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Le Capharnaüm Éclairé
27 août 2020

"Contes de la rose pourpre" de Michel Faber

Contes-de-la-rose-pourpre

L’histoire : Il neige sur Londres en cette journée de décembre 1872. La ville s'anime, des salons chic aux rues les plus sordides. Le regard s'attarde sur quelques passants : une prostituée, un homme défiguré, un riche parfumeur... Michel Faber nous dévoile en quelques pages le destin des héros de La Rose pourpre et le Lys et nous livre, par petites touches, un portrait fascinant de l'Angleterre victorienne.

La critique de Mr K : Belle découverte que Les Contes de la rose pourpre de Michel Faber, un ouvrage qui n’avait déjà que trop traîné dans ma PAL. Je l’avais acquis lors d’un chinage de plus sur une impulsion, sans vraiment lire la quatrième de couverture. J’avais adoré Sous la peau du même auteur, livre dévoré après le choc que s’était révélé être son adaptation cinématographique en 2013. Pas de SF ici mais une plongée dans l’Angleterre victorienne à travers huit cours textes se déroulant dans un quartier interlope de Londres.

Dans l’avant propos, l’auteur nous parle des retours qu’il a reçu de lecteurs de son autre roman La rose pourpre et le lys. Il justifie sa fin (qui en a déçu certains) et explique que ce recueil de contes lui permet d’explorer des trajectoires de personnages secondaires et de revenir sur quelques situations. Il m’a cependant rassuré, nous ne sommes pas obligés d’avoir lu l’ouvrage originel pour apprécier pleinement ces textes, ce que je vous confirme.

La plupart de ces histoires se déroulent donc dans le quartier de Silver Street, haut lieu de luxure et de débauche. Mais comme partout, on y fête Noël (première nouvelle), on fait ses courses, des drames familiaux se jouent et des révélations surprenantes se font jour. On alterne la lecture de ces récits avec un plaisir renouvelé, ces parcours parcellaires savent attiser la curiosité donnant à voir souvent un quotidien difficile ou engoncé dans les règles morales de l’époque notamment en ce qui concerne les rapports entretenus entre les hommes et les femmes et le tabou de la sexualité.

La plongée historique est immersive à souhait, l’auteur s’y entend pour évoquer avec justesse une époque qui m’a toujours séduit (depuis notamment ma lecture très jeune des œuvres de Sir Arthur Conan Doyle). L’envers du décor est peu reluisant, sombre, malsain et bien étrange parfois. On se balade dans ces quartiers déshérités, on respire les odeurs, on observe les tenues, les architectures, les couleurs. On pénètre dans les boutiques, les salons privés, des caves perdues, on croise les premières suffragettes, c’est l’irruption de nouveautés technologiques qui vont révolutionner le quotidien... Autant vous dire qu’on ne s’ennuie pas une seconde et que l’on est un peu hors de notre temps au cours de ce voyage littéraire.

On retrouve l’écriture pleine de subtilité d’un auteur vraiment doué, qui maîtrise à merveille la narration courte et propose de petits moments de lecture bien sentis. Pour ma part, j’ai été séduit par cette expérience et je vais essayer de me trouver La rose pourpre et le lys pour prolonger le plaisir.

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