d'avoir eu le fin mot de l'histoire.

Dan Fisher est détective à la criminelle de Los Angeles. Endeuillé par la mort accidentelle de Gayle, sa douce fiancée dont la responsabilité du trépas lui incombe pleinement, il noie son chagrin dans le boulot. Et il va en avoir, les trois principaux caïd de la ville se sont adjoints les services de quatre sorcières aux pouvoirs démentiels. Ils sèment la mort et la désolation dans les rangs de la police et les autorités ne savent plus quoi faire si ce n'est céder aux caprices des nouveaux maîtres de la ville. C'est plus que ne peut en supporter notre fringant héros, qui avec l'aide de son fidèle coéquipier Ernie et de sa charmante voisine adepte d'ésotérisme, va partir en croisade pour remettre de l'ordre dans tout ce chaos ambiant. Problème: il est seul contre tous et ne peut même plus se fier à ses sens. Ça promet d'être coton!

Disons-le tout de go, le récit se lit d'une traite et sans réelle difficulté. La trame est fléchée du début à la fin, d'ailleurs aucune réelle grande surprise ne vient émailler les faits décrits, surtout si vous êtes un vieux briscard du genre. Les méchants sont ici très très méchants (et même plus encore!) et les preux le sont aussi vraiment. Manichéisme quand tu nous tiens! En même temps, je vous avais prévenu dès le début, on est dans de la pure série B des familles. Certes, on ne nage pas dans l'originalité mais l'ensemble est efficace et assez dense en terme de contenu. Il s'en passe des vertes et des pas mûres et croyez-moi, il faut avoir le cœur bien accroché par moment tant les passages gores pullulent et sont très réussis.

Les sorcières sont ici bien éloignées des guérisseuses montrées du doigt dans notre bon vieux Moyen-âge obscurantiste. Les diablesses communiquent avec les Démons, Lucifer lui-même et aiment par dessus tout le pouvoir. Elles ne lésinent donc pas sur les moyens pour asseoir leur domination en compagnie de leurs compagnons malfrats. Vous assisterez à de furieuses scènes de massacre (la Police de Los Angelès recrute si ça vous intéresse!), à l'extraction d'animaux parasites de personnes totalement hagardes (crapauds, asticots, mouches i tutti quanti), la convocation de démons furieux se livrant à des orgies de sacrifices, au contrôle des esprits et des corps… le tout dans une furia de cruauté et de violence dont Masterton a le secret. On flirte souvent avec la limite du crédible mais personnellement j'adhère comme quand je regarde un bon film sanguinolent à la Peter Jackson ou le Sam Raimi des débuts.

Les personnages se débrouillent comme ils peuvent et pendant les 2/3 du livre, on se demande bien comment ils vont s'en sortir face à une adversité implacable qui ne semble posséder aucune faiblesse réelle. Une éclaircie se fera jour cependant et dans un dénouement assez rapide (trop, diront les mauvaises langues), le monde finira pas être sauvé… mais de quelle manière! Malgré le côté caricatural qui ressort du trio de forces positives, il se dégage une belle énergie (celle du désespoir) de ces personnages vifs qui tentent bon gré mal gré de renverser la vapeur. J'ai tout particulièrement apprécié Annie et son chat, voisins étranges d'un Dan Fisher profondément rationnaliste qui par la force des choses va devoir remettre en question ce en quoi il croit depuis toujours. Le récit avance sereinement vers une fin attendue mais cependant salutaire. J'ai refermé le livre le sourire aux lèvres avec la sensation d'avoir passé un bon moment, sans prise de tête et en total décrochage avec la réalité. C'est déjà pas mal, non?

Egalement lus et chroniqués de Masterton au Capharnaüm éclairé :
Le Portrait du mal
Magie des neiges
- Apparition

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mardi 24 novembre 2015

Mr K récidive !

Back dans les bacs contact! Non, NTM ne m'a pas poussé à craquer, c'est venu naturellement au détour d'un après-midi shopping avec ma chère et tendre. Innocemment (et je vous prie de me croire!), nous avons pénétré dans une enseigne de seconde main connue dans notre secteur et... catastrophe! 

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Voila le résultat! OK, je suis un indécrottable addict aux livres. Je ne peux résister à des titres qui me tendent leurs petites pages implorantes... Je les entends encore pénétrer dans mon esprit me glissant des suppliques du genre: Adopte-nous, adopte-nous, Mr K! Comme tout toxico en effet, j'entends des voix qui m'intiment de réaliser des achats compulsifs mus par un besoin irrépressible de possession et de défonce. Ben oui, chacun sa came! Moi je me nourris de mots et d'histoires. Pas mal comme paradis artificiels, non? C'est en plus, peu coûteux et enrichissant. Je suis pardonné? 

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On commence doucement avec deux ouvrages appartenant à la sphère policier / polar / roman noir de ma PAL:

- Les Sept églises de Milos Urban. Un roman tout droit venu de Tchéquie où il est question d'un passé longtemps enfoui qui ressurgit. Le jeune héros est amateur d'Histoire médiévale, ça m'a de suite parlé. Wait and see!

- Retour de bâton de A. B. Guthrie Jr. Avec l'âge, mon goût pour la Série noire Gallimard ne fait que grandir, et cette histoire de victime expiatoire (à la Gabriel Garcia Marquez) que tout le monde veut supprimer m'a l'air bien sombre et bien glauque. Et hop! Il va rejoindre ses petits frères dans ma PAL!

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Poursuivons avec la partie SF / fantasy / fantastique qui cette fois-ci s'enrichit d'une tétralogie (pour les vacances d'hiver?) et deux titres one-shot!

- Cycle de Pendragon de Stephen Lawhead (4 volumes donc!). Impossible de dire non aux légendes arthuriennes, j'en suis un fan inconditionnel depuis que je sais lire. À priori ici, on s'éloigne des versions traditionnelles avec une vision fantasy pas piquée des vers avec notamment un lien avec le mythe de l'Atlantide! WTF?! Je fonce, je plonge! On verra bien en remontant! 

- La Geste du sixième royaume d'Adrien Tomas. Un livre marquant en terme de fantasy selon des critiques littéraires établis et des amis de la blogosphère. Je tente le coup surtout que l'histoire lorgne vers du Fetjaine et du G. R. R. Martin. À moi les luttes pour le pouvoir, la baston et la protection de la Nature! Tout pour plaire quoi! 

- La Cinquième sorcière de Graham Masterton. Les éditions Bragelonne ont toujours aussi mauvais goût en terme d'esthétique de leurs couvertures mais je vais passer outre avec cet ouvrage de Masterton, un de mes auteurs préférés dans le domaine de l'épouvante-horreur (simple, efficace et détente neurone assuré!). Sous fond d'apocalypse, un homme mène une enquête ardue qui le confrontera à une sorcière retorse... Ouh la la, ça promet!

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Voila, le gros morceau qui va rejoindre la partie littérature généraliste entre contemporain et classique (en gros c'est un bazar sans nom!).

- Scènes de la vie carcérale de Aïssa Lacheb. Sans doute pas un ouvrage qui respire la joie de vivre mais à priori un livre bouleversant et tragique sur l'univers de la prison. Sans doute bien loin des lieux communs qu'on nous ressert régulièrement dans la boîte à connerie (comprendre la télé) et les fictions US. Il fera partie de mes prochaines lectures!

- Quiz Show de Kim Young-Ha. Tout droit venu de Corée, ce livre explore le monde implacable et fascinant des mondes virtuels dans lesquels s'enferment certaines âmes esseulées. Je m'attends à un bouleversement des frontières entre le réel et le virtuel chez le héros et une belle évocation de la solitude moderne qui nous habite de plus en plus en parallèle au développement des réseaux sociaux en tout genre. Bien hâte de tâter de ce roman!

- jPod de Douglas Coupland. Présenté comme une plongée impitoyable dans le monde des geeks loin des clichés sympathiques qui circulent sur cette tribu en plein essor (ce qui rapporte gros d'ailleurs...), le livre se distingue par une forme étonnante par moment. J'en reparlerai plus en détail en 2016!

- Blog de Jean-Philippe Blondel. Ouvrage jeunesse traitant des rapports parents / enfants, de la filiation et de l'écriture intime, rien que le titre m'a attiré. Ben oui, je suis blogueur après tout! Ce titre a bonne presse, je me devais de vérifier cela... On se trouve les excuses que l'on peut!

- Grâce et dénuement d'Alice Ferney. Plongée dans le monde des gitans avec cette histoire d'une passionnée de lecture qui va tenter de partager sa passion avec les enfants de ce peuple voyageur. Première approche, méfiance, découverte et une réelle humanité semblent se dégager d'une histoire classique qui je l'espère m'ouvrira les portes d'une communauté méconnue en dehors des faits divers nourrissant la haine et les propos réactionnaires. Ras le bol des clichés!

- Nouvelles histoires extraordinaires d'Alain Decaux. C'est l'historien vulgarisateur qui m'a fait aimer l'Histoire et m'a guidé dans ma prime jeunesse à travers des ouvrages pédagogiques et distrayants. J'avais bien envie de replonger dans le passé, une sorte de bain de jouvence, une Madeleine de Proust... Hâte d'y être!

- La Malédiction d'Edgar de Marc Dugain. J'avais adoré La Chambre des officiers notamment pour le style épuré et suintant d'émotion de l'auteur. Désormais, quand l'occasion se présente, je ne passe plus à côté d'un ouvrage de Dugain et puis le mystère Hoover est diablement fascinant! Qui lira, verra!

- Un Hiver chez les Tchouktches d'Adolf Erik Nordenskjöld, Japon interdit de Théodore Duret, Dans les sables de Taklamakan de Sven Hedin et Les Naufragés de l'aventure de Guillaume Lesquin. Il s'agit de quatre courts récits d'exploration dans des contrées lointaines auprès de peuplades oubliées et reculées. Grand amateur de ce type d'ouvrage, l'occasion fait le larron. Nous verrons bien ce que cela donne!

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Et ultime touche de ce craquage éhonté, une BD!

- Violent Cases de Neil Gaiman et Dave McKean. Je ne connais rien à l'histoire ni aux thématiques abordées mais quel bel ouvrage! Les dessins sont magnifiques et avec Gaiman au scénario, je ne pense pas que je serai déçu. À vérifier au plus vite!

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Voila... Tout est dit. Ma PAL est en perdition, les espérances de la baisser évanouies pour longtemps mais en contre-partie un beau choix s'offre à moi pour mes futures lectures. Ne reste plus qu'à les prioriser, les effectuer et vous transmettre mes impressions sur ces futurs voyages en terres oniriques et littéraires. Décidément cette addiction a du bon! 

dimanche 14 juillet 2013

"Faërie" de Raymond E. Feist

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L'histoire: La maison Kessler était perdue dans les bois... Une ferme splendide et pleine de recoins, où Phil et Gloria pensaient trouver le calme, loin de la ville et de l'agitation. Mais ce que trouvent leurs trois enfants est bien différent: d'étranges histoires de clairières hantées, de lueurs qui dansent dans la forêt et de trésors enfouis...

Tout un monde secret, enchanté par l'ancienne magie celtique et habité par de mystérieuses présences. S'agit-il des fées et du vieux peuples des légendes? Ou d'êtres plus dangereux, animés de désirs inquiétants?...

Bientôt, ce qui avait la couleur du rêve se change en un terrifiant cauchemar. Des puissances oubliées se sont réveillées et convoitent les enfants. Pire encore: leurs âmes.

La critique de Mr K: Une lecture bien agaçante aujourd'hui avec Faërie de Feist. Pour ceux qui nous lisent régulièrement, il n'a pas dû vous échapper que cet auteur nous avait bien charmé avec son premier cycle de Krondor. Nelfe me l'avait fait découvrir et j'avais apprécié la plume et la maîtrise scénaristique dont faisait montre sieur Feist. C'est donc plutôt optimiste et même disons-le avec impatience que je me plongeai dans la lecture du présent volume. Au final, une belle déception malgré de bons moments. Le pitch pourtant était accrocheur à souhait et dès que j'avais lu la quatrième de couverture, je pensais que ce livre était fait pour moi...

Une famille déménage dans une vieille maison cossue bordée par la forêt. Dès le début on le sait, il y a quelque chose de pas clair, quelque chose de malveillant qui rode. Mais voilà, Feist s'embourbe très vite dans la description des liens familiaux qui unissent les membres de cette famille recomposée. Sortez les violons et la guimauve, on se retrouve dans une ambiance mormone à souhait où les bons sentiments s'enfilent comme des perles entre niaiseries et fadeur. A part les deux jumeaux garnements, tous les autres personnages humains sont à vomir tant ils sont conventionnels et leurs réactions prévisibles. On s'ennuie, on rit involontairement puis franchement, en citant des passages bien ringards à ma blogueuse de coeur! Pffffou! Je vous assure que la finesse des personnages est digne d'un parpaing-plein de construction période seventies!

Par la suite, la menace se précise un peu plus tous les trois chapitres et insinue un peu de doute dans cette famille ricaine bien sous tout rapport. Mais les touches sont vraiment légères et peu développées dans les trois quart du roman. Il faut donc s'accrocher! Heureusement, la dernière partie est bien plus enlevée, bascule dans le fantastique et la fantasy avec une maestria d'écriture qui fait penser aux meilleurs passages de l'auteur de Krondor. Une instabilité émotionnelle s'installe enfin et le lecteur se sent impliqué. Le final n'est pas des plus original mais n'est pas décevant. Ce n'est pas plus mal, vu l'abnégation que j'ai mis en oeuvre pour survivre à la morale bien pensante qui pèse tellement sur ce livre.

Le style de l'auteur reste égal à lui de même entre accessibilité et exigence descriptive (ça se lit vite et bien) avec des passages tout bonnement stupéfiants comme le charme érotique dont est victime la fille ainée ou l'exploration finale que doivent entreprendre les deux jeunes fils de la famille. Cependant, je ne peux m'empêcher de penser qu'on pouvait supprimer une bonne moitié du livre tant des passages entiers font remplissage et alourdissent inutilement l'ensemble. Au final mon admiration pour Feist en a pris un coup et je ne pense pas le relire de sitôt. Dommage...

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dimanche 15 mai 2011

"Lord of the ringards" d'Henry N. Beard et Douglas C. Kenney

livres_lord_of_the_ringardsL'histoire: Une quête, une guerre, un anneau dont même Wagner ne veut plus entendre parler, un roi sans royaume, un petit héros poilu nommé Fripon prêt – enfin, peut-être un peu forcé par le magicien Grandpaf – à s'embarquer dans une mission unique afin de sauver les Paires du Milieu de l'asservissement par le maléfique Salkon... Tels sont les premiers éléments du plus déjanté de tous les voyages en fantasy qu'aucun être ait jamais entrepris.

La critique de Mr K: Fruit d'un troc, j'ai lu ce volume en quelques heures. Grand amateur du Seigneur des anneaux de Tolkien (une de mes premières lectures), je me suis gondolé pendant toute ma lecture tant Lord of the ringards a été écrit par des amoureux peu révérencieux de l'œuvre originelle. On retrouve la trame générale mais totalement travestie par l'esprit potache des deux auteurs. Ainsi, au début du livre, on retrouve la fameuse carte du monde de La Terre du Milieu qui devient Les Paires du Milieu (sic)... apparaissent ainsi des nomenclatures délirantes comme les régions de Mordom, Tournéobar, Constip (très classe!), Rotan, Les Monts Kiskool, Le Pays des crétins qui marchent à genoux, Les Monts Crémeux... J'en passe tellement il y en a.

Fini les hobbits qui sont remplacés par les Grossbits aussi morfales que les goélands bretons, adeptes des plaisirs simples et salissants (bouffe, bière, vomi, etc...). Gandalf devient Grandpaf magicien raté qui fait apparaître lapins et carrés d'as dans ses manches, Grand-Pas alias Aragorn devient Glande-Pas, héritier du trône aussi maladroit que débile, Sauron devient Salkon, les Nazgûls deviennent les Nazbroks, Gollum se mute en Golmon etc... On est dans le pastiche pur jus tendance Melbrooks et sa "Folle histoire de l'espace". Sûr, c'est pas finaud mais ça fonctionne et on rigole sans discontinuer.

Petit exemple, voici la transposition rigolote correspondant à la révélation faite à Frodon par Gandalf concernant le danger que coure le monde:
[...] La peur envahira bientôt nos terres, sous l'impulsion du terrible Salkon.
- Salkon! S'écria Fripon. Mais il est mort.
- Ne crois pas tout ce que racontent les hérauts, dit gravement Grandpaf. On pensait que Salkon avait été définitivement détruit lors de la bataille de Thamponjex, mais il semblerait qu'on ait pris nos désirs pour des réalités. En fait, lui et ses Neuf Nazbroks se sont échappés, astucieusement déguisés en danseurs acrobatiques gitans. Fuyant par les marais de Golio, ils ont poussé jusqu'à la périphérie du Mordom, où le prix des terrains a chuté comme un faucon paraplégique. Depuis, c'est là qu'ils reconstituent leurs forces.

C'est du même acabit sur plus de 200 pages. Contrairement à ce que j'ai pu lire sur certains compte-rendus de lecture ce n'est pas trop court. Je pense qu'on pourrait se lasser de tout cet étalage délirant. Le format et la longueur sont parfaits pour ce genre de littérature (comment ne pas penser au génial Terry Pratchett voir ici et ). Au détour de quelques pages, on croise même Alice et le lapin blanc, Boucle d'or, le cousin Machin, le père Noël et beaucoup d'autres. Vous saliverez devant des Grouïk-Grouïk Burgers, des Ouah-Ouah Deluxe, les cotelettes de veau panées et commanderez des Orca-Cola. Un ersatz de Tom Bombadillon vous proposera des acides, un agent de péage demandera son dû aux pires créatures de cauchemar, une elfe vierge essaiera de dérober votre anneau en jouant de ses charmes, vous prierez Groupama la déesse elfique des Prêts à Court Terme, vous lirez Les dragons et basilics pour les nuls... tout ici est prétexte à parodies et blagues. Un grand moment de n'importe quoi en quelque sorte!

Bien que profondément ridicule, l'aventure de Fripon et de sa compagnie ne manque pas de panache. On ne compte plus les rebondissements abracadabrantesques, l'écriture très agréable et imagée sert à merveille le genre tout en lui donnant ses lettres de noblesse (le pastiche est généralement sous-estimé). Une bien bonne et rustique lecture qui a détendu les zygomatiques de l'adepte de Tolkien que je suis. Loin d'être du domaine du blasphème (je pense aux fans-intégristes de Tolkien -si si ça existe!-), j'y ai vu une sorte d'hommage bien déjanté! Et puis, contrairement à Peter Jackson dans sa bonne adaptation cinématographique, les auteurs n'ont pas oublié Tom Bombadillon le transformant ici en baba cool des bois (j'en avais rêvé, ils l'ont fait!). Une lecture que je conseille très fortement tant on passe un bon moment au milieu de tous ces zouaves.

Je ne résiste pas à vous livrer un dernier extrait correspondant à l'ouverture des portes noires du Mordor (ici Mordom):
Des drapeaux noirs furent hissés sur les tours noires, et la porte s'ouvrit comme une paire de mâchoires en colère. Elle se mit à dégueuler ses renvois maléfiques. En sortit une armée comme on n'en avait jamais vu.. Des portes surgissaient cent mille Porks enragés qui faisaient tournoyer des chaînes de vélo et des crics, suivis de divisions dégoulinantes de mutants aux yeux exorbités, de zombies débiles, et de loups-garous mal lunés. A leurs côtés marchaient huit vingtaines de griffons fortement armés, trois mille momies marchant au pas de l'oie, et une colonne d'abominables yétis montés sur des motoneiges. Sur leurs flancs martelaient six compagnies de goules écumantes, quatre-vingts vampires desséchés munis de cravates blanches, et le Fantôme de l'Opéra. Au-dessus, le ciel était noir des formes noires de pélicans malveillants, de mouches domestiques de la taille de deux garages, et d'un Golgoth. Un flot d'ennemis aux formes et descriptions diverses coulait encore par le portail, y compris un diplodocus à six pattes, le Monstre du Loch Ness, King Kong, Godzilla, l'Etrange Créature du Lac Noir, le monstre aux 1 000 000 yeux, le Cerveau de la Planète Arous, trois espèces différentes d'insectes géantes, la Chose, Ca, la Femme de Cinquante Pieds et les Profanateurs de Sépultures. Le grand tumulte de leur charge aurait pu réveiller les morts s'ils n'avaient pas déjà formé l'arrière-garde.

Un must, je vous le dis!

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samedi 3 octobre 2009

"Le club des petites filles mortes" Gudule

gudule1L'histoire:

Oyez, bonnes gens, le club des petites filles mortes ouvre ses portes. Au menu: sang frais, froissons, peurs bleues et nuits blanches à gogo. Avis aux amateurs!

Car ces gamines, elles en ont, de belles et terribles choses à vous raconter... Des contes modernes, effrayants et bouleversants, où elles se vengent des adultes avec une cruelle innocence. Avec un humour qui arrache le sourire et un style incisif unique en son genre, teinté de poésie et d'émotion.

Bienvenue dans l'horreur des contes de fées qui ont mal tourné, au pays des enfances brisées dont les rescapées sont d'autant plus attachantes qu'elles peuvent devenir très, très méchantes...

La critique de Mr K:

Génial, tout bonnement génial. J'ai littéralement dévoré ce recueil d'une  des plus grandes auteurs françaises dont le style unique m'a littéralement envouté et dont les histoires m'ont chamboulé quitte à provoquer le dégoût, l'appréhension voir une grande tristesse. C'est un voyage au bout de l'enfer humain qui nous est proposé à travers toute une série de nouvelles à la fois noires et poétiques, du réalisme pur et dur à l'anticipation la plus orwellienne. Ce qui est sûr c'est que ce n'est pas de tout repos et qu'on en ressort changé.

Étrange de la part d'un auteur spécialisée à la base dans les livres jeunesse! Mais finalement, elle les connaît gudule2bien nos marmots c'est ce qui rend si juste et précis ces différents portraits de jeunes filles cabossées par la vie et parfois la mort. D'origine belge, c’est en 1987 que Gudule publie ses premiers livres pour enfants aux éditions Syros. Depuis, elle n’a cessé d’écrire des romans pour la jeunesse. Gudule est également auteur de scénarios pour la bande dessinée. Gudule nous entraîne dans des mondes et des atmosphères étranges où l'imaginaire est roi. Une pointe d'humour vient compléter ces histoires où monstres et sorcières se disputent le premier rôle. Elle a reçu de très nombreux prix de littérature. En tout, Gudule a publié plus de 200 romans, pour la jeunesse mais aussi pour les adultes. Les 8 romans compilés dans ce volume ont été publiés en majorité au Fleuve noir (sauf Dancing Lolita qui est un inédit), dans la défunte collection "Frayeur" dirigée par Jean Rollin (le pape du cinéma bis français).

Le recueil commence avec l'inédit "Dancing Lolita" oeuvre d'anticipation qui nous présente une société futuriste où l'apparence fait loi et relègue la morale aux oubliettes. L'héroïne se retrouve plongé au milieu de tout cela et son innocence va en pâtir. Premier contact avec l'auteur, un vrai choc! S'ensuit, "Entre chien et louve" magnifique de cruauté et de perversité où un homme réincarné en chien reçoit les confessions de sa veuve qui lui raconte sa vie passée sauf que sa version est toute différente de ses souvenirs. À la limite du soutenable par moment tant le pauvre hère se prend des vérités en pleine face sans pouvoir réagir (c'est un chien!), la chute finale est maline. Puis vient le petit roman "Gargouille" qui s'avère un peu plus léger que les autres.Le récit est bien mené mais sans réelle surprise et la fin s'apparente plus à de la caricature qu'à autre chose, restes des personnages attachants et des détails gores plutôt bien sentis!  Ensuite vient un des deux chefs-d'oeuvre de cette compilation "La petite fille aux araignées" merveille d'écriture où le personnage de Miquette (petite fille internée dans un asile suite à un drame atroce) est  attachant à souhait. On touche au sublime, le coeur retourné par un tel destin. Attention auteur dangereux! Et nous ne sommes qu'à la moitié du livre à ce moment là!

L'histoire suivante s'intitule "Mon âme est une porcherie" l'héroïne narratrice est au début de l'histoire une petite fille laide (avilie voir martyrisée par sa famille et son amant) qui n'a qu'un seul amour et confident un cochon en peluche gagné à la loterie. La langue est très familière et nous plonge dans la misère sociale la plus totale. Je dois avouer que cette histoire m'a choqué en tant qu'homme, ce récit étant d'une rare perversité. Aaah ces "écrivaines", sur ce coup Gudule bat Despentes par KO! Reste une plongée dans l'enfer de la folie et la dépendance unique en son genre, âmes sensibles s'abstenir! "Petite chanson de la pénombre" est raconté par le fantôme d'une petite fille sauvagement assassinée une nuit lors d'une fête de village, elle ne communique qu'avec une petite fille venue s'installer 50 ans après près du lieu du drame. Là encore, une merveille d'écriture et une fin totalement thrash! Rien que d'y repenser, j'en ai encore les poils du cou qui se hérissent. Gudule s'avère autant poétique que machiavélique! Pour moi, cette histoire fait partie du trio de tête avec "La Baby-sitter" où quand l'auteur belge revisite les contes de fée à sa manière. Un cadre idyllique isolé dans la montagne, deux jumeaux dans les 8 ans gardés par une baby-sitter. Cette dernière est une spécialiste de la narration des contes et tout se passe pour le mieux jusqu'à qu'un grain de sable vienne tout chambouler... Là encore, Gudule nous entraîne sur des chemins qui ont l'air balisés juste pour le plaisir de mieux nous perdre en chemin (un peu à la manière du père du petit Poucet!). La fin est terrible, implacable et furieusement réaliste. Le must du must de ce volume! Le dernier roman présenté dans ce livre est "Repas éternel" qui est une oeuvre d'anticipation. Pas vraiment de petite fille dans celui-ci, plus une jeune femme plongée dans une France futuriste plongée dans le totalitarisme. cette histoire semble avoir été inspiré par un classique de SF qu'est "Soleil vert". En vrac; vous y retrouverez de l'anthropophagie, de la discrimination, des privilégiés arrogants et ventripotents. Seul texte atteint de manichéisme, il est le seul que j'ai vraiment eu du mal  à avaler. Trop gore, trop court, finalement peu crédible. Enfin... ça se lit tout de même!

Voilà, c'est le temps de laisser le mot de la fin. Une expérience unique éprouvante mais enrichissante. Des personnages hors normes dans des cadres tout aussi réalistes que marqués par des évenements tragiques. Un bijou d'humour noir mais aussi de tragédie, c'est tout cela en même temps que cette oeuvre qui aura pour toujours une place particulière dans mon coeur de lecteur. À lire absolument!

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