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Le Capharnaüm Éclairé
4 août 2016

"L'Adieu aux armes" d'Ernest Hemingway

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L'histoire : Frédéric Henry, jeune américain volontaire dans les ambulances sur le front d'Italie, pendant la Première Guerre mondiale, est blessé et s'éprend de son infirmière, Catherine Barkley. Avec Catherine, enceinte, il tente de fuir la guerre et de passer en Suisse, où le destin les attend.

La critique de Mr K : Rien de tel que l'été pour replonger dans des classiques de la littérature avec aujourd'hui un morceau de choix, le cultissime Adieu aux armes d'Ernest Hemingway. Ce titre m'avait jusqu'alors échappé, l'occasion ne s'étant jamais présentée de lire l'un des livres préférés des français selon divers classements. Cette lecture fut une joie de tous les instants, un modèle de simplicité et de profondeur, je vous garantis que malgré son grand âge (87 ans tout de même), cet ouvrage garde son aura intacte et reste intemporel.

Frédéric Henry est un volontaire américain qui s'est engagé pour l'Italie durant la Première Guerre mondiale. Jeune officier pétri d'idéalisme, il a en charge quelques ambulances qu'il doit diriger lors de certaines attaques pour aller chercher les blessés puis les rapatrier dans l’hôpital le plus proche pour les soins dont ils ont besoin. Blessé à la jambe lors d'une mission, il rencontre lors de son séjour à l'hôpital Catherine Barkley, une jeune infirmière d’origine anglaise. Le charme agit instantanément, ces deux là étant fait pour se rencontrer. Mais la parenthèse enchantée prend fin car Frédéric doit repartir au front. La guerre dure et le doute s'installe quant au bien fondé du conflit. Dos au mur, Frédéric et Catherine devront faire un choix d'importance et vivre leur destinée à fond malgré les vents contraires...

La première bonne raison de lire L'Adieu aux armes réside dans sa remarquable évocation de la Première Guerre mondiale. Je suis amateur de la période et c'est la première fois que l'on me propose de suivre la Grande Guerre via le regard d'un non-combattant engagé dans la guerre. On croise nombre d'atrocités et d'esprits hagards dans ce volume avec les embuscades autrichiennes, les villages désolés et partiellement détruits, les longues cohortes de réfugiés le long des routes, les exécutions sommaires d'officiers ayant ordonné la retraite de leurs troupes, les soldats déboussolés qui tentent de fuir la réalité dans les bras de belles de nuit ou au fond des bouteilles qu'ils éclusent (ça boit énormément durant tout le livre !). Le tableau est saisissant de réalisme et d'humanisme, Hemingway colle au plus près de la réalité, donne à voir des événements marquants et déterminants pour l'aventure des deux héros. En cela, le rythme est soutenu alternant formidablement bien descriptions des lieux et rencontres, et moments plus palpitants où l'on se prend à craindre pour la vie des personnages.

Et pourtant, je dois avouer qu'au départ, je trouvais la caractérisation de ces derniers un peu succincte notamment pour Catherine ce qui est parfaitement normal quand on sait que l'histoire est racontée à travers les yeux de Frederic essentiellement. Les premiers pas se font donc en compagnie de personnages assez conventionnels mais la trame va se charger de densifier cette première image et faire éclore des êtres forçant l'empathie et l'espoir. Écœurés l'un comme l'autre par la guerre, l'amour qui les réunit va les renforcer et leur permettre de traverser moult épreuves. Et pourtant, le lecteur porté par cette confluence magique sent bien un fatum invisible planer sur ce couple et le couperet finit par tomber. On ressort de la lecture le cœur au bord des lèvres et quelque peu ébranlé. Pour ma part, Frédéric et Catherine resteront longtemps graver dans ma mémoire, leur histoire résumant à merveille l'espérance que peut porter une existence humaine mais aussi l'ironie du sort qui parfois bouleverse les schémas établis.

On retrouve le merveilleux phrasé d'Hemingway qui décidément comme pour Steinbeck est reconnaissable entre tous. La langue est simple, usant de la répétition et d'images fortes pour faire passer émotions et réactions de personnages brinquebalés par le récit et la période historique. On se laisse emporter facilement par les tourments et rebondissements qui peuplent un roman aux accents universels où se côtoie illuminations et désillusions. Le réalisme adopté loin d'être plat ajoute une dimension humaine, quasi documentaire par moment mais aussi parfois poétique. Sacrée lecture que celle-ci aussi émouvante qu'essentielle et au final, une pierre de plus dans mon jardin des livres qui émergent d'une vie de lecteur. Tout bonnement sublime !

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Commentaires
N
pas le meilleur d' hemingway mais presque !Je ne suis pas lucide, j'adore l'auteur, le bonhomme a pu m'agacer un moment mais ça reste un sacré personnage. Connais-tu Adios Hemingway de Leonardo Padura ? j'adore !
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T
Hemingway ... Il fait partie de la liste de ces auteurs classiques que je voudrais bien lire.
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