lundi 30 avril 2012

"Shining" de Stanley Kubrick

affiche shiningL'histoire: Jack Torrance, ancien alcoolique et écrivain raté, décide de reprendre sa vie en main en s’installant avec sa femme Wendy et son fils Danny dans un hotel, l’Overlook Palace, qui offre en été, confort et luxe mais qui se retrouve en hiver complètement coupé du monde par le froid et la neige…

C’est donc en tant que gardien que Jack Torrance y est embauché cette année là. Mais une fois coupés du monde, l’hôtel se réveille et avec lui, d’étranges phénomènes vont peu à peu avoir raison de la santé mentale, déjà fragile de Jack. Heureusement, le petit Danny possède un don; Le « shining », qui lui permet de voir les choses et les êtres disparus.

La critique de Mr K: 6/6. Film culte par excellence, j'ai eu la chance en six mois de le voir deux fois au cinéma (une fois pour préparer le visionnage, une fois avec les loupiots). En effet, dans le cadre de l'opération Lycéens et apprentis au cinéma, nos jeunes sont conviés à découvrir des œuvres cinématographiques. Je vous avais parlé il y a déjà quelques temps de tout le bien que je pensais de Sparrow de Johnnie To. Le grand moment est arrivé la semaine dernière avec le classique de l'épouvante de Kubrick que la plupart de mes CAP bois ont découvert au cinoche. Y'a pas à dire, ils ont de la chance! 

Génialissime, c'est le premier mot qui vient à l'esprit quand on pense à ce film hors norme, tourné en 1980 par un des plus grands cinéastes qui soit. Adapté librement de l'œuvre éponyme de Stephen King, on a affaire à un film de "maison hantée" classique doublé d'une belle autopsie de la folie humaine à travers le personnage de Jack Torrance campé ici par un Nicholson plus habité que jamais! C'est d'ailleurs ce point de focalisation qui a fait que King s'est détourné du film de Kubrick assez vite: là où l'auteur à succès avait voulu centrer le récit sur Danny (le fils de la famille Torrance) et son pouvoir, le cinéaste anglais s'est concentré sur le père et sa descente dans les méandres de la folie. Le film est en grande partie porté par la prestation remarquable de Jack Nicholson, qui parait-il, faisait peur à sa partenaire féminine et à certains membres de l'équipe de tournage! 

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Peu de films peuvent se vanter de m'avoir fait peur mais Shining est pour moi la référence absolue en la matière avec La maison du Diable de Robert Wise et Ring d'Hidéo Nakata. J'ai beau connaître Shining par cœur, la chair de poule apparaît dès la grandiose scène d'ouverture où l'on suit une voiture roulant vers l'hotel Overlook à travers des paysages majestueux mais menaçants de solitude, rajouté à cela quelques effets sonores bien flippants et ça y est vous êtes prisonnier d'une appréhension qui ne va aller que crescendo pendant deux heures de métrage! Un des points forts de ce film est la bande son qui est tout bonnement perverse et machiavélique. Malgré les 32 ans qui nous séparent de sa sortie en salle, les musiques et sons font toujours autant d'effets, mes élèves me l'ont confirmé quand on a commencé à étudier quelques scènes en classe dans le noir alors qu'ils sont rodés au cinéma d'horreur et d'épouvante. 

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L'esthétique du film est parfaite et Shining est l'illustration parfaite du côté maniaque de son auteur avec notamment une obsession pour la symétrie (voir la scène de la chambre 237, Danny sur son tricycle dans les couloirs de l'hôtel). Les images sont toutes plus belles les unes que les autres et cette beauté glacée contribue énormément au côté glauque de l'affaire qui ne narre rien d'autre que le déchirement d'une famille (des tensions règnent chez les Torrance et Jack sert de catalyseur avant l'explosion finale). N'oublions pas l'Overlook qui est un personnage à lui tout seul et dont les manifestations sont quasi traumatisantes pour certaines: la morte dans la baignoire (THE flip pour moi!), les jumelles assassinées, la mer de sang s'échappant des ascenseurs, les grands espaces vides où résonnent des crécelles et autres sons impromptus... bref, un endroit où on ne passerait quelques mois en solitaire! 

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Ce fut donc un immense plaisir de voir Shining au cinéma, une chance incroyable pour tout amateur du genre né trop tard pour pouvoir l'admirer au cinéma lors de sa sortie.  Une œuvre culte qui trouve écho encore aujourd'hui auprès de la jeunesse, preuve s'il en est de son côté inoxydable et marquant. Un pur bonheur et une expérience inoubliable.

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dimanche 29 avril 2012

"L'Epouvanteur, Tome 1 : L'apprenti épouvanteur" de Joseph Delaney

apprenti-epouvanteurL'histoire: Septième fils d'un septième fils, Tom perçoit les ombres de ceux qui ont peuplé la terre et ressent la présence des êtres maléfiques. A treize ans, il doit quitter la ferme pour devenir l'apprenti de l'épouvanteur, chasseur de démons et sorcières. Commence alors pour lui une nouvelle vie, difficile. N'écoutant que son bon coeur, il va permettre la libération d'une sorcière particulièrement cruelle que son maître a enfermée dans un puits. Il aura alors à l'affronter à plusieurs reprises avant de la voir disparaître à tout jamais.

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La critique Nelfesque: Cela faisait un moment que j'avais envie de découvrir l'univers de Joseph Delaney et de sa saga "L'Epouvanteur". La lecture commune mise en place par sevmarguerite fut l'occasion de sauter le pas.

"L'Epouvanteur" vise en premier lieu un public jeunesse mais, du haut de mes 30 ans (je le répète pour bien l'assimiler ^^), j'ai apprécié cette lecture. La peur n'était pas vraiment au rendez-vous mais l'atmosphère est particulière et l'ensemble fonctionne assez bien.

Avec ce premier tome, "L'apprenti épouvanteur", on découvre l'univers de la saga et les principaux personnages. Le ton est donné, on est ici dans un roman entre fantasy, épouvante et aventure. L'univers et l'ambiance sont très bien décrits, le lecteur est pris dans un climax particulier où moiteur, forêts brumeuses et hostilité des villageois ne sont que quelques ingrédients savemment utilisés...

J'ai particulièrement apprécié l'apprentissage des notions du bien et du mal présent dans ce présent tome. Tom est un jeune garçon de 12 ans au début de l'histoire. Il quitte son cocon familial pour apprendre un nouveau métier qui est loin d'être commun et qui n'a pas bonne presse. On va sans doute voir Tom mûrir durant cette saga. C'est déjà le cas dans ce premier tome où il va être confronté à de nombreuses embûches "magiques". On le découvre naïf, craintif et inexpérimenté mais le changement est palpable. Ce petit garçon n'a rien d'héroïque, ce qui facilitera l'identification des plus jeunes à son personnage et ce qui permet également aux plus âgés de s'attacher à lui et de le voir évoluer au fil du temps.

L'Epouvanteur quant à lui, Mr Gregory, maître d'apprentissage de Tom, est un personnage mystérieux et fortement charismatique. C'est un homme solitaire qui se montre tour à tout juste et protecteur envers son élève mais aussi très dur et sévère dans l'exercice de ses fonctions. Je pense que ce personnage va se dévoiler peu à peu et nous réserve quelques surprises. Tout comme celui de la jeune Alice, l'amie-ennemie de Tom.

Je vous l'accorde, ce monde de la magie a déjà été maintes fois utilisé dans les romans jeunesse. Toutefois celui-ci a sa touche personnelle qui fait que le lecteur s'y attache et oublie le chef de fil dans le genre: Harry Potter. Nulle comparaison n'est possible ici et c'est tant mieux! Dès le départ, Tom est confronté à un univers angoissant, il n'est pas dans une école mais bel et bien seul et directement en proie à des évènements et des choix qu'il est loin de maitriser. Cela donne une ambiance particulière et propre à cette oeuvre.

Roman d'aventure tout autant que de magie, le récit est rythmé, parfois prévisible (mais il faut bien lancer les hostilités). La plume de Joseph Delaney est fluide et l'ensemble se lit très bien. Cette saga est sans doute plus réservée aux adolescents qu'aux jeunes enfants de par sa noirceur mais les adultes y retrouveront une part d'enfance qui n'est pas désagréable.

Au final, "L'apprenti épouvanteur" est un premier tome fort sympathique qui lance un appel pour la suite auquel on ne peut pas résister. Court mais plaisant.

A lire également, les avis de mes compagnons de lecture: sevmarguerite, Falline, PimousseMichou, Arcaalea, Luna, Lau1307, livromaniac, Myiuki22, Mycoton, Mypianocanta et Kellin.

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vendredi 27 avril 2012

Salut Marcel!

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L'album est sorti fin janvier avec l'annonce que "Dans la joie jusqu'au cou..." serait le dernier des Marcel et son orchestre... J'ai d'abord cru à une fausse annonce, un coup de marketing... Et puis non il a bien fallu se faire une raison, digérer la pilule et faire la chronique de cet album. Marcel c'est fini... Une tournée d'adieu est actuellement en cours pour fêter comme il se doit la sortie du groupe énormissimement culte. En ce qui nous concerne, nous serons samedi prochain à Brasparts, près de Brest, pour une soirée d'adieu que je sais déjà chargée d'émotion et de déconnade.

Trève de racontage de vie, qu'est ce qu'il donne ce dernier album? Plus qu'un nouvel album, les Marcel ont voulu faire les choses bien, en nous en filant 2 pour le prix d'1. Une galette pour les nouveautés et une pour des reprises de chansons cultes. Elles n'y sont pas toutes mais comment faire autrement? Toutes leur discographie ne pouvait pas tenir dans un CD!

Commençons par "Dans la joie jusqu'au cou...". Au départ, on est un peu surpris du ton rockabilly que le groupe a donné à cet album. Remarquez, en regardant la pochette, on aurait pu s'en douter! Elvis? "Grease"? Oui voilà ce genre là! Mais à la sauce Marcel quand même, faut pas déconner! 60's OK mais avec la classe des neurones à crêtes! Cela donne des titres "moove your popotin" qui libèreront sans doute toute leur énergie sur scène. J'ai hâte! Pas de nostalgie ici, ils ne nous auraient pas dit que c'était leur dernier album, on ne l'aurait pas deviné. Les thèmes abordés sont ceux qu'affectionne le groupe depuis plus de 20 ans: la déconne encore et toujours, l'injustice et la normalité, tout ce qui fait la vie quoi!

Mention spéciale pour "Trapèze volant", un titre complètement fou qui plait autant aux petits qu'aux grands enfants que nous sommes. Je ne m'en lasse pas! "Si jamais t'avoues" reste dans la tête longtemps après l'écoute. On appelle ça un tube non!?

"Tous les coups sont permis!" est le deuxième CD présent dans l'album. Un CD de reprises en acoustique qui donne l'occasion de voir différemment certains titres. Même si les originales sont à mon sens indétrônables, cette revisite est vraiment sympa. "Brrr... (au début elle est froide!)", "La complainte de la ménagère", "Les neurones à crête", "Bonne fête maman"... sont autant de morceaux revus et corrigés, entre autres, version reggae ou bossa nova. Chouette surprise en cadeau Bonux.

"L'époque est à la rigueur et à l'austérité,
Les dirigeants remontent les bretelles aux fraudeurs
Et invitent les autres à se serrer la ceinture?
Il faut faire des économies?
Pour les Marcel, pas question de renoncer, plutôt tout perdre que de céder."

Bravo les Marcel, ça c'est une belle sortie! Vous nous manquerez...

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jeudi 26 avril 2012

"La Tchalette et autres contes de magie et de sorcellerie" de J. C. Servais

tchaletteL'histoire: Sorcière! Non, c'est un mot qu'il ne faut pas lancer à la légère, pas jeter au visage d'une petite vieille sous prétexte qu'elle a l'air de s'entendre avec les loups... Et pourquoi ne pas s'entendre avec les loups? Pourquoi ne pas pactiser avec la mort... à l'ombre des jeunes filles en fleurs? Il y a de vieilles terreurs, à travers les siècles, que l'homme ne parvient pas à dominer. En espérant que la lecture de ces récits ne réveille pas trop les vôtres...

La critique de Mr K: Avec ce recueil, nous replongeons allégrement dans le monde étrange et fascinant des légendes rurales chères à Servais. J'avais grandement apprécié son Almanach et de retour chez mon bouquiniste préféré, je suis tombé sur ce volume qui est tout aussi réussi que le précédent. Encore un bel ouvrage à mettre à l'actif des éditions Dargaud, collection Histoires et légendes!

Neuf contes de la région ardennaise nous sont ici proposés avec comme thématiques communes la sorcellerie et la magie dans le quotidien campagnard d'un village au début du XXème siècle. On prend beaucoup de plaisir à parcourir ces récits mêlant habilement superstitions et croyances avec l'étude sociologique d'une petite communauté humaine. Derrière ces historiettes mystérieuses, bien souvent ressurgissent des réactions et des travers purement humains. Nous côtoyons tour à tour l'amour, la vie de famille heureuse mais aussi la jalousie, la frustration et la colère.

L'auteur nous confronte tout d'abord à une vieille femme 001qualifiée de sorcière par tous les gens du village auprès duquel elle réside. Elle aurait la capacité de se transformer en louve et ferait régner la terreur... Il s'agit de la fameuse tchalette qui donne son titre au présent ouvrage. Dans la deuxième histoire, un homme se meurt de son premier amour disparu et nulle médecine ne semble pouvoir apaiser son mal, ses rêves laissent à penser que tout ceci n'est pas naturel... Dans la suivante, le curé du village voit ses réserves de vin de messe se réduire sans raison alors que la porte de la cave est fermée à clef (je précise que l'homme d'église n'est ni alcoolique ni mythomane -sic-). Derrière ce pitch rocambolesque à souhait se cache une histoire de passe-muraille. Dans le récit Aurore, un homme épouse une fée mais cela n'est pas sans conséquences... Dans le récit suivant, on y fait commerce avec le diable pour sauver une âme perdue et ensuite on fait connaissance avec une fillette qui se découvre le don de comprendre les animaux qui vont la récompenser à leur manière. Dans le récit intitulé Niké (victoire en grec), Nuton (un petit lutin) cohabite avec les humains et les aide de son mieux dans la gestion du domaine mais tout équilibre est fragile et la jalousie va venir perturber ce tableau idyllique. L'histoire suivante voit une nouvelle un humain faire un pacte avec le seigneur des enfers pour améliorer l'ordinaire, enfin dans l'ultime histoire de ce recueil, un jeune pâtre va se voir proposer une belle récompense par une fée des bois aussi jolie que généreuse mais la curiosité est un vilain défaut...

On retrouve dans cette BD tout le talent de JC Servais qui une fois de plus a la double casquette de scénariste et de dessinateur. Rien n'est laissé au hasard, on retrouve la finesse doucement rétro de ses coups de crayon et le langage picaresque du début de siècle dernier. C'est une véritable plongée dans la France profonde qui nous est ici proposée, une France à la fois crue et mystérieuse où la magie se trouve à chaque endroit et dans chaque être. On ressort de cette lecture le sourire aux lèvres avec une belle vision générale de l'esprit des mythes de la région ardennaise. Avis aux amateurs!

9782800144542_1 (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

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mercredi 25 avril 2012

Triste France

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Dessin de Bar tiré de son blog

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lundi 23 avril 2012

"La course aux étoiles" de James Michener

001L'histoire: Le roman vrai du programme spatial américain depuis le "kidnapping" des savants allemands à la barbe des russes en 1945 jusqu'au triomphe de la navette, en passant par les vols historiques de Gemini et d'Apollo et les premiers pas de l'homme sur la Lune.

Les héros? Quatre hommes et quatre femmes que le destin a placés au cœur de cette aventure. Huit figures dont l'histoire personnelle se confond avec la légende de l'espace, avec, en toile de fond, les luttes d'influence, les rivalités, les débats politiques et scientifiques qui ont agité les coulisses de ce projet titanesque.

La critique de Mr K: 1140 pages de bonheur avec ce roman épique et passionnant au cœur de la conquête de l'espace depuis la fin de la seconde guerre mondiale aux années 80. Étant petit, comme beaucoup de petits garçons, j'ai été fasciné par les dinosaures, les origines de la vie et de la planère Terre puis par l'espace et ses héros de Sheppard à Gargarine en passant par Amstrong et Aldrin. L'occasion était trop belle quand j'ai vu ces deux volumes me tendre leurs petits bras dans un vide grenier périgourdin il y a déjà deux ans! Mais voila, résolutions 2012 obligent, je m'attaque à ma PAL sérieusement et grand bien m'en a pris avec ce roman historique que j'ai dévoré en moins d'une semaine tant j'ai été emporté dans le récit.

Michener s'est amusé à glisser des personnages fictifs dans l'Histoire avec un grand H. Ainsi on suit le destin d'un ingénieur allemand spécialisé dans les fusées, un sénateur républicain ancien héros de guerre participant à la commission du Sénat concernant la recherche spatiale, un pilote d'élite de la Navy, un savant américain... autant de vies que l'on va suivre sur plus de quarante ans. Le grand mérite de ce procédé est de rendre accessible un contenu pourtant complexe. Ainsi, au delà des passages expliquant les002 différentes révolutions techniques parsemant la conquête de l'espace, on suit la vie de famille et les relations complexes des différents personnages au sein de leur travail et dans les relations avec leurs proches (ce qu'ils réussissent dans leur labo, ils le ratent d'autant plus dans la vie de famille notamment dans l'éducation de leur progéniture pour certains). On évite l'écueil du roman scientifique éreintant pour pénétrer dans un univers type saga avec une dimension épique non négligeable: il est tout de même question de l'exploration spatiale!

C'est aussi un remarquable miroir de la société américaine de l'époque. Tout d'abord, on est en pleine Guerre froide et la paranoïa est de mise. L'URSS fait peur et mène la course à l'espace. Le programme spatial est avant tout une redoutable arme de propagande au service de l'idéologie libérale et des différents gouvernements américains de l'époque (d'Einsenhower à Carter, en passant par Ford, Nixon et Kennedy). À ce propos, l'auteur a ajouté tout un pan à l'histoire principale en suivant le travail de l'attaché de presse responsable du suivi dans les médias des différentes personnalités du programme: c'est édifiant! On y voit notamment comment on s'y prend pour sculpter de toute pièce un héros et on voit tous les éléments que l'on gomme pour s'attirer l'attachement des foules (infidélités chroniques de certains cosmonautes, femmes effacées et obéissantes sont à mettre en avant etc...). La société de l'époque est rétrograde et à travers les différents destins abordés, apparaît en filigrane la condition de la femme et l'émergence du féminisme (figure de Penny Pope), l'homophobie latente et la honte des parents face au coming out de leur fils, le rêve américain qui est encore dans tous les esprits avec l'échec en ligne de mire pour tous les mal-nés et minorités ethniques (notamment les afros-américains) et la quasi dictature de l'argent sur les destins individuels. Des passages à cet égard sont rudes avec notamment l'émergence des réactionnaires voulant bannir des lieux d'étude la notion d'évolutionnisme et de géologie au profit du créationnisme le plus primaire. C'est donc une véritable page d'histoire qui nous est offerte avec ce livre. Un petit bémol, j'ai trouvé que Michener ne parlait pas assez de l'impact du premier vol humain dans l'espace (Gargarine en l'occurence) sur l'Amérique montrant par là même les limites de ce roman tout de même centré sur l'aventure américaine.

Ce livre se lit très facilement et l'on tourne les pages sans s'en rendre compte. Le style n'est pas extraordinaire mais convient à merveille pour le thème traité. On passe allègrement de moment intimes à des passages héroïques et scientifiques. L'ensemble a nourri mes rêves et m'a fait revivre mes premières exaltations de mômes quand je lisais de grands livres d'images au CDI de mon collège. Si le sujet vous intéresse et que la somme de pages ne vous fait pas peur, ce livre est pour vous. Il est considéré comme une des meilleures vulgarisations sur le thème de la conquête de l'espace.

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dimanche 22 avril 2012

"My week with Marilyn" de Simon Curtis

marilynL'histoire: Au début de l’été 1956, Marilyn Monroe se rend en Angleterre pour la première fois. En pleine lune de miel avec le célèbre dramaturge Arthur Miller, elle est venue tourner "Le Prince et la danseuse", le film qui restera célèbre pour l’avoir réunie à l’écran avec Sir Laurence Olivier, véritable légende du théâtre et du cinéma britanniques, qui en est aussi le metteur en scène.
Ce même été, Colin Clark, 23 ans, met pour la première fois le pied sur un plateau de cinéma. Tout juste diplômé d’Oxford, le jeune homme rêve de devenir cinéaste et a réussi à décrocher un job d’obscur assistant sur le plateau.
"My week with Marilyn" relate la semaine magique qu’il a passée, seul, avec la plus grande star de cinéma du monde.

La critique Nelfesque: Je suis allée voir "My week with Marilyn" avant tout pour Michelle Williams que je suis plus ou moins depuis la série "Dawson" (oui j'avoue, j'ai regardé "Dawson"...). Déjà que je la trouvais super jolie, dans "My week with Marilyn", elle est sublime.

Michelle Williams a beaucoup travaillé pour ce rôle, visionnant un nombre impressionnant d'images d'archives sur Marilyn Monroe, ses films, ses apparitions télévisées, écoutant dans son mp3 des interview de la star, captant çà et là ses mimiques, ses expressions... Une chose est sûre, son travail a payé car la prestation de Michelle Williams est époustouflante.

Tour à tour mutine, capricieuse, en proie au doute et à tendance dépressive, c'est une Marilyn entre strass et intimité que nous propose ici Simon Curtis. A la fois amusé par sa façon d'être mais aussi touché par ses moments "out", on ne sait plus au final si le côté femme-enfant dont Marilyn joue tout autant qu'elle en souffre, nous agace ou nous émeut. La vie de Marilyn est ainsi faite de haut et de bas, d'admiration et de répulsion. Au milieu de tout cela, la jeune femme surnage et parfois coule.

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La Marilyn sexy que l'on nous sert à toutes les sauces était aussi une femme fragile, doutant de son talent d'actrice, redoutant le regard des autres et cédant au réconfort de l'alcool, des tranquilisants et autres somnifères. Cette fragilité séduisant les hommes, elle jouait de ses charmes et de ses faiblesses pour les attirer et, pour certains, leur briser le coeur. C'est le cas de Colin qui, du haut de ses 23 ans, pense pouvoir la comprendre et l'aider.

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La prestation d'Eddie Redmayne, que l'on a pu voir récemment dans la série télévisée "Les Pilliers de la Terre", est juste et tout en retenue. Comme beaucoup, il trouve Marilyn sublime et même si il gâche ses chances avec la petite costumière interprétée par Emma Watson (dont on oublie la prestation d'Hermione), il est touché par la fragilité du personnage. Admiratif, empathique et rêveur, il va peu à peu se perdre dans un monde dont il ignore tout.

Qui a raison, qui a tort? Qui manipule, qui profite? Impossible de se faire une idée tranchée tant les personnages sont loin des stéréotypes manichéens, chacun inspirant à la fois fascination et pitié. Très étrange comme sensation... Et je n'ai pas parlé des personnages de Sir Laurence Olivier, de Vivien Leigh ou encore d'Arthur Miller qui présentent également différentes facettes antagonistes. Jalousie, ambition, désillusion, doute, amour, jeu, sont autant de thèmes abordés dans ce film.

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Au final, "My week with Marilyn" m'a vraiment bluffée. Michelle Williams, par sa prestation, donne une dimension aérienne au film. Le spectateur flotte littéralement au milieu de cette ambiance années 50 venant d'une autre époque où les stars étaient des personnes avec un charisme fou et non des tacherons issus de télé-poubelles et où le mot "classe" voulait vraiment dire quelque chose. Une sorte de moment hors du temps qui nous laisse interloqué. Un très joli film...

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samedi 21 avril 2012

"Les Fantômes du Delta" d'Aurélien Molas

fantomesdeltaL'histoire: Le Delta du Niger, l'enfer sur terre: marées noires dévastatrices, paysans réduits à la famine, guérilleros traqués par des militaires sanguinaires.

Pour les multinationales qui en exploitent l'or noir, une manne. Mais aujourd'hui, elles ont peut-être trouvé mieux que le pétrole...

Face à leur cynisme, que pèsent les idéaux de deux médecins humanitaires bien décidés à ne pas les laisser faire?

La critique Nelfesque: Mr K avait lu "La onzième plaie" d'Aurélien Molas lors de sa sortie en librairie. Avec ce premier roman de l'auteur, il n'avait pas été vraiment convaincu. Je me suis toujours dit que j'allais le lire et puis le temps a passé et c'est aujourd'hui "Les Fantômes du Delta" du même auteur que j'ai l'opportunité de découvrir.

Je ne suis pas habituée à lire des romans sur le terrorisme et les ONG. Ce sont des thèmes lourds et on pourrait craindre que des romans traitant de ces sujets soient fastidieux à lire. Ce n'est pas le cas ici. L'écriture est fluide, les chapitres courts, la lecture commence bien et on est pris rapidement dans l'histoire!

Oui mais voilà, ces atouts de départ s'avèrent être au fil des pages de véritables défauts. L'auteur n'exploite pas assez le sujet à mon goût et reste sur des notions assez superficielles. Aurélien Molas est un jeune auteur de 27 ans et cela se ressent dans l'exploitation des sujets de son roman. A mon sens, c'est un auteur prometteur mais qui gagnera en profondeur et en expérience en mûrissant. Il y a du potentiel...

La brièveté des chapitres qui au départ donnait du punch au roman (ahhh l'école Jean-Christophe Grangé!), lasse le lecteur au fil des pages. Comment être complètement immergé dans une histoire quand les chapitres font parfois 1 page et rarement plus de 6! Ce choix d'écriture, cassant sans arrêt le rythme, est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai vraiment l'impression de n'avoir fait qu'effleurer un sujet qui aurait mérité plus d'attention.

J'ai rapidement deviné quelle était la particularité de la jeune fille que tous les protagonistes du roman cherchent à "posséder". Ceci aurait pu me gâcher ma lecture dans un thriller classique. Ici c'est davantage la quête qui importe que la révélation du pourquoi du comment qui s'avère être assez anecdotique. C'est pourquoi j'ai fort apprécié la fin du roman qui ne fait pas dans le happy-end et dont la scène finale, dynamique et pleine de suspens, tient vraiment le lecteur en haleine. Quand tous les personnages se retrouvent au même endroit, l'action est là!

Les personnages justement sont aussi un point positif de ce roman, entre fêlures et solidité. La dure réalité de la vie qu'ils côtoient tous les jours nous marquerait sans doute tout autant. Entre espoir et fatalisme, ils donnent de leurs personnes et leur travail n'est qu'une goutte d'eau dans la mer. Une simple goutte d'eau mais une goutte d'eau nécessaire, vitale. J'ai particulièrement aimé le personnage du père David qui tient une place à part dans ce roman.

Au final, "Les Fantômes du Delta" est un roman sympathique qui se lit facilement. Sur ces thèmes, il est dommage que l'auteur n'ait pas davantage creusé son idée. Je ressors donc de cette lecture assez mitigée.

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mercredi 18 avril 2012

"Les chroniques des crépusculaires" de Mathieu Gaborit

gabL'histoire: Le baron de Rochronde n'est plus. Et, selon la coutume, son fils Agone doit lui succéder. Or, peu enclin à suivre les traces de son père, guerrier sanguinaire impitoyable, celui-ci se destine à une vie d'érudit itinérant. Agone accepte néanmoins la dernière requête du défunt: passer une semaine au collège Souffre-jour, où d'éminents maîtres d'armes et de magie initient aux arcanes de puissants pouvoirs. Là, il va découvrir le sens de sa destinée...

Alors que grandissent menaces extérieures et conspirations fomentées par les adeptes du Cryptogramme-magicien, l'héritier de Rochronde, armé de sa fidèle rapière Pénombre et rompu aux plus redoutables arts magiques, saura-t-il trouver son salut et délivrer les Royaumes Crépusculaires qui sombrent dans la tourmente?

La critique de Mr K: Bof bof... une déception pour aujourd'hui avec le premier roman (à l'époque) de Mathieu Gaborit présenté comme je cite "le chef de file incontesté de la fantasy de création française". Bel exercice de propagande que cette étiquette accolée à un auteur qui est loin de m'avoir converti, bien au contraire! Pas sûr du tout que j'ai envie d'explorer ce genre à la française tant cette lecture m'a paru vaine et ennuyeuse du début à la fin. Franchement, j'ai perdu mon temps et dire que j'ai toujours en stock les volumes 3 et 4 de l'intégrale du Trône de fer qui m'attendent dans ma PAL!

L'histoire en elle-même est très classique mais comme ce défaut est inhérent au genre, on ne peut pas vraiment en vouloir à cet écrivain qui s'est aussi illustré dans la rédaction de jeux de rôle (j'ai été un grand amateur dans mon adolescence) et de jeux vidéo. C'est là que le bas blesse. Les ¾ du bouquin ne s'intéressent pas vraiment au personnage principal ni à la trame générale du récit, on a plutôt l'impression de lire un catalogue de géographie et des différents arts magiques présents dans ce monde assez complexe reconnaissons-le. En gros, on lit le manuel des joueurs dans un bon jeu de rôle des familles. Dommage, ce n'est pas ce que je recherchais ayant à la maison quelques volumes de cet acabit beaucoup plus complets de surcroît (Warhammer et L'appel du Cthullu pour ne pas les nommer).

Il ne se passe donc pas grand chose les trois quarts du temps. Agone va faire une virée de quelques jours dans un mystérieux collège où Gaborit lorgne clairement vers Harry Potter en essayant d'y distiller un semblant de noirceur. Objectif raté, on sourit plus qu'autre chose devant d'énormes invraisemblances (comment survit-il dans cet environnement hostile?) et un personnage aux doutes aussi téléphonés que ridicules: d'un coup d'un seul il se découvre un côté obscure et devient Anakin Skywalker au pays des farfadets et autres lutins... Le personnage a donc pris du plomb dans l'aile dans mon estime et à partir de là il m'a été impossible d'y être attaché ou tout du moins de m'intéresser à sa destinée. La deuxième partie fait du sur place avec 150 pages environ où Agone ne fait quasiment rien à part garder une auberge et tenter de faire de la magie. Quant à la dernière partie, l'auteur se rend compte que le monde est vaste et qu'un complot continental est en place! La fin tombe comme un cheveu sur la soupe et cette pseudo saga se termine bouclée en 20 pages. Elle est bien bâclée à mon avis, Gaborit ayant d'autres projets rentables en tête (il paraît que c'est un auteur "bankable").

Bon, clairement je n'ai pas adhéré à ce livre que j'ai trouvé d'un profond désintérêt doublé d'un certain étalage grandiloquent d'éléments inutiles sans jamais vraiment rentrer dans les motivations profondes des personnages. Beaucoup de superficiel pour une histoire plus que commune peuplée d'ombres qui tiennent lieu de personnages! Amateurs du genre passez votre tour au risque de perdre votre temps!

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mardi 17 avril 2012

"4 pas dans l'avenir" de Fred et Alexis

timoleon02L'histoire: Le professeur Stanislas, génial inventeur d'une machine à remonter le temps et Timoléon amateur immodéré de bananes vont cette fois ci explorer l'avenir toujours dans l'objectif de gagner de l'argent. Ils ne sont pas au bout de leurs surprises...

La critique de Mr K: Cette BD fait partie d'un triptyque que j'ai découvert assez jeune dans la bédéthèque de mon père. J'avais acquis, il y a déjà quelques temps, les volumes Time is money et Joseph Le Borgne. C'est une fois de plus un hasard incroyable qui m'a mis en présence de cette BD que je me suis empressé d'acheter ne l'ayant jamais lu et étant un fan inconditionnel de cette mini série dont chaque tome peut être lu indépendamment des autres même s'il est préférable de lire en premier Time is money qui narre la rencontre improbable entre les deux héros aussi différents que complémentaires.

Rappelons que le vieil excentrique a crée une machine à remonter le temps dans la cave de son vieux manoir et qu'il a pour unique souhait de s'en servir pour s'enrichir. L'histoire commence par un conciliabule entre lui et son "assistant" pour trouver une idée. Pour une fois, elle va venir de Timoléon (le grassouillet en maillot de corps et chapeau melon) et Stanislas va la récupérer à son compte: voyager dans le futur, récupérer un objet qui n'existe pas encore à notre époque, le ramener et le revendre à un bon prix! Le premier essai se déroule bien sauf que Timoléon (le cobaye de service) revient avec des brosses ce qui mécontente profondément son commanditaire! Ils repartent ensemble et c'est une plongée délirante au 43ème siècle qui commence!

On retrouve toute la fantaisie et le "non-sens" propre à Fred, auteur notamment de la série des Philémon. La SF ici est truculente, mélangeant allégrement perfectionnement technique et tracas du quotidien: on croise une famille en partance pour ses vacances d'été dans un avenir lointain, des gendarmes du temps qui contrôlent les véhicules, les embouteillages et leurs lots de nerveux irrécupérables, une prison pour les délinquants des routes temporelles... L'humour joue aussi sur l'opposition entre Stanislas le vieux professeur grincheux fier de son œuvre et Timoléon, son homme à tout faire nonchalant et râleur. Ils se renvoient continuellement la balle et ceci donne lieu à des disputes et des réconciliations perpétuelles.

Il y a du Monty Python dans l'esprit et l'esthétique. Bien que plutôt dépouillés, les dessins rendent très bien cette ambiance loufoque et l'on sourit à chaque détour de page devant ce duo haut en couleur. Ils finissent par rentrer chez eux mais à quel prix! Un ultime rebondissement va les mettre une fois de plus dans la panade! Une très bonne lecture dans la pure lignée des deux œuvres précédentes qui plaira aux amateurs de voyages temporels et d'humour absurde.

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Posté par Mr K à 13:09 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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