niddeguepes

L'histoire: Une semaine avant Noël, dans une maison abandonnée de la ville danoise d’Århus, un agent immobilier tombe sur le cadavre d’un adolescent. Tout autour du corps, un amas de guêpes mortes. La nuit même, l’hôpital psychiatrique voisin signale la disparition d’un patient hanté par d’étranges réminiscences – une fillette aux traits flous, une maison blanche derrière un marronnier, et des guêpes...

Rappelé en urgence de ses vacances familiales en Croatie, le commissaire Daniel Trokic ne tardera pas à se rendre compte que, lorsque les adultes mentent, les enfants se vengent.

La critique Nelfesque: Je ne connaissais pas Inger Wolf avant de lire "Nid de Guêpes", pourtant l'auteure signe là son quatrième roman et son premier chez Mirobole Editions, toute jeune maison d'édition ayant vu le jour au printemps dernier.

"Nid de Guêpes" est un roman policier nordique. Je n'en suis pas à mon coup d'essai dans la lecture de ce genre et là où certains peuvent être déstabilisés par les noms de personnages ou de villes très "tirés par les cheveux" pour les français que nous sommes, je me rends compte que dorénavant je n'ai plus aucun soucis d'adaptation. C'est un gain de temps et un confort de lecture non négligeable (j'ai souvenir de mon tout premier roman suédois avec l'excellentissime "Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes" de Stieg Larsson où il a fallut vraiment râmer pour se souvenir de tous ces noms aux consonances inhabituelles).

Etant une grande fan de thrillers et polars en tout genre et commençant à être "rodée" sur ceux venus du nord, je suis de plus en plus exigeante sur mes lectures de ce genre. Les sirènes des plans comm' mettant en avant le fait même que le roman en question est nordique ne marchent que moyennement sur moi et quand je me fais avoir, je peux être très en colère (cf "Morte la bête" de Lotte et Soren Hammer). Bon j'arrête de tourner autour du pot et donne mon avis sur "Nid de guêpes"!

J'ai aimé ce roman sans pour autant le trouver inoubliable. De facture classique, je l'ai trouvé plaisant mais je n'ai pas trouvé la patte de l'auteur, le petit quelque chose en plus qui fait d'un thriller banal, un roman qui tue! Le crime qui ouvre l'oeuvre de Wolf est comme il faut: gore, sans excès mais qui imprime bien dans le cerveau du lecteur la folie du meurtrier (attention aux âmes sensibles tout de même, je précise une fois encore que ce n'est pas "ma première scène de crime" (et certains la trouveront affreuse (alors je préfère préciser (et j'arrête les parenthèses)))). Le début était prometteur... On rentre tout de suite dans le vif du sujet!

Le commissaire Trokic est de ces flics qui font fureur dans les romans policiers... Un être solitaire cachant une blessure... Oui, c'est pas mal, ça permet au lecteur de s'attacher au personnage... Il est d'ailleurs plutôt bien construit et sa psychologie est intéressante mais alors mince quoi suis-je la seule à en avoir marre de ce cliché que l'on retrouve dans pratiquement tous les thrillers? Ah c'est sûr qu'un flic clown, heureux de vivre et qui lance des blagues toutes les deux secondes c'est moins charismatique mais c'est aussi nettement plus rare. Coup de gueule qui n'est pas spécialement dirigé vers "Nid de guêpes" mais vers la plupart des romans de ce genre aujourd'hui en librairie. Mesdames et messieurs les auteurs, s'il vous plait, arrêtez de nous dépeindre toujours les mêmes flics! C'est lassant à force...

Un chapitre sur deux, on laisse de côté le comissaire Trokic et l'enquête pour se retrouver à côté du meurtrier. Bien qu'ayant deviné la fin du roman très rapidement (et oui, l'habitude du thriller, tout ça...), j'aime ce genre de construction qui nous permet d'être au plus près du mal, de pouvoir l'appréhender, d'essayer de le comprendre. Si l'on met de côté les faits et la morale qui s'y rattache, il y a toujours une explication aux actes. Ici, sans trop en dévoiler, l'explication et la façon dont elle est amenée tient le lecteur en haleine et est assez efficace.

Ainsi "Nid de guêpes" se lit en moins de temps que l'on a le temps de dire "ouf!", l'écriture est fluide et le rythme est au rendez-vous. Les chapitres sont courts et les pages se tournent facilement. Inger Wolf signe là un bon thriller donc mais pas non plus LE thriller de l'année. Rassurez-vous, je parais bougonne sur ce coup mais je n'ai pas boudé mon plaisir pour autant. A découvrir, en particulier si vous n'êtes pas un habitué du genre pour en apprécier toutes les ficelles sans impression de déjà-vu.