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Le Capharnaüm Éclairé
21 septembre 2016

"Un Petit boulot" de Pascal Chaumeil

Un petit boulot afficheL'histoire : Jacques habite une petite ville dont tous les habitants ont été mis sur la paille suite à un licenciement boursier. L'usine a fermé, sa copine est partie et les dettes s’accumulent. Alors quand le bookmaker mafieux du coin, lui propose de tuer sa femme, Jacques accepte volontiers...

La critique Nelfesque : Voilà un film que j'ai eu envie de découvrir suite au visionnage de sa bande annonce. J'aime beaucoup Romain Duris (encore plus maintenant qu'il a pris de l'âge) et j'ai une grosse tendresse pour Michel Blanc. De bons arguments de départ pour aller voir "Un Petit boulot" au cinéma non ?

Cela fait un moment que je ne m'étais pas déplacée en salle. Ces derniers temps, mis à part un film cet été, peu de longs métrages ont trouvé grâce à mes yeux ou m'ont donné envie d'aller au cinéma. Et pourtant je suis cinéphile... Avec "Un Petit boulot", film sans prétention et loin des blockbusters, au ton léger et au sujet sensible, j'ai retrouvé le plaisir de ressortir d'une salle obscure avec le sentiment d'avoir vu un film atypique. On est loin des énièmes sorties de comédies françaises qui utilisent toujours les mêmes ficelles comiques et ne me font plus rire depuis longtemps. Ici, la subtilité, l'humour, le second degré et le cynisme sont au rendez-vous. Servis avec des dialogues qui font mouche et une brochette d'acteurs doués, c'est un peu plus d'1h30 de sourires aux lèvres et d'éclats de rire qui nous attendent.

Un petit boulot 3

Suite à un plan social et à la fermeture de son usine, Jacques (Romain Duris) se retrouve au chômage. Alors que certains de ses anciens collègues et amis ont retrouvé une activité (légale ou non), Jacques reste sur le carreau et voit son couple se briser. Des conditions de vie difficiles que de plus en plus de français connaissent aujourd'hui. Joueur, il fait quelques parties de poker dans le cercle de jeux clandestin de Gardot (Michel Blanc) et lui doit de l'argent. Pour le sortir des ennuis, ce dernier lui propose de tuer sa femme. Un moyen pour lui de joindre l'utile à l'agréable en se débarrassant de sa moitié qui vient de le tromper tout en épongeant les dettes de Jacques. Intègre, Jacques a du mal avec cette idée mais peu à peu se laisse séduire par cette proposition. Commence alors une série d'actions et d'événements tous plus WTF les uns que les autres !

Un petit boulot 4

L'humour est omniprésent dans ce film. Michel Blanc, qui est à l'adaptation du roman de Iain Levison (qu'il faut que je lise !), au scénario et aux dialogues, réussit à détourner des sujets graves (précarité, chômage, désespoir...) et s'en servir pour amener le spectateurs à rire de situations ubuesques. "Un Petit boulot" donne à réfléchir sur notre époque, sur les choix manageriaux de certaines sociétés, le sens de la vie, la notion de bonheur. Comment un honnête homme, avec des principes de vie, peut-il en arriver à tuer pour de l'argent ? Jusqu'où peut aller l'humiliation sociale sur un père de famille avant qu'il ne choisisse d'en finir avec la vie ? Tous les acteurs, premiers et seconds rôles, sont impressionnants de crédibilité et de naturel ici : Romain Duris en tueur amateur, Michel Blanc en mafieux de seconde zone, Kervern en mari dépassé et Alex Lutz en petit cadre odieux et tête à claque...

"Un Petit boulot" est un petit film qui fait du bien. Donnant à réfléchir tout en divertissant, il ne prend pas le spectateur pour un idiot et, même si il ne surprend pas dans son déroulement, souffle un vent de fraîcheur sur la comédie française et les films grand public. Une vraie réussite !

Un petit boulot 5

La critique de Mr K : 4/6, une bonne comédie noire qui a le mérite de fonctionner à plein régime et qui remplit pleinement sa mission de divertir. Tout est réuni pour la réussite entre scénario bien huilé, acteurs talentueux et répliques efficaces.

Un ouvrier au chômage se voit proposer par le caïd local un petit boulot d'un genre particulier : tuer sa femme, une ex stripteaseuse qui s'envoie régulièrement en l'air avec un pilote de ligne (sic). Difficile de dire non quand on n'arrive plus à joindre les deux bouts (les dettes s'accumulent) et que la vie ne nous sourit plus depuis longtemps (la copine s'est barrée). Jacques va enfiler les habits de tueur à gage et le pire c'est que ce n'est pas pour lui déplaire !

Un petit boulot 2

Derrière ce scénario prétexte qui ne garantit pas beaucoup de surprises (c'est le seul gros point noir du métrage), on retrouve des thématiques plus sérieuses en sous-texte : la précarité sociale, le mépris des puissants envers les petits (le passage avec Alex Lutz est génial), la nécessité de s'entraider. Pas de pathos ici, mais des références à dose homéopathique qui permettent de brosser un portrait au vitriol d'une société française bien malade. La comédie est le terrain idéal pour faire passer quelques messages et ce film n'en fait pas l'économie. Un très bon point.

Et puis, il y a l'aspect comédie pure qui marche parfaitement avec un Michel Blanc au top de sa forme, sa composition de parrain de troisième zone flirte avec la perfection, ça en devient presque naturel. Il est magnifique, chaque phrase qu'il prononce claque littéralement et c'est pour ma part mon personnage préféré entre humour à froid et chaleur humaine envers Jacques. Romain Duris n'est pas en reste et c'est une surprise pour moi qui ne goûte guère à cet acteur depuis quelques années, le trouvant souvent répétitif dans ses choix de rôle et enfermé dans un certain jeu d'acteur. Il est ici une fois de plus barré mais ajoute une dimension sensible non dénuée de nuances qui m'a touché. Bon ça reste tout de même de la grosse rigolade les 3/4 du film mais il est vraiment bon dans celui-ci. Mention spécial au grolandais Gustave Kervern (mon beau !) toujours aussi juste dans son jeu et que je découvrais, surpris, dans ce film (je n'avais pas vu le casting avant d'entrer dans la salle de cinoche).

Un petit boulot

On passe donc un excellent moment avec quelques passages vraiment bien délirants où l'humour noir se dispute aux situations cocasses voir totalement délirantes. Certainement pas le film du siècle mais une belle réussite que vous pouvez aller voir en toute circonstance car il fait mouche à tous les coups entre thriller, fable sociale et cynisme assumé.

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