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Le Capharnaüm Éclairé
6 août 2013

"Il" de Derek Van Arman

ilL'histoire: "La plupart des tueurs en série n’ont rien à voir avec les mythes qu’ils ont engendrés. Ils ne vivent pas isolés, au milieu des bois ou au fin fond d’un asile. Ce sont vos propres voisins. Comme Bundy, Statler, Gacey, Williams, Merrin et des centaines d’autres sur cette liste, ce sont des individus que vous croisez aux réunions de parents d’élèves ou aux matchs de base-ball de Little League, ils prennent le bus avec vous, leurs enfants jouent avec les vôtres, et ils récitent peut-être même le Notre Père avec vous, lors de vos réunions de famille."
Ainsi parle Jack Scott, directeur de l’agence fédérale en charge des crimes violents et spécialiste des serial killers. Lorsqu’une mère et ses deux filles sont sauvagement assassinées dans une mise en scène macabre, c’est le début d’une chasse à l’homme impitoyable. Jack, qui pensait avoir tout enduré, devra affronter son passé pour mettre la main sur un tueur atypique, aussi pervers que machiavélique.

La critique Nelfesque: Vous connaissez mon amour immodéré pour les romans parus chez Sonatine. Dès qu'il y a une nouvelle parution, je saute dessus. Avec "Il", je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. J'ai volontairement évité de lire tout avis sur cette oeuvre sur le net ou chez les critiques littéraires. J'ai sans doute bien fait car ce roman est riche de détails, d'évènements, d'histoires. Trop diront sans doute certains. Je n'étais pas loin de le penser moi aussi...

On pourrait presque dire qu'il y a plusieurs romans en un seul, tant l'auteur nous submerge de faits. Un corps est retrouvé dans un terrain de bowling, une médaille autour du cou, une famille se fait massacrer au sein même de son foyer, une autre est en danger, deux pervers psychopathes arpentent les Etats-Unis au volant d'un van dans un road movie meurtrier... L'auteur balade ainsi le lecteur à droite à gauche, jouant avec les époques, entre présent et passé esclavagiste. On perd peu à peu pied et on se demande où Van Arman veut ainsi nous mener.

A la moitié du roman, le lecteur commence à trouver ses repères (oui il faut du temps!), assemblant les pièces du puzzle en même temps que Scott et Rivers, les deux flics du roman. L'un fait partie du ViCAT (Violent Criminal Apprehension Team) et est un expert en crime violent, l'autre est un vétéran du Vietnam. J'ai apprécié ne pas avoir affaire à des caricatures comme ce fut le cas récemment dans "Nid de guêpes" d'Inger Wolf. On n'échappe pas aux fêlures de ces vieux de la vieille quasi retraités, sur le fil du rasoir, efficaces et borderlines mais ici ce n'est pas le fond du roman. Derek Van Arman se sert de ces failles à bon escient et cela attise d'autant plus la curiosité du lecteur. Les révélations sur ces deux personnages arriveront au moment voulu, tout naturellement. Il est rare aujourd'hui de se retrouver devant un thriller qui n'en fait pas des tonnes sur les flics qu'il emploit.

Je tiens tout de même à prévenir les potentiels futurs lecteurs. Nous sommes ici en présence d'un roman violent qu'il ne faudra pas mettre entre toutes les mains! Votre ado adore les thrillers? Attendez quelques années pour lui offrir celui ci! Violent par les faits mais aussi dans les idées. La plupart des scènes sont crues, sales et malsaines et les descriptions minutieuses. Van Arman n'a pas voulu épargner ses lecteurs et l'appétit sexuel déviant des acolytes du van notamment vous atteindra jusqu'à la nausée... Vous voilà prévenu.

"Il" se lit très facilement (si l'on excepte le fait qu'elle puisse troubler certaines sensibilités). En bon page-turner, il nous offre des rebondissements auxquels ne s'attendent pas les plus avertis des lecteurs dont je fais partie (oui il en faut pour me surprendre aujourd'hui dans ce genre de littérature). Je n'ai pas adhéré à tout dans ce roman, une scène en particulier m'a fait dresser les cheveux sur la tête tant elle est en désaccord profond avec mes convictions mais c'était sans compter sur un nouveau rebondissement qui m'a fait passé de "Ah mais non!!!!" à "Bon là pourquoi pas...". Je reste volontairement vague ici mais pour ceux qui l'ont lu sachez que cela se passe dans les dernières pages du roman et que je ne suis pas adepte de la vengeance en guise de justice...

Je suis passée par à peu près tous les états en lisant ce roman. D'abord déroutée, trouvant que l'auteur avec ses histoires à tiroirs faisait preuve de zèle, désabusée devant quelques longueurs à mi roman dont l'auteur aurait pu faire l'impasse, amusée de lire un roman antérieur à la "mode" romans et séries de serial killers puisque celui ci a été interdit aux Etats-Unis au début des années 90, attirée par le foisonnement d'évènements une fois tout ceux là identifiés, mitigée sur une fin qui n'en était pas vraiment une et enfin cueilli par le dernier rebondissement du roman.

A lire en ayant en tête que ce n'est pas forcément le meilleur roman de serial killers écrit aujourd'hui et que certaines longueurs peuvent vous perdre en route. Et oui, j'en ai lu de meilleur "dans la tête du tueur" mais le contexte ici est intéressant et quand l'Histoire rejoint l'histoire on ne peut plus lâcher son livre des mains.

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Commentaires
N
Je comptais le lire mais finalement, après réflexion (et lecture de ton billet) je me tâte. Les descriptions malsaines et minutieuses que tu évoques me font craindre le pire (le violent ne me dérange pas en soi mais faut qu'il ait un sens, qu'il serve un objectif quelconque, qu'on ne décrive pas tout ça juste pour le "fun").<br /> <br /> <br /> <br /> Du coup... je vais le laisser mijoter, je me déciderai peut-être un jour ;).
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