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Le Capharnaüm Éclairé
21 avril 2015

"La Belgariade" de David Eddings

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L'histoire: Et les dieux créèrent l'homme, et chaque dieu choisit son peuple. Ah! Que le monde était jeune, que les mystères étaient limpides! Mais Torak, le dieu jaloux, vola l'orbe d'Aldur, le joyau vivant façonné par l'aîné des dieux, et ce fut la guerre. Le félon fut châtié; à Cthol Mishrak, la Cité de la Nuit, il dort toujours d'un long sommeil hanté par la souffrance. Le fleuve des siècles a passé sur les royaumes du Ponant. Les livres des présages ne parlent plus qu'aux initiés, mais ils sont formels: Torak va s'éveiller. Et justement l'Orbe disparaît pour la seconde fois. Que le maudit la trouve à son réveil et il établira son empire sur toute choses. Belgarath le sorcier parviendra-t-il à conjurer le sort? Dans cette partie d'échecs cosmique, il a réussi à préserver une pièce maîtresse: le dernier descendant des gardiens de l'Orbe, désigné par les présages, mais qui n'est encore qu'un petit garçon jeté sur les routes par une venteuse nuit d'automne. Un simple pion, et si vulnérable…

La critique de Mr K: Chronique un peu particulière aujourd'hui avec un cycle entier lu durant nos dernières vacances en Thaïlande lors des escales prolongées en aéroports moyen-orientaux ou encore sur le sable de plages paradisiaques du sud-est asiatique. J'avais dégoté à un prix défiant toute concurrence La Belgariade ainsi que sa suite La Mallorée lors d'une énième escapade chineuse. Belle intuition que fut la mienne en achetant cette décalogie tant cette première partie s'est révélée à la fois dense en terme de rebondissements et dotée de qualités scripturales indéniables procurant un bon plaisir de lecture.

La Belgariade compte cinq romans:

- Le Pion blanc des présages
- La Reine des sortilèges
- Le Gambit du magicien
- La Tour des maléfices
- La Fin de partie de l'enchanteur

À la base de cette épopée fabuleuse, une prophétie annonçant le retour d'un dieu fou et mégalomane. Pour l'arrêter, un être innocent issu d'une dynastie disparue depuis fort longtemps. Je vous l'accorde rien de particulièrement innovateur dans le pitch de départ mais n'oublions pas que nous sommes dans le genre fantasy qui n’est pas réputé pour son originalité de manière générale. Le jeune Garion se retrouve très vite plongé dans une aventure à nulle autre pareille pour l'assistant de cuisine qu'il était jusque là. Commence alors le long chemin vers l'âge adulte avec son lot de désillusions et de révélations. Il devra accepter ce qu'il est, dompter les pouvoirs enfouis qui dorment en lui et accomplir sa destinée qui est peu commune.

Pour mener à bien cette quête, il va s'entourer de personnages hauts en couleurs qui vont chacun à leur manière l'aider: sa tante Pol qui cache bien des secrets, le conteur Belgarath qui s'avère être un sorcier pluri-millénaire, un marchand-voyageur à la gouaille inextinguible, une princesse incendiaire au charme fou, un forgeron à l'âme pure comme le cristal, un fanatique passe-muraille, une voix intérieure à la fois impérieuse et bienveillante et bien d'autres encore… dont un homme parlant aux chevaux, une montagne de muscle au cœur d'or, un archer juvénile et niais, ou encore un chevalier sans peur et sans reproche assailli par le doute. Sacré équipe qui aura fort à faire aux forces du Mal.

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Mais que de circonvolutions scénaristiques avant d'arriver à l'acte final! Une carte est fournie avec chaque volume ce qui n'est pas plus mal, vu le chemin parcouru par les protagonistes. Un peu à, la manière du Seigneur des anneaux ou encore la saga du Trône de fer, le lecteur se plaît à suivre le parcours des héros à travers monts et vallées, marécages spongieux, plaines arides, côtes sauvages et inhospitalières, souterrains secrets, villes tentaculaires… On partage notre temps entre évocation de souvenirs, récit de voyage pur (on en visite des auberges, lieu obligé dans le genre!) et moultes périls affrontés. On croise beaucoup d'êtres humains vivants selon des croyances et des coutumes bien différentes selon le dieu qu'ils servent (Arendais, Marags, Sendariens et consorts). Cela donne lieu à des frictions mais aussi parfois à des rapprochements surprenants symbolisés par la communauté entourant Garion (ça flirte bon avec une certaine communauté de l'Anneau tout cela!). En face d'eux, ils affronteront nombre de périls comme une reine-serpent des plus retorse, des brigands, les Murgos ensorceleurs de Torak, les fanatiques du dieu ne reculant devant rien pour mener à bien la prophétie noire de leur dieu (des passages sont assez rock and roll!) et bien d 'autres choses que je vous laisse découvrir par vous-même.

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La tâche pourrait paraître ardue quand on voit la somme de pages que représente ce premier cycle mais il n'en fut rien. D'un accès aisé et limpide, la lecture coule d'elle-même et la mise en place est immédiate. L'auteur obtient un très bon équilibre entre descriptions et action, le tout donnant une œuvre virevoltante mais aussi parfois introspective pour certains personnages qui bien que basés sur des archétypes se nourrissent les uns les autres, tissant par là même une toile de relations réalistes et qui tiennent la route jusqu'à la fin. D'ailleurs certains passages qui pourraient sembler relever du détail prennent toute leur importance bien après. Il se dégage aussi de ces êtres une profonde humanité pour la simple et bonne raison que l'humour est ici omniprésent. Non pas à la manière d'un Terry Pratchett pratiquant avec talent l'art du pastiche, ici point de cela mais plutôt des discussions et des liens que l'on peut avoir vu et entendu autour de soi. Des remontrances de vos parents aux chicaneries entre amis, rien ne nous est épargné dans cette aventure où les actes de bravoures côtoient un quotidien relaté avec fidélité et tendresse. Drôle de mélange qui rend cette œuvre pourtant classique dans son déroulé et ses aspirations (pas de réelles surprises pour le lecteur, seul gros défaut de cette saga) très attachante et impossible à abandonner tant on est accroché par cette lecture.

Très belle incursion chez Eddings pour ma part qui se continuera cet été avec La Mallorée. Gageons que la deuxième partie soit aussi enchanteresse que la première. Avis à tous les amateurs, cette série est à lire!

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Commentaires
T
J'adore cette série, j'ai lu les dix tomes quand j'étais à la fac, et j'avais adoré! l'histoire de départ est assez classique, mais les personnages sont très attachants, et surtout les dialogues sont très énergiques et avec beaucoup d'humour, ce qui fait que les pages tournent toutes seules!
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