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Le Capharnaüm Éclairé
5 avril 2022

"Le vertige de la peur" de Linwood Barclay

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L’histoire : En chute libre.

Lundi, 8 heures. Plusieurs employés de Cromwell Entertainment empruntent un ascenseur pour rejoindre leurs bureaux situés aux 33e et 37e étages d'un gratte-ciel new-yorkais. Curieusement, la cabine ne s'arrête pas et poursuit sa montée. Avant de lâcher.

Un accident mécanique, tragique et banal. Mais le lendemain, un drame similaire se produit dans un autre building du quartier. Puis un autre le mercredi. La panique s'installe dans Big Apple. Qui peut bien menacer la ville la plus verticale du monde ?

Alors que la population n'ose plus sortir de chez elle, que les services de maintenance sont saturés, que la Bourse dégringole, deux flics désabusés et une journaliste tenace vont s'engager dans une course contre la montre pour résoudre ces affaires avant l'inauguration de la plus grande tour résidentielle de Manhattan, prévue pour la fin de la semaine...

La critique de Mr K : Chronique d’un thriller bien sympathique aujourd’hui avec le dernier né de Linwood Barclay, un auteur que j’aime fréquenter et qui s’avère toujours efficace dans son genre. Dans Le vertige de la peur, on se retrouve plongé dans une ville de New York totalement sous tension pour 500 pages de pur plaisir régressif où différentes trajectoires vont finir par se rejoindre et livrer des vérités pas si bonnes que cela à dire. OK c’est classique mais qu’est-ce que c’est bon !

La ville qui ne dort jamais a une bonne raison de plus de le faire... Un cinglé semble aimer que des ascenseurs tombent en chute libre avec des êtres humains à l’intérieur. Une fois, ça arrive. Deux fois, c’est une coïncidence tragique. Trois fois, le doute n’est plus permis, quelqu’un est caché derrière ces actes horribles et la panique va grandissante dans les médias et la population. Surtout qu’on signale aussi des explosions suspectes de taxis, qu’on a retrouvé un cadavre d’ascensoriste atrocement mutilé et que le maire de la ville semble totalement à la ramasse... Deux flics quelque peu désabusés et une journaliste d’investigation ne seront pas de trop pour mener une enquête par définition compliquée. Il y a plus de 50 000 ascenseurs à New York et le responsable des attentats semble très doué pour effacer ses traces...

On est clairement dans un chemin balisé avec cet ouvrage. Les surprises scénaristiques sont savamment dosées, la technique de narration éprouvée. La lecture est donc confortable et même si en soi, Linwood Barclay ne révolutionne pas le genre, il l’entretient à merveille et donne à lire une histoire addictive qui ne laisse aucune chance au lecteur de s’échapper. Le croisement des points de vue distille à merveille les révélations liées à des personnages torturés par leur passé et une psyché parfois borderline. Ainsi, j’ai beaucoup aimé le personnage du flic sous ventoline, aux idéaux intacts mais à la foi vacillante envers sa fonction, sa collègue qui doit conjuguer vie perso et enquête retorse, la journaliste quant à elle doit de front mener son métier et gérer la crise qui couve depuis si longtemps avec la fille qu’elle a abandonné à la naissance pour privilégier sa carrière. On s’attache beaucoup à eux, ils ont du corps, une âme bien remplie et l’on tremble bien souvent pour eux.

L’auteur suit aussi de près le maire de New York qui offre une personnalité bien plus complexe qu’elle n'y paraît au départ. Il y a le responsable sûr de lui (enfin pas pour longtemps...), l’animal politique expert en rouages communicationnels et électoraux et l’homme qui se cache derrière le costume bien taillé qui va révéler fêlures et souvenirs du passé qu’il aurait bien voulu effacer. Ses conseillers ne sont pas en reste notamment son fils qui vit dans son ombre et qui ne souhaite qu’une chose : se faire aimer et respecter. Et toujours en arrière plan, cette menace insidieuse, cette sécurité perdue et l’idée que tout peut arriver à n’importe quel moment...  L’acte final sera sans équivoque, terrible et logique à la fois, n’épargnant personne et laissant le lecteur sur son séant.

L’intrigue est bien ficelée, l’enquête tortueuse et les éléments apportés à priori sans liens les uns avec les autres. Lu et relu certes mais diablement efficace surtout que l’écrivain s’y entend pour alterner phases descriptives édifiantes sur le comportement des masses et confrontations parfois rudes entre les protagonistes. On finit le livre sans s’en rendre compte, bercé par une langue percutante, maligne et franchement saisissante par moment (les scènes dans les ascenseurs justement sont bien flippantes).

Les amateurs de thrillers et de page-turners peuvent foncer, ils ne seront pas déçus. On passe un bon moment et on en redemanderait presque !

Déjà lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé :
- Cette nuit-là
- Crains le pire
- Les Voisins d'à côté
- Du bruit dans la nuit

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