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Le Capharnaüm Éclairé
30 septembre 2017

"Conan" de Robert E. Howard

 Conan_REH

L’histoire : "C’est alors que vint Conan le Cimmérien – cheveux noirs, regard sombre, épée au poing, un voleur, un pillard, un tueur aux accès de mélancolie tout aussi démesurés que ses joies – pour fouler de ses sandales les trônes constellés de joyaux de la Terre." Les chroniques némédiennes

La critique de Mr K : C’est à l’occasion du Motocultor festival que je me décidai à me relancer dans un re-reading d’un ouvrage culte de fantasy : Conan de Robert E. Howard. Ça me semblait être le lieu idéal pour retourner en Aquilonie et suivre les aventures de ce barbare ultra-célèbre qui fit mon bonheur plus jeune entre lecture de l’ouvrage, BD pleines d’action et un film mémorable avec un futur gouverneur de Californie dans le rôle titre. Presque trente ans après, le bonheur de lecture est intact et j’ai redécouvert au passage la richesse de la langue de l’auteur qui est considéré à raison comme un pilier du genre.

Avant même la lecture des nouvelles en elles-mêmes (7 courts textes composent ce recueil), une judicieuse préface nous présente l’auteur et son apport à la littérature. C’est ainsi que j’ai appris que Howard fut au départ un enfant doué intellectuellement, timide et du coup (comme c’est encore trop souvent le cas) régulièrement malmené par les autres. En réaction, il devint un fanatique de sport et de culture physique, devenant même un temps boxeur. La peur changea de camp ! C’est après qu’il commença à entreprendre une carrière liée à l’écriture avec Conan mais aussi Solomon Kane. Malgré une réussite qui lui tend les bras, il finira par se donner la mort à l’annonce du décès prochain de sa mère dont il était très proche. Bien qu’indépendante de l’œuvre elle-même, je trouve que sa vie a été passionnante et éclaire quelque peu la teneur de ses ouvrages et notamment la raison d’être de ce cimmérien à la force brute et au cœur chaud.

Dans ces sept nouvelles, nous suivons donc Conan, un jeune barbare cimmérien qui trace sa route et son destin à travers les différents empires et royaumes de l’âge hyperboréen. Le jeune fuyard de la première nouvelle aux prises avec une horde de loup et une momie ressuscitée se transformera au fil des récits en voleur expérimenté puis en mercenaire / guerrier que l’on recherche ardemment en ces temps troublés. Les différentes nouvelles le mettent aux prises avec de vils magiciens, des créatures venues d’autres plans d’existence et du tréfonds des ténèbres. Chaque récit est l’occasion d’un voyage en terre étrangère avec la rencontre d’autres peuples et souvent le déclenchement d’une quête ardue qui mettra à rude épreuve notre barbare de héros.

Le personnage principal n’a rien perdu de son charisme malgré les années et le temps qui passe. On retrouve ce charme animal et sauvage qui font littéralement décoller le lecteur durant sa lecture. Impressionnant de force, les actes herculéens sont légions durant ces pages, le monde décrit est rude et Conan peut compter sur son physique hors norme pour se tirer des situations délicates où l’emmène un auteur assez sadique à son endroit. Loin d’être seulement un monolithe de force brute, Conan est plus malin qu’il n'en a l’air et se révèle parfois même faillible. Il n’est pas rare en effet que la peur l’envahisse lorsqu’il se retrouve face au surnaturel ou la magie, phénomènes que les cimmériens abhorrent. Bon, il reste malgré tout un bon gros barbare bourrin mais cette faiblesse ajoutée à son empathie envers certains personnages et les jeunes filles en détresse rajoute un caractère plus humain à ce géant qui s’apparente à une machine de guerre impitoyable.

Très branché action, le tempo est mené tambour battant. C’est la marque de fabrique de Howard dans sa façon de narrer et décrire les histoires qu’il propose. Le genre de la nouvelle est d’ailleurs exigeant dans le genre, il faut savoir planter rapidement et efficacement un lieu, un temps et une intrigue. Les textes présentés ici sont des modèles du genre avec à chaque fois des récits bien ficelés, jamais redondants ni bâclés. Malgré le peu de descriptions (je suis un aficionados du style de Tolkien d’où cette légère frustration), on est immergé immédiatement en ces temps sombres et on s’émerveille devant les lieux où se déroulent les histoires : des villes luxuriantes aux tripots les plus malfamés, des cryptes les plus darks aux forêts les plus mystérieuses, on voyage beaucoup et l’on côtoie divers dangers bien flippants. Et puis, les scènes d’action pures sont d’une rare efficacité et donnent à voir un spectacle total, sans fioritures où la crudité se mêle à la virtuosité. Un pur bonheur de lecture qui passe très vite sans que l’on s’en rende compte.

Force est de constater que depuis les années 30, Conan reste la pièce maîtresse du genre Sword and sorcery et qu’il est indéboulonnable en terme de référence ultime. Sous ces apparences de simple roman d’aventure et d‘action se cache une expérience littéraire toujours aussi délectable qui fait la part belle aux exploits et au dépaysement. Un classique parmi les classiques !

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Commentaires
W
J'avais adoré replonger dans ces récits de mon enfance. C'était l'un des rares livres de mon père que je pouvais lire. Conan est un héros très attachant et je me rappelle avoir relevé une influence lovecraftienne dans l'une des histoires.
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B
Bjr , oui comme vous dites un classique ...
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