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Le Capharnaüm Éclairé
13 juin 2014

"Pas son genre" de Philippe Vilain

pas son genreL'histoire: Il est professeur de philosophie, elle est coiffeuse. Contraint de quitter la capitale pour enseigner à Arras, le premier rencontre la seconde sans vraiment la remarquer. Langage, goûts, références... tout les oppose, et pourtant, elle devient son amante. Le mépris et l'ennui se profilent à l'horizon, mais qui croit mener le jeu peut bien être joué.

La critique Nelfesque: Vous avez dû voir les affiches de "Pas son genre" sur les frontons de vos cinémas fin avril. Je ne suis pas allée voir l'adaptation du roman de Philippe Vilain car clairement les comédies romantiques, ce n'est pas mon genre (oui je sais, elle était facile celle là...). A l'occasion de sa sortie en salle, le roman s'est payé une nouvelle couverture aux Editions J'ai Lu et j'avoue que j'ai cédé aux sirènes du marketing!

Je m'attendais à une lecture légère, une lecture de saison, le genre de roman que l'on embarque dans son sac de plage, sans prise de tête. Un one shot avec ses 156 pages, une après-midi pépère au soleil. Oui... mais non!

Certes "Pas son genre" parle d'amour et de la rencontre amoureuse mais ce n'est pas exactement ce que l'on pourrait qualifier de roman léger. Je vous rassure tout de suite, ce n'est pas non plus un essai sur les sentiments mais le narrateur étant un professeur de philosophie ayant comme trait de caractère de tout disséquer et analyser, force est de constater qu'il y a quelques lourdeurs dans la narration.

Assez cliché, nous avons à ma gauche une coiffeuse gentillette, rigolote et fraîche, jolie mais un peu bas de plafond et à ma droite un prof de philo ténébreux, hautain, emprunt aux doutes d'une vie bien rangée... Là est la base de l'histoire : une fille cruche et un gars upper class se rencontrent et tombent amoureux. Comment vivent-ils chacun leur rencontre? Y'aura-t-il un rapport de force dû à leur différence de classe sociale? L'un tirera-t-il l'autre vers le haut ou devront-ils se mettre au même niveau pour que leur couple fonctionne? ... Autant de questions qui personnellement me mettent mal à l'aise, ne concevant pas la valeur des hommes par leurs comptes en banque, leurs professions ou leurs façons de vivre... Notons tout de même au passage que c'est la femme qui est inférieure à l'homme dans ce roman (faut pas déconner non plus). En plus d'être dans le cliché (le prof s'appelle François, la coiffeuse Jennifer... bon...), vous reprendrez bien un peu de sexisme!?

Bon mais alors? On en fait quoi de ce roman? On le lit ou pas? Et bien malgré ses défauts évoqués ci dessus et une fin elle aussi assez convenue j'ai trouvé tout de même intéressant de se retrouver le temps d'une après-midi de lecture dans la tête d'un lettré. Un lettré à qui on aurait bien envie de mettre 2 ou 3 claques à l'occasion mais un lettré tout de même. Sa façon de voir les rapports humains et l'absurdité de l'amour a quelque chose de comique parfois, pathétique souvent, mais amène le lecteur à réfléchir sur ses propres schémas de pensée. Ce qui amène une dimension intéressante au roman qui sans cela n'aurait pas trouvé grâce à mes yeux.

Je ne pense pas que je verrai le film, peut être un jour de désoeuvrement et plus par curiosité de voir comment le réalisateur traitera de la question de lutte des classes, d'éducation et de culture qu'autre chose. En attendant, je ne sais pas si je dois vous conseiller cette lecture... Faites comme vous voulez (oui je sais, je vous aide beaucoup!) mais sachez que vous serez tour à tour intrigués et agacés. A bon entendeur!

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Commentaires
E
J'ai aussi vu le film, tu n'as pu lu mon billet ? j'ai beaucoup aimé et il inverse bien les rôles, à la fin l'idiot c'est lui et elle la plus intelligente. C'est une belle leçon sur le genre humain et les préjugés !
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M
Tu sais que tu exauces mon voeu, Nelfe ? Pas plus tard qu'il y a 2 heures je croisais ce livre sans le connaître et me disais qu'il fallait que je me renseigne. Et hop Nelfe débarque sur son cheval blanc avec son billet tout prêt ! J'hésitais toujours à la fin de ton article (mention spéciale aux prénoms des amoureux, comment l'auteur a t-il osé ?!?) jusqu'au commentaire de Cachou : je crois que je vais me rabattre sur le film à l'occasion parce que dans le fond le thème m'intéresse pas mal ;-)<br /> <br /> Have a good week-end !
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C
Dommage que tu ne sois pas sûre de voir le film, je l'ai trouvé nettement supérieur au livre, reprenant sa substance mais le rendant beaucoup plus subtil. Les personnages sont encore des clichés, c'est le but, mais ils sont tous deux affinés et, surtout, moins agaçants. On s'attache au deux, on ressent plus les efforts et l'impossibilité. J'ai adoré ce film. Le livre est passé, sans plus.
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