"Babbitt" de Sinclair Lewis
L'histoire: Le héros de ce livre, George F. Babbitt, un agent immobilier de renom, vit à Zenith, une petite ville du Midwest. Riche, bavard, il a un avis sur tout et se targue d’être un citoyen modèle. Mais un jour, une terrible angoisse le saisit: cette vie passée à arnaquer la veuve et l’orphelin et à dîner avec des petits bourgeois bien-pensants ne serait-elle pas vaine?
La critique Nelfesque: Avec "Babbitt", je m'attendais à un roman à la "Revolutionary road". J'étais plus qu'enthousiaste à commencer ma lecture et j'ai bien été déçue...
J'ai aimé la première partie du roman (bien qu'il n'y ait pas de véritable "première partie" à proprement parlé... disons que j'ai aimé la première moitié) où l'auteur présente le personnage principal, Babbitt, évoluant dans la petite bourgeoisie de Zénith, sa femme, soumise et effacée comme il était de bon ton de l'être à cette époque, leurs voisins et amis, avocats, journalistes... leurs soirées et dîners où il faut faire bonne figure, bien présenter et être au diapason avec les opinions des invités les plus prestigieux... Le bal des faux-culs où le paraître est bien plus important que l'être.
Et puis j'ai commencé à me lasser. Le roman tourne en rond. Je m'attendais à une grosse crise existentielle de la part de Babbitt à une remise en question en profondeur et finalement le personnage tourne en rond dans ses raisonnements retournant sa veste maintes et maintes fois. Il a conscience que la vie qu'il mène est bien loin de son idéal mais il se complait dans cet univers d'apparence, de club masculin où il fait bon se retrouver et se faire des "amis" importants. Là où son ami Paul va au bout de son ras-le-bol et envoie promener son entourage et sa femme jusqu'à faire une grosse bêtise et se retrouver en prison, Babbitt reste dans sa vie préréglée et molle. Certes il va faire quelques entorses à la règle mais tout cela reste paresseusement sage.... Et l'ennui s'installe...
Reste de ce roman une critique passive de l'american way of life et du système capitaliste qui aurait mérité plus de panache et de verve.