Nos Utopiales 2016
Du 29 octobre au 3 novembre dernier, se tenait à Nantes, notre festival de Science-fiction préféré : les Utopiales ! C'est maintenant une habitude depuis plusieurs années, nous ne ratons aucune édition. Et cette année, petite nouveauté, nous avons décidé de ne pas nous contenter d'une seule journée mais de doubler la mise en étant présents à la Cité des Congrés de Nantes sur 2 jours. Le thème 2016 était "Machine(s)"...
C'est sur les bords de la Loire, à 15 minutes à pied du lieu du festival, que nous avons posé nos bagages. On change de quartier, face à l'Ile de Nantes, on profite d'une balade sympathique matin et soir. Ça réveille ou ça décrasse selon l'heure de la marche. L'environnement est sympa et calme et ça nous permet d'arpenter un coin de la ville que nous ne connaissions pas encore. Bref, c'est tout bénef !
Lorsque les Utos approchent et que le programme est enfin dispo sur le net, c'est la course aux réservations de logement pour dégoter THE bon plan. Tout est une question de méthode. On imprime le programme que l'on checke chacun de notre côté puis on met tout cela en commun afin de déterminer quel jour conviendra le plus à l'un ou à l'autre. Cette année, encore plus que les années précédentes (ou alors c'est l'âge qui commence à me faire perdre la boule), aucun jour ne se détachait vraiment et la frustration pointait déjà le bout de son nez. Voilà pourquoi nous avons supprimé cette année notre journée en ville avec shopping et pause thé à La Cigale pour 2 journées complètes à la Cité. Ceux qui nous suivent sur Instagram ont eu un petit aperçu en live de nos pérégrinations. Ceux qui le font sur twitter ont pu suivre quelques conf' avec moi (chanceux !).
Trève de blablas et pénétrons maintenant là où tout se joue en matière de SF pendant presque une semaine. Nous sommes samedi matin, nous arrivons à la Cité des Congrés en passant au dessus de l'Erdre. Avouez que je n'ai pas menti et que la promenade matinale est on ne peut plus agréable ! Surtout sous le soleil !
Je ne vais pas vous faire ici de comptes-rendus détaillés de chaque conférence. Tout simplement parce que je ne prends pas de notes, que je préfère profiter de l'instant et que tout simplement d'autres l'ont déjà fort bien fait. De mon côté, je vais plutôt vous donner un aperçu de tout ce que l'on a fait sur 2 jours. Pour les conférences en particulier, je vous renverrai vers des vidéos ou documents audios disponibles sur le net et que je vous conseille vivement de visionner / écouter tant les contenus sont intéressants (ben oui, on est pas maso, c'est pas pour rien que l'on aime les Utos !). N'hésitez pas à cliquer sur les liens !
♠ Côté conférences :
On commence samedi dès 11h avec "Voitures volantes, souvenir d'un rétro-futur" que nous ne suivrons pas jusqu'au bout car après une première moitié intéressante où j'ai appris que ma voiture avait existé en version volante (si si je vous jure, il y a vraiment eu une Fiat Punto lancée dans les airs...), les intervenants ont dévié du sujet... Je vous laisse juger par vous-même.
Pour "Qu'est-ce qu'une Intelligence Artificielle ?", le public est au RDV et à la guerre comme à la guerre, c'est le cul posé au sol que nous suivrons cette conférence. Pour la voir ou la revoir confortablement dans son canapé, une vidéo Youtube est disponible ici.
Dans "Le Vaisseau spatial comme personnage" nous tentons de déterminer si la machine à voyager est devenue un protagoniste récurrent et nécessaire de la science-fiction et chacun y va de son vaisseau préféré. "Le Voyage fantastique", conférence animée par des scientifiques, nous apprend que l'on peut désormais programmer des mini-pompes présentes dans nos corps pour délivrer directement des médicaments et stimuler le cerveau.
La Rencontre avec François Rouiller clôturera notre journée côté conférence. Une rencontre qui restera longtemps dans nos mémoires tant le personnage est sympathique, intéressant et jovial ! Mr K a lu et adoré son "Métaquine". Après cette rencontre, je pense vraiment lui emprunter ce roman tant l'auteur a piqué ma curiosité et m'a beaucoup amusée. François Rouiller est un véritable couteau suisse (ça tombe bien il est suisse) ! Pharmacien, il est également membre fondateur et premier président de l’association des Amis de la Maison d’Ailleurs et bien sûr un passionné de science-fiction et de bandes dessinées. Il est aussi illustrateur et écrivain. Une exposition consacrée à "Métaquine" était présentée aux Utopiales cette année (voir plus bas) et son roman était également nommé au Prix Européen des Utopiales.
Dimanche, à 11h, nous assistons à la Rencontre avec Anna Starobinets. Pour ne rien vous cacher, c'est pour elle que nous sommes ici ce jour. Mr K ayant adoré "Refuge 3/9", il voulait absolument rencontrer l'auteure et pouvoir discuter avec elle. De mon côté je ne l'ai jamais lu mais après avoir assisté à cette rencontre, je pense que je me laisserai également tenter. L'auteure est incroyable et on se demande bien où ce petit bout de femme de 38 ans qui en parait 30 va chercher tout ça ! Elle est surnommé la "Reine russe de l'horreur" et à priori, ce n'est pas pour rien... A suivre de mon côté, confirmé pour Mr K. Son roman, "Le Vivant", était également nommé cette année au Prix Européen des Utopiales et l'a d'ailleurs remporté ! Une récompense bien méritée tant il a aussi fait son effet au Capharnaüm éclairé (la chronique de Mr K qui a lu l'ouvrage depuis est à retrouver ici).
On continue de suivre Anna Starobinets dans ses conférences du jour avec "Les Machines nécrophoniques" (en plus, on retrouve Xavier Mauméjean à la modération ce qui promet une discussion passionnante). Et si la machine gardait infiniment trace de nous ? Si nous pouvions écouter les morts ? Lorsque l'on voit que les comptes FB des personnes décédées restent ouvertes après la mort de leurs propriétaires et que chacun peut aller y mettre un petit mot comme autant de témoignages ou de recueillements sur une tombe, on est en droit de se poser la question... Qui n'a jamais été confronté à la situation de voir une personne décédée apparaître dans son fil d'actualité parce qu'un "ami" a publié quelque chose sur son profil ?
Puis nous avons assisté à l'"Interro surprise sur les machines dans Ulysse 31" qui s'est plutôt transformée en un cours sur Ulysse 31. J'ai vu quelques épisodes quand j'étais gamine mais j'ai pu constater ici qu'il y a de vrais fondus de la série. Mr K les a tous revu il y a peu et Hervé de La Haye, qui a mené cette rencontre avec le public (et qui est également chercheur indépendant dans les domaines du dessin animé et de la musique pour le cinéma et la télévision), connaissait son sujet !
Après avoir assisté à la fin de la conférence dédiée à "La Machine mythologique", retour sur une conférence en présence d'Anna Starobinets pour "Les Machines sont-elles nos esclaves ou... ?". Gros coup de fatigue à ce moment là (et oui, c'est intense 2 jours d'Utos et pour l'instant je n'ai parlé que des conférences...), nous décidons de tester pour la première fois les casques de traduction simultanée. N'ayant pas de problèmes majeurs avec l'anglais, d'habitude nous ne les utilisons pas mais je dois dire qu'après en avoir fait l'expérience, je suis conquise ! Quel confort ! Confortablement installés, nous avons pu profiter pleinement des interventions et nous en sommes ressortis ravis. Sommes-nous encore capables de nous passer des machines ou bien avons-nous troqué notre autonomie pour la sécurité et le confort ? Oups... Avec nos casques récemment empruntés, on est en plein dans la problématique ! Ce fut pour nous la meilleure conférence. Grâce aux machines ? Possible...
Enfin, nous clôturons ce week-end Utopiales avec la remise du Prix Julia Verlanger qui fut attribué cette année à Karim Berrouka pour "Le Club des punk contre l’apocalypse zombie" :
D'autres conférences du festival ont été enregistrées et mises en ligne sur le site d'Actu SF. C'est par là que ça se passe et c'est du super boulot !
♠ Côté expos et animations :
Nous avons pu nous promener sur Mars grâce au projet VR2Planets issu des travaux de recherche du laboratoire de Planétologie et Géodynamique de Nantes. En s'inscrivant à l'avance, par petit groupe de 12 personnes, nous avions accès à une salle d'étude immersive dont seuls les planétologues et étudiants en géodynamiques ont accès habituellement. Une expérience inoubliable ! Un planétologue nous a équipé chacun d'une paire de lunettes spéciales et nous a fait une visite de Mars. Nous avons découvert ainsi la diversité des paysages martiens, avons observé son relief, parlé de sa géologie... De vraies données, des éléments à notre échelle, une explication à la fois simple d'accès et passionnante. Nous y étions. J'ai adoré !
Dans les allées des Utos, nous avons également croisé plusieurs fois Pepper, un robot japonais créé en 2014 et qui est disponible en France depuis cette année. Il communique par la voix, par la gestuelle, mais aussi de manière visuelle grâce à sa tablette intégrée. Il peut comprendre des mots et des phrases, permettant ainsi des interactions naturelles et intuitives avec les personnes. Il est aussi reconnu comme le premier robot humanoïde au monde à posséder la capacité de reconnaissance émotionnelle, ce qui lui permet d’adapter son comportement. Une attraction qui a attiré pas mal d'enfants à ses côtés.
Cette année, c'est Bajram qui a fait l'affiche des Utopiales et son travail était mis à l'honneur dans une grande exposition donnant à voir ses planches BD, ses esquisses, ses recherches, ses dessins... Une somme de productions qui en a mis plein les yeux aux festivaliers ! De notre côté, on aime particulièrement avoir accès aux documents de travail, voir les "brouillons", les premiers prémisses d'images raturées et déjà structurées.
L'une des meilleures expositions cette année, pour ne pas dire la meilleure, était celle consacrée à "Métaquine" de François Rouiller. "Métaquine" est un roman de SF (que Mr K a lu et adoré) autour duquel l'auteur, également pharmacien, a développé tout un univers semant ainsi le doute dans l'esprit des lecteurs et de collègues chercheurs qui ont réellement cru à son projet de médicament. Ainsi en plus de son excellente production littéraire, nous avions déjà découvert chez nous le site de son produit pharmaceutique. Aux Utopiales, nous avons pu voir ses carnets de croquis, ses dessins et peintures (non mais ce gars est bourré de talent dans tous les domaines c'est dingue !) mais également tout le travail autour du packaging de la Métaquine®, ce médicament qui transforme les cancres en écoliers modèles. Une exposition vraiment très chouette qui a elle seule valait le déplacement.
Nous sommes restés assez hermétiques à l'expo "Science Machina" que nous avons survolée, sans doute à cause du manque d'informations et parce qu'aucun intervenant n'était là lors de nos passages. Exposition mise en place par le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) et l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), elle présentait les machines à l’origine des découvertes les plus extraordinaires de ces dernières années.
L'exposition "Prototypes du Grand Napotakeu" fut également une expérience assez déroutante avec les installations de Jérôme Lefdup (plasticien, musicien, réalisateur et artiste vidéo) entre attractions bizarroïdes et cabinet de curiosités high-tech. Il a réalisé de nombreuses expérimentations vidéo et musicales, des clips, des émissions de télévision (comme "L’Oeil du Cyclone"), des spectacles...
Celle consacrée à "La Petite Bédéthèque des Savoirs" m'a quant à elle beaucoup plus parlé. Avec notamment l'humour de Marion Montaigne et son Professeur Moustache toujours présent pour vulgariser des notions scientifiques avec humour et justesse.
Sans oublier le Pôle Ludique toujours aussi attrayant et agréable. Malheureusement, les parties de RP étant assez longues (ouais je vis avec un ancien MJ de JDR (et avec toutes ces abréviations, je viens de perdre les lecteurs non rôlistes...)), nous n'avons fait que passer cette année encore... Qui sait, peut-être qu'un jour nous nous attarderons plus longtemps à ces tables. En tout cas, ça donne envie !
♠ Côté rencontres et boissons :
Oui parce que tout ça, ça donne soif quand même ! Comme vous pouvez le voir, quand on va aux Utopiales, on est assez "studieux" mais ça ce n'est que de la façade...
D'ordinaire, nous ne sommes pas présents la première journée du festival et nous ratons systématiquement le discours inaugural et le pot qui va avec. Ce ne fut pas le cas cette année et pour avoir fortement apprécié ce moment de convivialité autour d'un verre nous permettant de discuter tranquillement avec auteurs et éditeurs avant de rentrer dans nos pénates, je pense que ce ne sera pas la dernière ! J'ai pu notamment échanger avec Vincent Gessler, venu incognito cette année, et discuter de ses futurs projets. Je l'avais déjà dit lorsque je l'avais rencontré pour la première fois en 2011 mais cet homme est une perle. Disponible, gentil et à l'écoute, c'est toujours un plaisir d'échanger avec lui. Nous avions aussi prévu de nous voir avec Nadège Augullo, éditrice de la maison du même nom, après avoir pas mal échangé par le passé. Ce moment convivial, qui fut prolongé le lendemain avec Anna Starobinets et dans les allées de la librairie, nous conforte vraiment dans ce que nous faisons au Capharnaüm éclairé. Tant de moments enrichissants ont découlé de sa création... Nous sommes chanceux et ravis !
Le Bar de Mme Spock est un incontournable aux Utos. C'est là que l'on se repose entre deux conférences, que l'on reconnaît quelques copinautes (coucou Mariejuliet et BlackWolf) et où on discute le bout de gras. Et puis il parait que son punch est délicieux. De notre côté, nous ne pouvons pas nous prononcer, la journée on reste sobre...
Mais c'est pour mieux nous lâcher quand arrive la soirée et ses happy-hour ! Ben quoi, on est dans une grande ville, il faut en profiter !
♠ Côté bouquins et dédicaces :
L'un des plus gros kiff des Utos est sans conteste sa librairie ! Chaque année c'est un plaisir pour les yeux, une torture pour nos nerfs et le sentiment d'être un enfant dans un magasin de jouets. Dorénavant nous n'achetons plus à cette occasion que les romans que nous souhaitons faire dédicacer sur place et que nous ne possédons pas déjà. Sans ça, c'est la ruine assurée et une belle scoliose avec une valise de 18kg à se trimballer toute la journée...
(avec la désormais traditionnelle photos des productions Mirobole Editions !)
Forcément avec ses 25.000 ouvrages présents et représentant toutes les maisons d'édition, si t'es amateur de SF et de littérature de l'imaginaire, t'as les yeux qui te sortent de la tête. T'inquiète, c'est normal, ça nous fait ça à nous aussi...
(coucou les compétiteurs pour le Prix Utopiale Européen, dont les excellents "Métaquine", "Futu.re" et "Le Vivant")
C'est ici qu'ont lieu les séances de dédicaces. Pas de BD de notre côté cette année mais de belles rencontres et de belles retrouvailles avec nos auteurs favoris. Ces séances sont une des choses que nous préférons aux Utos. C'est l'occasion d'échanger, parfois brièvement, parfois plus longuement, avec des auteurs qui nous ont fait vivre des émotions fortes dans leurs romans. C'est le moment où des solitaires se retrouvent sur une passion commune. L'auteur seul face à l'écriture de son oeuvre, le lecteur seul face à sa lecture. J'aime beaucoup ce moment de convergence !
Nous avions amené avec nous notre exemplaire de "Refuge 3/9" et Mr K a pu dire à Anna Starobinets tout le bien qu'il pense de ses bouquins. Nous avions commencé à suivre cette auteure chez Mirobole, nous la suivrons désormais chez Agullo. Si vous ne la connaissez pas encore, vous pouvez lire nos chroniques et vous jeter sur ses écrits. Chanceux que vous êtes !
Nous rencontrions également pour la première fois François Rouiller pour une dédicace particulière. Quand vous rencontrez un auteur, vous ne pensez pas repartir avec un dessin... L'auteur l'a signalé dès le début, il va falloir être patient pour obtenir sa signature car chaque dessin est unique et demande du temps mais quand c'est à notre tour d'être devant lui, cela laisse tout le loisir de parler de "Métaquine" avec lui. Posologie et prescription comprises !
Et puis il y a les retrouvailles. Ceux que l'on a déjà vu 1, 2, 3 fois (voir plus pour certains !) et que l'on a toujours plaisir à retrouver !
Norman Spinrad, un monument de la SF ! On le retrouve aux Utos chaque année et parfois nous sommes surpris de le voir seul face à sa table de dédicace... Non mais les gens ! On parle de Spinrad là !!! Du coup, systématiquement, on passe le voir, on échange deux ou trois mots, on est amusé de le voir former avec sa femme un petit couple haut en couleur et on repart avec du baume au coeur.
L'an dernier, nous avions assisté à l'Interro surprise de Laurent Genefort sur les extraterrestres. Du coup, cette année, nous lui avons pris son ouvrage, histoire de savoir quoi faire en cas d'invasion !
Pierre Bordage, pour Mr K, c'est une grande histoire d'amour... On a tous ses ouvrages à la maison et un jour ils seront tous dédicacés... Bordage est particulier lorsqu'on le rencontre pour la première fois. Un peu impressionné, on peut vite être déconcerté par son côté évaporé. Une mouche passe et le déconcentre, on perd son attention. Il faut savoir apprivoiser "la bête"... Cette année c'était chouette ! On a même parlé de peinture et d'art en général et il nous a même montré une de ses productions en photo sur son smartphone. C'est bon, je crois que maintenant on est quasi potes ! (GENRE !)
Et puis, il y a Xavier... Notre chouchou ! Oui, je sais, il faut pas le dire, c'est pas sympa pour les autres et le favoritisme c'est mal... N'empêche que Xavier Mauméjean, c'est l'auteur le plus chouette qu'il nous ait été donné de rencontrer. Cela fait maintenant 5 ans que nous nous croisons en festival et c'est toujours un vrai bonheur d'échanger avec lui (et le mot n'est pas choisi au hasard). Comme d'habitude, on a parlé de tout plein de choses, on s'est nourri mutuellement de références, on est reparti avec notre liste de choses à lire ou à voir. C'est toujours stimulant d'échanger avec Xavier et c'est un peu notre instant bonbon des Utos. Celui que l'on attend et que l'on savoure.
C'est sur ce moment bisounours, et encore la tête dans les nuages d'avoir pu assister à tant de belles choses encore cette année, que je vais terminer mon loooooong billet consacré à nos Utopiales 2016. Hého, y a quelqu'un !? Vous êtes tous partis !? Non, il reste encore quelques lecteurs !? A l'année prochaine les Utos ! On compte déjà les jours !
Direction les Utos !
C'est l'heure ! Comme tous les ans, c'est le moment de se diriger vers Nantes pour quelques jours de folie aux Utopiales ! Le festival a choisi pour thème cette année "Machine(s)".
Il est encore temps pour vous de prendre vos billets et de vous diriger vers le Centre des Congrès. De notre côté, c'est un rendez-vous que nous ne raterions pour rien au monde et nous savons d'avance que nous allons passer un très chouette moment.
Le programme de cette année est dispo ici. Au plaisir de se croiser au détour d'une expo, pendant une dédicace, autour d'un verre au bar de Madame Spock ou de partager un moment lors d'une conférence ou d'une séance ciné ! Le Capharnaüm éclairé se met donc sur pause pour mieux revenir après le festival et vous raconter tout ça. Pour les curieux et impatients, n'oubliez pas que nous sommes sur Instagram et twitter. M'est avis qu'il y va y avoir du teaser et du live-report !
L'Art dans les chapelles - 25ème édition (56)
Tous les ans, de début juillet à mi-septembre se tient dans le Morbihan, et plus précisément dans le pays de Pontivy, l'Art dans les chapelles. Cet événement permet de faire découvrir l'Art contemporain au public dans des décors religieux. En effet des installations sont spécifiquement mises en place dans des chapelles morbihanaises consacrées et plusieurs parcours sont proposés afin de découvrir dans les meilleures conditions le patrimoine religieux et les oeuvres d'artistes sélectionnés pour l'occasion.
Comme chaque année, le rendez-vous était pris et cette fois-ci nous avons pu faire l'ensemble des parcours proposés et ainsi apprécier toutes les expositions. Nous commençons à connaître les chapelles par coeur. D'année en année, on retrouve plus ou moins les mêmes édifices ouverts au public mais autant la première année était pour nous une découverte totale, autant aujourd'hui, nous aimons cet événement pour les rencontres artistiques que l'on y fait. A noter que nous avons trouvé cette année qu'il y avait beaucoup d'édifices ouverts sans installation à l'intérieur. De belles chapelles et belles églises certes mais une pointe de déception pour nous qui ne venons ici que pour apprécier les oeuvres. Dommage...
L'Art dans les chapelles existe depuis 25 ans maintenant et à cette occasion, une exposition spéciale retraçant l'ensemble des éditions est à découvrir aux Bains-douches de Pontivy. Depuis 1992, près de 350 artistes ont investi des chapelles bretonnes, ouvertes dans le cadre de cette manifestation estivale. Grâce à la générosité des artistes, plus de 130 oeuvres (dessin, peinture, éditions, sculpture, vidéo) sont mises en vente au profit de l’association de L’art dans les chapelles. Cette exposition rend compte à la fois de l’histoire de cette aventure unique tout en consolidant le futur de la manifestation par un soutien financier indispensable.
Petit florilège de ce que l'on peut voir cette année sur les 3 parcours et 135 km que comptent le circuit !
► Des oeuvres dynamiques :
(Natalia Jaime-Cortez à la chapelle Sainte-Thréphine à Pontivy dont l'oeuvre résulte d'une performance dansée)
► Des oeuvres peintes directement sur les murs intérieurs des chapelles :
(Flora Moscovici à la chapelle de La Trinité à Bieuzy-les-Eau qui joue avec la lumière et les couleurs)
(Claire Colin-Collin à la chapelle Saint-Tugdual à Quistinic et son empreinte végétale)
► Des chapelles de différents styles architecturaux et époques :
(Notre-Dame du Gohazé)
(Notre-Dame de la Houssaye à Pontivy)
(Chapelle Saint-Jean au Sourn)
(Saint-Meldéoc à Guern)
(Sainte-Noyale à Noyal-Pontivy)
► Des oeuvres à la vente aux Bains-douches de Pontivy pour soutenir la manifestation :
(ici une oeuvre d'Olivier Michel, ayant exposé en 2009)
► Des installations :
(Burkard Blümlein à la chapelle de la Trinité à Cléguérec qui ramène le potentiel de l'art parmi tous les objets qui nous entourent)
(Gabriele Di Matteo à la chapelle Saint-Adrien à Saint-Barthélémy et son peuple venu de l'espace)
(Catherine Melin à Notre-Dame du Guelhouit à Melrand place le spectateur au sein d’un système de représentation graphique mobile, perméable et dynamique)
(Daniel Pontoreau à la chapelle Saint-Drédeno à Saint-Gérand et son langage des formes)
► Des retables, peintures murales ou sur voûte d'une beauté à couper le souffle :
► Des installations sonores :
(Anne Le Troter à la chapelle Saint-Meldéoc à Guern nous questionne sur le chuchotement)
► Des travaux vidéos :
(Marylène Negro à la chapelle Sainte-Noyale à Noyal-Pontivy nous plonge face à l’image comme on est face à soi-même)
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Nous avons apprécié cette année encore découvrir le travail de différents artistes. Tous ne nous ont pas touché bien évidemment, l'Art étant quelque chose de très subjectif, nous ne sommes pas tous réceptifs aux mêmes oeuvres. Pour ma part, je n'ai pas eu cette année de grosse claque me laissant scotchée comme cela a pu être le cas les années précédentes. J'ai aimé discuter avec les jeunes étudiants en Art ou en Histoire qui servaient de guides dans les différentes chapelles afin d'éclairer le public sur les intentions des artistes mais je n'ai pas senti le besoin de rester longtemps en un même lieu pour m'imprégner pleinement d'une oeuvre qui m'aurait transportée (je pense notamment celles de Laurette Atrux-Tallau en 2013 ou de Rainer Gross et Philippe Mayaux en 2011). Pour autant, c'est un événement que nous continuerons à suivre avec plaisir, d'autant plus qu'il nous a semblé cette année qu'il y avait beaucoup plus d'artistes femmes présentes.
Si vous souhaitez vous y rendre, rendez-vous dans le Morbihan dans la région de Pontivy. Le point de départ des circuits se situe à Saint Nicodème. Mais hâtez-vous, il ne vous reste plus que 2 week-end pour cela, l'exposition fermant ses portes le 18 septembre prochain.
Afin de découvrir d'autres chapelles et certaines oeuvres présentes les années précédentes, n'hésitez pas à consulter le tag "L'Art dans les chapelles" qui vous mènera sur les anciens articles dédiés au Capharnaüm éclairé. Bonne visite !
Nos Utopiales 2015
Il est temps de nous replonger dans la dernière édition du Festival Utopiales qui a eu lieu à Nantes il y a 3 semaines. Ce sera aussi l'occasion de revenir sur de bons souvenirs et en ce moment, il y en a besoin ! Alors c'est parti, en route pour la planète SF !
Cette année, le thème du Festival International de Science-Fiction était "Réalité(s)". Qu'est-ce que la réalité ? Les Réalités augmentées, les Psycho-réalités, les Réalités alternatives... Tout un programme ! Autant vous dire que le thème nous importe peu puisque cela fait maintenant plusieurs années que nous allons au festival et qu'à chaque fois nous en ressortons enchantés. Cela pourrait être "Les Licornes" ou "Le Bottin à travers les âges", nous serions tout aussi intéressés. Et oui, Les Utopiales, c'est avant tout une ambiance, un état d'esprit et une multitude de choses à voir et à faire. Il y en a pour tous les goûts et tout le monde y trouve son compte.
♠ Côté conférences :
Le programme tombe toujours assez tard, comprenez une semaine avant le lancement du festival, et chaque année, à J-7, c'est la course à l'hébergement et la mise en place de notre programme perso lorsqu'il est mis en ligne. Cette année, au vu des conférences et des auteurs présents, nous avons décidé d'y aller le vendredi. En général, nous n'y allons qu'une journée mais on a de plus en plus envie de faire le festival sur plusieurs jours et l'an prochain sera peut être (sans doute !) le passage de cap ! Comme d'habitude, il a fallu faire des choix et nous avons assisté à moins de conférences que les autres années.
A 13h00 sur la Scène Hetzel, nous étions à la conférence "Asiles psychiatriques et lieux de réclusion dans la science-fiction". De "L'Antre de la Folie" à "L'Armée des Douze Singes" en passant par "Arkham Asylum", les asiles et mondes-prisons jouent un rôle-clefs dans la science-fiction. Une conférence vraiment très intéressante à laquelle nous sommes arrivés un peu en retard suite à notre séance cinéma (dommage) et où l'on a pu noter quelques références pour de futures lectures et de futurs visionnages.
A 14h00 à l'Agora de M. Spock, nous étions à la Rencontre entre Michal Ajvaz et Xavier Mauméjean. A ce moment là nous priions très fort pour que Michal Ajvaz obtienne le Prix Utopiales Européen pour son roman "L'Autre Ville" que Mr K avait adoré (et nous avons été exhaussé ! Encore bravo Mirobole !). La discussion fut ardue, technique et poussée mais ce fut un plaisir de voir ainsi attablé deux auteurs que nous aimons beaucoup au Capharnaüm éclairé et ainsi nous amuser de leurs approches d'écriture complètement différentes l'une de l'autre.
A 17h00, nous avions rendez-vous avec Laurent Genefort pour une "Interro surprise sur... les extraterrestres !" à l'Agora de M. Spock où les festivaliers étaient invités à poser toutes les questions qui leur passaient par la tête sur les petits hommes verts. Une rencontre très sympathique à la fois drôle et intrigante.
A 20h00 sur la Scène Shayol, il était question des "Réalités-gigognes, de Philip K. Dick à Christopher Nolan !". Réalités emboîtées, factices, illusoires... au cinéma, dans la littérature et les comics / BD. Nous avons particulièrement aimé Daniel Tron à la modération. Nous l'avions déjà vu les années précédentes mais cette fois ci nous avons bien noté son nom. Avec sa bonne humeur, son humour et sa pertinence, je pense qu'il sait donner vie à n'importe quel thème. L'an prochain, je le suivrai à la trace je le sens ! Et puis avec un nom pareil, il n'aurait pas pu être ailleurs que dans la grande famille de la SF !
A 21h00, je suis restée au début de la Remise du Prix Verlanger, apprenant quelques minutes plus tôt qu'un hommage serait rendu à Ayerdhal, auteur de SF, décédé quelques jours plus tôt. Un moment d'émotion partagé avec bon nombre d'auteurs et d'amoureux de science-fiction.
♠ Côté cinéma :
Nous avons décidé cette année de tester les courts métrages et nous nous sommes rendus à une session de Courts où nous avons pu voter pour le Prix du Public. Au programme 7 courts métrages et environ 1h30 de visionnage. Rien de neuf sous le soleil, nous n'avons pas vraiment été convaincu et avons voté pour "le moins pire". Oui, je sais, c'est vache, ça demande beaucoup de boulot tout ça mais quand ça passe pas ça passe pas. Nous n'avons rien vu de novateur ou de complètement dingo et avons eu l'impression de perdre notre temps. Pas sûr qu'on retente l'expérience dans les prochaines années.
♠ Côté expos :
Manchu nous accueille dès l'entrée du festival. 25 ans de travail et d'illustrations sont ici exposés. Couvertures de romans pour Folio SF notamment, de BD chez Delcourt, travaux de recherches, croquis... Ce digne héritier de Caza nous en met plein les yeux.
Au Pôle Jeunesse, nous découvrons Yvan Duque. Dans une aventure arctique, il s'amuse de personnages maladroits, les faisant évoluer dans de riches décors qui le font rêver. Vraiment une chouette découverte ! Je vais creuser du côté de cet illustrateur et quand on aura des nains, c'est tout à fait le genre d'illustrations que nous pourrions mettre dans leurs chambres. Vraiment top !
(désolée pour les reflets, j'ai fait au mieux)
(là tu peux laisser tes nains si tu as envie de t'en débarasser le temps d'une journée sans qu'ils soient traumatisés)
Pour les 20 ans de Série B, le festival a vu les choses en grand et nous fait entrer dans les coursives d'un vaisseau ! Fondé au début des années 90 par Fred Blanchard et Olivier Vatine, le label Série B est essentiellement né du désir de redéfinir la bande dessinée de genre, au moment où émergeait la "Nouvelle Bande Dessinée". Ici, ce sont de nombreuses BD, de nombreuses planches et quelques tables de travail qui nous sont données à voir. Très bonne idée !
L'exposition "Wika" est celle qui nous a le moins plu. Olivier Ledroit, papa des "Chroniques de la Lune Noire", et Thomas Day s'associent et revisitent l'univers des fées. C'est très coloré et les filles sont très poumonnées. C'est sans doute mon côté féministe qui ressort (et celui de Mr K avec) mais la quasi omniprésence des gros nichons dans la BD me sort par les trous de nez...
(il y avait tout de même de chouettes croquis, pour le reste je vous laisse faire la recherche parce que de notre côté, ça ne nous a pas convaincu...)
"Le Passage errant" de Sarah Scaniglia est un travail intéressant de photomontages mêlant détails architecturaux nantais et univers SF.
"Galactik bricks" proposait au public pendant toute la durée du festival de créer une flotte galactique d’environ 800 vaisseaux en briques LEGO®. Un projet éphémère, original et unique au monde ! Nous étions là au début mais la flotte après 5 jours de festival fut impressionnante !
♠ Côté rencontres :
Nous avons passé pas mal de temps au bar de Mme Spock à discuter bouquins avec une éditrice chère à notre coeur. C'est aussi ça les Utopiales, des rencontres, des mots échangés, des bières éclusées... Nous avons aussi fait la connaissance IRL, très rapidement mais avec plaisir, de Mariejuliet et Ptite Trolle. Un tweet posté, une curiosité assouvie. La suite lors de prochaines éditions !
♠ Côté bouquins et dédicaces :
Bienvenue dans le supermarché de la défonce des amateurs de lecture et de SF en particulier. Ici, t'as les yeux qui te sortent de la tête, t'as envie de tout acheter et tu fais de la muscu pour les 10 prochaines années de ta vie à trimballer tes sacs de bouquins ! Ici, c'est Nantes messieurs dames, c'est la plus grande librairie SF du monde !
(ne sont-ils pas beaux tous ces petits Mirobole Editions ensemble !?)
(et ces petits Folio SF !?)
Alors là tu respires bien fort hein, tu penses à ton banquier et tu te munis de ton plus beau stylo pour noircir les pages de ton carnet de plein de nouvelles idées de lecture ! Comment ça, t'en as pas besoin ? T'as déjà une PAL à faire peur ? Arrête, on n'en a jamais assez !
(coucou les compétiteurs pour le Prix Utopiale Européen)
(côté achats, voyez comme nous avons fait soft !)
C'est ici qu'ont lieu les séances de dédicaces. Pas de BD de notre côté cette année mais de belles rencontres et de belles retrouvailles avec nos auteurs favoris.
Laurent Genefort, que nous avions rencontré l'an dernier, a conseillé Mr K pour la suite de sa découverte des Portes de Vangk, un Troll a rajouté un gag à notre exemplaire de "L'Instinct du Troll", Francis Berthelot a signé l'exemplaire d'"Hadès Palace" de Mr K lu et chroniqué au tout début du blog (que les articles étaient courts à l'époque ! (plus courts que l'article que vous êtes en train de lire !!! (hum !))) et on a pu donner notre avis sur la fin du film "Le Prestige" de Nolan à Christopher Priest (joke de l'an dernier où il avait présenté la séance de l'adaptation de son roman du même nom).
Michal Ajvaz était tout seul à sa table ! Scandale ! Son roman "L'Autre ville" est tellement incroyable ! Lors d'autres séances, nous avons pu constater que ce n'était plus le cas. Ah quand même ! Jean-Claude Dunyach fut LA rencontre de cette année. Nous l'avions seulement croisé les années passées et suite à la lecture de son roman et quelques échanges sur Facebook, nous ne pouvions pas le louper. Jean-Claude est un amour ! Encore une belle rencontre grâce aux Utos ! Pierre Bordage bien sûr, le local de l'étape, celui que l'on est sûr de voir à chaque édition des Utopiales. Bientôt, je crois que tous les livres de Bordage présents dans la bibliothèque de Mr K (autant dire tous les romans de Bordage) seront dédicacés. C'est ça quand on aime... Et Mr K l'aime ! Et puis Xavier Mauméjean, notre chouchou, nous a donné une nouvelle liste de livres à lire avant l'an prochain. C'est maintenant une tradition et ses conseils sont toujours avisés. On repart avec une bonne dose d'amour pour l'année ! Merci !
Hey Ho !? Y'a quelqu'un !? Vous êtes toujours là !? Oui je sais, c'est un gros pavé que je vous ai écrit aujourd'hui (je vous dis combien j'ai mis d'heures à sélectionner les photos, les retoucher, les uploader et rédiger ce billet ? Non il ne vaut mieux pas, c'est indécent et je saigne des doigts (des yeux aussi remarquez !)). Merci à vous d'avoir lu mon blabla jusqu'au bout. N'hésitez pas à nous laisser un petit mot en commentaires histoire de me rassurer en me disant que vous êtes toujours en vie !
Vivement l'an prochain ! A bientôt les Utos !
Festival Photo La Gacilly - Edition 2015
Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de La Gacilly et de son festival photo et pour cause puisque je m'y rends tous les ans depuis maintenant quelques années (5 si je ne dis pas de bêtise...). Comme vous le savez, j'aime beaucoup la photo et cette sortie, avec mon club photo parfois ou en famille, est chaque année un pèlerinage incontournable. Commune du Morbihan célèbre pour être LA ville d'Yves Rocher, La Gacilly n'est pas que ça (et tant mieux). Depuis 2004, c'est le lieu d'une gigantesque exposition photographique à ciel ouvert que je vous conseille vivement de découvrir.
Cette année, le festival à pour thème "Nourrir la planète" et le pays invité est l'Italie. Dépêchez-vous de vous y rendre si ce n'est pas déjà fait puisque nous sommes dans les dernières semaines du festival qui se terminera le 30 septembre prochain. Notre visite date du mois d'août mais si vous hésitiez encore à faire le déplacement, j'ai décidé de vous en parler un peu aujourd'hui.
C'est toujours dans son cadre verdoyant et agréable que les photos d'artistes de renom sont exposées. Grands jardins arborés et fleuris, labyrinthe de verdure sous les arbres, petites ruelles piétonnes du centre ville, on voyage ici autant par les lieux que l'on arpente que par les photos qui nous sont données à voir. Je vous propose donc ici un petit tour non exhaustif autour de quelques clichés.
Matthieu Paley est un photo-journaliste français. Après des études à New York, il part s'installer en 1999 dans les vallées au nord du Pakistan, entre l'Himalaya, l'Hindou Kouch et Pamir. Ces 15 dernières années, il a parcouru le monde pour les plus grands titres de la presse magazine mondiale et plus particulièrement National Geographic, pour qui il a réalisé ce travail au long-cours sur les "Alimentations Primitives". Pour cette exposition, "Ethnologies alimentaires", il est parti à la rencontre des dernières tribus consommant encore ces "nourritures primitives". Des habitudes alimentaires qui, dans quelques dizaines d'années, auront sans doute disparu... (Galerie des Jardins de la Passerelle)
Robin Hammond nous présente ici "L'Afrique, futur grenier du monde ?". De tous les continents, l'Afrique est celui qui souffre le plus de la faim. Paradoxalement, c'est aussi l'une des rares régions sur Terre disposant encore de millions d'hectares en jachère et d'abondantes réserves d'eau pour l'irrigation. Pas étonnant que le continent tout entier se soit transformé en laboratoire où se testent de nouvelles méthodes de production alimentaires. Les photos de ses voyages nous content le récit d'une Afrique engagée dans une véritable odyssée agricole qui devra également affronter le spectre du réchauffement climatique. (Galerie des Jardins de la Passerelle)
Depuis 1986, George Steinmetz a réalisé plus de 40 reportages pour National Geographic et a reçu plusieurs prix pour ses travaux. Les gigantesques défis environnementaux posés par l'agriculture deviennent plus urgents à mesure que nous tentons de satisfaire les besoins alimentaires croissants de la planète. "Fenêtres sur l'agriculture intensive" est une exposition coup de poing sur la mécanisation, l'irrigation, les engrais et les modifications génétiques qui accroissent les rendements. (Galerie du Chemin des Libellules)
Franco Fontana est l'une des figures les plus emblématiques de la photographie italienne grâce à son travail remarquable sur le rapport des couleurs à l'espace, aux formes et à la lumière. Moi qui suis amatrice de photographie géométrique et d'une approche plus plasticienne de cet art, j'en ai pris plein les yeux ici. (Galerie des Jardins de la Passerelle)
On retrouve également les photos de Franco Fontana exposées sur les façades de la Place de la Ferronnerie.
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Mirella Ricciardi a grandi au Kenya. Dans les années 1950/1970, elle a sillonné tout le continent africain, saisissant des scènes de vie qui, par leur intimité, leur dignité, appartiennent aujourd'hui à l'héritage de l'humanité. De très beaux clichés en noir et blanc plein de poésie et de vie. (Galerie des Jardins de la Passerelle)
Massimo Siragusa nous présente dans cette exposition, "Théâtres à l'italienne", des lieux connus ou non des cités italiennes. Une habile saturation des couleurs inonde les lieux d'une certaine blancheur pour laisser ressortir des détails colorés de pastel. J'ai personnellement été très touchée par ces clichés doux dégageant une certaine nostalgie. J'aime beaucoup ce style de photographie. (Galerie des Jardins de la Passerelle)
Alessandro Grassani a travaillé dans plus d'une trentaine de pays pour couvrir des évènements internationaux comme les funérailles de Yasser Arafat en 2004 ou les conséquences du séisme à Barn, en Iran, en 2003. Ses reportages sont régulièrement publiés dans les grands titres de la presse internationale comme le New York Times, le Sunday Times Magazine, l'Espresso et le Der Spiegel. "Migrants environnementaux : la dernière illusion" est un projet qui se divise en trois chapitres : Oulan Bator en Mongolie, Dacca au Bangladesh et Nairobi au Kenya. Selon les prévisions des Nations Unies et de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), ces "migrants environnementaux" seront 200 millions en 2050. Une superbe série qui a particulièrement touché Mr K. (Galerie de la Prairie)
Vincent Munier s'impose, au fil de ses voyages au bout du monde, comme l'un des plus grands photographes animaliers du monde. Ours, hiboux, lynx, boeufs musqués, grues du Grand Nord et du froid sont captés par son objectif. Mais celui qui hante ses rêves depuis l'enfance, celui qu'il n'a de cesse de chercher, repoussant à chacun de ses voyages le bout du monde, c'est le loup blanc arctique. "L'Appel du Loup" trouve ici tout à fait sa place dans une scénographie naturelle et boisée pour un sentiment de plénitude et de calme incomparable. (Galerie du Labyrinthe végétal)
Paolo Ventura expose "Histoires sans paroles" sur la place la plus connue du festival. C'est sur cette façade que sont accrochés les plus grands clichés en terme de taille (d'ordinaire ils sont encore plus grands qu'ici (voir les éditions précédentes)). Fils d'un illustrateur, l'enfance de Paolo Ventura a été bercée par les croquis et les histoires de son père. Son travail en est imprégné et débute toujours par l'invention d'une histoire. Une imagination débordante pour celui qui pense que le monde réel semble toujours un peu trop gris. Je n'ai pas été particulièrement touchée par son travail mais force est de constater qu'il y a une vraie recherche artistique ici. (Galerie du Bout du Pont).
Peter Menzel nous propose de nous retrouver "Dans l'assiette du monde". Avec sa femme, ils se sont invités à dîner chez 30 familles de 24 pays différents. Leur but était d'explorer, documenter et analyser la plus vieille activité sociale humaine : manger. Les portraits de ces familles entourées par une semaine de provision sont fascinants d'un point de vue sociologique. De la famille parisienne, à la famille mexicaine, en passant par la japonaise ou l'allemande (entre autres), les habitudes alimentaires sont passées à la loupe, ainsi que différentes données chiffrées (nombre de calories consommées, budget, salaires...). Très intéressant ! (Galerie de la rue Lafayette)
Piergiorgio Branzi est spécialisé en photo-journalisme. Avec "Humanités", nous découvrons une partie de son travail qu'il considère comme "une sorte de journal personnel" avec "des photos humanistes" faisant ainsi référence au courant de la photographie française incarné par Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau ou Willy Ronis. Ici, il s'agit de son regard posé sur son pays : l'Italie. (Galerie de la rue Saint Vincent)
Enfin pour terminer, un petit tour à la Galerie du Garage. C'est un endroit que j'aime beaucoup d'ordinaire. Baigné de lumière, dans un ancien garage dont les murs ont été repeint en blanc, d'immenses photographies sont exposées et sublimées par ce contraste saisissant. Cette année, ce ne fut pas le cas puisque les panneaux étaient beaucoup plus petits. Une déception donc mais de beaux clichés tout de même. Stéphane Lavoué présente sa commande du Conseil départemental du Morbihan, "La Production alimentaire en Bretagne". Arpentant tous les secteurs de la production alimentaire bretonne, ce photographe établit un portrait aussi exhaustif que possible de ce territoire et de ceux qui "nourrissent" le Morbihan, la Bretagne, voire la planète...
Je suis loin de vous avoir montré ici toute l'étendue du festival tant il y a de clichés exposés et de photographes représentés. J'ai fait l'impasse ici sur certaines séries que je vous laisserai découvrir sur place si vous en avez l'occasion.
L'édition 2015 et son "Nourrir la planète" donne à réfléchir et c'est le coeur gros que nous ressortons de certains lieux d'exposition. Que restera-t-il de la Terre quand l'humain ne sera plus ? Vidée de toute substance, les plus riches ayant réduit à la famine les populations les plus pauvres en pillant leurs richesses naturelles, pour produire toujours plus, plus vite et plus mal... A une époque où l'écologie est (ou devrait être) au centre du débat politique et à quelques semaines de la COP21, la visite de ce festival est un passage instructif, nécessaire et salutaire pour qui souhaite réfléchir sur notre planète et son avenir.
Nos Utopiales édition 2014 - Nantes
Comme tous les ans maintenant, ce week-end, nous nous sommes dirigés vers Nantes pour les Utopiales, Festival International de Science-Fiction, qui se tient cette année du 29 octobre au 3 novembre. Pour cette édition 2014, le thème est "Intelligence(s)", la plus lointaine, la plus exaltante et la plus centrale de toutes les aventures. Il y a plusieurs formes d'intelligences (terriennes, artificielles, extraterrestres et le cerveau humain). Vaste programme qui au détour de conférences, expositions, rencontres, projections... va plonger le festivalier dans un monde de savoir et de questionnement.
Les Utopiales, on aime y aller pour la diversité de ce qui nous est proposé. Nous y étions cette fois ci uniquement sur la journée du samedi. On apprend des choses en s'amusant, la SF est présente sous toutes ses formes et chacun à de quoi trouver son bonheur ! Parce que les Utopiales, c'est quoi ?
♠ Des conférences :
Un coup d'oeil au programme nous a permis de déterminer en amont à quelles conférences nous souhaitions assister. Nous avons commencé à 10h avec "La fabuleuse épopée des inadaptés en science-fiction" avec Catherine Dufour, Olivier Paquet, Philippe Curval et Jo Walton. Plutôt intéressante dans le fond, nous n'avons pourtant pas véritablement accroché puisqu'on était plus là dans l'énumération de romans aux héros ou personnages secondaires attardés ou idiots alors que nous attendions ici plus qu'une bibliographie. De plus, la modération ne nous a pas vraiment aidé puisque nous avons assisté à beaucoup mieux au cours de cette journée.
Du coup on jette un nouveau coup d'oeil sur son programme, on ne suit pas vraiment ... Mais on ne se décourage pas !
En début d'après-midi, place est prise pour la "Rencontre avec François Bourgeon", auteur de BD que l'on ne présente plus tant ses cycles sont cultes, notamment "Les Passagers du vent". Un des plus grands talents de la bande dessinée française mais aussi un homme à l'écoute et très gentil. Cette rencontre est passionnante.
Nous passons jeter un rapide coup d'oeil et d'oreille à la "Rencontre avec Claudio Maccone, l'homme de SETI" mais celle ci étant trop pointue d'un point de vue scientifique à notre goût, nous passons notre chemin. Claudio Maccone est un astronome italien qui n'a jamais cessé de se battre pour stimuler la recherche radio d'une intelligence extraterrestre dans le cadre du programme SETI. Sa venue à Nantes, dans un festival de science-fiction, est un évènement.
♠ Du cinéma :
Nous nous sommes rendus à la projection du film de Christopher Nolan, "Le Prestige", adapté du roman du même nom de Christopher Priest. Ce film n'est pas récent (2006) et faisait partie d'un cycle rétrospective. Avant la projection, nous avons eu la chance d'avoir une présentation de l'oeuvre par Christopher Priest himself ! Le papa du "Prestige" nous donne alors sa vision du film, nous parle de sa création ... Une belle entrée en matière qui met l'eau à la bouche et nous permet de profiter du film pleinement. On vous en reparle tout bientôt dans un prochain billet dédié. On a adoré !
♠ Des expos :
Celle de Chris Foss, dont l'affiche de l'édition de cette année est une de ses oeuvres, est la grande vedette de ce festival. Déjà présent l'an dernier à Nantes pour parler de son travail graphique sur le film "Dune" de Jodorowski, il revient pour une exposition retraçant sa carrière d'illustrateur de science-fiction et de designer.
"Les Enfants de Foss" présente le travail de plusieurs dessinateurs influencés par les oeuvres de ce dernier. Denis Bajram, Manchu, Serge Pellé, Aleksi Briclot, Hubert de Lartigue, NOXX, Fred Blanchard, Patrice Garcia, Sparth, Pascal Blanché, Philippe Buchet et Benjamin Carré sont autant d'artistes exposés ici. Et oui, ça en fait du monde !
"François Bougeon", décidément à l'honneur, tient une place importante dans l'espace expo. Ce sont ici des planches BD qui sont données à voir aux visiteurs. Egalement des maquettes de sa création et des croquis d'étude. Tout un matériel de travail et des planches originales de "La Source et la sonde" dont il vient de terminer la saga. Une création de plus de vingt ans et une masse de travail considérable.
"La Recherche de l'Art" est une expo photo. Depuis 2011, un partenariat signé entre l'Inserm et l'Ecole nationale supérieure de la photographie d'Arles permet de jeter des ponts entre deux mondes : le scientifique et l'artistique. Ici, il s'agit de travaux d'étudiants en 2ème année.
"Les Super Brikabraks" était présente à l'espace jeunesse et les grands enfants que nous sommes ont adoré ! Je crois que c'est la plus fun expo que j'ai pu voir jusqu'à ce jour. Il s'agit là de sérigraphies et sculptures de robots aux supers pouvoirs, réalisées à partir d'objets du quotidien. Ce sont les sérigraphies qui m'ont le plus plu. Nous rions tous les deux comme des gosses à la découverte de leurs caractéristiques farfelues. Durée de vie, pouvoirs, autonomie, attaque, défense et vitesse de Voltard et autres Atomic Planchapin sont vraiment très drôles.
♠ Des expériences sensorielles :
"Sons d'encre" nous appâte avec son flyer nous promettant amplification d'univers, ondulation des temps, bruits du futur et résonances sauvages... Dans une pièce plongée dans le noir sont installés des transats et des coussins géants permettant à chacun, chanceux à trouver une place, de pouvoir se coucher et profiter de créations sonores, histoires déclamées par des auteurs et/ou OST de films de science-fiction. Un chouette espace pour souffler un peu.
♠ Des espaces ludiques :
Ici, les JDR et jeux de plateaux sont rois ! Je pense que si on restait plus d'une journée, on se laisserait tenter (surtout Mr K qui masterisait dans ses plus jeunes années). On aime bien néanmoins faire un tour dans cet espace pour se tenir informés des derniers jeux. Sympa pour lier de nouvelles connaissances pour de futurs jeux. Dommage que nous ne soyons pas sur Nantes, ici, on n'a plus vraiment d'amis rôlistes...
♠ Des bouquins, des dédicaces, des rencontres :
Les Librairies Complices de Nantes présentent le Salon du Livre et de la BD avec plus de 25 000 ouvrages représentant toutes les maisons d'édition. Le Salon devient ainsi, le temps des Utopiales, la plus grande librairie de science-fiction au monde et disons le tout net le supermarché de la défonce ! Là, il faut être très fort psychologiquement pour ne pas s'endetter sur 5 générations et succomber à la tentation qui est PARTOUT !
Au Capharnaüm éclairé, on a maintenant une règle que l'on s'efforce de suivre. On ne craque plus que pour les ouvrages d'auteurs présents afin de pouvoir aller les voir, discuter un petit peu, avoir une dédicace et repartir avec un beau souvenir d'échange. Pour les autres tentations, on respire un grand coup, on dégaine notre carnet et notre stylo et on note les références. Ainsi, on échelonne dans l'année les craquages possibles. Je vous l'accorde, au bout du compte, ça revient au même mais ça nous évite un coup de fil du banquier !
Cette année, nous avons rencontré Laurent Genefort dont Mr K a lu "Les Opéras de l'espace" il y a peu. Comme il n'a pas de tête (hum hum), il a oublié son exemplaire à la maison et a donc dû acheter un autre roman (oh non ! trop dur !). Ce fut une belle rencontre et la promesse de longues heures de lecture quand on voit l'étendu de sa bibliographie.
Xavier Mauméjean ! Ah, notre Xavier ! Lui, on l'aime d'amour depuis notre rencontre de l'an dernier. Si il ne fallait rencontrer qu'un seul auteur en dédicace c'est lui ! Souriant, attentif, il parle vraiment avec vous, ne regarde pas à droite et à gauche à l'affût de la moindre mouche quand vous lui faites un compliment. Il est vraiment content de vous parler et c'est réciproque. Même problématique que pour Laurent Genefort, Mr K a oublié à la maison son exemplaire de "American Gothic" (là, je crois qu'il le fait exprès...) qu'il avait pourtant adoré. Ensemble on discute de ce dernier, de celui qu'il nous dédicace et comme ça commence à devenir une habitude maintenant quand on parle avec lui, on digresse vers d'autres auteurs, d'autres univers, on parle polar et thriller... on sort un bout de papier et il nous note nos devoirs pour l'année à venir. On repart avec un grand sourire et une liste d'ouvrages à découvrir. Pour mieux revenir ... Oui, on a été le voir 2 fois cette année tellement on aime passer du temps avec lui ! A l'année prochaine Xavier !
Plus tôt dans l'après-midi, Christopher Priest avait indiqué lors de la présentation de la projection du film de Nolan qu'il n'aimait pas la fin du film et qu'elle était radicalement différente dans son roman "Le Prestige". Bon, ben, je crois qu'on n'a pas trop le choix là, il faut qu'on découvre sa fin ! On échange quelques mots in english please sur le film et sur son oeuvre. Christopher Priest est un homme charmant et ses yeux pétillent. Une belle rencontre.
J'ai également été discuter avec Jo Walton dont j'ai écorché le nom sur twitter et sur facebook hier. Elle n'avait qu'à pas me dire que j'avais le même prénom qu'une chanteuse québécoise célèbre aussi ! Non mais ! Sur les conseils de Xavier Mauméjean, qui a vu son roman inscrit sur ma wish-list du jour, j'ai acheté son roman "Morwenna" et lui ai fait dédicacé. Je n'ai pas de photo de cette rencontre, Mr K étant un goujat, il n'y a pas pensé pendant que je discutais avec elle. Si "Morwenna" ne me plaît pas, il faudra que j'aille me plaindre auprès de Xavier m'a-t-elle dit. Très gentille et rigolote, elle est speed et il faut suivre mais ça restera un chouette souvenir. Même si je n'aime pas spécialement Céline Dion...
♠ Des craquages :
Et on termine donc ce long billet avec les acquisitions et les dédicaces du jour. On a été raisonnables ! Je suis fière de nous ! Seule une BD faisant partie de la compétition pour le Prix du Meilleur Album de SF 2014 (mais qui ne l'a pas obtenu hier soir) vient constituer l'exception qui confirme la règle de notre bonne résolution.
Ont donc rejoint nos PAL :
- "Memoria" de Laurent Genefort
- "Le Prestige" de Christopher Priest
- "Neonomicon" d'Allan Moore et Jacen Burrows
- "Ganesha" de Xavier Mauméjean
- "Morwenna" de Jo Walton
On a aussi acheté le badge du festival et quelques affiches pour notre déco perso mais ça ça compte pas vraiment !? Si !? Ah ben oui un peu quand même...
Avec déjà très hâte de revenir l'an prochain, nous avons quitté la Cité des Congrés hier soir et avons retrouvé le chemin de notre chez nous où Tesfa nous attendait sagement. Intelligence artificielle ou extraterrestre la concernant ? Je ne sais pas très bien !
Ces journées passent décidément trop vite ! Vivement 2015 !
Retour sur l'Art dans les Chapelles 2013 / 2014
L'Art dans les Chapelles est un évènement d'Art Contemporain qui a lieu tous les ans en Centre-Bretagne. Nous vous avions d'ailleurs déjà fait parcourir la 20ème édition en 2011. Cette année, comme l'an passé, nous n'avons arpenté que 2 parcours sur les 4 proposés. Trop peu de matière prise séparément pour en faire un article au Capharnaüm éclairé, j'ai donc décidé de regrouper ces 2 années afin de vous montrer plus en détails ce que ces expositions nous donnent à voir.
L'Art dans les Chapelles a fêté cette année ses 22 ans et invite chaque année des artistes contemporains à dialoguer avec le patrimoine religieux de la vallée du Blavet et du Pays de Pontivy. Quatre circuits balisés sont proposés aux visiteurs, reliant le paysage à la chapelle, la peinture contemporaine à la sculpture polychrome, l'architecture religieuse à l'art d'aujourd'hui.
Prêts pour la visite ? C'est parti !
♠ En 2013, Laurette Atrux-Tallau a investi la Chapelle Saint-Nicolas à Saint-Nicolas-des-Eaux. Son truc à elle c'est d'orchestrer la multitude, faire proliférer des entités jusqu'à l'obtention d'une forme globale. J'avais particulièrement aimé son oeuvre et étais restée longuement devant son installation, comme hypnotisée :
♠ Faire les parcours de l'Art dans les Chapelles, c'est l'occasion de sillonner les routes de campagne et se perdre dans les paysages :
♠ Edouard Sautai investissait quant à lui la Chapelle Notre-Dame des Fleurs à Moustoir-Remungol avec son installation "Miroir". Là encore, gros coup de coeur. Avec celle ci, il modifie notre perception de l'espace, nous perturbe, nous questionne. Qui est réellement le reflet de qui ? :
♠ Les forêts de Centre-Bretagne sont fantasmagoriques ... :
♠ Place ensuite à Virginie Barré à la Chapelle de la Trinité à Bieuzy où "Le dragon rencontre les nuages" amuse le spectateur. Cette artiste aime jouer d'un monde cinématographique entre fiction et réalité. Elle élabore une zone intermédiaire en prélevant ses sujets et s'en sert pour recomposer un échantillon du monde. Elle leur redonne un nouveau souffle, ici sculptural :
♠ Place maintenant à l'année 2014 avec pour commencer Matthieu Husser à la Chapelle Saint-Nicolas à Saint-Nicolas-des-Eaux. Son truc à lui c'est de reproduire ou réhabiliter certains vestiges urbains, qu'ils passent inaperçus, soient disparus ou en mutation. Par un changement d'échelle, il redonne du sens à certains éléments urbains. Ici, on peut se poser la question de la place de Facebook dans notre quotidien. Une nouvelle religion ?
♠ On en profite pour flâner dans des villages bretons où il fait bon se poser quelques minutes avant de reprendre la route :
♠ Place à Emmanuelle Villard à la Chapelle Saint-Gildas de Bieuzy. "Ritournelles" est une installation de rideaux de perles et moteurs de boules à facettes. Cette chapelle a cette particularité d'être complètement dans l'obscurité et chaque année les installations proposées en ces lieux sont étonnantes. Ici, on joue avec les couleurs, les ombres et les sons. Tout est mis en place pour capter le regard. Nous y avons passé un très agréablement moment entre rêverie et fascination :
♠ Et hop un petit coucou de nous dans le reflet de l'oeuvre de Aurélien Maillard, Broken Blackboard, à la Chapelle Locmaria de Séglien (et oui, la classe !) :
♠ A la Chapelle Saint-Laurent de Silfiac, "Ici et ailleurs" de Pierre Petit nous a laissé plus dubitatifs. Armatures en métal, aquaplane et craie grasse bleue et rouge sont installés dans la nef de la chapelle. Jeu d'association d'images, téléscopage d'idées où les souvenirs les plus divers se mêlent ... Un mélange d'objets du quotidien griffonnés sur des toiles qui n'a pas fonctionné sur nous :
♠ Pour terminer cette édition et en attendant 2015, nous retrouvons, au même emplacement que l'an dernier, "La part des anges" de Sylvie Ruaulx à la Chapelle Notre-Dame du Moustoir à Malguénac. La commune est d'ailleurs en pleine négociation pour conserver l'installation qui orne les deux bras du transept. Cette artiste n'invente rien, elle ramasse et assemble les choses entre elles, montre le travail des autres, s'émerveille de ce qui existe déjà ... Ici, elle récupère des chutes et des déchêts d'usine, conséquence du travail de l'homme et en fait des oeuvres d'art. Concept très intéressant et graphiquement très réussi :
Une fois de plus, l'Art dans les Chapelles a su nous charmer. Même si avec le temps, nous connaissons maintenant toutes les chapelles présentes le long de ces parcours, c'est à chaque fois une joie de découvrir les installations en leur sein. Nous avons été interpellés par certaines de ces oeuvres, parfois complètement médusés aussi il faut bien l'avouer mais l'Art a cette faculté de nous laisser face à nos propres ressentis et l'Art Contemporain en particulier à de multiples interprétations. Vivement l'an prochain !
Kubrick et la perspective
Kubrick est un réalisateur que nous aimons beaucoup au Capharnaüm éclairé. Nous avions d'ailleurs été voir l'exposition qui lui était consacrée à la Cinémathèque Française en 2011 et "Shining" restera à jamais (à jamais, à jamais...) pour moi un véritable bijou de réalisation.
Quoi de plus normal donc que de partager avec vous cette petite vidéo qui en moins de 2 minutes donne à voir l'obsession du Maître pour la perspective (obsession que je partage d'ailleurs en photographie) ?
Bon visionnage !
Festival Photo La Gacilly édition 2014
C'est maintenant un rituel depuis quelques années, tous les ans nous nous dirigeons vers La Gacilly (56) pour découvrir son Festival Photo annuel et en prendre plein les yeux.
Comme vous le savez, je fais partie d'un club photo dans la région et ce festival est pour nous notre sortie de fin d'année que nous partageons avec nos proches dans la joie et la bonne humeur. RDV à 9h et covoiturage jusqu'à La Gacilly, en route pour la 11ème édition !
Pour cette onzième année, le festival invite les Etats-Unis (et oui, rien que ça!) et se tient jusqu'au 30 septembre. Vous avez donc largement le temps de vous y rendre après avoir lu ce billet qui vous donnera forcément envie d'y aller ("le choc des photos", tout ça...).
Réunissant chaque année plus de 300.000 visiteurs, il n'y a pas moins de 13 zones / lieux de visite dans le village où admirer 20 expositions. Une journée n'est donc pas de trop pour apprécier au mieux les clichés exposés. Cette édition est moins impressionnante que celle de la décennie du festival l'an dernier mais il n'y a pas de quoi bouder son plaisir.
Cette fois encore, c'est la Galerie du Garage qui a ma préférence. Avec ses murs de texture brute tout de blanc repeints et son ambiance minimaliste, je pourrais y passer des heures...
- Patrick Tourneboeuf et sa série "Monolith" montre les traces laissées par les stigmates de l'Histoire. Vestiges d'un temps douloureux et éphémère, ils s'effacent lentement et doucement en s'enfonçant vers les abîmes, pour disparaître à jamais de nos horizons. La nature reprend donc son pouvoir sur l'Homme et ses ambitions comme pour marquer la fin d'un monde.
- Mathieu Pernot avec "Ligne de Mire" s'attache aux blockhaus du Mur de l'Atlantique. Il transforme ces lieux d'Histoire en chambre noire projetant sur les murs de l'édifice l'image de la nature environnante perçue à travers les fenêtres de tir.
Un autre lieu très agréable pour sa fraicheur quand les journées sont chaudes et pour la qualité de ses expositions : la Galerie du Labyrinthe Végétal.
- C'est là que Nick Brandt expose cette année "Le crépuscule du monde sauvage", une série sur la disparition des animaux sauvages et des espaces naturels en Afrique de l'Est. Il voit son travail comme un testament, celui d'un monde animal qui s'éteint, et tire alors le portrait de divers animaux avec un oeil artistique stupéfiant.
A la Gacilly tout ne se passe pas en extérieur. La Maison de la Photographie (avec "Le roi du Serengeti" de Michael Nichols) et l'étage de la Galerie de la Passerelle (avec "La nature en équilibre" d'Ansel Adams) sont des lieux d'exposition en intérieur, plus classique dans leur mise en scène. L'un, ancien membre de l'agence Magnum Photos, s'attache à suivre l'existence précaire des lions dans un reportage publié au National Geographic Magazine. L'autre, fut une personnalité visionnaire de la photographie de nature et de la protection des espaces sauvages dont une partie de ces clichés est donnée à notre vue ici.
Les Jardins de la Passerelle et la Galerie du Grand Chêne sont autant d'endroits où il fait bon flâner et admirer les paysages qui nous entourent et ceux photographiques présentés le long des chemins.
Un dernier passage par la Galerie du Bout du Pont et ses lieux les plus photographiés chaque année. "Nasa, ils ont marché sur la lune" et "Colors" de Steve McCurry nous laisse à voir les plus grands tirages photo du festival. Impressionnants encore une fois...
Il est maintenant temps de reprendre la voiture et de rentrer. Comme vous pouvez le voir cette édition 2014 dans son ensemble n'est pas des plus gaies et nous étions quelque peu déprimés à la vue de certains clichés à la fois esthétiquement beaux et désarmant car mettant bien souvent en lumière notre impuissance face à l'évolution du monde. Des questionnements intérieurs salvateurs et la démonstration, si il en faut encore une, de la puissance de la photo. Un très beau moment!
Memory in black and white
Le week-end dernier, Nelfe et moi sommes allés au Festival Photo de La Gacilly (post à suivre dans les jours qui viennent). Chaque année, les organisateurs y proposent une petite rétrospective d'un photographe célèbre. On avait eu droit à de superbes tirages de Doisneau l'année dernière. Ce fut Robert Capa cette année, on comprend très bien pourquoi.
À l'occasion du 70ème anniversaire du débarquement de Normandie aujourd'hui, je ne pouvais résister à l'envie de partager quelques clichés restés dans la prospérité. Photo-journaliste de génie, militant, n'hésitant pas à se mettre en première ligne, il nous laisse un travail magnifique d'une modernité et d'une immersion encore stupéfiante.