L'histoire : Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que le tape-à-l'œil de la stèle qu'il fleurit assidûment.
Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie.
Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis... C'est le début d'une passion dévorante.
La critique Nelfesque : Je ne suis pas une habituée des lectures de nanas, des bleuettes sentimentales et des histoires d'amour niaises. Chacun lit ce qu'il veut mais perso ce n'est pas mon truc. Alors pourquoi me lancer dans la lecture de ce roman de Katarina Mazetti qui, de par sa quatrième de couverture, n'est pas pour moi ? Parfois, je me laisse séduire par les sirènes de la mode (c'est rare mais ça arrive), souvent à retardement d'ailleurs, et dans le cas présent, je venais d'abandonner un roman qui m'ennuyait affreusement et j'avais envie de quelque chose de léger. "Le Mec de la tombe d'à côté" a été énormément lu et chroniqué au moment de sa sortie il y a quelques années, j'aime beaucoup la collection Babel et en croisant sa route en seconde main je me suis dit "après tout, pourquoi pas !".
Bien qu'abordant un sujet difficile, à savoir la mort d'un proche et le processus de deuil, "Le Mec de la tombe d'à côté" est un roman léger. Nous suivons l'histoire de Désirée et Benny, deux jeunes gens qui se croisent régulièrement au cimetière. Désirée a perdu son mari et vient régulièrement lui rendre visite. Quant à Benny, il vient fleurir la tombe de sa mère. L'une est une citadine intellectuelle pour qui chaque chose a sa place et l'autre est un agriculteur un peu kitch et très ancré dans la terre et le labeur. Ces deux là sont totalement opposés et n'étaient pas voués à se rencontrer un jour mais voilà, ils sont voisins de cimetière et peu à peu sont intrigués l'un par l'autre.
Pas de mystère à la lecture de la 4ème de couv', on s'imagine tout de suite que l'amour n'a pas de frontières, que les barrières sociales ne résisteront pas et que Désirée l'intello à lunettes et Benny le cul terreux finiront ensemble. Eh ben bingo ! Le truc bien cliché, l'autoroute du poncif. Rien d'original dans cette histoire qui fleure bon l'eau de cologne, le terroir et les chrysanthèmes avec une goutte de Sauvignon.
J'ai toujours un peu de mal avec les romans qui vont exactement où on les attend. J'aime la littérature pour les surprises qu'elle nous réserve, les chemins insoupçonnés qu'elle nous fait emprunter, les émotions à nulle autre pareilles qu'elle nous procure. Ici, c'est assez plat, convenu et consensuel. Pour autant, je ne dirai pas que c'est mauvais, ça se lit bien, je n'ai pas éprouvé de dégoût profond ou d'agacement particulier mais ça ne casse pas des briques. C'est léger, ça se lit, ça fait passer un moment sympa sans plus comme un téléfilm fadasse quand on a la grippe. En lecture d'été, à l'ombre des cerisiers de la grand-mère, par jour de canicule où le cerveau se liquéfie, c'est pas mal. Pas sûre que j'aurai été aussi indulgente à une autre période de l'année. Mais bon, c'est mignon et gentillet...
Bref, j'ai lu "Le Mec de la tombe d'à côté". Je n'en suis pas morte mais je n'en retiendrai pas grand chose.