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Le Capharnaüm Éclairé
12 avril 2016

"Les Enfants de Lugheir" d'Isabelle Pernot

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L'histoire : Le trône de Lugheir a été autrefois conquis dans le sang par le tyran Hadrien, empereur de Thyr. Depuis, les sorciers de l’empire ont étendu leur noire emprise sur le continent. Trente années plus tard, la jeune bohémienne Caitlyn prend connaissance de son héritage : elle est la dernière descendante des princes de Lugheir. Accompagnée de Julian, le fils rebelle de l’empereur, elle part à la reconquête du royaume de ses ancêtres.

La critique de Mr K : Cela faisait un petit bout de temps que cette saga (4 romans réunis ici en deux volumes) me faisait les yeux doux dans ma PAL. Ayant une petite envie de fantasy, je me décidai enfin à la ressortir. Grand bien m'en a pris car Les Enfants de Lugheir d'Isabelle Pernot fait la part belle à l'aventure et la romance. La lecture fut plaisante à souhait malgré quelques légers défauts. Suivez moi pour ce voyage à rebondissements en terre imaginaire.

L'action commence quasi immédiatement lors de deux premiers chapitres trépidants qui installent les premiers ressorts de l'histoire. Un prince en fuite qui s'est rebellé contre son empereur de père, une jeune fille au mystérieux passé qui s'éveille à la magie et une tension déjà palpable. L'Empire de Thyr étend son influence sur une grande part des terres connues et son emprise totalitaire se fait de plus en plus forte. L'empereur Hadrien a bien changé et son penchant pour la magie noire l'ont fait sombrer. Il s'attire le ressentiment de sa progéniture et cherche par tous les moyens à faire taire toute forme de résistance. Cette dernière va alors s'organiser autour de Julian et de Caitlyn. Longue sera la route avant le dénouement.

Il faut avouer que le début est quelque peu décevant. La faute à une intrigue ultra-classique qui ne semble réserver aucune surprise, des révélations précoces et des personnages plutôt lisses. Les héros évoluent à la limite de la bleuette et les méchants sont… très très méchants. On ne s'ennuie pas mais on reste dans l'attendu et personnellement, je restais sur ma faim, la faute aussi à des descriptions peu immersives et relativement courtes (j'aime cet aspect de l'écriture dans le genre fantasy). C'est le risque quand on apprécie le style et que l'on tente de découvrir une nouvelle auteure surtout connue pour être la traductrice d'un certain Feist, écrivain à la renommée certaine dans le milieu de la fantasy.

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Heureusement, passées les deux cents premiers pages (environ 900 pour l'ensemble), l'histoire décolle enfin. Les personnages gagnent en profondeur, les fêlures apparaissent. On se rend compte alors que l'auteur soigne ses personnages, par petites touches elle leur donne une densité qu'on ne soupçonnait pas de prime abord. Le couple de héros se cherche, se confronte, se rapproche et s'éloigne au fil des événements nombreux qui peuplent l'histoire. Ces imperfections les rendent plus proches, plus humains rendant les passages initiatiques (superbe scène du rite de passage de Caitlyn) et les rebondissements saisissants. Les seconds rôles ne sont pas en reste, Isabelle Pernot se plaisant à décrire de manière fort intelligente les ressorts des drames familiaux, les jeux d'alliance et de pouvoir, les figures des mythologies et rites magiques créant un monde complet et cohérent. Les mécanismes bien que huilés et déjà lus fonctionnent, tenant en haleine un lecteur désormais convaincu.

Surtout que l'écriture en elle-même semble monter en niveau. Les descriptions se font plus denses et c'est parfois émerveillé que l'on visite une forêt abritant une drôle d'auberge, que l'on pénètre dans les brumes de l'au-delà, que l'on explore des tunnels sous-terrain, que l'on se balade dans des villes tantôt grouillantes d'activité ou au bord de l'implosion. On voyage beaucoup, le dépaysement est garanti et l'immersion durable. Le rythme reste lui très soutenu et de chapitre en chapitre, l'action ne désemplit pas, retransmise à travers le regard des différents camps en présence. Je garderai longtemps en mémoire, les aspects les plus sombres comme les nécromants de l'empereur ou les récriminations de ce dernier face à sa lente déchéance. Sans conteste, on retrouve nombre d'éléments scénaristiques et thématiques présents dans la trilogie originelle de Starwars. Pour parachever le tout, l'histoire d'amour prend elle aussi de l'ampleur et se révèle prenante. Tous les éléments se rejoignent sur une fin de lecture sous tension bien qu'un peu abrupte. Pour ma part, j'aurais rallonger la sauce d'une vingtaine de pages.

Au final, Les Enfants de Lugheir est une lecture intéressante et divertissante. On finit par se prendre au jeu et le livre capte vraiment l'attention. Certes, la nouveauté et la surprise ne sont pas au rendez-vous mais un bon amateur de fantasy y trouvera son compte. Alors, tenté(e) ?

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