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Le Capharnaüm Éclairé
7 août 2011

"Un milliard et des poussières" de Bertrand Latour

9782253129097-GL'histoire: Jules est chauffeur de limousine pour le plus grand hôtel du monde. Au volant de Mercedes rutilantes, il conduit grands patrons, call-girls, nouveaux Russes, chefs de guerre ou simples milliardaires en vacances. Toujours discret, toujours charmant, toujours disponible, il assiste aux premières loges - mais en spectateur aux fins de mois difficiles - à la vie des très riches. Il recueille leurs confidences et, surtout, attend leurs billets. Car Jules est en guerre. Avec ses collègues pour récolter le maximum de pourboires. Avec Paula, la femme qu’il aime, à qui il veut offrir une vie de milliardaire.

La critique Nelfesque: Voici un bon roman d’été. Même si dehors le temps est plus celui de la Toussaint, en s’enfermant dans une pièce avec le chauffage à fond et en mettant des lunettes de soleil, on se croirait presque à la plage…

Dans ce roman de Bertrand Latour, ancien chauffeur de maître et qui sait donc de quoi il parle, on croise Carla Bruni (période pré-Sarkozy), Kate Moss, Pete Doherty, des milliardaires "inconnus" pour le grand public, des "femmes de ...", des personnages sortis tout droit d’un roman de Beigbeder empestant l’alcool, s’en mettant dans le nez et fréquentant les partouzes chics parisiennes (si si ça existe les partouzes chics). Mais c’est surtout Jules, Louis, Robert, Valentin, Kamel et Sergeï que nous côtoyons. Avec eux, on vit la vie d’un gars de la chauffe : les "dispo" à n’en plus finir pour que Madame fasse ses emplettes chez Dior et Vuiton ou pour que Monsieur se dévergonde dans les beaux quartiers, les "courtoisies", astreintes des chauffeurs en soirée pour des petits trajets, les horaires intenables et les conditions de travail de ces sbires de luxe pour un salaire de misère. Seul palliatif à la précarité: la course au pourboire. Celle ci s’installe entre collègues et devient un jeu. Pour l’obtenir, chacun à sa méthode, entre lèche bottes (Louboutin of course!) et chantage pour les plus coquins des clients (bien plus intéressant mais bien plus risqué), tous les moyens sont bons.

Les clients ont comme point commun d’être tous très fortunés. Ce n’est pas n’importe qui qui descend au Ritz (appelé ici le Palace)! Mais en matière de générosité, tous ne sont pas logés à la même enseigne. On peut aussi être radin quand on est milliardaire. En résulte des pensées et des réflexions souvent vulgaires mais très réalistes et très drôles. Des réactions somme toutes légitimes quand on songe au fossé qui existe entre les riches et ceux qui les servent.

Un roman sympathique donc qui nous plonge dans un univers bien loin de notre quotidien mais qui ne fait pas rêver pour autant, un monde de paraître et d’humiliations.

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Commentaires
V
Mmmmh, m'attire pas trop ce milieu là... je passe mon chemin..
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