"35 kilos d'espoir" d'Anna Gavalda
L'histoire : Grégoire déteste l'école, si fort qu'en sixième il a déjà redoublé deux fois. Le seul endroit qu'il aime, son refuge, c'est le cabanon de son grand-père Léon, avec qui il passe des heures à bricoler.
Quand Grégoire est renvoyé du collège, pourtant, Léon est furieux. II renonce à consoler son petit-fils et lui refuse sa protection. II est temps, peut-être, que Grégoire accepte de grandir...
La critique Nelfesque : Anna Gavalda et moi, c'est une grande histoire d'amour. Alors que je ne suis pas spécialement adepte des romans "feel good" (entendez par là que je n'en lis pratiquement jamais), un peu gnangnan sur les bords et terminant inlassablement par un happy end, les ouvrages de cette auteure font figure d'exception. Parce qu'elle a un je-ne-sais-quoi de différent, une sensibilité qui me touche beaucoup et que je me retrouve souvent dans l'un ou l'autre de ses personnages loin d'être manichéens. Chez Gavalda, tout n'est pas noir ou blanc et tout n'est pas rose non plus mais avec les petites choses du quotidien et les petits bonheurs de la vie, l'espoir et la joie refont toujours surface quelque soit leur intensité.
C'est par hasard que je suis tombée sur "35 kilos d'espoir". Je ne savais pas que Gavalda avait écrit pour la jeunesse et par curiosité, je suis repartie avec. Lu d'une traite en une heure, un après-midi de baisse de régime (une angine, ça calme bien), j'ai passé un excellent moment avec ce roman que je conseille vivement à tous ceux et celles qui ont des enfants en âge de lire ce type d'histoires. Grands comme petits y trouvent leur compte, c'est beau, doux, émouvant et libérateur à la fois.
Grégoire est un jeune garçon de 13 ans. En 6ème après avoir redoublé 2 fois, il n'est pas un foudre de guerre. L'école, il n'aime pas ça. Il a beau se forcer, ça ne l'intéresse pas, il n'en voit pas l'intérêt. Il y va pour faire plaisir mais s'épanouit vraiment dans le bricolage et les moments passés avec son grand-père. Grégoire, c'est un manuel. Il a un esprit pratique très développé pour son âge, aime inventer des choses, fabriquer des objets... Autant de facultés que les grandes personnes apprécient chez un adulte, mais dans ce monde injuste à l'égard des besoins et envies de l'enfant, l'accent est mis sur les notes, les bulletins scolaires et la réussite aux contrôles.
"35 kilos d'espoir" est un fabuleux petit livre sur l'accomplissement de soi. Sur les rêves, sur les attentes que l'on a de la vie et des autres, sur l'amour, sur la confiance en soi. Grégoire est haut comme trois pommes et pourtant il sait déjà qui il est et qui il veut être. Problème, pour l'instant, il ne sait pas tout à fait comment y arriver...
C'est avant tout la confiance de son grand-père et l'amour qui lui porte qui l'aide à grandir et à se poser les bonnes questions. Le jour où celui-ci tombe malade et rentre à l'hôpital, Grégoire met tout en oeuvre pour le faire guérir, par la volonté, les bonnes ondes, la détermination. Avec toute la rage du désespoir d'un enfant et cette petite magie que l'on a tous vécu et que l'on a oublié en grandissant.
D'une intensité incroyable, "35 kilos d'espoir" nous fait passer par toutes les émotions. Très juste et tout simplement beau... A lire et faire lire !
Egalement lus et chroniqués du même auteur au Capharnaüm éclairé :
- "Billie"
- "L'échappée belle"
- "La Consolante"