"Cosmopolis" de David Cronenberg
L'histoire: Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s'engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n'a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l'autre bout de la ville.
Au fur et à mesure de la journée, le chaos s'installe, et il assiste, impuissant, à l'effondrement de son empire. Il est aussi certain qu'on va l'assassiner. Quand? Où? Il s'apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.
La critique de Mr K: 2/6. Belle déception aujourd'hui avec le dernier film de Cronenberg. Pourtant, la bande annonce donnait très envie. "Cosmopolis" est le nouveau film de l'auteur notamment de l'adaptation du "Festin nu" (génial), "Spider" (méconnu mais vraiment puissant), "Crash" (belle adaptation de Ballard). De plus, le petit scandale cannois m'avait mis l'eau à la bouche... mais voilà, mon beau-frère et moi nous sommes vraiment bien ennuyés comme jamais devant cette descente en enfer d'un baron de l'économie mondiale.
On s'ennuie... et c'est un euphémisme! Beaucoup de verbiage pour beaucoup de portes ouvertes! De la masturbation intellectuelle sans réelle innovation ou point de vue étonnant, juste le recyclage de nombreuses idées sous un délicat emballage (le capitalisme est un serpent qui se mord la queue, on vit une époque d'annihilation de l'humain au profit d'un nouvel ordre mondial...). C'est en grande partie la technique qui justifie les deux points de la note. La perfection technique de l'ensemble est bluffante: images léchées, cadrages millimétrés, ambiance glauque à souhait, petite musique obsédante... C'est du Cronenberg et Dieu sait qu'il est doué une caméra à la pogne!
J'ai globalement été déçu aussi par les performances d'acteurs livrées par la plupart des protagonistes: beaucoup de sur-jeu et de récitation sans âme, cela manque de finesse et décrédibilise l'ensemble. Cependant certains personnages sont vraiment réussis et leurs interprètes sont brillants: Juliette Binoche en cougar amatrice d'art, le personnage de la théoricienne sans scrupule du héros, et l'entarteur fêlé joué par Almaric. Quant à Pattinson (c'est mon premier film avec lui dedans, "Twilight" très peu pour moi!), je suis très loin d'être convaincu par ses pseudo talents d'acteur. Rajoutez à cela un déroulé scénaristique obscur et des scènes complètement ubuesques (notamment celle avec le médecin et la joggeuse) et vous comprenez pourquoi certains ont quitté la salle avant la fin! Non que le genre me déplaise, j'ai adoré en son temps le "Lost Highway" de Lynch ou le "Antichrist" de Von Trier mais là c'est trop! Too much dans le tape à l'oeil et finalement assez vide et vain...
Bref du temps et de l'argent perdu pour pas grand chose. Dommage, le thème était intéressant, le parti pris était osé de filmer quasiment uniquement dans la limousine, mais ça retombe vite comme un soufflé. Bof bof bof! Heureusement que Nelfe n'est pas venue, il y aurait eu des sièges en moins dans la salle à la fin de la séance! À chacun, je pense de tenter l'expérience ou pas...