L’histoire : L'agent du FBI Kimberly Quincy, le commandant D. D. Warren et Flora Dane, les trois héroïnes de Lisa Gardner de nouveau réunies.
Macabre découverte dans un petite ville de Géorgie. Les restes d'un corps humain, puis bientôt un charnier, révélés au grand jour... Est-ce le testament de Jacob Ness, le tueur en série qui a défrayé la chronique pendant des années avant d'être abattu ? Ou l’œuvre d'un complice ?
Aux côtés de la courageuse Flora Dane, survivante de Jacob Ness devenue justicière, les enquêtrices vont unir leurs forces dans une affaire sans précédent, dont une jeune fille, témoin impuissante de l'horreur, détient la vérité. Mais comment la protéger ?
La critique de Mr K : Qui dit mois de janvier dit sortie d’un nouveau thriller de Lisa Gardner, une auteure que j’adore et qui ne me déçoit jamais dans le domaine du suspense bien dosé et du page-turner addictif. Au Premier regard ne déroge pas à cela, c’est un très bon cru avec les trois enquêtrices de choc de l’auteure qui pour l’occasion les réunit autour d’une enquête qui révélera les pires vicissitudes humaines.
Un couple de randonneurs tombe nez à nez avec des ossements humains dans un trou paumé, une localité touristique de Géorgie dans une vallée forestière. Très vite, on retrouve une partie du squelette et une enquête du FBI conduite par Kimberly Quincy est dépêchée sur place. Comme on y trouve certaines similitudes avec les meurtres commis par le terrible Jacob Ness (voir les volumes précédents), D.D. Warren est aussi de la partie ainsi que Flora ex-victime de Ness devenue chasseuse de prédateurs. L’enquête va très vite s’emballer avec la découverte d’autres corps datant de plusieurs décennies, des cadavres plus frais vont aussi venir s’accumuler avec un déchaînement de violence qui va réveiller les vieux démons de cette ville à priori sans histoire.
Une fois de plus, je me suis fait embarqué dès les premiers chapitres. Lisa Gardner a le don de décrire avec concision ses personnages et situations, de distiller un intérêt à chaque scène qu’elle écrit et de créer l’attente. Le roman débute sur un chapitre écrit en italique où une petite latino nous raconte le meurtre atroce de sa mère tuée par un mystérieux méchant comme elle l'appelle. Lors de l’exécution, la balle la touche à la tempe la rendant muette et infirme. Qui est-elle ? Quel rôle joue-t-elle dans la trame générale ? C’est le fil rouge de la première partie du roman qui, une fois coupé, va libérer le récit et le rendre encore plus débridé avec des événements qui vont se précipiter et laisser le lecteur KO.
S’entremêlent à cette ligne directrice des chapitres mettant en scène les trois autres grandes protagonistes citées plus haut et c’est un vrai plaisir de les retrouver. C’est comme une espèce de réunion de famille où l’on retrouve des personnes que l’on n’a pas vu depuis trop longtemps. On prend des nouvelles, on en apprend de belles sur l’évolution de chacune notamment leur vie familiale, les affres qui l’accompagne et pour Flora la toujours difficile reconstruction. Clairement, il y a quelques longueurs, des redites qui sont là essentiellement pour les lectrices et lecteurs qui prendraient le chemin en route mais rien de rédhibitoire pour le fan que je suis. Ces trois là sont vraiment charismatiques avec pour ma part une préférence pour D.D. au caractère tempétueux à souhait mais qui s’est assagie après sa maternité. L’aspect féministe est ici indéniable, sans en faire trop, des clins d’œil réguliers sont faits envers les souffrances et épreuves que peuvent endurer nombre de femmes. Certaines d’entre elles sont aussi d’ailleurs peu recommandables dans le roman, notamment une que je n’ai pas vu venir et qui s’avère être un véritable monstre.
L’enquête en elle-même est bien menée, Lisa Gardner aime nous amener sur des chemins inconnus. Les hypothèses varient beaucoup au fil de la lecture, certaines fausse pistes par contre n’ont pas fonctionné avec moi et j’ai deviné assez vite la nature réelle des terribles événements qui se déroulent là-bas. Cela n’enlève rien à l’accroche durable du roman, sa qualité de page-turner implacable, chaque chapitre conduisant à une dernière phrase qui provoque l’excitation (et il faut attendre deux / trois chapitres pour savoir ce qu’il en est). Le procédé est classique mais d’une efficacité redoutable. Bon, on a affaire à un Lisa Gardner et dans ce domaine, elle assure toujours. Le microcosme des lieux, la paranoïa ambiante qui s’installe, les personnage du crû tantôt rassurants tantôt inquiétants, les esprits qui s’échauffent, les morts inattendues, les punchlines de la mort qui tue... Franchement, on ne s’ennuie jamais, niveau thriller c’est du haut niveau et la machinerie est bien huilée.
Ce fut donc un grand plaisir de lecture une fois de plus, le genre de roman qu'on ne relâche qu'à sa toute fin, le sourire aux lèvres. C’est efficace, très plaisant à lire et on en redemande. Vivement janvier 2024 !
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