L'histoire: Jack Torrance, ancien alcoolique et écrivain raté, décide de reprendre sa vie en main en s’installant avec sa femme Wendy et son fils Danny dans un hotel, l’Overlook Palace, qui offre en été, confort et luxe mais qui se retrouve en hiver complètement coupé du monde par le froid et la neige…
C’est donc en tant que gardien que Jack Torrance y est embauché cette année là. Mais une fois coupés du monde, l’hôtel se réveille et avec lui, d’étranges phénomènes vont peu à peu avoir raison de la santé mentale, déjà fragile de Jack. Heureusement, le petit Danny possède un don; Le « shining », qui lui permet de voir les choses et les êtres disparus.
La critique de Mr K: 6/6. Film culte par excellence, j'ai eu la chance en six mois de le voir deux fois au cinéma (une fois pour préparer le visionnage, une fois avec les loupiots). En effet, dans le cadre de l'opération Lycéens et apprentis au cinéma, nos jeunes sont conviés à découvrir des œuvres cinématographiques. Je vous avais parlé il y a déjà quelques temps de tout le bien que je pensais de Sparrow de Johnnie To. Le grand moment est arrivé la semaine dernière avec le classique de l'épouvante de Kubrick que la plupart de mes CAP bois ont découvert au cinoche. Y'a pas à dire, ils ont de la chance!
Génialissime, c'est le premier mot qui vient à l'esprit quand on pense à ce film hors norme, tourné en 1980 par un des plus grands cinéastes qui soit. Adapté librement de l'œuvre éponyme de Stephen King, on a affaire à un film de "maison hantée" classique doublé d'une belle autopsie de la folie humaine à travers le personnage de Jack Torrance campé ici par un Nicholson plus habité que jamais! C'est d'ailleurs ce point de focalisation qui a fait que King s'est détourné du film de Kubrick assez vite: là où l'auteur à succès avait voulu centrer le récit sur Danny (le fils de la famille Torrance) et son pouvoir, le cinéaste anglais s'est concentré sur le père et sa descente dans les méandres de la folie. Le film est en grande partie porté par la prestation remarquable de Jack Nicholson, qui parait-il, faisait peur à sa partenaire féminine et à certains membres de l'équipe de tournage!
Peu de films peuvent se vanter de m'avoir fait peur mais Shining est pour moi la référence absolue en la matière avec La maison du Diable de Robert Wise et Ring d'Hidéo Nakata. J'ai beau connaître Shining par cœur, la chair de poule apparaît dès la grandiose scène d'ouverture où l'on suit une voiture roulant vers l'hotel Overlook à travers des paysages majestueux mais menaçants de solitude, rajouté à cela quelques effets sonores bien flippants et ça y est vous êtes prisonnier d'une appréhension qui ne va aller que crescendo pendant deux heures de métrage! Un des points forts de ce film est la bande son qui est tout bonnement perverse et machiavélique. Malgré les 32 ans qui nous séparent de sa sortie en salle, les musiques et sons font toujours autant d'effets, mes élèves me l'ont confirmé quand on a commencé à étudier quelques scènes en classe dans le noir alors qu'ils sont rodés au cinéma d'horreur et d'épouvante.
L'esthétique du film est parfaite et Shining est l'illustration parfaite du côté maniaque de son auteur avec notamment une obsession pour la symétrie (voir la scène de la chambre 237, Danny sur son tricycle dans les couloirs de l'hôtel). Les images sont toutes plus belles les unes que les autres et cette beauté glacée contribue énormément au côté glauque de l'affaire qui ne narre rien d'autre que le déchirement d'une famille (des tensions règnent chez les Torrance et Jack sert de catalyseur avant l'explosion finale). N'oublions pas l'Overlook qui est un personnage à lui tout seul et dont les manifestations sont quasi traumatisantes pour certaines: la morte dans la baignoire (THE flip pour moi!), les jumelles assassinées, la mer de sang s'échappant des ascenseurs, les grands espaces vides où résonnent des crécelles et autres sons impromptus... bref, un endroit où on ne passerait quelques mois en solitaire!
Ce fut donc un immense plaisir de voir Shining au cinéma, une chance incroyable pour tout amateur du genre né trop tard pour pouvoir l'admirer au cinéma lors de sa sortie. Une œuvre culte qui trouve écho encore aujourd'hui auprès de la jeunesse, preuve s'il en est de son côté inoxydable et marquant. Un pur bonheur et une expérience inoubliable.