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Le Capharnaüm Éclairé
30 novembre 2020

"Seoul Copycat" de Lee Jong-Kwan

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L’histoire : Un inspecteur se réveille à l'hôpital, sous les yeux d'une collègue et de son chef. Il a réchappé de justesse à un incendie alors qu'il poursuivait un dangereux copycat. Ce dernier a déjà tué trois personnes, trois personnes suspectées d'avoir commis des crimes, trois personnes qui ont été assassinées comme elles avaient probablement elles-mêmes assassiné leurs victimes. Trois personnes qui étaient parvenues à échapper à la justice.

Quel est ce copycat qui pense pouvoir pallier les imperfections de la justice, pourrait-il lui-même appartenir au système judiciaire, ou à la police ?

Le copycat est un assassin qui tue en imitant d'autres criminels dont il a connu les modes d'action dans les médias. Généralement il est lui-même un tueur en série. Ce mimétisme peut aller jusqu'à copier des crimes fictifs décrits dans des livres, films ou séries.

La critique de Mr K : Chronique d’une sacrée claque aujourd’hui avec Seoul Copycat de Lee Jong-Kwan paru chez la jeune maison d’édition Matin Calme qui m’avait déjà diablement séduit avec le très bon Sang chaud de Kim Un-Su. À la confluence de plusieurs genre, entre thriller, policier et polar pour la caractérisation de certains personnages, ce récit enlevé de 250 pages propose une enquête resserrée assez jubilatoire dans son genre autour de quelques personnages charismatiques et une ambiance à couper au couteau.

Lee Suyin se réveille aveugle et amnésique sur un lit d’hôpital. Ce policier suivait la trace d’un copycat s’amusant à tuer ses victimes de la même dernière que ces dernières se sont débarrassées de leur propre victime. Suite à un incendie, le voila diminué et obligé de survivre comme enfermé dans son propre monde. Impossible pour lui de se rappeler de son nom et de sa vie. Seule certitude : il connaît le copycat et il est le seul à pouvoir révéler son identité. Han Jisu est à son chevet. Cette jeune femme solitaire et peu sûre d’elle est profileuse et dans son métier peu lui arrivent à la cheville. Entre les deux commence une drôle d’enquête entre entrevues dans la salle d’hôpital, retours sur les affaires copiées par le tueur et des révélations qui vont finir par pleuvoir et dérouter tout le monde, à commencer par le lecteur lui-même.

Tout commence de manière très classique. Le rythme est plutôt lent, on alterne le point de vue du héros en pleine convalescence qui ne doit se fier qu’à son ouïe et sa manière de penser. Malgré le fait qu’il soit très diminué, il a de la cervelle à revendre, beaucoup de questions aussi et avec l’aide de sa visiteuse, on essaie de retrouver la trace d’un imitateur pour le moins discret et insaisissable. Beaucoup de doutes habitent donc les deux collègues de circonstance, on revient sur les lieux des crimes originels, on ré-observe les données récoltées, on émet des hypothèses et surtout on essaie de comprendre les agissements de ce tueur peu commun. Pourtant, on sent bien que quelque chose cloche, on ne sait pas quoi mais le feeling ne trompe pas. Il manquait juste une pièce du puzzle...

Arrivé à la moitié de l’ouvrage, l’impact a lieu. Au détour d’une fin de chapitre, toutes les certitudes s’effondrent et l’emballement se produit. On se rend compte que manipulations et mensonges nous ont conduits sur des fausses pistes et les apparences s’avèrent trompeuses. Le jeu de dupe ne fait en fait que commencer, les nouvelles pistes elles aussi se révèlent fausses et c’est un véritable récit à tiroirs qui s’ouvre à nous. Moi qui suis habitué à ce genre de littérature et les effets qui y ont cours, je me suis fait avoir comme un bleu. C’est dire la fraîcheur et l’originalité de l’œuvre qui ménage parfaitement le suspens. On ne voit vraiment rien venir et on sort de cette lecture bluffé par la maestria narrative déployée.

Le traitement psychologique des personnages est un modèle du genre, tout en subtilité et méandres emberlificotés. Il faut aussi faire le tri de ce qui est de l’ordre du ressenti ou du fait, tout peut être entièrement relu quelque pages plus tard par un autre point de vue. C’est réjouissant d’intelligence et la structure du récit s’apparente à une architecture complexe mais aux fondations solides. Tout trouve finalement sa place et le climat instauré tout du long est électrisant. Rajoutez par dessus, une écriture accessible et trompeuse dans son apparente simplicité, et vous obtenez Seoul Copycat, un livre fascinant et déroutant à la fois. Les amateurs y trouveront plus que leur compte et ne doivent surtout pas passer à côté !

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Commentaires
T
Ta chronique fait très envie je note j'ai des envies de romans policiers en ce moment
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C
Une très bonne découverte ! Il faut que je découvre les autres romans de cette maison d'édition :)
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