L'histoire: Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois répressif initié par Dent.
Mais c'est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane…
La critique Nelfesque: Je ne suis pas une adepte des films de super-héros, loin de là même. Ce n'est pas que je les fuis comme la peste mais je n'ai jamais été attirée par ce genre, le "tchac tchac boom boom" ne m'intéresse pas et le principe même de voir une image macho du super mec bodybuildé sauvant le monde et tout est bien qui finit bien m'agace.
Oui mais voilà, il y a quelques années, Mr K m'a fait découvrir le premier Batman de Nolan et j'y ai trouvé un intérêt que je n'avais jusque là pas décelé dans d'autres films. J'ai donc découvert les deux premiers Batman bien après leurs sorties en salle et il était presque logique que j'aille voir ce dernier volet, "The Dark Knight Rises" au cinéma.
Que dire de cet opus? Je ne ferai pas un billet détaillé, n'étant pas une experte ès homme chauve-souris, mais je peux dire que dans l'ensemble je l'ai aimé. Je dis dans l'ensemble car vers le milieu du film j'ai été prise de quelques baillements (c'est que ce film dure quand même presque 3 heures!) réfreinés non pas après un petit somme mais avec une suite et une fin bien punchy qui réveille. "Dans l'ensemble" également car il faudrait qu'on m'explique ce que les Etats Unis trouvent à cette moule de Marion Cotillard!? Certes, elle a un joli minois et j'avoue même apprécier son jeu dans "Jeux d'enfants" mais depuis quelques années je la trouve insipide... Et en doubleuse voix française pour son propre rôle dans ce film, n'en parlons pas... Et que dire de sa dernière scène ici... Mieux vaut se taire en fait!
Mis à part cela, j'ai aimé le scénario de ce Batman ci. L'Anarchie au pouvoir, un méchant baraque et flippant par sa présence et son charisme, la noirceur du film... Ces différents aspects m'ont séduite et notamment la crainte, toujours d'actualité, qu'ont les Etats-Unis, du terrorisme et de voir leur monde s'écrouler. Cette notion est bien présente dans ce long métrage de Nolan et traitée d'une bien belle façon. Rajouter à cela le capitalisme et le peuple opprimé et vous avez un beau cocktail molotov qui explose dans ce "Dark Knight Rises". Explosion au visuel léché qui plus est. Pourquoi bouder son plaisir?
Je laisse la parole à Mr K qui développera sans doute un peu plus son avis. En attendant, de mon côté, en non adepte de super-héros (je le répète), je vous conseille ce film. Bon et puis Gary Oldman perso, je suis fan!
La critique de Mr K: 6/6, la conclusion parfaite pour une trilogie qui n'a finalement fait que s'améliorer d'opus en opus. Je rappelle qu'à part la série des Spiderman de Sam Raimi et des Batman de Christopher Nolan, je n'aime pas les films de super-héros qui s'apparentent en général à de la propagande pro US déguisée et un spectacle trop souvent décérébré (pour cela rien ne vaut un bon film d'horreur des familles à mes yeux!). Batman, c'est justement quelqu'un qui n'a pas de super pouvoirs et Nolan a su capter mieux que quiconque (même Burton c'est dire!) l'essence de ce personnage hors norme.
Deux choses m'ont profondément marqué dans ce métrage parmi tant de bons éléments qu'il serait ici impossible de tous les abordés sans écrire une bonne tartine! Tout d'abord, l'humanité que ce film dégage. Cela peut sembler étrange à propos d'un film de ce genre et pourtant... les états d'âme et les motivations de Bruce Wayne sont ici disséqués et livrés en pature au spectateur qui s'étonne de voir l'étalage de tant de noirceur dans un blockbuster estival. Le précédent opus avec le joker était déjà pas mal mais ici on atteint vraiment des sommets. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et notamment la figure de Bane qui est ici remarquablement traitée et on se prend à éprouver de la compassion pour ce terroriste mercenaire brut et sans coeur (en apparence seulement). Nolan prend un malin plaisir à explorer les fêlures de ces personnages qui se détachent des êtres policés qu'on nous sert régulièrement. Du coup, le film gagne en humanité et en crédibilité et ceci sans épargner le spectateur. C'est bon de ne pas être pris pour des imbéciles!
L'autre aspect très intéressant de ce film est qu'il poursuit l'exploration des pistes entraperçues précédemment concernant la nature humaine et la violence qui nous habite dans les rapports qu'on peut entretenir avec autrui. Sont aussi abordés de façon frontale le rapport à l'autorité et à la politique, ainsi la ville de Gotham City (alias New York) livrée à un seigneur de guerre voit ses habitants collaborer, s'en arranger ou résister, un tribunal révolutionnaire est mis en place avec l'épouvantail à sa tête (j'adore cet acteur), les policiers enfermés dans les souterrains de la ville, l'anarchie s'installe... Nolan nous dresse à cette occasion de véritables tableaux apocalyptiques d'une crédibilité effrayante tant on se dit que cela pourrait se dérouler ainsi. J'ai clairement adoré cette deuxième partie du film où on retrouve la folie pure que l'on avait déjà perçue à travers le personnage du joker dans le film précédent.
Ce film est une bombe dont on ne voit pas la longue durée passer. Le spectacle est époustouflant, le souffle épique et la noirceur sont bel et bien au rendez vous. Le tout est servi par un réalisateur esthète à l'extrême et des acteurs formidables (à part la Cotillard dans son ultime scène qui vire au riducle, dommage...). Un must qui perdra beaucoup de sa superbe sur votre téléviseur... vous voila prévenus!