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Le Capharnaüm Éclairé
24 janvier 2012

"La maison du temps qui passe" de Christin et Vern

L'histoire: Un homme voit s'écrouler un manoir. Il se remémore l'histoire de ce lieu depuis le moyen âge jusqu'aux années 1930.

Le narrateur et personnage principal de La Maison du temps qui passe est une sorte de colporteur fantastique, sachant toujours amener à ses clients ce qu'ils cherchent est tout simplement immortel. Présent depuis la nuit des temps, il va remonter le passé et ses souvenirs pour nous raconter tous les évènements et les personnes qui ont marqué l'histoire d'une maison et de sa famille propriétaire de nos jours jusqu'à... loin dans le passé.

La critique de Mr K: Voici une bien belle BD que j'ai dégoté une fois de plus chez un bouquiniste. Je n'en avais jamais entendu parlé mais j'ai toujours apprécié les œuvres auxquelles a participé Christin (notamment la série des Valérian). On le retrouve ici dans un volume de la série Portraits souvenirs chez Dargaud, accompagné du dessinateur Vern pour une histoire déroutante et bien menée.

Le personnage principal est un vendeur ambulant qui régulièrement rend visite aux propriétaires d'une belle demeure campagnarde pour leur vendre gravures et autres objets. C'est l'occasion pour lui de nous en dire plus sur les mœurs des Lagorce, ancienne famille noble, proprios du fameux domaine. Une fois la première anecdote familiale passée, on retrouve le même commercial mais une génération avant et ainsi de suite dans un gigantesque compte à rebours inversé qui ne semble jamais s'arrêter. C'est donc le même narrateur témoin qui nous présente les différentes générations de Lagorce mais les époques changent ainsi que les costumes, les coutumes de l'époque concernée et la maison en elle même.

Ce qu'il y a de prenant dans ce récit, c'est l'idée de couvrir l'histoire d'une famille entière à travers les siècles et à rebours. C'est à la fois grisant et déroutant surtout que le vendeur se fait de plus en plus mystérieux au fur et à mesure qu'on se rend compte qu'il était là au moment des récits qu'il rapporte (de l'antiquité romaine à l'époque contemporaine en passant par le moyen-âge et ses inquisiteurs!). Tour à tour, le Pater familias Lagorce que le vendeur va démarcher se fait grand patron français dans l'industrie au XIXème siècle, savant expérimentateur pendant la Restauration, nobliaux de province humaniste chassé par ses paysans béotiens à la veille de la révolution Française, etc... À chaque fait, on retrouve ce fameux vendeur qui connaît le maître des lieux et participe directement ou non aux événements narrés.

Cette BD se dévore très rapidement. Le ton est léger et typique de la production de l'époque en la matière (fin 70', début des 80'). La Maison du temps qui passe est un récit ambitieux dans les thématiques qu'il explore (le temps, les histoires de famille, l'Histoire) au travers de ses personnages proches et simples à la fois. Le graphisme est griffé de cette époque et les dialogues sont souvent savoureux, fricotant parfois avec le meilleur d'Audiard. La fin vient nous souffler et c'est conquis et tout souriant que j'ai refermé l'ouvrage. À découvrir et apprécier au plus vite!

La Maison du temps qui passe

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Commentaires
M
@Guillaume44: dommage que ce soit rare, j'ai adoré ce volume! :)
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G
Rare de tomber sur une chronique de cette BD. Cela rappelle des souvenirs.
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