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Le Capharnaüm Éclairé
6 mars 2012

"Instinct" de Jérôme Camut et Nathalie Hug

instinctL’histoire: Et s’il suffisait de 25 tueurs pour plonger la France dans le chaos? Une meute sans visage dressée par un pervers de génie pour frapper leurs cibles avec une perfection terrifiante…

Et s’il suffisait d’un seul homme? Pour que nous nous mettions tous à douter…

Je,
Tu,
Nous,
Sommes la meute.
Seule la meute compte,
Tout ce qui n’est pas nous doit ignorer notre existence,
Tout ce qui s’oppose à nous doit être éliminé, par tous les moyens.
Jusqu’à ce que notre destin s’accomplisse.
Et que le Maître vienne.
Nous sommes la meute,
Nous,
Tu,
Je.

La critique de Mr K: Dernier élément de la trilogie des Voies de l’ombre, Instinct est aussi à mes yeux le moins réussi du lot. Pour autant, il ne m’a fallu que trois jours pour le dévorer et l’intérêt a toujours été là. Malheureusement certaines scories ont entaché ma lecture et m’ont quelques peu déçu.

L’action débute treize mois après la fin de Stigmate. Kurtz encore vivant (il est tenace le bougre!) est prisonnier de geôliers inconnus sur une terre glaciaire. Pendant la moitié du livre, on suit ses difficultés pour comprendre où il est et pourquoi. On suit aussi ses errances spirituelles et notamment le doute qui s’installe peu à peu dans son esprit malade mais néanmoins perfectionniste. C’est un nouveau Kurtz que l’on découvre et même s’il n’est pas touchant (c’est une des plus belles ordures jamais créée en littérature), le lecteur l’aborde autrement et du coup les écrivains évitent ainsi tout sentiment de lassitude. En parallèle, on suit le destin d’une jeune fille à priori amnésique qui se réveille dans une chambre d’hôpital en Allemagne, entourée d’inconnus. Elle s’enfuit, réchappe de deux tentatives d’assassinat et rentre par ses propres moyens sur Paris. Peu à peu, plane autour de sa personne un mystère diffus, un sentiment de fausseté qui sera révélé dans la deuxième partie du texte.

Puis on change de dimension avec l’irruption des forces de l’ordre et notamment de l’ex commissaire Eliah Daza. Le grand œuvre de Kurtz se met en place et les tenants et aboutissants se font plus clairs. Les pièces se mettent en place et la menace se précise. Inutile de vous dire que le suspens bat son plein jusqu’au final, le tout orchestré sous forme de chapitres très courts de six pages maximum passant de protagonistes en protagonistes en nous laissant sur la touche! C’est remarquablement bien construit et à aucun moment l’ennui ne s’installe. À noter que les auteurs ont glissé à la fin du récit des facs-similés des carnets intimes rédigés par Kurtz afin de justifier certains de ces actes et lever le voile sur certaines ellipses du récit.

Mais voila… nul n’est parfait et j’ai trouvé cet ouvrage un ton en dessous des précédents. La faute essentiellement à nombre d’invraisemblances qui parsèment ce volume, des événements qui ne collent pas, que les auteurs ont rajouté pour augmenter la dose de terreur mais qui au final alourdissent et font perdre en crédibilité au récit. Du coup, on y croit moins contrairement aux deux premiers tomes excellents en terme de réalisme et de cohérence. De plus, les auteurs se répètent, ressassent et semblent parfois faire du surplace (les états d’âme des personnages c’est bien... mais faut pas pousser!). Enfin des expressions reviennent régulièrement et traduisent de façon très visible la médiocrité littéraire de l’ensemble déjà remarquée dans le volume 1 Predation (l'expression "le cœur au bord des lèvres" revient 8 fois en 500 pages).

Avis mitigé donc pour Instinct. Je ne vais pas pour autant bouder mon plaisir face à une trilogie vraiment prenante qui, même si elle ne se termine pas dans l’apothéose désirée, est réussie et a le mérite de tenir en haleine ses lecteurs.

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