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Le Capharnaüm Éclairé
11 avril 2014

"Au carrefour des étoiles" de Clifford D. Simak

au_carrefour_des_etoilesL'histoire: Étrange demeure que cette ferme Wallace, qui se dresse sur une falaise escarpée du Wisconsin.
Une ferme aux fenêtres aveugles, vieille de plusieurs siècles et cependant intacte, comme si le temps n'avait nulle emprise sur elle. Enoch Wallace, son propriétaire, vit là, de toute éternité semble-t-il. Or, c'est par cette maison – cette station – que transitent les voyageurs de l'Espace: les Thubains, masses globuleuses et bavardes, les Lumineux de Véga XXI, rayonnant d'ondes heureuses, d'autres encore...
Depuis bientôt deux ans, Claude Lewis – agent des Renseignements déguisé en ramasseur de gingseng – enquête et tourne autour de la ferme...

La critique de Mr K: Petite incursion en science fiction aujourd'hui avec un nouveau roman de Clifford D. Simak, grand nom du genre, à qui l'on doit notamment le remarquable Demain, les chiens. Cet ouvrage a attiré mon œil chez l'abbé par sa quatrième de couverture intrigante et une couverture étrange et délirante signée une fois de plus Caza, grand dessinateur qu'on ne présente plus et qui a laissé nombre de dessins talentueux dans ma bibliothèque chérie!

L'auteur nous invite ici à suivre un étrange destin. Il s'agit d'Enoch Wallace, un ancien combattant de la première guerre mondiale, revenu écœuré de cette dernière et qui par un mystérieux hasard s'est vu confier une drôle de tâche par des extra-terrestres: celle de gardien d'une station de voyage un peu particulière. À l'intérieur de ce qui ressemble à s'y méprendre à une demeure victorienne classique, se cache une espèce de gare intersidérale par laquelle transite des voyageurs venant des quatre coins de l'univers. Cet homme ordinaire aime ce qu'il fait et profite d'un avantage certain: tant qu'il reste dans sa maison (transformée complètement à l'intérieur), il vieillit très lentement, il a donc plus d'une centaine d'années lorsque commence ce récit. Bien évidemment tout cela commence à interroger les autorités qui envoient sur place un enquêteur qui rode de plus en plus près et fouine. La menace guette et il est des choses qu'on ne peut dévoiler aux yeux de la Terre entière...

On s'attache immédiatement à cet homme que le sort a placé sur le chemin d'Ulysse, agent inter-galactique chargé de créer le réseau de transport et de sa maintenance. Cet extra-terrestre haut en couleur (voir le dessin de couverture) est amateur de bons mots et de café, une boisson des plus délicieuse selon lui, parmi les meilleures du cosmos. Régulièrement, il rend visite à ce qu'il convient d'appeler un ami. Leurs discussions sont variées mais peu à peu la menace qui pèse sur le secret de l'existence de la station rajoute de la tension. Surtout que l'inspecteur venu de Washington se rapproche dangereusement de la vérité. Enoch Wallace lui est un homme simple, épris de liberté et de justice. Pacifique, rêveur (belles descriptions de promenades en forêt à l'appui), il est le reflet fidèle de l'auteur lui-même! J'ai aussi aimé le personnage de Lucy, jeune sourde et muette qu'il rencontre régulièrement lors de ses errances à l'extérieur. Elle est la douceur et la poésie incarnée, l'innocence bafouée par une famille qui ne la comprend pas et la maltraite. Un sort tout particulier l'attend qui changera sa vie à jamais!

Décidément, cett auteur est très talentueux: une fois de plus, il m'a transporté et m'a fourni un plaisir de lecture délectable à souhait et réflectif. Derrière cette histoire de SF basique et sans prétention, on peut y percevoir un plaidoyer puissant et humble contre la guerre et les conflits de tout genre. Réflexion sur le genre humain, c'est aussi une ode à la nature, un thème qui est d'ailleurs très cher aux yeux de Simac et qui revient régulièrement dans ses œuvres. Certains diront qu'on baigne dans une certaine niaiserie ambiante, moi j'y vois plus une pensée utopique qui fait du bien dans ces temps troublés. L'écriture est toujours aussi limpide et accessible. Simac ne tombe ni dans la facilité ni dans l'ésotérique, son langage est celui de tous pour tous, réussissant le tour de force d'aborder des thèmes universels et philosophiques tout en les mettant à la portée de n'importe qui. C'est beau et puissant. Bref, c'est à lire!

Autres lectures de Clifford D. Simak chroniquées au Capharnaüm Éclairé:
- Demain les chiens
- L'empire des esprits
- Mastodonia

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Commentaires
P
j'aime beaucoup cette génération de SF, peut être parce qu'ils ont bercé mon adolescence, celui ci ne fait pas exeception à la règle
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