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Le Capharnaüm Éclairé
18 mars 2016

"Du fond des ténèbres" de Ian Rankin

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L'histoire : Noël approche, les élections législatives aussi. Les ouvriers s'activent à Queensberry House : le siège du nouveau Parlement doit être prêt à temps. La découverte d'un corps momifié dans une cheminée, puis la mort d'un mystérieux clochard passent presque inaperçues au regard de l'assassinat d'un fils de famille engagé dans la course électorale. Trois morts, dont deux inconnus : l'inspecteur Rebus voit un lien entre eux et suit son instinct. Sa hiérarchie, lui reprochant de toujours chercher ce qui n'existe pas, désapprouve. En chemin, il croisera ses démons habituels, l'alcool, la solitude, les aléas de la justice, et son vieil ennemi, le caïd "Big Ger" Cafferty.

La critique de Mr K : Mon premier Rebus de 2016 et quel volume! Rankin va très loin avec Du fond des ténèbres qui porte très bien son nom. Un inspecteur au fond du gouffre qui laisse libre court à son alcoolisme latent, des morts mystérieuses, des magouilles peu recommandables entre le crime organisé et le pouvoir politique, voici les principaux ingrédients de cette enquête haletante d'un de mes héros policiers préférés! Suivez-moi à Edimbourg entre ruelles obscures et salons de privilégiés pour un livre qui décoiffe et retourne son lecteur!

L'action commence plutôt classiquement avec la découverte de cadavres que rien ne semble relier les uns aux autres. Il y a ce clochard qui semble s'être suicidé et qui a choisi de vivre dans la rue malgré les 400 000 livres déposées sur son compte en banque, ce jeune politique plein d'avenir agressé et tué à l'arme blanche à la sortie d'un pub et puis il y a un violeur en série en liberté que la police n'arrive pas à attraper… Rebus est sur le coup mais on le muselle une fois de plus en lui collant aux basques dans le présent volume un jeune arriviste aux dents longues. Il faut dire que cela fait longtemps qu'il n'est plus en odeur de sainteté avec sa hiérarchie qu'il aime tant provoquer et malmener. Heureusement, il peut compter sur ses fidèles lieutenants dont la séduisante Siobhan Clarke qui aura ici un rôle décisif.

Nous continuons à explorer Edimbourg de fond en comble avec une visite des beaux quartiers dans Du fond des ténèbres, élément qui diverge de mes précédentes lectures tant Rankin aime détailler le caractère crépusculaire de la cité écossaise. Pour autant, les riches n'ont rien à envier aux classes populaires, les scènes d'interrogatoires donnent lieu à de savoureuses passes d'armes entre membres d'une même famille et même vis-à-vis des policiers considérés comme des larbins. Rébus ne s'en laisse pas pour autant compter et va avoir bien du mal à démêler un sac de nœud particulièrement retors. Surtout qu'il traîne sa peine avec lui et a bien du mal à résister à l'appel des pubs, de la bière et du whisky. Jamais on ne l'a senti aussi proche de la chute et on tremble pour lui tant il flirte avec les lignes et est à deux doigts de perdre son travail et même la vie.

En contre-point, on explore encore les arcanes du crime et c'est avec un bonheur non feint que l'on retrouve l'alter ego négatif de Rebus dans la peau de son plus vieil ennemi "Big Ger" Cafferty. Ils entretiennent vraiment de drôles de rapports ces deux là, un peu à la manière de Ryan Hardy et Joe Carroll dans la super série The Following. Ils aiment se détester mais ils ne peuvent s'empêcher de s'apprécier et finalement de se mesurer l'un à l'autre pour se mettre en valeur. Cela donne lieu à des discussions alambiquées, mêlant fiel et petites reculades sensibles à la teneur hautement jubilatoire quand on suit bien la saga Rebus.

Loin de se clarifier, la trame se complexifie au contraire au fil des chapitres, Rankin aime à perdre son lecteur en lui fournissant fausses pistes et demi-vérités comme à nos enquêteurs chéris qui pataugent littéralement les 3/4 du livre. Le final est assez tétanisant dans son genre et ouvre la voie à de futurs développements qui laissent envisager de gros bouleversements et des combats à venir riches en promesse. La lecture fut donc prenante comme jamais, j'ai alterné entre exaltation, abattement et nouvel espoir comme jamais dans un livre du genre policier. Sans doute un des meilleurs de la série des Rebus. À ne surtout pas manquer!

Egalement lus et chroniqué au Capharnaüm éclairé :
"Nom de code: Witch"
"Le fond de l'enfer"
"Rebus et le loup-garou de Londres"
"L'Étrangleur d'Edimbourg"
"La Mort dans l'âme"
"Le Jardin des pendus"
- "Causes mortelles"

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Commentaires
E
Ton billet me rassure, j'ai lu le premier volet et je n'avais pas accroché (le personnage oui mais l'histoire bof bof) donc bon si ça s'épaissit au fil des enquêtes, pourquoi pas ?
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