"La Dame en noir" de James Watkins
L'histoire: Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars…
La critique Nelfesque: Haaaan! Daniel Radcliffe dans un rôle autre qu'Harry Potter! Malgré sa façon de jouer toujours de la même façon et sa tête de chien battu, j'avais bien envie de voir ce qu'il donnait dans le rôle d'Arthur Kipps. Un film d'épouvante en plus! Wahou! I love it!
Je ne vous cache pas que j'ai eu très peur au début du film. Lenteur du scénario et jeu d'acteur poussif, engoncé dans des des postures vieillottes, accueillent le spectateur pendant la première demi heure du long métrage. C'est de la Hammer, y a pas de doute... On est dans le classique à 200%.
C'est déjà vu mais ça se laisse regarder avec plaisir toutefois. Les paysages sont magnifiques, la maison, lugubre à souhait, de toute beauté (j'achète!), l'ambiance pesante, le fog épais... On se laisse prendre par l'atmosphère du film qui ne tarde pas à jouer sur nos peurs/réflexes abusant du "BOUH" dans les scènes de tension. Bon, j'avoue j'ai sursauté mais plus par surprise de la réaction des autres spectateurs présents dans la salle que par réelle peur. Car non, "La Dame en noir" ne m'a pas fait appeler ma maman en sanglotant! Je n'aime pourtant pas les films de fantômes, étant bien plus réceptive émotionnellement à ce genre de films qu'à des gros massacres à coup de tronçonneuse. Juste une scène m'a fait dresser les poils sur les bras (sur la fin, avec un cri strident (comprenne qui pourra)).
N'allez pas croire cependant que je n'ai pas aimé ce film. Certes, il ne m'a pas fait peur mais il est vraiment très beau et c'est plus dans cette optique là que je me suis rendue au cinéma. Pas de déception donc.
Qu'en est-il du jeu de Daniel? Je ne suis pas une grosse fan de cet acteur et de la saga cinématographique dans laquelle il a tourné (la saga littéraire par contre, clairement oui). Il m'est assez indifférent et ce rôle ne sera pas le rôle de sa vie. Je ne sais pas si il pourra un jour se défaire de l'image d'Harry Potter et faire une grande carrière au cinéma en dehors de ce dernier. Ici, en Arthur Kipps, il ressemble à un poisson rouge neurasthénique... Il frissonne un peu mais dans l'ensemble, il a des c*******! Je serai sans doute partie en courant pour moins que ça! Il est courageux donc mais toujours avec la même expression...
L'histoire est somme toute très classique, l'intrigue est simple et les évènements se devinent aisément avant leurs apparitions (idem pour la fin) si tant est que l'on soit un peu "expert" en matière de film de genre, mais on se love agréablement dans la trame du récit. Les disparitions d'enfants et la façon dont il meurt m'ont vraiment plu (n'allez pas croire que je n'aime pas les enfants pour autant!). Cette force obscure supplantant leur volonté est fascinante.
Les lumières se rallument, la salle se vide, je me retrouve dans le hall du cinéma et je suis presque agressée par la présence des gens... Tiens, on est en 2012? Je m'attendais presque à rester dans l'époque du film. Preuve que ce dernier enveloppe le spectateur et l'amène avec lui dans la maison froide et silencieuse sans qu'il s'en rende compte.
La critique de Mr K: 4/6. Un bon moment de cinéma pour un film très classique non dénué de qualités. C'est l'occasion de suivre l'acteur du fameux Harry Potter dans ces premiers pas dans un univers tout autre. De suite je vous le dis, il ne m'a pas convaincu comme il ne m'a pas non plus dérangé. Disons qu'il fait un peu trop jeune pour incarner ce père de famille veuf qui doit sauver sa carrière dans le règlement d'une vente immobilière un peu particulière. Plongé dans un univers en vase clos (le village, les marais et une mystérieuse maison que l'on peut uniquement rejoindre via un chemin submersible lors des marées), il va devoir se débattre avec un passé aussi sombre que maudit... en effet, les enfants du village ont une espérance de vie des plus courtes et une mystérieuse femme en noire semble au centre de toutes ces disparitions étranges...
Le gros point noir du film est sa prévisibilité. On nous gargarise avec le fait que c'est le grand retour de la Hammer sur la scène cinématographique internationale. Certes c'est vrai mais ça en devient même indigeste pendant la première partie du film, assommés que nous sommes par tous les éléments du genre qui nous sont livrés jusqu'à la caricature: village étrange, habitants antipathiques et désagréables au possible, séance de spiritisme impromptue, scènes de couloirs, porte que l'on ouvre sans qu'il se passe quoique ce soit, brumes pénétrantes, non-dits... bref rien de neuf. D'ailleurs, rien ne m'a surpris en terme de scénario, la fin se devine aisément, n'attendez pas de ce film du sang frais (sic) ou autre astuce de script.
Pour autant, ce film vaut le coup d'être vu. Le réalisateur d'Eden Lake confirme tout son talent de cinéaste avec une technique parfaite qui mélange à merveille techniques à l'ancienne et effets spéciaux derniers cris qui ici servent l'intrigue à merveille au contraire de nombreuses productions où ils prennent le pas sur le reste. Le dernier quart d'heure est particulièrement éprouvant avec des fantômes qui s'en donnent à coeur joie. L'ambiance est gothique à souhait avec des décors particulièrement réussis. Mention spéciale à la maison des marais, effrayante à souhait, à l'architecture victorienne aussi attirante qu'imposante composée d'un dédale de pièces au détour desquelles on trouve toutes formes d'objets vintage et flippants (les jouets d'enfants de l'époque sont assez horribles dans leur style), le jardin-cimetière à l'abandon et le chemin submersible noyé dans la brume. Dans l'ensemble les acteurs ne sont pas mauvais et le XIXème siècle que j'affectionne tout particulièrement est remarquablement bien rendu. Le son et la musique complète cette œuvre envoutante.
On ne voit donc pas passer les 1h30 du film même s'il peine un peu à démarrer. J'ai sursauté deux / trois fois ce qui n'est pas si mal en vieux routard de l'épouvante que je suis. Un bon petit film qui perdra sans doute de ses qualité lors de son passage à la télévision. Allez le voir en salle si vous êtes amateurs du genre!