"Train d'enfer pour Ange rouge" de Franck Thilliez
L'histoire: Un cadavre en morceaux artistiquement répartis est retrouvé aux environs de Paris. La victime a été décapitée et son corps martyrisé a fait l'objet d'une mise en scène défiant l'imagination.
Le commissaire Franck Sharko est dépêché sur les lieux. Les ténèbres, il connaît : sa femme a disparu depuis six mois. Aucun signe de vie, aucune demande de rançon. Et cette nouvelle affaire, en réveillant le flic qui dormait en lui, va l'emmener au coeur de la nuit, loin, beaucoup trop loin...
La critique Nelfesque: Ce faisait un bon moment que "Train d'enfer pour Ange rouge" trainait dans ma PAL. Quoi de mieux qu'un challenge pour l'en sortir? 2 challenges!? Qu'à cela ne tienne!
Vous connaissez mon amour pour les thrillers. J'avais déjà lu par le passé, deux romans de cet auteur, "La Chambre des morts" et "La Forêt des ombres", que j'avais trouvé assez efficaces. Ici, je ne sais pas si ce n'était pas le bon moment pour le lire ou si avec le temps je m'habitue au genre et deviens de plus en plus exigeante, mais je ressors de cette lecture avec une drôle d'impression...
Le premier mot qui me vient à l'esprit est: "too much" (oui ça en fait deux... sauf si on traduit en français par "trop"!). Trop de gore en premier lieu alors que je suis la première à en être friande, trop d'invraisemblances dans la psychologie des personnages à laquelle je suis très attachée dans ce genre de roman, trop de tentatives de suspens qui ont fait flop chez moi, trop de trop! Trop! TROP!
Le roman date de 2002, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis 10 ans, beaucoup de très bons thrillers ont été écrits... Quoi que, là, je suis en train de chercher des excuses à mon manque d'enthousiasme pour ce roman ci puisque fort est de constater que, contre exemple, j'ai adoré "Les Racines du mal" de Dantec paru en 1995. On ne joue pas dans la même cour!
Non, je crois tout simplement que je n'aime pas vraiment cet auteur qui, plus que de la qualité, propose à ces lecteurs du sensasionnel pour vendre. J'ai conscience qu'en disant cela je peux m'attirer les foudres des fans de Thilliez mais que voulez-vous, j'ai une vocation de martyr!
Pourquoi donc en suis-je arrivée à cette conclusion et particulièrement avec "Train d'enfer pour Ange rouge"? L'histoire ici est sordide, glauque à souhait, dans le milieu du sado-masochisme et de l'industrie du sexe où une bande de détraqués de la b*** ne trouve rien de mieux que d'astiquer Popole devant des vidéos semblant être le reflet d'activités non consenties et parfois même devant des snuff movies. Thilliez nous amène donc dans un monde très noir fait de perversité poussée à l'extrême. Dès les premières lignes du roman, le ton est donné avec la découverte d'un premier corps mutilé à un point que je ne crois pas avoir lu de descriptions plus insoutenables jusqu'alors. Les morts se succèdent, l'enquête piétine. Sharko, le commissaire et protagoniste principal du roman, est tiraillé entre la disparition de sa femme et son enquête... Comme je le disais précédemment beaucoup de descriptions sordides qui à mon sens ne font pas avancer l'histoire mais donne à montrer aux lecteurs. Une sorte de voyeurisme gratuit auquel je n'ai pas adhéré.
Sharko ensuite, flic en souffrance suite à la disparition de sa femme survenue 6 mois plus tôt. Quand je dis "disparition", c'est d'une vraie disparition dont il s'agit et non une manière élégante de dire qu'il est veuf. De là à penser que celle ci a un lien avec l'histoire principale du roman, il n'y a qu'un pas que je vous laisse franchir si vous le souhaitez. Personnage capable du meilleur comme du pire sous la plume de Thilliez qui tour à tour en fait un homme posé et réfléchi puis le fait s'énerver et jouer les gros bras quelques pages plus loin. Très peu crédible... Autant j'aime bien le premier autant le suivant m'agace par ses interventions vues et revues. Rien d'original sous le soleil et une pointe de lassitude se fait sentir dans ma lecture.
Certains qualifieront "Train d'enfer pour Ange rouge" d'un bon page-turner. Oui, c'est possible... Je l'aurai lu il y a quelques années, je l'aurai peut être dévoré. Au lieu de ça, je l'ai clairement terminé pour honorer mes challenges (et encore, j'en rends un en retard) sans vraiment d'entrain. Sans doute aspiré-je (ceci n'est pas une faute) à plus que du "gore, du cul et du sang" maintenant en matière de thrillers. Tant pis pour cette fois!
J'ai lu ce roman dans le cadre du "Challenge Thrillers" et du challenge "Livra'deux pour pal'Addict".