"Mémoires d'un jeune homme dérangé" de Frédéric Beigbeder
La 4ème de couv' : Le roman le plus snob de la rentrée ? N'hésitez pas ce sont les Mémoires d'un jeune homme dérangé, prestement enlevés par un godelureau éthylique, nihiliste et sarcastique.
On pense à Musset, à Poil de Carotte, au poil à gratter.
L'élégance déjantée de son style cache beaucoup d'efforts, et comme un retour à l'esprit des fondateurs Beigbeder est le Morny du nightclubbing.
Paris ressemblera donc à un chapitre de Fitzgerald.
On réédite mon introuvable premier roman ? Zut ! Il va donc cesser d'être culte ?
La critique de Mr K : Histoire de changer de style et surtout de lire quelque chose de plus léger en fin d’année 2022, je portais mon choix sur le premier roman de Frédéric Beigbeder, un auteur que j’apprécie et que je n’avais plus pratiqué depuis quelques temps déjà. Je suis malheureusement resté sur ma faim après la lecture express (deux heures à tout casser) des Mémoires d’un jeune homme dérangé qui certes détend vigoureusement les zygomatique mais s’avère assez creux au final.
L’auteur nous raconte la jeunesse bien branque (et encore, j’ai lu pire) de Marc Marronnier, un jeune homme bien né navigant dans les hautes sphères et participant à des fêtes dantesques. Ça rigole, ça fout le bazar, ça boit, ça sniffe, ça baise... et un beau jour apparaît Anne, une créature hors-norme, une présence sublime, le cœur du narrateur fond littéralement en la croisant. Il n’aura de cesse d’essayer de la conquérir malgré ses contradictions entre goût pour les excès et volonté de peut-être enfin se poser.
Constitué de chapitres très courts, les pages se tournent toutes seules. La plume est vraiment fun, virevoltante, gorgée de références et l’on rit beaucoup derrière les tournures choisies. Bon, c’est pas forcément très finaud à l’occasion mais ça fait du bien. Certains personnages sont vraiment très bien croqués avec une économie de mots louable et l’auteur aime les faire chavirer, déborder comme en mer agitée sauf qu’ici on se baigne dans le champagne le plus souvent.
Insouciance et connerie abyssale se sont données rendez-vous dans ces lignes. Franchement, on peut s’en lasser au bout d’un moment tant on assiste à une espèce d’énumération de soirées accumulées les unes après les autres. Détestant le milieu bourgeois décrit (qui rappelons-le tient bien souvent sa fortune de l’exploitation des autres) et sa jeunesse dorée qui se croit tout permis, le côté léger a fini par me déranger fortement surtout que la quête de l’amour absolu par le héros ne m’a pas vraiment convaincu. Cela donne de belles pages à l’occasion mais je n’y ai pas vraiment cru même si le personnage d’Anne en lui-même est très attachant.
Au final, une lecture sympathique mais totalement dispensable. L’auteur comme le bon vin s'est bonifié avec l’âge et ses romans suivants sont clairement d’un autre tonneau. À bon entendeur...