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Le Capharnaüm Éclairé
7 mars 2019

"Toutes blessent la dernière tue" de Karine Giebel

Toutes blessentL'histoire : Maman disait de moi que j'étais un ange. Un ange tombé du ciel. Mais les anges qui tombent ne se relèvent jamais...

Je connais l’enfer dans ses moindres recoins. Je pourrais le dessiner les yeux fermés. Je pourrais en parler pendant des heures. Si seulement j’avais quelqu’un à qui parler...

Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin…

Frapper, toujours plus fort.
Les détruire, les uns après les autres.
Les tuer tous, jusqu’au dernier.

Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures.
Un homme dangereux.
Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique.
Qui est-elle ? D’où vient-elle ?

Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite !
Parce que bientôt, tu seras morte.

La critique Nelfesque : Vous me croyez si je vous dis que "Toutes blessent la dernière tue" est mon premier Giebel ? Non ? Et pourtant... Moi l'adepte de thriller depuis une vingtaine d'années, moi qui ait pourtant croisé 100 fois le nom de cette auteure en librairie, sur les blogs, sur les réseaux sociaux et qui a même plusieurs de ses titres dans ma PAL depuis des années, il a fallu que celui-ci sorte en librairie pour que je me lance ! Pourquoi ? Si encore j'avais une bonne raison mais non... Peut-être parce que j'ai tellement de livres à lire et si peu de temps... Oui voilà, c'est pour ça que je n'avais encore jamais ouvert un roman de Karine Giebel. Et je peux vous assurez que ce ne sera pas le dernier !

Je ne fais donc pas les choses à moitié puisque c'est par un pavé de 744 pages que je me lance. Tout de suite rassurée, je l'ai avalé puisqu'il se lit très facilement mais n'est pas pour autant de tout repos. Le moins que l'on puisse dire c'est que Karine Giebel a de la bouteille ! Elle sait comment faire pour accrocher un lecteur et ne plus le lâcher. C'est ça d'avoir de l'expérience... C'est prenant, on a envie de connaître la fin mais, je préfère alerter les plus sensibles, les scènes décrites ici sont éprouvantes. Ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, même les plus aguerris au thriller s'en prennent plein la tête...

Nous suivons une jeune fille pour qui la vie ne fait pas de cadeaux ! Esclavage moderne, maltraitance, abus sexuels, violences conjugales, humiliation... Elle va vivre tout cela et bien plus encore. Essayer de se construire dans un tel climat est mission impossible et sa vie défile sous nos yeux horrifiés. Peut-être un peu trop violents parfois, sûrement même, les mots de l'auteure font mal. Ils frappent comme les coups qui pleuvent sur le corps de Tama. Fermer le livre, se laver de toute cette violence, est parfois nécessaire pour continuer sa lecture. Il n'y a pas une seconde de répit car Tama n'en a pas. Elle est née pour souffrir, pour être humiliée, pour servir. Malgré cela elle est forte, compréhensive, éveillée. Mais ses bourreaux sont autant de personnes malsaines et calculatrices et on aimerait tant, en tant que lecteur, lui ouvrir une petite fenêtre de tir par laquelle elle pourrait s'échapper en massacrant 2 ou 3 personnes au passage (oui ce roman est aussi violent dans les sentiments qu'il fait naître en nous).

L'espoir est le grand absent de cet ouvrage. Mais comment en avoir lorsque l'on fut arraché à sa famille si jeune, amené dans un pays étranger puis violenté à maintes reprises durant de longues années ? Comment faire confiance lorsque les seuls petits instants de bonheur sont, au mieux foulés du pied, au pire anéantis, lorsqu'ils sont découverts ?

La violence est le principal acteur de ce roman. Tout tourne autour de cela, jusqu'à la nausée. Je ne dis pas que tout adepte de thriller apprécie l'accumulation de faits abominables et d'idées abjectes mais lorsque c'est maîtrisé à un tel niveau comme ici, on ne peut que s'incliner. Oui, c'est violent, oui, c'est insoutenable parfois mais rien n'est gratuit. La tension monte, le dégoût aussi et cette bête de presque 750 pages, arme d'auto-défense à elle toute seule, se révèle être un tour de force incroyable. Si vous arrivez à supporter les faits décrits ici, vous ne serez pas déçus par le déroulement de l'histoire et sa conclusion.

"Toutes blessent la dernière tue" est un thriller palpitant, effrayant et surprenant à la fois par sa construction que je vous laisse découvrir. L'esclavage moderne est une réalité que nous ne voyons pas mais qui existe bel et bien. La maltraitance, quelque soit sa forme, est une réalité que nous ne voulons pas toujours voir mais qui existe bel et bien. Tama existe, sous d'autres noms, d'autres trajectoires de vie. Karine Giebel en fait un antihéros bouleversant et lumineux malgré tout. Avec le coeur bien accroché, lisez-le, il résonnera longtemps en vous.

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Commentaires
M
Ta chronique m'a conquise ! Hop, je note 😎😏
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N
Bon j’étais curieuse, mais si même toi tu dis que certaines scènes sont éprouvantes je préfère ne pas me lancer !
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