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Le Capharnaüm Éclairé
18 mai 2020

"Sphinx" de Christian Jacq

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L’histoire : Ils sont neuf.
Neuf représentants d’une confrérie mystérieuse dénommée Sphinx.
Neuf détenteurs des secrets de la vie, disséminés à travers le monde.
Neuf condamnés à mort par les nouveaux maîtres de la technologie, adeptes de l’argent-roi, dont l’objectif fait froid dans le dos : la prise de contrôle définitive du cerveau humain par les machines. Depuis New York ces derniers ont engagé une traque implacable pour éliminer, un à un, les membres de Sphinx.
C’est compter sans la détermination d’un journaliste écossais, Bruce Reuchlin, redoutable enquêteur, prêt à prendre tous les risques pour déjouer leur plan diabolique.
Pour Bruce, désormais, chaque pas est un danger de mort. Plus il avance dans son enquête, plus la question l’effraie :
Qui gouverne vraiment notre monde ?

La critique de Mr K : Je ne peux pas me vanter d’avoir l’apanage du bon goût mais au moins d’habitude je choisis plutôt bien mes lectures... Mais voila, Sphinx de Christian Jacq était un cadeau qu’on m’a offert il y a déjà pas mal de temps et c’est la moindre des choses de tenter l’expérience. Pour la petite histoire, je suis allergique à cet auteur que je n’ai jamais trouvé crédible dans ses fictions historiques se déroulant en Égypte ancienne, la faute essentiellement à mon côté intégriste quant il s’agit d’Histoire avec un grand H. Cet ouvrage échappant à cet univers, je me disais que c’était l’occasion peut-être de découvrir cet auteur sous un autre jour. Pour le coup ça a été le cas, j’ai rarement lu quelque chose d’aussi mauvais...

L’histoire a pourtant tout me plaire. J’aime l’évasion, le easy-reading à l’occasion si c’est bien ficelé. Un à un, des membres d’un groupuscule très ancien sont sauvagement assassinés aux quatre coins du globe. A priori ils gêneraient la bonne marche du progrès et notamment celui concernant le contrôle du cerveau humain par l’IA, rien que ça ! Deux amis tentent d’enrayer le massacre et essaient coûte que coûte d’empêcher ce plan terrifiant d’aboutir. La lutte est féroce et l’issue très incertaine.

Je commencerai tout d’abord par le seul point positif, la gestion du suspens. Chapitres courts, éléments distillés au compte-gouttes et autres recettes des bons page turner sont au rendez-vous, j’ai lu le livre en trois jours malgré un agacement montant crescendo. Malgré de nombreuses scories, l’auteur s’y entend pour attiser la curiosité et nous obliger à lire la suite. Dommage que la fin soit si convenue, expédiée en quatre pages et qu’elle ne nourrisse qu’un sentiment de frustration quand on sait l’épreuve qu’a été de lire ce livre parfois.

En effet, les personnages principaux sont détestables au possible, caricaturaux et pas du tout crédibles. Le journaliste freelance est un gros bourrin, vulgaire, alcoolique (comme tous les mecs du livre d’ailleurs), agaçant de suffisance. Dans la vie réelle, il aurait été dégommé depuis longtemps et ses entrées VIP un pur fantasme. Son meilleur pote, fils de bonne famille, né avec une cuillère en argent dans la bouche, se donne des airs d’homme vertueux malgré une fortune colossale sans doute construite sur l’exploitation de malheureux. Et ces deux là se la jouent enquêteurs de choc, voulant venger un père assassiné et sauver l’espèce humaine en se vautrant dans un luxe ostentatoire étouffant et abject, l’auteur se complaisant dans la description du moindre repas de luxe qu’ils prennent (mis bout à bout avec les bouteilles éclusées, il doit y en avoir pour 40 pages !).

Franchement, on est parfois à la limite de l’écœurement. Quant aux femmes (femelles devrais-je dire), elles sont présentes pour le repos du guerrier. On enfile (si je puis dire) les clichés notamment celui de la femme fatale, de la séductrice à qui on ne la fait pas mais qui finalement finit au plumard ou plutôt dans un jaccuzi chauffé à 35° (il paraît que c’est la température idéale...). Clairement la plupart des interactions entre personnages sont soit ridicules soit cousues de fil blanc. Et quand on tient un personnage intéressant (le tueur mercenaire), on le fait disparaître en deux lignes comme si de rien n’était. Niveau psychologie des personnages, on n’est pas loin du néant absolu, le tout s’apparentant quasiment à de la série Z (que je préfère regarder que lire). Et puis franchement, au final, il ne se passe pas grand-chose, "l’édifice littéraire" s’apparentant à du vent et une accumulation de choses lues et relues.

Pour ne rien arranger, l’écriture est très décevante. Là encore, ça sent le bouquin expédié, uniquement écrit pour faire du fric mais sans inspiration ni originalité. Une très mauvaise expérience. Sphinx était clairement le dernier livre de cet auteur que je lisais.

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Commentaires
F
C'est un livre qui aurait vraiment pu me plaire il y a une quinzaine d'années quand j'affectionnais ce genre de livre mais on voit que Christian Jacq (comme Dean Koontz, par exemple) écrit maintenant en pilotage automatique. J'ai eu aussi cette impression quand j'ai lu le tome 1 des Enquêtes de Setna, un truc facile et vite expédié, déjà lu et relu dans ses précédents romans.
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W
Oh purée ! Tu n'es pas tendre mais rien qu'en lisant le résumé je n'étais pas emballée et comme on a déjà discuté je ne suis pas fan de son style.
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