Guerrier_SolitaireL'histoire: Dans la chaleur intenable de l'été 1994, une jeune fille s'immole par le feu dans un champ de colza. Le lendemain, un ancien ministre est tué à coup de hache. C'est le début d'une série de meurtres terrifiants. Quel est le lien entre tous ces morts? La police d'Ystad, menée par Kurt Wallander, entame une course contre la montre pour arrêter le tueur... avant qu'il ne frappe à nouveau.

La critique de Mr K: C'est l'ami Vince qui m'avait mis sur les traces de Wallander dans un de ses comptes-rendus de lecture, il y a déjà de ça quelques temps. Un polar du Nord! Attention lecteurs! Pour vous, Mr K a mis son plus chaud parka pour suivre les traces d'un des inspecteurs les plus célèbres de la vague nordique qui déferle depuis quelques temps dans le paysage littéraire. Je l'avoue, avec Le guerrier solitaire, je perds ma virginité en la matière. Vu l'enthousiasme et la boulimie de Nelfe avec la trilogie Millenium, je crois qu'il fallait que je franchisse le rubicond pour un voyage dans les terres froides et solides suédoises (sic). Résultat des courses, je suis mitigé et je ne pense pas y revenir avant un certain temps.

Ce qui est remarquable avec ce livre de Mankell, c'est sa capacité à rendre compte dans les moindres détails une enquête policière. Pour les amateurs, c'est le top. D'une manière chirurgicale, on suit Wallander et son équipe sur la piste d'un criminel en série retors de chez retors. Petit plus, quelques chapitres adoptent le point de vue du tueur ce qui permet d'approfondir notre appréhension du «scalpeur» fou! Fausses pistes, découvertes d'indices, obstacles administratifs, périodes de doutes et remises en question... rien n'est épargné à la police d'Ystad et à son commissaire emblématique. Le lecteur se retrouve donc devant un polar bien calibré et classique dans les thèmes qu'il aborde (le crime affreux, l'enquête qui se déroule tortueusement et le héros charismatique dont l'esprit prend l'eau!).

Mais voilà, là où comme dans un Connelly je ne passe que deux jours pour dévorer mon polar, il m'a fallu une bonne semaine pour parcourir entièrement celui-ci. Il y a des moments où je me suis franchement ennuyé (pour rester poli). Et pourtant, j'aime les livres à action lente où les moments s'amoncèlent les uns après les autres, petit à petit... Il faut croire que les grands froids du Nord m'ont engourdi et plongé dans un ennui ouaté à l'image des climats de Scandinavie. Il faut dire que l'écriture de Mankell n'aide pas. Bien construit, ce polar brille par son côté commun, faute à une expression écrite très terre à terre, ne sortant jamais vraiment des sentiers battus. Peu ou pas d'images, simplement le compte-rendu, brut de décoffrage de ce qui se passe... et comme il ne se passe des fois pas grand chose, ca peut s'avérer gênant! Il faut tout de même attendre la moitié du volume pour que l'enquête décolle!

Vous l'avez compris, je ne garde pas un souvenir mémorable de cette lecture. Je vais en rester là pour le moment et je retenterai peut-être le coup d'ici quelques temps avec l'inspecteur Wallander. Avis aux amateurs cependant car si je déplore un manque d'inventivité et de dynamisme dans la forme, je reconnais le talent de Mankell pour gérer son histoire et maintenir le suspens (surtout à la fin ici!).