L'histoire: À travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout, est lié.
La critique de Mr K: 6/6. Quelle claque mes aïeux, quelle claque! Pour 3,5 euros en plus, vive le Printemps du cinéma. Mon seul regret est de ne pas y être allé avec ma Nelfe adorée tant ce film est jouissif et puissant. 2h45 de pur bonheur et le pire... c'est qu'il aurait pu faire le double que ça ne m'aurait pas dérangé! Il me marquera longtemps, c'est bien simple, je suis resté cloué à mon siège quand les lumières se sont rallumées, les larmes perlaient sur mon visage tant les émotions ressenties m'ont submergé.
Ce film est définitivement inclassable, certains diront qu'il est transgenre dans le sens où l'unité ici est basée sur les thématiques et non les choix formels. Ainsi, on va suivre plusieurs destinées à travers les siècles et l'espace. Pour autant le casting est réduit car chaque acteur a quasiment un rôle à chaque tableau décrit. Ainsi, on suit la narration en voyageant dans le temps passant allégrement de la période coloniale au 24ème siècle tout en revenant dans les années 30 ou 70. Il faut bien avouer que la première heure est déroutante et que ce film demande un minimum d'effort de réflexion et de concentration pour en retirer la substantifique moelle. C'est une qualité très rare dans le domaine des blockbusters. M'est avis que celui-ci fera un four à cause justement de cela. Nous n'avons pas affaire ici à un spectacle pré-digéré et conditionné pour le plus grand nombre.
(T'as vu? Mr K a adoré... Vaudrait mieux dégager vite, il fait peur celui-là)
Au fil du déroulé, on se rend compte que toutes les existences qui nous sont exposées sont liées. Le lien est ténu mais il existe. Le rythme va s'accélérant et le final est tout bonnement grandiose même si je dois avouer que je m'y attendais un peu vu l'expérience que j'ai de l'anticipation en littérature et de mes goûts éclectiques en terme de musique (notamment mon amour immodéré des musiques planantes des 70's et le new âge type Mick Oldfield). Et oui, les auteurs de Matrix nous parlent d'amour mais pas le niais ou le cucul habituel, non le véritable amour, celui d'autrui, de son prochain. Ils nous parlent aussi de liberté qui émancipe les plus démunis, ils traitent aussi magnifiquement du deuil et surtout, ils nous offrent une réflexion fort habile sur la nature humaine. Certes sur dernier point, ils ne révolutionnent rien mais c'est si bon de l'entendre et de s'en ré-imprégner.
(Dur dur d'aller bosser surtout en 2144)
La technique est parfaite mais on ne pouvait s'attendre à moins avec d'aussi talentueux réalisateurs. Les images nous aspirent et la musique (thème majeur du film aussi) nous accompagne idéalement dans ce voyage hors du commun. Les acteurs sortent le grand jeux et jouent chacun d'entre eux toute une batterie de personnages différents. Tom Hanks est comme à son habitude parfait, Halle Berry surprend et Hugh Grant est ici employé à contre emploi dans un des personnages qu'il campe. Ce n'est pas tous les jours que vous le verrez grimé manière Black Metal et apprécié la chair humaine encore fraîche. Du délire je vous disais! Un petit bémol, certains maquillages (notamment le vieillissement) ne sont pas forcément réussis mais le souffle unique du film permet de dépasser cette légère scorie.
(Bridget lui en a vraiment fait baver! Sacré Hugh!)
Je pourrais continuer ainsi pendant des heures tant ce film s'est révélé être une source d'inspiration pour moi. Beau melting pot de différents genres de films et œuvres brassant nombre d'idées et de concepts, il est la preuve éclatante que Wachowski frères et sœur (y'a eu du changement!) font partie de ses réalisateurs doués ne prenant pas les spectateurs pour des abrutis (à part peut-être dans les deux derniers Matrix). On retrouve dans Cloud Atlas toute la dimension prophétique et glaçante d'un Matrix, l'espoir fou de quelques uns dans la très belle adaptation de V pour Vendetta avec Nathalie Portman et l'amour fou tel qu'il est décrit dans le cultissime The Fountain d'Aronowski. Allez... je me calme. Quant à vous? FONCEZ-Y!