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Le Capharnaüm Éclairé
14 septembre 2021

"Un poison nommé Rwanda" de Catherine Fradier

L’histoire : Juste avant la fermeture, Chéryl voit un Rwandais surgir dans son salon de coiffure. Mais il n'a pas besoin d'une coupe de cheveux, il est à la recherche d'un refuge. Chéryl, effrayée par l'homme, n'a d'autre choix que d'accepter ce qu'il demande, et va l'aider à se cacher. Quelques minutes après son entrée, le Rwandais remercie Chéryl, et s'en va. La jeune femme rentre alors chez elle, et, quelques instants après, l'homme est abattu dans la rue juste en dessous. Le lendemain, elle va retrouver, dans son salon, des photos compromettant les militaires français dans le génocide rwandais. À partir de ce moment-là, Chéryl va être impliquée dans cette affaire de crime malgré elle. Dans cette aventure, elle sera aidée du Poulpe et de son amie Véra.

 

La critique de Mr K : Ça faisait un bail que je n’avais pas lu un ouvrage du Poulpe, le temps file vraiment à toute allure et je me suis rendu compte que cela faisait deux ans que je n’en avait pas lu et pourtant, deux titres de la série attendaient tranquillement dans ma PAL que je vienne les cueillir. Je jetais mon dévolu sur Un Poison nommé Rwanda de Catherine Fradier, ouvrage atypique de la série car Gabriel Lecouvreur (aka le Poulpe) est quasiment absent de cet opus qui met en lumière Chéryl, son amante de coiffeuse qui se retrouve embarquée dans une affaire qui la dépasse totalement. D’une lecture fun et tendue, cet ouvrage s’est révélé plus que réjouissant !

 

À l’heure de la fermeture de son salon de coiffure, Chéryl et sa délurée apprentie doivent s’occuper d’un dernier client, un grand black qui semble poursuivi et qui s’est réfugié dans l’échoppe la plus connue en littérature de la rue Popincourt. Une fois le travail effectué, il repart aussi vite qu’il est arrivé dans une ambiance de mystère et de tension. Quelques minutes plus tard, le voila dessoudé sous les fenêtres de Chéryl. De quoi être traumatisé ! Un peu plus tard, elle va faire la connaissance du frère du client décédé qui lui révèle leur origine rwandaise et des détails sordides (et top secrets !) sur le génocide qu’a connu leur pays dans le milieu des années 90. Seraient impliqués des ressortissants français membres de notre chère armée... Cette révélation sonne le glas de la tranquillité de Chéryl...

 

Quelle plaisir de retrouver cette coiffeuse gouailleuse au grand cœur, quelque peu naïve par moment, toujours fidèle à ses principes et attachante au possible ! Son personnage est encore plus creusé que d’habitude et l’on aime l’accompagner durant les 150 pages de cet ouvrage où elle est confrontée à de sérieux dangers. Libre dans sa tête (avec Le Poulpe, les barrières morales traditionnelles n’existent pas), elle tombe sous le charme de ce frère en deuil qui souhaite faire éclater une vérité qui pourrait mettre à mal des personnes importantes. Malgré le péril, elle reste fidèle à elle-même avec une légèreté, un bon sens de tous les instants qui détone dans l’intrigue de polar pur et dur où la mort vous attend à chaque faux pas.

 

La trame se complexifie assez vite avec des tenants et aboutissants qui se révèlent au compte goutte entre deux course poursuites, des interrogatoires à la Audiard et quelques scènes plus intimistes remarquablement troussées. On ne s’ennuie pas une seconde et l’on regretterait presque que la close inhérente pour écrire un Poulpe (un certain nombre de page notamment) soit si ferme, les pages se lisent toutes seules et franchement c’est l’affaire de deux / trois heures d’immersion totale tant on est pris dans l’histoire.

 

Même si Gabriel n’est pas là, on est encore dans un roman engagé avec en toile de fond, la raison d’État et les mensonges qui l’accompagne, l’incurie des hommes avec un mix effroyable d’intérêts économiques et de racisme systématisé. Les bad guy sont particulièrement odieux ce qui rend leur juste châtiment d’autant plus délectable avec une fin pour le coup plutôt optimiste pour un livre de la série sans pour autant tomber dans le pathos ou le politiquement correct. Un bon crû du Poulpe sans vraiment le Poulpe ? Oui, c’est tout à fait ça et cet ouvrage est à découvrir absolument si comme moi vous adorez Chéryl qui ici trouve une histoire qui la met bien en valeur. Une super lecture.

 

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